Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Prison de Lleida, un ordre a été donné pour forcer Pablo Hasel à partager une cellule, depuis qu’il est entré en prison en 2021 ( notre article ici ), grâce à la campagne de solidarité, ce droit a été respecté durant 4 années. Quoi qu’il en coûte, Pablo restera ferme jusqu’à la fin de son incarcération. Maintenant que le PSC ( Parti des socialistes de Catalogne) a pris les commandes, il veut apparemment être encore plus féroce en violant ainsi les droits les plus élémentaires de Pablo en tant que prisonnier. L’enfermement dans une cellule individuelle est un droit reconnu par la législation pénitentiaire. Pablo a été clair : s’ils veulent le priver de ce droit, ils devront l’isoler.

Vladimir Poutine a promulgué, lundi 21 avril, une série de lois visant à verrouiller toute expression opposée à sa politique, notamment la guerre menée contre l’Ukraine depuis 2022. Le discrédit contre l’armée russe et les appels aux sanctions sont réprimées depuis mars 2022, ces infractions étaient sanctionnées par des amendes. Désormais, elles relèvent du pénal, des peines de prison seront prononcées contre les opposants. Une interdiction toute nouvelle entre également en vigueur : « Aider à mettre en œuvre les décisions d’organisations internationales dont Moscou ne fait pas partie », cela inclu la Cour pénale internationale (CPI) qui a émis un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine en 2023. Durcissement des restrictions contre les « agents de l’étranger » étiquette assignée pour désigner les détracteurs du Kremlin, ce statut fait l’objet, ces derniers mois, de nouvelles contraintes et obligations toujours plus nombreuses. Une liste, mise à jour chaque vendredi soir, comprend un millier de personnes et d’organisations, parmi lesquelles des musiciens, des écrivains et des journalistes.

Ahmed Souab a été interpellé, lundi matin à l’aube, dix hommes de la sécurité ont fait irruption chez lui. L’avocat a été conduit au pôle judiciaire antiterroriste avant d’être officiellement placé en garde à vue. La justice lui reproche ses critiques contre le verdict du procès dit du « complot contre la sûreté de l’État ». Le tribunal de première instance de Tunis avait infligé des peines allant de 4 à 66 ans de prison à l’encontre d’une quarantaine de personnes de l’opposition ( notre article ici ). Il sera transféré dans un centre de détention après l’ouverture d’une information judiciaire pour « soupçons de menace de crimes terroristes ». Des protestataires ont organisé lundi soir une manifestation dénonçant son arrestation et réclamant la liberté des condamnés.

La biométrie a longtemps été considérée comme étant un procédé très résistant au piratage, mais la technologie disponible offre des moyens de contourner ces dispositifs. La situation est telle qu’Europol, l’agence européenne de police criminelle, publie mi-avril 2025 une note (voir ici) destinée à informer les services d’enquêtes des pays de l’UE sur les modalités de ce type de fraude qui tend à se développer fortement. Ces modes opératoires sont désormais accessibles techniquement et financièrement. Tous les canaux sont ciblés pour leurrer les capteurs :

Des masques en silicone personnalisés ou des images numériques (deepfake ou hypertrucage). Les modèles performants sont aujourd’hui commercialisés autour de 3 000 $. Si le profil s’y prête, des maquillages soignés peuvent même suffire.
Des lentilles spéciales ou des images haute résolution de l’œil pour tromper la reconnaissance de l’iris.
Des synthèses vocales ou des enregistrements pour diffuser la voix d’une personne.
Des empreintes digitales artificielles sont créées à partir de moules ou d’impressions 3D. Elles auront été préalablement captées, par exemple sur un verre ou sur des couverts.
Enfin, la signature veineuse, constituée par une empreinte du réseau de veines prise sur un doigt ou la paume de la main.

La réponse passe par la combinaison des expertises diverses : en associant l’intelligence artificielle, la biométrie et la sécurité numérique. Avec par exemple une analyse plus fine de la « vivacité biométrique », pour s’assurer encore plus précisément que la personne qui se présente est bien réelle et non un masque modélisé. Europol plaide pour une meilleure protection de la confidentialité des données biométriques. La tâche est ardue. Dès 2014, à l’occasion d’un Congrès de pirates informatiques, un hacker avait montré comment il était parvenu à capter les empreintes digitales d’Ursula Von der Leyen, alors ministre allemande de la Défense, à partir d’une simple photo de sa main publiée dans la presse. Idem pour l’iris d’Angela Merkel, alors Chancelière, à partir de ses portraits publics disponibles en haute définition…

Le siège d'Europol, à La Haye

Le lundi soir 14 avril, des anarchistes sont entrés dans le Collège de Maisonneuve où l’on trouve le programme de formation policière, L’entrée a été peinte avec « MINI FLICS = FUTURS TUEURS » et « JUSTICE POUR ABISAY CRUZ » (un homme de 29 ans tué par la police le 30 mars à Montréal) ainsi que d’autres slogans comme « 3 STATE MURDERS IN 24H » et « MAKE FASCISTS AFRAID ». Les locaux ont été maculés à l’aide d’un extincteur rempli de peinture et une fenêtre a été brisée (voir le communiqué ). Le 7 avril, six personnes avaient été arrêtées au terme d’une manifestation qui visait à rendre hommage à Abisay Cruz.

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Hamid Hossein Nejad Heydaranlu, prisonnier politique kurde a été exécutée en secret ce dimanche 20 avril à l’aube, à la prison centrale d’Urmia. Durant son incarcération, il avait été soumis à la torture, privé d’avocat et de visites, le régime avait fabriqué de fausses preuves, accusants Hamid Hossein d’avoir participé à des affrontements armés contre les gardes-frontières iraniens et d’avoir tué au moins huit d’entre eux. Il a été transféré en isolement le mercredi 16 avril, peu avant, Hamid Hossein avait pu avoir un bref appel téléphonique avec sa famille. Elle s’était alors rassemblée et avait effectué un sit-in.Dimanche, il a été exécuté secrètement, sans que sa famille n’en soit informée. Quelques jours avant, il avait pu remettre des documents prouvant son innocence et prévoyait de leur envoyer des enregistrements audio mais il a été rapidement placé en isolement et cette possibilité lui a été ôtée.

Mardi 8 avril, 3h du matin Paris XIe. Un homme en détresse mentale a été tué lors d’une violente intervention policière. L’homme de 35 ans, errait pieds nus dans la rue, une équipe du Samu social est arrivée et a tenté de l’aider en interpellant une patrouille de police à un feu rouge. Réaction étonnante d’un des policiers, « Ça tombe bien, ce soir, moi aussi je suis agressif. », un tabassage en règle a eu lieu après ces paroles. L’homme a été étranglé, tasé par trois fois, y compris, alors qu’il était déjà au sol, menotté et entravé. Les policiers l’ont frappé au visage et aux côtes. La victime de ces violences portait un bracelet d’hôpital. Transporté peu après par les secours arrivés sur les lieux, il est admis en réanimation et meurt le lendemain. Une information judiciaire est ouverte mais les policiers, n’ont pas été suspendus.

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Ce 19 avril, 40 opposant.es politiques ont lourdement été condamné.es à des peines allant de 13 à 66 ans de prison, sans défense ni débat, les avocats des accusé.es n’ayant pas pu plaider lors des audiences. Le président Kaïs Saïed veut faire taire toute contestation, quitte à piétiner la liberté d’expression. Sur le banc des condamné.es : militant·es, avocat·es, figures de partis, tous.tes accusé·es de « complot contre la sûreté de l’État » ou d’« appartenance à un groupe terroriste ». En réalité, ils et elles ont osé critiquer Kaïs Saïed, qui a pris les pleins pouvoirs depuis 2021. Depuis, le régime procède à des arrestations, des exils forcés, des procès expéditifs. Ne pouvant être entendu.es, plusieurs accusé.es avaient entamé une grève de la faim pour réclamer ce droit élémentaire, en vain. L’homme d’affaires Kamel Eltaief a reçu la plus lourde peine : 66 ans de prison. Ensuite, l’homme politique Khayem Turki a été condamné à 48 ans ; et Noureddine Bhiri, membre du parti islamiste Ennahdha, également ancien ministre de la Justice et député, a été condamné à 43 ans de prison. Les autres peines varient entre 33, 18, 13 et 10 à 4 ans de prison pour des prévenu.es qui sont, pour la plupart, encore en liberté, en fuite ou qui résident à l’étranger.

L’avocate Dalila Ben Mbarek lors d’une manifestation contre le procès en question

Aujourd’hui lors de la manifestation quotidienne pour la Palestine à Bourse, Mohammed Khatib a été arrêté par la police et emmené au commissariat de l’Amigo alors qu’il rentrait chez lui seul. Figure de la gauche révolutionnaire palestinienne, Mohammed est déjà visé par l’État pour ses positions politiques et menacé de perdre son statut de réfugié. Une mobilisation est organisée maintenant devant le commissariat Amigo, situé près de la grand place rue du Marché au Charbon.

[Edit 22h00] Le rassemblement spontané de soutien d’une trentaine de personnes a été dispersé par un groupe de policiers appuyé de trois combis, qui a chargé par deux fois au cris de « dégagez », « fils de pute » et « allez tous vous faire foutre ». Il semble qu’il n’y ait pas eu d’arrestations. Des rondes sont organisées dans le centre, soyez prudent si vous êtes dans le coin.

[Edit 23h30] Selon nos dernières informations, Mohammed aurait été transféré vers le commissariat de la Rue Royale. Il ne serait donc plus à l’Amigo.

[Edit 04h30] Libération de Mohammed, il va bien

Une décision du ministère de l’Éducation a muter de force plusieurs milliers de professeurs de certains lycées du pays. Souvent des enseignants critiques, syndiqués ou ne suivant pas la ligne du régime et ayant pris part aux manifestations antigouvernementales ( notre article ici ). Un plan aux allures de purge politique. Sit-in, grèves, boycott des cours, les lycéens sont descendus dans la rue à Istanbul, Ankara, Izmir, Antalya, mais aussi dans de plus petites villes. Les élèves se sont rassemblés pour défendre leurs enseignants. Dans certains établissements, des banderoles ont été déployées, des cortèges improvisés, et des slogans lancés contre l’AKP, le parti d’Erdogan. Cette mobilisation lycéenne vient s’ajouter aux actions de boycott toujours en cours dans le pays. La répression ne s’est pas fait attendre, des policiers en arme sont aux abords des lycées. À plusieurs reprises, ils ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les lycéens.