Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 10 juillet dernier, l’Espagne avait été condamnée pour avoir prolongé illégalement la détention d’une prisonnière membre de l’ETA. Inès Del Rio Prada a été condamnée à plus de 3000 ans de prison mais était libérable le 2 juillet 2008 en vertu d’un loi sur le cumul des peines qui avait fixé sa détention à trente ans. Peu avant sa libération, l’Audience Nationale, se basant sur la jurisprudence, avait prolongé sa détention jusqu’au 27 juin 2017. C’est cette décision qui avait été condamnée par la cour de Strasbourg, celle-ci estimant que l’Espagne avait violé les article 7 (pas de peine sans loi) et 5 (droit à la liberté et à la sûreté) de la Convention européenne des droits de l’homme. Le gouvernement espagnol avait alors immédiatement le renvoi de l’affaire devant la Grande Chambre, son instance suprême. Ce mardi, la CDEH s’est prononcée en faveur de cet appel, sans toutefois préciser à quelle date serait réexaminée l’affaire. En attendant, Inès Del Rio Prada reste incarcérée.

Treize syndicalistes et des militants de droits de l’homme ont été violemment interpellés par les forces de l’ordre dans la matinée du mardi 16 octobre à Sétif, 300 km à l’est d’Alger, alors qu’ils manifestaient devant le tribunal en solidarité à un autre syndicaliste jugé. Trois militants ont blessés, l’une d’elle, Mme Hireche, membre du SNAPAP (Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique), souffrirait d’une fracture au pied.

Le rassemblement se tenait devant le tribunal de Sétif où se tient le procès de Saad Bourekba, membre de la fédération nationale des travailleurs du secteur de la justice affiliée au Snapap. Saad Bourekba, père de deux enfants, est poursuivi pour sabotage du réseau informatique du tribunal où il est employé. Assigné à résidence depuis 4 mois, il est régulièrement convoqué au commissariat pour faire acte de présence.

Algérie: Syndicalistes brutalement arrêtés puis relâchés

La Colombie a suspendu 191 mandats d’arrêt visant une trentaine de membres des FARC, (dont la néerlandaise Tanjia Nijmeier) désignée par la guérilla comme délégués pour les négociations de paix avec le gouvernement. Le parquet a suspendu les mandats à l’encontre des guérilleros impliqués dans le processus de paix dont le coup d’envoi a été donné la semaine dernière en Norvège avant de se poursuivre à Cuba en novembre. La suspension est limitée géographiquement et n’est effective qu’à Oslo et à La Havane. Si un des guérilleros est surpris en dehors de l’une de ces juridictions, il pourra être interpellé immédiatement.

Comme tous les 22 du mois depuis mars dernier, une manifestation a eu lieu dans les rues du centre-ville de Montréal. La manifestation revendiquait l’amnistie pour les personnes arrêtées lors des grandes luttes étudiantes. Les manifestants ont d’ailleurs bloqué l’entrée du palais de justice de Montréal avec une banderole où était inscrit «La lutte n’est rien si elle oublie ses prisonnières». Les policiers sont alors intervenus et la marche a repris son cours. La police a arrêté finalement une personne et en a interpellé une trentaine d’autres à qui ils ont remis une amende de 494 $ pour avoir nui à la circulation.

Canada: Manifestation anti-répression

Le 15 octobre dernier, un groupe d’une trentaine d’immigrés et de militants pour les droits des réfugiés à été brutalement arrêté alors qu’il manifestait devant l’ambassade du Nigeria à Berlin. Les manifestants entendaient dénoncer les prétendues auditions organisées à l’ambassade, auditions groupées de réfugiés qui se déroulent de force afin de déterminer arbitrairement leur pays d’origine supposé afin de les expulser d’Allemagne. La police a utilisé des gaz lacrymogène pour déloger les manifestants et n’a pas hésité à les frapper. Plusieurs d’entre eux ont été blessés et ont du recevoir des traitements médicaux. Quinze manifestants ont été arrêtés dans l’ambassade et quinze autres devant le bâtiment.

Violence policière à Berlin

Violence policière à Berlin

Les autorités de Victoria ont introduit une plainte et demandé à la société Facebook que soit fermée une page consacrée aux ‘voitures de police banalisées’ et aux policiers en civil. 12500 personnes suivent cette page qui rassemble des douzaines de photos et de commentaires, révélant entre autre les numéros d’immatriculation de ces voitures. Le secrétaire de la Police Association a déclaré qu’il était irresponsable de la part de Facebook de conserver cette page car elle pouvait porter préjudice aux policiers ainsi qu’entraver les opérations policières. Jusqu’à présent, le réseau social n’a pas donné suite à la demande des autorités de Victoria affirmant qu’il ne pouvait pas empêcher les gens de prendre des photos dans l’espace public.

Une centaine de personnes se sont rassemblées samedi à Paris pour la libération immédiate et inconditionnée des prisonniers politiques sahraouis.
Les banderoles portaient les mots d’ordre suivants: « Assez de répression au Sahara occidental », « Libération de tous les prisonniers politiques », « Non à l’occupation marocaine du Sahara occidental » et « Respect du droit international, référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui ». Le rassemblement intervient à la veille de la tenue du procès des 23 prisonniers de Salé, prévu le 24 octobre, devant un tribunal militaire. Le Maroc détient plus de 80 prisonniers politiques. 23 d’entre eux sont détenus à la prison de Salé, près de Rabat, depuis 23 mois. Victimes de tortures, ils ont mené plusieurs grèves de la faim.

Quand ses collègues chimistes du Hinton State Laboratory Institute, un laboratoire d’analyses de Boston, financé par l’État du Massachusetts, analysaient en moyenne entre 50 et 150 échantillons par mois, Annie Dookhan parvenait à en traiter plus de 500. En juin 2011, elle a été surprise en train de retirer sans autorisation des échantillons de drogue d’une salle contenant des pièces à conviction. Une enquête a été lancée en décembre, qui a mené à son arrestation spectaculaire à la fin du mois de septembre.

Non seulement Annie Dookhan n’avait pas le diplôme de chimie qu’elle prétendait avoir mais elle a également bâclé ou trafiqué de très nombreuses analyses. Elle a dit aux enquêteurs qu’en présence d’un cas négatif, il lui était arrivé d’ajouter de la drogue à un échantillon pour le rendre positif. En raison de ces analyses bidon, des personnes ont été condamnées et mises en prison. Au cours de ses neuf ans de carrière dans ce laboratoire, Annie Dookhan a “traité” quelque 60.000 échantillons, concernant 34.000 dossiers. On a pour le moment identifié 1141 personnes détenues sur la foi d’éléments matériels passés entre ses mains. Depuis que le scandale a éclaté, les juges ont libéré des suspects ou suspendu leurs sentences dans une vingtaine de cas. Et ce n’est peut-être pas tout puisque Annie Dookhan aurait aussi eu pour fonction de veiller aux machines servant à ses collègues. Pour motiver son geste, la chimiste n’a d’autre explication que d’avoir voulu passer pour une employée modèle travaillant plus vite et mieux que les autres.

Quatre militaires appartenant au 43e bataillon d’infanterie ont été tués lors d’un violent combat avec une colonne de la NPA ce dimanche à Barangay Ramon, (province de Samar). Deux guérilleros maoïstes ont pour leur part été tués le même jour dans un autre combat, où sept militaires du 71e bataillon d’infanterie ont été blessé, à Barangay Calabcab (province de Compostela Valley).