Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La police de l’Etat du Chhattisgarh affirme avoir arrêté neuf combattants maoïstes dans la région du Bahar. Les policiers auraient saisis quatre armes à feu et de nombreuses publication du Communist Party of India-Maoist (CPI-M, clandestin). Les arrestations auraient eu lieu la nuit de jeudi à vendredi à Babri Kokaobhata et à Chamai, des localités de la région forestière du Bastar. La police interroge ces prisonniers sur plusieurs exécutions et expropriations. Selon la police, îl n’y aurait pas moins de 10.000 maoïstes actifs dans cette région de 40.000 kilomètres carré. Certaines unités de guérilla maoïste étant même équipés de lance-roquettes et de mortiers.

Deux étudiants ont été jugés et condamnés en comparution immédiate pour les incidents de Poitiers. Durant le procès, quatre témoins ont attesté de la non-participation de Samuel et Jean-Salvy aux événements. Une photo a été prise dans la manifestation sur laquelle on les voit regarder de loin les affrontements. Mais ces preuves n’ont pas suffi face à la déclaration d’un officier assermenté: jeudi, ils ont été déclarés coupables et condamnés à 6 mois de prison dont 5 avec sursis.

Mille personnes ont manifesté à Poitiers en solidarité hier samedi avec ces deux étudiants condamnés suite à la manifestation anti-carcérale. Cette manifestation organisée par les familles et les amis se voulait apolitique, non-violente etc. et témoignait d’une confiance vertigineuse dans la démocratie et la justice bourgeoise. Les ‘casseurs’ de Poitiers y ont d’ailleurs été dénoncés. Bref, il s’agissait de demander l’élargissement des ‘innocents’, voir de conspuer les ‘vrais coupables’.

Le cortège a défilé au milieu des arbres avant de s’arrêter devant une stèle dédiée à la Résistance. Les familles ont pris la parole pour remercier les participants et les inviter à une dispersion sereine. Un impressionnant dispositif policier était en place (cordon de policiers armés de flash-ball autour de la manif, cinq bus de CRS en réserve). En les voyant, un homme d’une soixantaine d’année que le rassemblement avait réellement bouleversé à lancé: ‘Vous êtes des papons. Y’a pas de justice‘. Un policier a alors lancé: ‘arrêtez-le!‘. Il a voulu s’enfuir mais trois policiers l’ont poursuivi. Sa femme en pleurs, a dit: ‘Il ne va pas bien, il est cardiaque‘. Des manifestants ont protesté et ont interpellé les policiers qui emmenaient l’homme, avant de se voir tous enfermer dans un parc, les policiers en ayant fermé les immenses grilles (photo). L’homme a été conduit au poste avec trois hommes qui ont tenté de s’interposer. A l’heure qu’il est, ils ont été libéré.

Manifestation de soutien à Poitiers

Quatre personnes doivent encore être jugées pour les incidents de Poitiers.

Manifestation de soutien à Poitiers

Aux nombreux rassemblements, pétitions, manifestations, affichages et accrochages de banderoles réclamant la libération de GÜler Zere, s’ajoute le ‘harcèlement’ des autorités politiques.

Dernière ‘victime’ en date, le député et ministre d’Etat Cemil Çiçek. Venu parler aux étudiants d’Ankara des droits de l’homme (dans le cadre d’un programme de l’Union Européenne), son exposé a été saboté par les étudiants. Un étudiant prend d’abord la parole pour exposer que Çiçek n’est aucunement qualifié pour parler des droits de l’homme puisqu’il avait lui-même décoré pour ‘services éminents’ le colonel Ali Ertosun, qui avait dirigé l’assaut contre les dortoirs des prisonniers politiques en grève de la faim en décembre 2000. Une trentaine de prisonniers politiques avaient été tués dans cette opération – certains brûlés vifs. L’étudiant évoque ensuite le cas de Güler Zere, se faisant longuement applaudir par une grosse partie de l’auditoire. Çiçek remarque que le débat porte sur la défense de la démocratie et que l’étudiant a utilisé son droit d’expression. Un autre étudiant se lève et demande pourquoi la police encercle l’auditoire. Le ton va progressivement monter et les services de sécurité vont intervenir.

Voir la vidéo de l’incident

Ce sont au total 103 manifestants qui ont été arrêtés à Istanbul. Ils sont accusés d’avoir endommagé des banques et des voitures de police, d’avoir jeté des pierres et des cocktails Molotovs sur les policiers. En outre, la police annonce avoir arrêté trois militants du DHKP-C qui tentaient de rejoindre le lieu de la manifestation dans une voiture dont le coffre contenait 46 cocktails Molotovs…

Une vingtaine de personnes masquées ont envahi jeudi l’entreprise de construction Besix, dans la commune gantoise de Sint-Denijs-Westrem, Kortrijksesteenweg, en fin de matinée. Les vandales ont saccagé tout le mobilier. Ils ont projeté de la peinture noire partout, abîmé du matériel de bureau, et déversé un produit corrosif sur le sol, après avoir expliqué à la réceptionniste qu’il ne lui arriverait rien si elle se tenait calme. Ils ont également déclaré que leur acte était « la conséquence de la construction des prisons »; ils s’opposent ainsi à la construction d’un nouveau centre de transit pour sans-papiers à Steenokkerzeel. Le nouveau centre sera construit sur un terrain qui jouxte le centre fermé 127 bis. Le groupe a pu disparaitre sans être inquiétés.

Action contre Besix

Action contre Besix

Depuis le 13 octobre, 3 des ‘5 cubains’ emprisonnés depuis douze ans pour avoir infiltré le milieu contre-révolutionnaire cubain de Miami dans le but de prévenir des attentats à Cuba, assistent aux audiences au cours desquelles pourraient être modifiées leurs peines. Ils avaient été condamnés à de très lourdes sentences en 2001 par un tribunal de Miami. Leur procès avait eu lieu dans un climat d’intimidation permanent entretenu par l’extrême droite cubano-américaine de la ville. De plus, mis au secret pendant 17 mois, les accusés n’avaient pas pu préparer correctement leur défense. En 2005, le Groupe de travail sur les détentions arbitraires des Nations Unies a qualifié d’arbitraire leur détention. Après de multiples appel, notamment devant la cour plénière d’Atlanta qui ratifia le jugement de 2001 à Miami, un nouvel appel a été introduit pour que soient revues les peines. Le procès a donc repris ce 13 octobre.

En marge du projet de réaffectation des casernes désaffectées se sont poursuivies les négociations pour la location de cellules de la prison de Tilburg aux Pays-Bas. Ce vendredi, le comité ministériel restreint a approuvé le principe d’un transfert temporaire de détenus vers la Hollande. Le projet avait été mis entre parenthèses en raison d’un avis négatif de l’Inspection des Finances rendu en juillet dernier, le montant réclamés par les Pays-Bas de 30 millions d’euros durant 3 ans étant jugé trop élevé. Le ministre de la Justice a donc revu le projet et va parachever la convention en concertation avec son homologue néerlandais pour finaliser la procédure devant le parlement belge le plus rapidement possible.

Ce mercredi, l’avocat de Güler Zere, détenue depuis 14 ans et atteinte d’un cancer à un stade extrêmement avancé, a annoncé qu’elle avait subi une troisième opération le 12 octobre dernier. Des cellules cancéreuses malignes ont été détectée dans son col de l’utérus. L’avocat explique: ‘elle a suivi une radio-thérapie durant six semaines. Même sans tenir compte des rapports, on peut constater la sévérité de la situation de Zere, simplement en regardant son traitement. La radio-thérapie s’est achevée le 2 septembre. Elle devait attendre trois mois avant de subir un nouveau scanner. Néanmoins, un mois après la radio-thérapie, des cellules cancéreuses malignes ont été détectées du côté droit de son col de l’utérus. Selon les dires des médecins, les tumeurs se développaient de manière très agressive. Zere va donc commencer une chimio-thérapie immédiatement.’

L’avocat s’insurge également sur les conditions du transfert de la militante vers l’unité de soins intensifs. Durant tout le trajet, ses pieds étaient attachés au sol… peut-être de peur qu’elle s’envole… Bien que les médecins aient demandé que les menottes soient enlevées en raison des risques qu’elles engendraient pour la santé de la prisonnière, celles-ci n’ont pas été ôtées, sous prétexte de l’application de la loi, qui du reste n’est pas appliquée. En effet, en raison de son état de santé, Güler Zere doit être libérée selon cette même loi! L’avocat rappelle qu’ils n’attendent ni privilèges, ni traitement spécial, ni compassion, mais simplement l’application de cette loi et la reconnaissance du droit à la liberté pour Güler Zere.

La campagne internationale pour la libération de Güler Zere se poursuit. Le rassemblement hebdomadaire devant les institutions européennes s’est tenu ce vendredi après-midi avec une délégation de notre Secours Rouge.

Rassemblement pour Güler Zere

Le verdict du quatrième procès de cette affaire aurait dû être rendu le 14 juillet, mais le président avait annoncé la réouverture des débats avec la requalification des inculpations initiales. Mercredi 14 octobre, la Cour d’Appel de Bruxelles a tenu une sixième… et dernière audience. Express. Deux heures et quart de plaidoiries, au cours desquelles l’accusation puis les cinq avocats de la défense ont résumé leurs points de vue respectifs. Cette audience ‘pour la forme’ n’avait d’autre intérêt que d’entendre comment l’accusation allait réagir à la volonté des juges de requalifier les charges ‘à la baisse’.

Le Procureur fédéral J. Delmulle était parvenu dans les premiers procès à imposer le libellé le plus radical à chacune des préventions retenues. Chaque inculpé avait été poursuivi au titre de ‘membre ou dirigeant d’une prétendue association de malfaiteurs’, de ‘membre ou dirigeant’ d’une organisation soi-disant criminelle’, voire de ‘dirigeants’ d’un groupe terroriste pour ce qui concerne Musa Asoglu et Bahar Kimyongür.

Les juges de la Cour d’Appel de Bruxelles s’étant déclarés prêts à requalifier les chefs d’inculpation en rabaissant l’intensité des poursuites à des délits moins grave, le Parquet fédéral a opéré un repli tactique. Après avoir pesamment rappelé combien les activités d’information ‘en soutien à un groupe à vocation terroriste sont aussi dangereuses que l’action terroriste elle-même’, la représentante de l’accusation s’est dite prête à suivre les juges dans l’hypothèse ou ceux-ci requalifieraient à la baisse les charges dressées contre les prévenus. En ce qui concerne la prévention d’organisation criminelle justement, le débat porte sur la législation à appliquer. La loi a été modifiée en 2005 pour étendre le concept d’organisation criminelle, mais les faits poursuivis dans le dossier ‘DHKP-C’ datent de 1999. Si la Cour considère que l’ancienne législation est d’application, le parquet demanderait pour Kimyongür non plus sept mais quatre années d’emprisonnement ferme (idem pour Akar, Erdal, Sari et Saz; et cinq ans au lieu de dix à l’encontre d’Asoglu)…

Compte-rendu complet sur le site du CLEA

Ce vendredi 9 octobre 2009, un jeune étudiant allemand a été condamné à deux mois de prison avec sursis (pendant 5 ans) au tribunal de grande instance de Strasbourg. Il était accusé d’avoir peint un ‘A anarchiste’ à la bombe de peinture sur un mur d’une enceinte militaire (une annexe de la caserne Lyautey).

Le 19 octobre 2009, à la Cour d’appel de Colmar, aura lieu la deuxième audience en appel d’un militant condamné lors d’une comparution immédiate, après une audience de 15 minutes, à 6 mois de prison ferme (il était détenu depuis le 2 avril 2009) bien avant la grande journée de manifestation contre le sommet de l’OTAN à Strasbourg du 4 avril 2009. Dans la même journée et celles qui suivront, d’autres militants ont écopé de peines aussi lourdes, Nicolas Sarkozy ayant demandé lors d’un discours que ‘les peines devaient être exemplaires’. Le procès a eu lieu quatre jours après l’interpellation (donc le 6 avril 2009) mais il a fallut quatre mois pour passer en appel… le prévenu aurait pu sortir avant ces quatre mois avec réduction de peine s’il avait accepté le jugement de première instance, mais il a fait appel. On peut donc souligner son courage et sa détermination. La police déclare que le jeune homme de 25 ans a jeté une pierre.

Deux autres militants de Berlin et Dresde sont jugés pour des cas similaires et ont eux aussi fait appel. Le militant de Dresde a été relaxé après 4 mois de prison et est en droit de demander une indemnisation. Mais le procureur a fait appel et le procès est toujours en cours. Pour le militant berlinois, les 6 mois de prison ferme ont été confirmés,l’interdiction de rentrer sur le territoire français et l’amende ont été augmentées (5 ans et 2000 euro).