Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 28 janvier dernier, le juge du tribunal de Guantanamo a révélé que l’OCA (Original Classification Authority), une agence gouvernementale du renseignement, écoutait tous les débats des audiences depuis l’extérieur. Le directeur de la technologie du tribunal militaire, Elkins, l’a confirmé, les conversations, même murmurées entre les avocats et les accusés peuvent être entendues par le gouvernement. Lundi, suite à ces révélations, Elkins a expliqué qu’il y a deux circuits audio distincts. Le premier est ‘filtré’ et est destiné aux journalistes et aux familles des victimes. Le second capte tout, même les chuchotements et parvient à la personne chargée des retranscription, aux interprètes mais aussi à l’agence gouvernementale écoutant l’audience. Lundi, les micros de la salle d’audience ont été modifiés afin qu’ils ne puissent pas saisir par inadvertance les conversations confidentielles. Les avocats doivent désormais appuyer sur le micro pour parler, alors qu’ils devaient auparavant presser un bouton pour que le micro soit en position « silencieux ». Mais au cours d’une audience, un avocat a fait la démonstration que ce qu’il disait à son client pouvait être saisi par un autre micro que celui, éteint, qui se trouvait sur sa table. Il a ensuite affirmé que personne ne savait ce que le gouvernement faisait de ces sons. En raison des nombreuses objections des procureurs, les avocats n’ont toujours pas réussi à savoir où se trouve l’OCA, ni qui a accès à ces conversations entre avocats, ou entre les avocats et leurs clients.

Mardi, un groupe de Mapuches s’était réuni devant le tribunal de Collipuli, dans le sud du Chili pour soutenir Fernando Millacheo qui devait y comparaitre dans la journée. Millacheo est détenu dans l’attente d’un éventuel procès, poursuivi par les autorités chiliennes pour vol, tentative de meurtre et incendie volontaire. Depuis sept semaines, tout comme les autres prisonniers Mapuches dans le reste du pays, il mène un grève de la faim pour dénoncer les spoliations dont est victime le peuple mapuche. En effet, depuis plusieurs mois, la militarisation de l’Araucania, territoire mapuche, s’intensifie. Hier, le rassemblement a tourné à l’affrontement entre les indigènes et les forces de l’ordre, celles-ci arrêtant vingt manifestants pour avoir lancé des pierres à l’extérieur du bâtiment.

Depuis le 21 septembre, depuis25 audiences, la Cour d’assises de Francfort sur le Main juge deux militants des années 70. Sonja Suder (80 ans) et Christian Gauger (71 ans) se sont engagés dans la première moitié des années 70 à Francfort, elle dans les squatt, lui dans le Secours rouge. On leur reproche, comme militants des Cellules révolutionnaires (RZ) en août 1977 et mai 1978 d’avoir commis des attentats ayant provoqués des dégâts matériels, principalement contre des entreprises livrant des éléments pour le programme nucléaire à l’Afrique du sud de l’apartheid.

La juge est celle qui en 2004 a prononcé une condamnation symbolique contre l’ancien vice-président de la police de Francfort, qui avait ordonné d’employer la force contre un prisonnier. Les organisations de défense des droits de l’homme avaient vu dans ce jugement un signal fatal: celui qui torture est certes coupable, mais ne sera pas condamné. La question de la torture est au coeur du procès en cours. Hermann Feiling, voulait attirer l’attention sur la dictature pendant la coupe du monde de 1978 qui se jouait en Argentine. L’engin explosif destiné au Consulat d’Argentine à Munich lui explosa sur les jambes. Il dut être amputé des deux jambes et on lui enleva les deux globes oculaires. Les interrogatoires du jeune homme commencèrent alors qu’il était encore en soins intensifs. Presque quotidiennement et durant quatre mois, alors qu’il était abruti de tranquillisants, les enquêteurs l’interrogèrent sans autoriser de visites d’un avocat. Les PV représentent près de 1.300 pages. Hermann Feiling est revenu ensuite sur toutes ces déclarations mais, malgré les objections des défenseurs, la juge lit ces PV, et accepte ainsi ces procédés relevant de la torture. Elle a besoin de ces déclarations parce que son seul autre témoin, le repenti des RZ Hans-Joachim Klein, a déjà été reconnu comme menteur par un autre tribunal, et s’est empêtré dans de lourdes contradictions.

La police française a interpelé une quinzaine de Kurdes à Bordeaux et Toulouse, dans le cadre d’une enquête visant les activités politiques de la communauté kurde. Ces arrestations interviennent au moment où le ministre turc des Affaires Etrangères Ahmed Davutoglu rencontre son homologue français Laurent Fabius. En France, près de 250 kurdes ont été arrêtés depuis 2007 pour des motifs politiques. Arrêté en octobre 2012, Adem Uzun, le membre du conseil exécutif du Congrès National du Kurdistan (KNK), basé à Bruxelles, est toujours en prison.

Au moins un manifestant a été tué lundi dans des affrontements avec la police turque dans la ville de Diyarbakir. La manifestants protestaient contre l’emprisonnement du dirigeant du PKK, Abdullah Ocalan. Les manifestants ont jeté des pierres et des cocktails Molotov sur les unités de la police anti-émeute qui est intervenue avec des blindés.

Turquie/Kurdistan: Un manifestant tué

Les services de police péruviens ont capturés Vásquez David Santamaria (45 ans) alias « camarada Pajarito », accusé d’être un cadre du PCP-SL chargé de réorganiser des réseaux dans le Haut Huallaga Alto, avec un autre cadre surnommé « camarada Hector » et qui est toujours recherché. L’un et lm’autre appartiendrait au Ciomité régional du Huallaga, autrement dit à la fraction «Artemio». Vásquez David Santamaria parcourait la région sous la couverture d’un négociant en café. Pour capturer, les agents monté une opération d’infiltration de nuit, mais Vásquez David Santamaria les a remarqué et a essayé, en vain de s’échapper. Il était sous le coup de trois mandats d’arrêt pour « terrorisme ».

Pérou: Nouvelle arrestation d’un cadre du PCP-SL

Le verdict a été prononcé ce matin à l’encontre des onze militants poursuivis suite à leur action en mai 2011 contre des essais sur un champ de pommes de terre génétiquement modifiées à Wetteren. Le procureur avait clairement politisé le procès en les inculpant notamment pour ‘association de malfaiteurs’. Les autres chefs d’inculpation étaient ‘destruction et coups et blessures’. En outre, lors de la précédente audience, le tribunal avait refusé d’entendre des témoins et de regarder des extraits vidéo, suite à quoi les prévenus avaient quitté la salle d’audience affirmant que leurs droits de défense avaient été bafoués. Le tribunal correctionnel a prononcé de très lourdes condamnations ce matin. Deux militants écopent de huit mois de prison fermes et de 550€ d’amende alors que trois autres écopent de six mois fermes. Les six autres prévenus ont quant à eux été condamnés à six mois de prison avec sursis. La défense a d’ores et déjà annoncé son intention de faire opposition au jugement.

Action des ‘patatistes’ à Wetteren

Action des 'patatistes' à Wetteren

Les autorités allemandes ont inculpé ce mardi un homme de 46 ans pour ‘appartenance à une organisation terroriste étrangère’. Abdullah S. est accusé d’avoir récolté des fonds à travers toute l’Europe pour le PKK. Le procureur général allemand affirme qu’il aurait travaillé, sous le pseudonyme de ‘Hamza’ entre juin 2003 et juin 2004 en Allemagne à ‘rassembler de l’argent pour le PKK en récoltant des donations et des contributions, en dirigeant des activités commerciales et en vendant du matériel de propagande’. Il aurait également battu le rappel pour soutenir des manifestations du PKK. Abdullah S. avait été arrêté le 27 avril 2012 et maintenu en détention depuis lors.

Des centaines de personnes s’étaient rassemblées hier soir sur la place Tahrir et devant le palais présidentiel deux ans après le renversement de Moubarak. Plus tôt dans la journée, des manifestants s’étaient déjà réunis dans la banlieue du Caire, devant le palais d’al-Ittihadiya qu’ils ont canardé de pierre. Les forces anti-émeutes ont utilisé des canons à eau et du gaz lacrymogène pour les disperser. La foule, scandant ‘La révolution continue’ exige la mise en place d’un nouveau gouvernement, des amendements à la nouvelle constitution et le limogeage du Procureur général nommé par Morsi. Par ailleurs, la population dénonce le fait que personne n’ait eu à rendre de compte pour la mort de dizaines de manifestants ces derniers mois lors des heurts avec la police. Cette même police est une nouvelle fois violemment intervenue hier soir devant le palais présidentiel et dans les rues adjacentes.

émeute au Caire

émeute au Caire

Dans les premières heures du 6 février, un groupe d’anarchistes a parcouru les rues du centre-ville d’Athènes. Ils ont peint des slogans sur les murs, aveuglé des caméras de surveillance et saboté aussi des guichets automatiques bancaires. L’initiative a été revendiquée en solidarité avec les prisonniers anarchistes de l’affaire de Kozani, pour Freddy, Marcelo, Juan au Chili, et pour Marco Camenisch.

Grèce: Raid solidaire des prisonniers anarchistes