Huit guérilleros du PKK parmi lesquels quatre femmes ont été tués ce samedi au cours d’affrontements entre une brigade de guérilleros et les forces de gendarmerie dans la province de Bingöl (sud du pays). Lorsqu’ils ont aperçu les militants, les policiers leur ont donné l’ordre de se rendre, ces derniers ont refusé en ouvrant le feu. Les forces de sécurité ont ensuite déclenché une opération aérienne visant les guérilleros. D’après les autorités, les heurts se sont poursuivis durant toute la journée dans diverses parties de la région, et seraient toujours en cours ce soir.

L’état-major de l’armée turque a annoncé hier les détails d’une récente opération lancée dans les provinces de Hakkari et de Sirnak (sud-est) contre le PKK. La déclaration énonce qu’une série d’opérations coordonnées ont été menées entre le 30 octobre et le 7 novembre dans la région qui est constituée de falaises abruptes et de vallées profondes sur une largeur de 50 kilomètres et une longueur de 20 kilomètres. Ont pris part aux opérations sept bataillons issus de trois brigades de commandos différentes, deux bataillons des Special Forces, un bataillon de la Gendarmerie Special Operation, deux équipes de la Police Special Operation et des gardes de villages. Dans cette déclaration, l’état-major indique également que les forces armées turques ont récemment commencé à utiliser des avions de reconnaissance afin de détecter l’état de la situation dans certaines zones critiques. Ces avions ont découvert un groupe de guérilleros du PKK après un vol de reconnaissance le 4 novembre au-dessus de la province de Sirnak, suite à quoi deux équipes de la Gendarmerie Special Operation furent envoyées dans la région. Enfin, la déclaration annonce un bilan de huit guérilleros tués au cours de ces opérations successives.

44 journalistes sont actuellement jugé par un haut tribunal d’Istanbul. Ils sont accusés d’être des membres actifs du comité de presse de la KCK (Kudistan Communities Union, accusée d’être la branche urbaine du PKK). Hier se déroulait la quatrième audience de ce procès pour laquelle le tribunal avait autorisé les accusés à prendre la parole en kurde. Néanmoins, il n’a pas accepté la demande d’un des suspects qui souhaitait évoquer la situation des prisonniers kurdes en grève de la faim. Le tribunal a justifié sa décision en affirmant qu’il s’agissait d’un ‘problème politique’. Au lieu de la prise de parole de ce suspect, la cour a imposé deux pauses successives de quinze minutes ainsi que le départ des accusés de la salle d’audience. En guise de protestation, tous les avocats ont également quitté la salle et la fin de l’audience s’est tenue sans les accusés ni leurs avocats. L’un d’entre eux s’est adressé aux juges avant de quitter la salle ‘Tous les suspects dans cette affaire mènent une grève de la faim pour obtenir un droit fondamental, celui d’une défense dans leur langue maternelle. Vous ne pourrez pas les ignorer pour toujours’. Il a également dénoncé la présence de la gendarmerie dans la salle d’audience et l’utilisation de la force à l’encontre des avocats.

Depuis le 7 novembre, l’armée turque mène de violentes opérations dans le district de Semdinli (province de Hakkari, sud-est du pays) contre la guérilla du PKK. D’après un premier bilan publié hier par le bureau du gouverneur, 42 guérilleros auraient été tués depuis lors. Par ailleurs, les soldats ont saisi des lances-roquettes, des mortiers et des explosifs dans différentes caches du PKK. Lors de ces opérations, un hélicoptère militaire turc s’est écrasé, faisant 17 morts parmi les commandos de la gendarmerie turque qui étaient à bord.

Un sergent de l’armée a été tué au cours d’un affrontement entre les forces militaires turques et des guérilleros du PKK dans le district de Cukurca dans la province de Hakkari. Les combats dans la vallée de Kazan, qui se situe à vingt kilomètres de Cukurca, se poursuivent. Des forces spéciales de la Gendarmerie Special Operations et des Kayseri and Bolu Commando Troops ont pris part aux heurts au cours desquels, outre le sergent tué, quatre soldats ont été blessés et six guérilleros tués. Deux civils ont également été touchés, dont une femme par un éclat d’obus lancé par un hélicoptère militaire.

Plus de 500 gendarmes et CRS et deux hélicoptères ont été mobilisés pour déloger mardi matin les opposants (activistes et agriculteurs locaux) au futur aéroport de Nantes, qui occupaient des maisons situées sur la zone du chantier, à Notre-Dame-des-Landes.

L’opération d’évacuation massive de la ZAD (« Zone d’Aménagement Différée ») a débuté à l’aube. Plusieurs dizaines de véhicules de gendarmerie et de CRS venus d’autres régions sont arrivés vers 6h30 sur les lieux occupés. Les médias conviés par le collectif et « Radio Klaxon » – une radio pirate émettant sur la fréquence occupée par la radio d’autoroute du groupe Vinci, concessionnaire de l’aéroport – ont indiqué que la première expulsion avait eu lieu quinze minutes plus tard. Durant toute la journée, des cabanes et yourtes ont été démontées, des caravanes et maisons squattées vidées, des barricades ont été dégagées (ce qui a parfois nécessité charges et gaz lacrymogènes).

A Bruxelles, la nuit de mardi à mercredi, en solidarité avec les occupants de la ZAD, du purin a été répandu a travers les boites aux lettres et les portes des locaux de Vinci.

France: Expulsion de la ZAD

Hier, la police est intervenue dans le quartier d’Abobo à Abidjan pour libérer les voies occupées par des marchands ambulants. Plusieurs centaines de jeunes manifestants s’étaient rassemblés sur place pour s’opposer à cette opération d’évacuation. Dans un premier temps, les forces de l’ordre ont tenté de les disperser à l’aide de gaz lacrymogène, ce a quoi les manifestants ont riposté par des jets de pierre. Renforcée par l’arrivée en renfort de la gendarmerie et des soldats des Forces républicaines (FRCI), la police à ensuite procédé à des tirs de sommation et de nombreux coups de feu s’en sont suivis, blessant de nombreux manifestants.

Manifestation à Abidjan

Manifestation à Abidjan

A Colombes (Hauts-de-Seine) en novembre dernier, un malien en situation irrégulière était décédé après avoir été aspergé de gaz lacrymogène et avoir reçu deux décharges de Taser. La famille du défunt avait déposé plainte et une enquête avait été ouverte pour des faits d’homicide involontaire et des faits de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Il était entre autre reproché aux policiers d’avoir fait un usage abusif de leur pistolet à impulsion électrique. Aujourd’hui, la juge d’instruction de Nanterre saisie de l’affaire a prononcé une ordonnance de non-lieu à l’égard des hommes concernés. Dans ses conclusions, elle a affirmé que les tirs de pistolet ‘n’ont pas joué un rôle direct et certain’ dans le décès et que ‘aucune faute ne peut être reprochée aux policiers intervenants’. En France, quelques 5000 Taser sont en service dans la gendarmerie, la police et l’administration, et leur usage a été étendu à la police municipale au printemps 2010.

Samedi soir vers 21h, des guérilleros du PKK ont déclenché des attaques simultanées contre les avant-postes de gendarmerie à Sehit Memet et à Gokcek dans la province de Tunceli (est du pays). Un soldat a été tué au cours de l’assaut contre le premier tandis que sept autres, parmi lesquels un lieutenant, ont été blessés. Dans le même temps, les autorités ont capturé quatre guérilleros à Mus dans le cadre de l’opération lancée dans la région après la mort d’un officier le 21 septembre dernier. Malgré ces arrestations, les forces de sécurité poursuivent le ratissage.

Explosion d’un IED au Kurdistan

Dimanche matin, un IED a explosé à proximité du village de Asagi Kolbasi, dans la province de Bitlis (est du pays) sur la route reliant Güroymak et Bitlis. La bombe, qui visait vraisemblablement un convoi militaire, a explosé juste après le passage de ce dernier. Une opération soutenue par la force aérienne a été déclenchée pour retrouver les auteurs de l’attaque et la route a été bloquée par les forces de sécurité. Toujours hier, une voiture piégée a été découverte à proximité d’un commissariat de police de la province de Tunceli. Des démineurs ont été dépêchés sur place pour désamorcer la bombe. Enfin, les forces de sécurité ont découvert et désamorcer deux bombes de plus de cent kilos chacune le long des routes menant aux commissariats de Gökcek et de Sehit Mehmet (province de Tunceli).

Explosion d'un IED au Kurdistan

L’affaire KCK a été déclenchée par les autorités turques en 2009, après la victoire électorale du BDP (Peace and Democracy Party), parti pro-kurde, aux élections municipales de 2009. Depuis, l’AKP, parti au pouvoir, accuse entre autre les membres du BDP de faire partie du KCK (Kurdish Communities Union), branche urbaine présumée du PKK. Chaque semaine, des dizaines de personnes parmi lesquelles des élus et membres du BDP, mais aussi des intellectuels, des professeurs, des étudiants,… sont arrêtés. Entre le 2 et le 13 juillet s’est déroulé un premier procès où étaient jugés un grand nombre de membres présumés du KCK. Il s’est clôturé hier par la libération de seize accusés. Les audiences reprendront le 1er octobre, alors que 124 personnes sont toujours emprisonnées dans le cadre de cette affaire. Devant le tribunal, plus de 150 personnes s’étaient rassemblées en solidarité. Elles ont d’abord manifesté leur joie à l’annonce des libérations avant de déclencher un mouvement de protestation contre la décision du tribunal de ne libérer que seize des accusés. La gendarmerie est rapidement intervenue pour évacuer la foule. Deux femmes ont dû être emmenées à l’hôpital suite à cette intervention.

Notre article au début du procès