Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Mohamed al-Guindi avait disparu le 25 janvier dernier lors d’une manifestation sur la place Tahrir au Caire. Selon ses avocats, l’homme de 28 ans a été torturé dans un camp de la police avant d’être emmené à l’hôpital dans un état critique. Il y est décédé quelques jours plus tard. Ses funérailles se sont déroulées hier soir et de violents affrontements ont opposé la foule présente à la police. Les forces anti-émeutes ont fait usage de gaz lacrymogène et ont tiré à la chevrotine contre les personnes présentes qui ont répliqué par des jets de pierres. Un véhicule blindé a également été incendié et des cocktails Molotovs ont été lancé vers la préfecture et le commissariat de police. Au moins 18 personnes ont été blessées par les policiers qui ont en outre procédé à huit ou neuf arrestations.

Deux hommes, probablement d’origine allemande, ont été fait prisonniers à proximité de la frontière avec le Vénézuela. L’ELN a publié un communiqué pour revendiquer l’action qui s’est déroulée dans la province de Santander, dans le nord du pays. Par contre, l’organisation ne précise pas depuis combien de temps ils sont détenus. ‘Au cours des semaines qu’ils ont passé avec nous, ils n’ont pas été en mesure de justifier leur présence dans la région. Par conséquent, nous les considérons comme des agents de renseignement et nous allons enquêter davantage sur eux. Les espions ne sont pas protégés par la convention européenne des droits de l’homme’.

A Agadir, Rabat et Hoceima, des milliers de personnes ont manifesté dimanche pour revendiquer une reconnaissance du Tamazight (berbère) et non de l’islam comme identité du peuple marocain, mais également pour réclamer la libération sans condition des détenus emprisonnés. Les forces de l’ordre ont violemment dispersé les manifestants à Agadir, arrêtant de nombreux participants, battants certains, les insultant et leur crachant dessus alors que plus de 200 personnes étaient trainées au commissariat. A Hoceima et à Rabat, la police a entouré les manifestants et les a bloqués.

Maroc: Répression de la marche berbère

La direction de l’hôpital de La Providence à Neuchâtel a annoncé lundi le licenciement avec effet immédiat de 22 grévistes qui réclament toujours le maintien de leur convention collective de travail (CCT) dans le cadre de la reprise de l’établissement par le groupe privé Genolier.

La direction de l’établissement a relevé qu’elle ne peut pas « indéfiniment » tolérer une grève qu’elle estime illégale. Le mouvement en était à son 71e jour. Les syndicats, qui parlent de déclaration de guerre pour qualifier ces licenciements, estiment qu’ils sont abusifs, et s’apprêtent à saisir la justice. Ils envisagent de demander des indemnités équivalentes à un an de salaire par gréviste, soit près de 2 millions de francs au total. La Providence avait promis de réintégrer sans sanction les grévistes qui reprendraient le travail fin janvier. Vingt-deux d’entre eux n’ont pas plié.

Suisse: Grévistes licenciés à Neufchâtel

Un détachement de l’armée philippine est tombé par hasard sur un camp NPA à Barangay Rizal (Basey Samar) le premier février et une fusillade de 45 minutes s’en est suivie à la faveur de laquelle les guérilleros ont pu disparaître dans la jungle. Les militaires ont néanmoins pu mettre la main sur des armes, des munitions et des documents. L’incident survient juste après que les autorités philippines aient déclaré douze ville de la région de Samar « insurgence-free ». Une zone est déclarée « sans insurection » si la guérilla y est jugée trop faible pour influencer ses habitants et leurs activités. Le rôle principal de maintien de l’ordre y est alors transféré de l’armée aux autorités locales.

Lundi dernier, toujours dans le Samar, une détachement du 87e bataillon d’infanterie s’était heurtée à 20 maoïstes à proximité de Barangay Baes, à quelque 18 kilomètres de la ville de Motiong. Un soldat avait été tué et deux autres blessés.

La vidéo du matraquage d’un ouvrier égyptien de 50 ans, un manifestant parmi tant d’autres du vendredi 1er février, et passée à la télévision égyptienne, a fait scandale. En quelques minutes l’homme est molesté par les forces anti-émeute au Caire, traîné au sol et dévêtu de force avant de disparaître dans un fourgon blindé. La répression en Egypte a fait près de soixante morts en huit jours, d’innombrables blessés et d’arrestations abusives.

De violentes manifestations ont éclaté sur le site du groupe sidérurgique coréen POSCO dans le district de Jagatsinghpur (Etat de l’Odisha). Près de 400 policiers ont réprimés les villageois qui luttent contre leur expulsion du site. Les villageois luttent contre la décision du gouvernement d’acquérir de force leurs terres au bénéfice de POSCO. Des femmes et des enfants ont été blessés dans le matraquage.

Inde: Résistance villageoise dans l’Odisha

Vendredi, quatre jeunes hommes ont été interpellés par les autorités grecques qui en accusent au moins deux d’avoir des liens avec le groupe ‘Conspiration des Cellules de Feu’. Samedi, leurs photos ont été publiées sur le site officiel de la police. Sur ces images, il apparait évident que tous les quatre ont subi de mauvais traitements. Par ailleurs, une des photos a clairement été retouchée.

Photo retouchée de la police grecque

Selon plusieurs sources, la police aurait procédé à ces retouches pour masquer la main du policier qui relevait la tête du suspect. En outre, la police a indiqué que ‘les détenus ont été battus car ils ont résisté’. Ce lundi, le ministre de l’ordre public a reconnu implicitement que les quatre avaient été violemment battus à en devenir méconnaissables en indiquant dans un communiqué: ‘les blessures de la police se sont passées lors de leur arrestation, et non après. Les photos des quatre suspects battus ont été retouchées afin qu’ils puissent être reconnus’.

Photo retouchée de la police grecque

Deux personnes ont été interpellées ce lundi lors d’un contrôle routier dans la ville de Govindpur (Jharkhand). Dans leur véhicule, les policiers ont saisi 3200 bâtons de gélatine. D’après les autorités, le duo venait du district de Koderman (Jharkhand) et se rendait dans celui de Bankura (Bengale occidental) pour y livrer les explosifs à la guérilla. Les deux hommes ont été placés en détention.

Un bal du parti d’extrême droite FPÖ à Vienne a donné lieu vendredi 1er février à une série de contre-manifestations anti-fascistes rassemblant des milliers de personnes (3000 selon la police) autour de l’ancien palais impérial d’hiver des Habsbourg. Deux policiers et deux participants ont été légèrement blessés, tandis qu’une vingtaine de personnes étaient interpellées. Le premier « Akademikerball » était organisé au palais impérial Hofburg par le FPÖ pour remplacer le traditionnel Bal des corporations estudiantines proches de l’extrême droite (WKR), auquel la société gestionnaire du palais avait refusé l’hospitalité suite à de nombreux incidents l’an dernier, avant et après le bal, marqué par la présence de Marine Le Pen.

Autriche: Incidents autour du bal de l’extrême-droite