vendredi 18 octobre, flottent sur le toit de la gare Bruxelles Central des drapeaux palestiniens. Ils ont été hissés tôt le matin. La photo a rapidement fait le tour des réseaux sociaux. Image manipulée générée par l’IA ? Action militante ? Les avis divergeaient, jusqu’à ce que la SNCB ( Société Nationale des Chemins de fer Belge) confirme en début d’après-midi que la scène est bien réelle sur le réseau X. Dès les faits constatés, l’entreprise a rapidement retiré  les drapeaux. L’action n’a pas été revendiquée, les auteurs ne sont pas identifiés, une enquête est en cours.

Ce mardi, les autorités israéliennes ont libéré au moins 15 détenus de diverses prisons. Un jeune palestinien Eyad Ashraf Ed’eis (15 ans), du camp de réfugiés de Shu’fat à Jérusalem occupée, a été libéré mardi après sept mois de détention. Il a été placé en résidence surveillée, équipé d’un bracelet électronique et interdit de séjour dans son domicile familial. Libéré en très mauvaise santé en raison de la gale, qui s’est répandue parmi des centaines de détenus dans plusieurs prisons et il a été transféré à l’hôpital dès sa sortie. La Société des prisonniers palestiniens (PPS) a confirmé que la plupart des détenus libérés souffrent de complications de santé, de maladies chroniques qui nécessitent un suivi médical. Dans un communiqué, la PPS note que la gale est l’une des maladies les plus répandues chez les détenus libérés, avec des effets visibles sur leur corps.

La PPS soupçonne l’administration pénitentiaire israélienne d’utiliser la gale comme un outil pour torturer et maltraiter les détenus, négligeant le droit aux traitements médicaux, ce qu’elle considère comme de la maltraitance depuis plusieurs décennies. Les corps des prisonniers présentent des traces de négligences médicales, de famine et de torture.

Sur la base d’une visite de son avocat à la prison de Gilboa il y a deux jours, la commission des affaires des détenus et des ex-détenus a déclaré mercredi matin, que les prisonniers vivent dans des conditions tragiques et une réalité douloureuse en raison des politiques fascistes et racistes adoptées par l’administration pénitentiaire israélienne, parmi les méthodes utilisées par l’administration figurent les coups, les insultes, les effractions dans les chambres et les sections. La nourriture fournie reste médiocre en quantité et en qualité, il y a une grave pénurie de vêtements et de couvertures, rien n’indique que les conditions météorologiques soient prises en compte avec l’arrivée de l’hiver. Les maladies de peau se propagent, les produits de nettoyage et de désinfection sont absents, la politique d’isolement du monde extérieur se poursuit et il existe des restrictions et des obstacles à la communication dans les chambres et les sections.

Les États-Unis et le Canada ont annoncé aujourd’hui qu’ils sanctionnaient conjointement le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens « Samidoun » en l’inscrivant sur la liste des organisations terroristes. Le Canada a inscrit Samidoun sur la liste des groupes terroristes, ce que les conservateurs avaient demandé la semaine dernière, tandis que les États-Unis ont en plus ajouté un citoyen canadien représentant de l’organisation à leur liste antiterroriste. Le département d’État justifie l’interdiction en décrivant Samidoun comme une organisation collectant des fonds pour le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), et désigne Khaled Barakat comme « membre de la direction » du FPLP.

Lundi 14 octobre, 500 personnes faisant partie du collectif « Voix juives pour la paix » ont pris d’assaut la bourse de New-York pour exiger la fin des crimes commis par Israël en Palestine et l’arrêt des fournitures d’armes à Israël. Les manifestants se sont enchainés à l’entrée du bâtiment et à une clôture pour rendre plus difficile leur évacuation, l’accès a été entravé pendant plus de deux heures. Les forces de l’ordre ont procédé à l’arrestation de 200 manifestants.

La bourse a été visée pour dénoncer les profits de guerre réalisés par les firmes étasuniennes de ventes d’armes, comme Raytheon et Lockheed Martin. Les manifestants ont scandé des slogans tels que : «Gaza brûle, Wall Street explose ! Embargo sur les armes tout de suite!», «Plus jamais ça, ça vaut pour tout le monde», « From the River to the Sea , Palestine Will be Free». Plusieurs personnes qui exhibaient le drapeau de l’état d’Israel ont tenté de contre-manifester, ils ont été maintenus à l’écart de l’action en cours, plusieurs d’entre eux ont été arrêtés par la police.

Lundi 07 octobre, le maire de Mandelieu-la-Napoule (du parti Les Républicains) a pris un arrêté interdisant « tous les drapeaux en lien avec le conflit israélo-palestinien ». Le maire a cependant précisé sur les réseaux sociaux que son arrêté ne visait en réalité que les drapeaux palestiniens (et donc par extension probablement tous les drapeaux à connotation pro-palestinienne). Les contrevenants s’exposaient à une amende d’un maximum de 35 euros. Saisi en référé par la Ligue des droits de l’Homme (LDH) de Nice, le tribunal administratif de Nice (Alpes-Maritimes) a cependant suspendu vendredi 11 octobre cet arrêté municipal.

Manifestant palestinien à Gaza (archive)

A l’occasion de l’anniversaire du 7 octobre, des miltants pro-palestiniens sont descendus dans la rue dans plusieurs pays: Danemark, Royaume-Uni, Etats-Unis, République d’Irlande, France,  Suisse et Italie, appelant principalement à l’arrêt des combats à Gaza et au Liban. À Rome, environ 6 000 manifestants ont défié l’interdiction de marcher dans le centre-ville ( voir article ici ), la police a tiré des gaz lacrymogènes et employé des canons à eau après l’éclatement d’affrontements. 40 000 personnes ont assisté à la « Marche nationale pour la Palestine » dans le centre de Londres. La police était présente en nombre, certains manifestants avaient déclaré qu’ils prévoyaient de cibler les entreprises et les institutions qui soutiennent Israël, notamment le British Museum. Des contre-manifestants ont agité des drapeaux israéliens alors que les militants pro-palestiniens passaient, les forces de l’ordre ont procédé à 15 arrestations, les autorités n’ont pas précisé si les personnes détenues faisaient partie de l’un ou l’autre groupe.

Une manifestation a aussi eu lieu dans la capitale de la République d’Irlande, à Dublin, certaines personnes ont qualifié le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président américain Joe Biden de « criminels de guerre ». Au Cap, les militants pro-palestiniens ont défilé vers le parlement sud-africain lors d’une manifestation organisée par la Campagne de solidarité pour la Palestine. Les manifestations de soutien à la Palestine ont eu lieu dans d’autres grandes villes européennes, notamment Stockholm, Copenhague, Paris, Bâle, Berlin, Düsseldorf, Hambourg et Munich, celle de Berlin se terminant par des affrontements.( voir article ici )

6 octobre, 3500 manifestants se sont rassemblés à Berlin sous la bannière «Manifestation contre le génocide à Gaza», tout au long du cortège, on pouvait lire d’autres banderoles avec des slogans tels que « Arrêtez d’armer Israël », « Mettez fin au génocide » et « Liberté pour Gaza ». Ils ont également condamné la violence policière lors des rassemblements pro-palestiniens au cours de l’année écoulée. La police a arrêté la marche près de Kottbusser Damm, empêchant les manifestants d’avancer vers la place Herrmann. De violents affrontements ont éclaté, les forces de l’ordre se sont retrouvées sous une pluie de jets de pierres et de bouteilles, certains en tenté une percée des lignes de police et d’employer des feux d’artifice ce qui a conduit à une réponse lourde des forces anti-émeutes. De nombreux manifestants ont été arrêtés, y compris un manifestant handicapé en fauteuil roulant qui a été traîné de force dans un véhicule de police.

Mercredi 2 octobre, un militant pro-palestinien a comparu devant le tribunal pour avoir mis le feu à deux véhicules militaires en signe de protestation à l’été 2022 (voir notre article ) s’est produit sur le site industriel d’OIP Sensor Systems à Oudenaarde, une filiale de la multinationale israélienne Elbit, il risque jusqu’à quatre ans de prison. Il s’est présenté devant le tribunal de Dendermonde, le procureur fédéral a demandé une peine de quatre ans de prison et a déclaré que l’action était bien préparée. Les dégâts causés par l’attaque s’élèvent à 2,4 millions d’euros. Le procès civil doit commencer la semaine prochaine, le verdict est attendu le 23 octobre.

Les faits: 28 août 2022, Kevin G. est entré sur le site industriel et a tenté de jeter un cocktail Molotov dans un bâtiment de l’usine. Son action a échoué, il a alors mis le feu à des véhicules blindés appartenant à l’armée belge. Deux blindés ont été endommagés. Les messages graffitis « One State Palestina » et « Shut Elbit Down » ont été laissés sur les lieux, le suspect aurait été identifié comme étant l’auteur des tags.

Ce vendredi, vers 18h, environ 150 personnes se sont réunies au carré de Moscou à Saint-Gilles, commune de Bruxelles. L’Université Populaire de Bruxelles avait appelé à un rassemblement en soutien aux peuples libanais et palestinien. Un cortège s’est rapidement formé pour se lancer dans une manifestation spontanée en direction du siège du MR ( Mouvement Réformateur), avant d’arriver à sa destination, la manifestation avait doublé de volume, 300 personnes se sont présentées devant le siège du parti libéral. Les manifestants s’en sont pris au bâtiment, plusieurs vitres ont été brisées, la façade a été recouverte de tags, « C’est un coup de génie » pouvait-on lire, en référence aux propos polémiques de Georges-Louis Bouchez, président du parti interviewé sur Radio Judaïca , ou encore « MR = mouvement raciste », « MR complice » et « Free Liban ». Depuis près d’un an, le MR et son président multiplient les déclarations politiques pro-israéliennes, qualifiant les explosions de bipeur lors des attaques au Liban de « coup de génie ». Malgré le dispositif policier, les forces de l’ordre n’ont procédé à aucune arrestation.

Ce 30 septembre, 11 h à Ixelles, une quinzaine de policiers, accompagnés d’unités de la brigade canine ont expulsé un squat dans un bâtiment appartenant à un propriétaire privé où logeaient plusieurs réfugiés palestiniens. Défonçant la porte de l’immeuble, les forces de l’ordre sont entrées et ont donné ordre, matraque à la main, de sortir du bâtiment. Selon les témoignages de plusieurs personnes, les policiers ont usé de violence pour expulser les réfugiés, certains d’entre eux ont eu un réveil brutal. Lors de l’intervention, 6 smartphones ont été détruits par la police. Les forces de l’ordre ont interdit l’accès au bâtiment, aucun des réfugiés n’a pu récupérer ses effets personnels. Depuis le début du mois d’août, c’est la quatrième fois qu’ils sont expulsés.