Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Quatre leaders syndicaux, tous membres de la centrale syndicale Dynamique unitaire, l’une des plus centrale syndicale des fonctionnaires, ont été interpellé entre jeudi et vendredi à Libreville. Il s’agit de Simon Ndong Edzo, Sylvie Nkogue Mbot, Jean Bosco Boungoumou et Ghislain Malanda. Ils ont été enlevés, à leur domicile par des policiers ou des gendarmes. Le mode opératoire a été le même : des agents en civil ont rodé autour des domiciles des concernés. Dès qu’ils ont eu la certitude que la personne recherchée était chez elle, ils ont appelé des éléments armés et en treillis qui ont lancé l’assaut.

Le mobile de cette rafle n’est pas encore connu. Dynamique unitaire dans son communiqué parle d’une répression déclenchée suite à la déclaration fracassante de son président. Jean Rémy Yama a notamment affirmé que « Dynamique unitaire a l’intime conviction qu’Ali Bongo est mort. Il n’est plus. » Le ministre de l’Intérieur et de la Justice avait promptement réagi en promettant de poursuivre le syndicaliste en justice. Jean Rémy Yama a discrètement quitté le Gabon pour la France. Certains de ses camarades sont entrés en clandestinité.

AG de la Dynamique Unitaire (archive)

Samedi 13 juillet, une manifestation écologique se tenait à Montréal. Arrivé devant le bureau montréalais du premier ministre, les manifestant·e·s se sont immobilisé·e·s sur la rue. Les policiers ont alors sommé les manifestant·e·s de retourner sur les trottoirs avant d’arrêter 26 personnes restées sur la rue. Elles ont été arrêtée pour « entrave au travail des policiers », puis libérées sur promesse de comparaître à la cour.

Arrestation lors d'une manifestation pour le climat à Montréal

A l’occasion du 14 juillet, plus d’une centaine de personnes se sont réunies devant la résidence de l’ambassadeur français pour exiger la libération immédiate de Georges Abdallah. L’armée et la police libanaises étaient nombreuses et agressives pour tenter d’empêcher la mobilisation. Mais pendant plus d’une heure, les militants ont scandé sans cessé des slogans pour la libération du communiste libanais, en soutien à la libération de la Palestine et contre l’impérialisme français. Un message audio de Georges Abdallah a été diffusé à la fin du rassemblement. Le communiste Anoir Yassine, ancien prisonnier de l’occupant sioniste pendant 17 ans et libéré suite à un échange de prisonnier, a fait une déclaration de soutien.

Manifestants ce dimanche à Beyrouth

Des étudiants et des travailleurs de la Plate-forme pour la défense de l’éducation et de la santé ont occupé vendredi matin le grand boulevard des forces armées, près de l’Université pédagogique nationale Francisco Morazán (UPNFM), dans la capitale du Honduras, Tegucigalpa. Les forces de l’ordre sont intervenues pour dégager le boulevard et des affrontements violents ont éclatés. Les policiers se sont fait caillasser et ils ont tirés des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants. Les manifestations au Guatemala durent depuis plus d’un mois s’opposer à la loi sur la privatisation de la santé et de l’éducation (voir cet article et cet article).

Obstacles posés sur le boulevard des forces armées

Un responsable de la guérilla maoïste recherché, connu sous le nom de « Julio Chapo », mais s’appellant Hugo Sixto Campos Córdova, a été capturé par des militaires vendredi matin dans le district de Chinchihuasi, province de Churcampa (région de Huancavelica). Il était porteur d’un pistolet lors de son arrestation et a été transféré immédiatement à Lima par avion. Il est accusé d’avoir participé à plusieurs embuscades meurtrières de la guérilla maoïste dans la région VRAEM.

Le prisonnier lors de son transfert à Lima

Après l’action des « gilets noirs » au Panthéon à Paris, une vingtaine de sans-papiers ont été placés en rétention administrative. Par ailleurs, une personne est en garde à vue pour « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Le vendredi 12 juillet, environ 700 personnes ont brièvement occupé le Panthéon à Paris avant d’être évacuées par la police. Ces « gilets noirs » sont des sans-papiers qui réclament leur régularisation et un rendez-vous avec le Premier ministre Édouard Philippe.

gilets noirs

175 personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre à l’occasion du 14 juillet à Paris, où les « gilets jaunes » avaient appelé à manifester. Quelques dizaines d’entre eux ont sifflé le président Macron alors qu’il descendait l’avenue des Champs-Elysées à bord d’un « command car », avant le défilé militaire. En début d’après-midi, les manifestants sont parvenus à se rassembler sur les Champs-Elysées. Les manifestants essayaient d’ériger des obstacles sur l’avenue tandis que les forces de l’ordre tentaient de les disperser par des tirs de grenades lacrymogènes.

Trois figures du mouvement des « gilets jaunes », Jérôme Rodrigues Maxime Nicolle et Eric Drouet, ont été placées en garde à vue dimanche. Les deux premiers pour « organisation d’une manifestation illicite », le troisième pour « rébellion ». C’est la première fois depuis le 16 mars que des « gilets jaunes » parviennent à retourner manifester sur les Champs-Elysées.

Arrestation cet après-midi à Paris

À la fin d’octobre 2015, une grande opération de la Garde civile a eu lieu dans différents endroits de la Galice (Compostelle, Vigo, Boiro, Muros,…) afin d’arrêter 9 militants de Causa Galiza sous plusieurs accusations, dont celle « d’appartenance à une bande armée ». Finalement, près de quatre ans après l’opération policière, la justice espagnole ne retient plus que l’accusation de « soutien et financement » de Causa Galiza. La gravité des accusations de 2015 avaient conduit la justice espagnole à « suspendre temporairement » les activités de cette organisation politique de la gauche indépendantiste. Cette suspension a aussi été levée.

Manifestation de soutien aux 9 inculpés

Samedi 13 juillet tôt dans la matinée la police a abattu Willem Van Spronsen, un militant anarchiste qui menait une opération contre un centre de détention de migrants à Tacoma. La police affirme que le militant était armé d’un fusil et lançait des objets enflammés contre des véhicules et un bâtiment de la « Immigration and Customs Enforcement » (ICE, l’agence en charge de la répression des migrants aux États-Unis). Selon la version policière, des coups de feux auraient été échangés avec la police (sans qu’il soit précisé de quel coté ils ont commencé) et Willem Van Spronsen aurait été tué dans la fusillade.

Willem Van Spronsen avait déjà été arrêté et poursuivi en justice suite à des affrontements avec la police l’année passée lors d’une manifestation devant le même centre de détention alors qu’il était venu au secours d’un autre manifestant arrêté.

Un centre de détention pour migrants de l'ICE

Après plus d’une année de procès (voir notre article), le militant turc résidant en Belgique et extradé en Allemagne (voir notre article) Erdal Gökoglu ,a été condamné jeudi par le tribunal régional supérieur de Hambourg à cinq ans d’emprisonnement. Il est accusé d’avoir été responsable entre 2002 et 2013 des locaux du DHKP-C à Hambourg et à Berlin. Le procureur n’avait exigé « que » trois ans et neuf mois de prison.

Entre 1995 et 2001, Gökoglu a été arrêté en Turquie et y a été torturé à plusieurs reprises. Gökoglu souffre du syndrome de Wernicke-Korsakoff depuis une grève de la faim en 2000 dans les prisons turques de type F et des traitements forcés qui ont suivi dans un hôpital. Plusieurs fois, le procès de Hambourg, qui a débuté le 7 juin 2018, a dû être interrompu en raison de son état de santé précaire. En Turquie, il a été déclaré invalide en 2001 et s’est réfugié en Belgique après sa libération.

Erdal Gökoğlu