Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

C’était hier lundi la première audience du procès, au Tribunal du Travail de Bruxelles, des chauffeurs de la STIB, sanctionnés par leur direction parce qu’en mai ils avaient arrêté le travail, invoquant le droit de retrait (voir notre article). La STIB demandé à l’audience un délai de six mois pour rédiger ses conclusions tandis que les chauffeurs, qui exigent d’être payés, ne sollicitent que six semaines pour peaufiner leurs arguments. L’avocate des chauffeurs  y voit une volonté de la STIB de retarder autant que faire se peut le débat de fond devant le juge. En tout état de cause, les plaidoiries n’auront pas lieu avant plusieurs mois.

 

Dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013, les militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez sont assassinées au cœur de Paris. Depuis 8 ans, la communauté kurde d’Europe exige la justice sur cette affaire et appelle à se mobiliser partout en France autour de la date anniversaire de ce triple féminicide (voir l’appel). À Toulouse, une manifestation est organisée samedi 9 janvier à 13H30 devant la Gare de Matabiau.

L’événement Facebook

Philippe, militant bordelais de toutes les luttes sociales, est accusé de « violences aggravées » en manifestation suite à sa participation à une mobilisation des Gilets Jaunes le 25 janvier 2020. Ses soutiens appellent à un rassemblement vendredi 8 janvier à 13H30 devant le Tribunal de Grande Instance de Bordeaux.

L’événement Facebook

Laurent Indrusiak, secrétaire général de l’UD CGT 03, est convoqué au tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand le 11 janvier 2021 pour répondre à des accusations « d’injures » à destination de La Poste et de cadres de La Poste dans le cadre d’une mobilisation d’agents postaux du département. Ces six dernières années, il a été convoqué à 15 reprises au commissariat et c’est son troisième procès. L’Union Départementale CGT de l’Allier appelle à un rassemblement de soutien le 11 janvier à partir de 12h30 devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand.

Demain lundi commence le procès, au Tribunal du Travail de Bruxelles, des chauffeurs de la STIB, sanctionnés par leur direction parce qu’en mai ils ont arrêté le travail, invoquant le droit de retrait, alors que leur direction refusait de discuter en CPPT, avec les représentants élus, des mesures de prévention à adopter. Alors que, suite à la pandémie, beaucoup de services au public étaientdevenus inaccessibles au public, les chauffeurs de la STIB devaient continuer à travailler, ce qu’ils acceptaient. Mais ils veulaient pouvoir le faire avec un maximum de sécurité, et dans un climat de concertation. Le mouvement a été suivi par plus de 1000 chauffeurs, une très large majorité. Le monde patronal prétend combattre l’idée qu’un « droit de retrait » existerait, en Belgique, alors qu’il est bien inscrit dans la loi. Il y aura un rassemblement, demain à 9h, place Poelaert, mais limité à 100 personnes.  Inscriptions: ici
Ces travailleurs ont une page FB et un fonds de soutien : ici

Les forces de sécurité ont arrêté une responsable présumée de l’EPP (Ejército del Pueblo Paraguayo, Armée du Peuple Paraguayen). Il s’agit de Laura Villalba, sœur d’Osvaldo Villalba, responsable connu de l’EPP, et mère de l’une des deux jeunes femmes présumées membres de l’EPP qui ont été tuées par les forces de sécurité début septembre dans le nord du pays. Selon la police, Laura Villalba était à son arrestation en possession d’une grenade et d’une arme de poing, et avait des responsabilités logistiques dans l’EPP. L’arrestation a eu lieu à environ huit kilomètres de la zone où, à la mi-novembre, trois membres de l’EPP ont été tués par les forces de sécurité. Cette zone, à la frontière avec le département de Concepción, est une des zones d’influence de l’EPP.

guérilleros de l’EPP

 

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En juillet, des militants de l’Irish Republican Socialist Party (IRSP), rejoints par d’autres antifascistes, avaient expulsé du quartier de Fountain Street, à Belfast, une délégation d’extrême-droite qui était en train de distribuer des tracts racistes aux passants. Les antifascistes ont mis les fascistes (du Parti de la liberté irlandais) en fuite, ont détruit leur stand et jeté leurs tracts. Cette semaine, la police de l’Irlande du Nord (PSNI)  a rendu visite à une demi-douzaine de membres de l’IRSP les prétendant instigateurs de l’incident et les menaçant de poursuites. Les policiers ont aussi interrogé d’autres membres de l’IRSP à ce sujet. C’est un nouvel exemple de l’accointance entre la PSNI à l’extrême droite. Cet été, la PSNI avait déjà tenté d’inculper et de condamner les organisateurs d’une manifestation à Belfest en soutien à Black Lives Matter.

A Portland, un grand nombre de personnes étaient rassemblées vendredi dans la zone de Southwest 3rd Avenue, autour de Southwest Main Street, La police leur a intimé l’ordre de partir immédiatement: «Si vous ne partez pas, vous risquez d’être arrêté, cité et/ou sujet au recours à la force», ont menacé les policiers de Portland avec des mégaphones. Les affrontements ont aussitôt commencé. Des groupes de manifestants ont attaqué les forces de police, un centre commercial, le palais de justice fédéral au moyen de feux d’artifices et de cocktails Molotov. D’autres ont tenté pour pénétrer par effraction dans le centre de justice situé au 1120 Southwest 3rd Avenue. Outre les cocktails Molotov et les engins pyrotechniques, les  policiers ont canardés de pierres, des briques, de bouteilles d’eau congelée et de ballons de peinture. Les policiers ont chargé et utilisé des engins fumigènes, lacrymogènes, et des munitions non-létales. Des arrestations ont eu lieu mais les détails ne sont pas encore disponibles. Les forces de répression ne comprenait pas uniquement les policiers locaux, mais des agents des services fédéraux (en fait une division en uniforme du Département de la sécurité intérieure).

Le 6 octobre 2014, après 21 jours de résistance des forces kurdes YPG/YPJ, les djihadistes de Daesh avaint réussi à pénétrer dans la ville de Kobane. Le Parti démocratique des Peuples (HDP) avait alors appelé en Turquie à manifester dans tout le pays pour dénoncer le soutien du régime turc à Daesh. Au cours des mouvements de protestation qui ont eu lieu les jours suivants, il y a eu des affrontements entre les forces de sécurité turques et les manifestants dans de nombreuses villes. Le nombre de personnes tuées, des manifestants pour la plupart, est estimé entre 46 et 53. 682 personnes ont été blessées pendant les manifestations et au moins 323 arrêtées. 108 personnes, pour la plupart des dirigeants et membres du HDP et d’organisations de la société civile kurde, sont depuis accusées de crimes terroristes. 27 personnes sont détenues dans cette affaire, dont Selahattin Demirtaş et Figen Yüksekdağ, anciens coprésidents du HDP. Six autres accusés sont sous contrôle judiciaire et 75 personnes sont recherchées.

Le parquet général d’Ankara a soumis à la Cour criminelle un acte d’accusation concernant ces 108 personnes. Il demande leur condamnation pour « atteinte à l’unité de l’Etat » et d’autres chefs d’accusation. Demirtaş est accusé d’être « le principal instigateur des incidents des 6 et 8 octobre 2014 », le procureur le tient responsable de 37 meurtres, 29 tentatives de meurtre, 3777 dégradations matérielles, 395 vols, 15 pillages, 308 intrusions dans des locaux commerciaux et résidentiels, 13 destruction du drapeau turc et de coups et blessures contre 326 membres des forces de sécurité et 435 civils.

Les anciens coprésidents du HDP Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag, ils sont détenus depuis novembre 2016

 

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Un cortège de jeunes agriculteurs, certains au volant de tracteurs, a forcé les barrages de police à Shahjahanpur, à la frontière Rajasthan-Haryana, jeudi après-midi, pour poursuivre la marche vers Delhi. La police de l’état du Haryana a tenté de les arrêter, en utilisant des canons à eau et des gaz lacrymogènes. Des milliers d’agriculteurs du Rajasthan, de l’Haryana et du Madhya Pradesh manifestent sur l’autoroute Jaipur-Delhi depuis le 13 décembre, depuis que la police les a empêchés de se rapprocher davantage de la capitale pour se joindre à la grande mobilisation contre les lois de dérégulation des marchés agricoles. La police a pu par la suite refermer ses barrages, et la grande masse des manifestants est toujours bloquée à Shahjahanpur.

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