L’Équipe intégrée de la sécurité nationale (EISN) de la Gendarmerie Royale Canadienne (GRC) a mené entre lundi et hier mercredi des perquisitions à plusieurs endroits en lien avec une enquête sur un attentat commis en 2010 contre un centre de recrutement des Forces armées canadiennes. Les perquisitions ont visé les locaux de l’association étudiante du Collège Lionel-Groulx à Sainte-Thérèse et des appartements privés, à Saguenay, dans l’arrondissement de Saint-Hubert, à Longueuil, ainsi qu’à Montréal.

La GRC précise que cette opération a lieu dans le cadre de l’enquête sur un attentat à la bombe commis en 2010 contre un centre de recrutement militaire à Trois-Rivières, revendiqué par le groupe Initiative de résistance internationaliste. Dans le passé, ce groupe avait également revendiqué des attentats contre un pylône d’Hydro-Québec en Estrie, en 2004, et contre la voiture de Carol Montreuil, porte-parole de l’Institut canadien du pétrole, en 2006. La GRC dit avoir arrêté mardi un homme des Laurentides en lien avec cette affaire.

Canada: Perquisitions et arrestation

Des anarchistes ont tenté d’incendier une propriété de la Gendarmerie du Chili, mais une petite partie du mélange incendiaire a pris feu et les dégâts sont mineurs. L’action voulait riposter au passage à tabac d’un prisonnier anarchiste, Alberto Olivares (membre du collectif 22 janvier), détenu à Santiago.

Chili: Action antirépression

Mercredi, une trentaine de cars venant de Florange, de Liège et de Luxembourg avaient fait le déplacement à Strasbourg pour manifester leur mécontentement quant à la gestion du dossier Mittal. Le déploiement des forces de l’ordre française était énorme, et celles-ci étaient présentes dès la frontière pour procéder à des fouilles. La manifestations syndicales devant le parlement a rapidement tourné à l’affrontement (voir notre article de mercredi). Au total, quatorze personnes ont été blessées et parmi elles, un jeune intérimaire du site de Flémalle, âgé de 25 ans, a perdu l’usage d’un oeil. Selon plusieurs témoins, les forces de police tiraient des balles en caoutchouc à hauteur d’homme, à hauteur de tête. Le jeune homme a été hospitalisé à Strasbourg et devrait rester encore plusieurs jours en soins. De leur côté, les directions générales de la police et de la gendarmerie nationale française ont demandé à leurs inspections de mener une enquête au sujet des faits.

Manifestation syndicale à Strasbourg

Manifestation syndicale à Strasbourg

Dimanche après-midi, un petit groupe d’opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes se sont rendus devant la propriété de François Pinault, actionnaire du groupe Vinci, concessionnaire de l’aéroport. Ils ont déployé des calicots et scandés des slogans avant de tenter de pénétrer dans le domaine de l’homme d’affaires. Alertée par le gardien, la gendarmerie est intervenue, interpellant quinze personnes. Elles ont été placées en garde à vue, détention qui a été prolongée de 24h lundi. Les manifestants sont accusés de ‘violation de propriété’ pour avoir escaladé la clôture et de ‘menaces de mort réitérées’ à l’encontre de Pinault.

La gendarmerie jordanienne est intervenue ce jeudi pour disperser des émeutiers dans le gouvernorat de Ma’an, sud du pays. Des groupes épars de jeunes gens manifestaient et s’ameutaient dans la ville de Ma’an en protestation contre le refus du Vocational Training Institute d’employer plus de 200 jeunes gens de la ville ayant obtenu leurs diplômes par cet institut. Les jeunes gens déclaraient que des emplois leur avaient été promis après la période d’essai. Ils ont mis le feu à des pneus en pleine ville et lancé des cocktails Molotov sur les forces de sécurité alors que celles-ci faisaient usage de lacrymogènes pour disperser la foule.

Mercredi matin, quelques dizaines d’opposants ont attaqués à la fronde et au cocktail Molotov un peloton de gendarmerie en surveillance sur la départementale 81, entre Vigneux et Notre-Dame-des-Landes. Un autre incident avait eu lieu plus tôt dans la matinée, lorsqu’un autre groupe avait tenté de bloquer une patrouille de gendarmerie.

Pour les amateurs, voici l’intégralité du concert de solidarité de Kenny Arkana à la ZAD (2 heures 50)

A l’occasion de la signature entre les ministres des transports italien et français, plus d’un millier d’opposants au projet de LGV Lyon-Turin (appelé TAV en Italie) ont investi lundi 3 après-midi la gare désaffectée des Brotteaux à Lyon avant d’être encerclés par la police, épaulée d’un hélicoptère et de camions à jets d’eau.

Douze bus transportant plus de 500 manifestants italiens avaient été retenus à la frontière par la gendarmerie. Une cinquantaine de personnes qui, selon la police « détenaient des masques à gaz et produits inflammables » ont ainsi été interpellées, et les bus ont pu repartir au compte-goutte. Le rassemblement de Lyon avait été autorisée mais pas le défilé, ce qui expliquait le blocage policier. Calme au départ, le rassemblement est devenu tendu en début de soirée. En Italie, de nombreux opposants se sont également rassemblés devant l’ambassade française à Rome.

France: Manifestation NO-TAV étouffée à Lyon

Huit guérilleros du PKK parmi lesquels quatre femmes ont été tués ce samedi au cours d’affrontements entre une brigade de guérilleros et les forces de gendarmerie dans la province de Bingöl (sud du pays). Lorsqu’ils ont aperçu les militants, les policiers leur ont donné l’ordre de se rendre, ces derniers ont refusé en ouvrant le feu. Les forces de sécurité ont ensuite déclenché une opération aérienne visant les guérilleros. D’après les autorités, les heurts se sont poursuivis durant toute la journée dans diverses parties de la région, et seraient toujours en cours ce soir.

L’état-major de l’armée turque a annoncé hier les détails d’une récente opération lancée dans les provinces de Hakkari et de Sirnak (sud-est) contre le PKK. La déclaration énonce qu’une série d’opérations coordonnées ont été menées entre le 30 octobre et le 7 novembre dans la région qui est constituée de falaises abruptes et de vallées profondes sur une largeur de 50 kilomètres et une longueur de 20 kilomètres. Ont pris part aux opérations sept bataillons issus de trois brigades de commandos différentes, deux bataillons des Special Forces, un bataillon de la Gendarmerie Special Operation, deux équipes de la Police Special Operation et des gardes de villages. Dans cette déclaration, l’état-major indique également que les forces armées turques ont récemment commencé à utiliser des avions de reconnaissance afin de détecter l’état de la situation dans certaines zones critiques. Ces avions ont découvert un groupe de guérilleros du PKK après un vol de reconnaissance le 4 novembre au-dessus de la province de Sirnak, suite à quoi deux équipes de la Gendarmerie Special Operation furent envoyées dans la région. Enfin, la déclaration annonce un bilan de huit guérilleros tués au cours de ces opérations successives.

44 journalistes sont actuellement jugé par un haut tribunal d’Istanbul. Ils sont accusés d’être des membres actifs du comité de presse de la KCK (Kudistan Communities Union, accusée d’être la branche urbaine du PKK). Hier se déroulait la quatrième audience de ce procès pour laquelle le tribunal avait autorisé les accusés à prendre la parole en kurde. Néanmoins, il n’a pas accepté la demande d’un des suspects qui souhaitait évoquer la situation des prisonniers kurdes en grève de la faim. Le tribunal a justifié sa décision en affirmant qu’il s’agissait d’un ‘problème politique’. Au lieu de la prise de parole de ce suspect, la cour a imposé deux pauses successives de quinze minutes ainsi que le départ des accusés de la salle d’audience. En guise de protestation, tous les avocats ont également quitté la salle et la fin de l’audience s’est tenue sans les accusés ni leurs avocats. L’un d’entre eux s’est adressé aux juges avant de quitter la salle ‘Tous les suspects dans cette affaire mènent une grève de la faim pour obtenir un droit fondamental, celui d’une défense dans leur langue maternelle. Vous ne pourrez pas les ignorer pour toujours’. Il a également dénoncé la présence de la gendarmerie dans la salle d’audience et l’utilisation de la force à l’encontre des avocats.