Le 14 mai dernier, les autorités turques ont arrêté 48 personnes, principalement des anarchistes, pour leur rôle présumé dans les émeutes ayant émaillé le cortège du 1er mai à Istanbul. Dans la nuit du 21 mai, un tribunal a décidé d’en incarcérer neuf, qui se trouvent toujours aujourd’hui en prison. Un rassemblement pour exiger leur libération est organisé ce mercredi 20 juin à 14h devant l’ambassade de Turquie – 4, rue Montoyer à 1000 Bruxelles

Ce 15 juin, Mohamed Sokrate a été condamné à deux ans de prison ferme pour ‘possession et trafic de drogue’, accusation qualifiée de fallacieuse par la défense ainsi que par plusieurs organismes internationaux. Mohamed Sokrate est connu pour être un défenseur de la laïcité et des libertés individuelles, ainsi que pour son blog via lequel il propage de nombreux commentaires critiques à l’égard du régime marocain. Il a également été partie prenante au ‘Mouvement du 20 Février’ en y jouant un rôle très actif. La défense du militant a dénoncé la farce du procès, et a par ailleurs indiqué que le tribunal de Marrakech avait refusé les dépositions des témoins présents lors de l’arrestation du père et du frère de Mohamed Sokrate. Son avocat a décidé de faire appel, annonçant de la sorte vouloir lutter contre la campagne menée par les autorités marocaines contre la liberté d’expression, laquelle a déjà conduit à la condamnation de plusieurs blogueurs.

Hier soir, à l’issue du scrutin législatif, le Comité de Vigilance Antifasciste 62, membre de l’Action Antifasciste, avait appelé au rassemblement à Hénin-Beaumont, fief de Marine Le Pen. Peu avant 20h, un groupe de sept militant(e)s a été interpellé par la police locale alors qu’il se dirigeait vers le lieu de rassemblement. Les sept personnes ont été emmenées et placées en garde à vue au commissariat de Lens. Elles s’y trouvaient toujours ce lundi à 10h.

A l’occasion de la « journée du prisonnier révolutionnaire », le Secours Rouge arabe appelle l’ensemble des militants et des mouvements de solidarité à exprimer leurs soutiens aux prisonniers de la lutte de classe et à tous ceux qui combattent le capitalisme et l’impérialisme dans le monde. Rendez vous à 18h00 le mercredi 20 juin à la Fontaine des Innocents (métro Chatelet).

France: Rassemblement pour les prisonniers politiques

Deux maoïstes originaires du Jharkhand et accusés d’être impliqués dans plusieurs actions s’étant déroulées dans l’Odissa ont été arrêtés ce jeudi. Sudhir Bhuyan et Habil Haro ont été capturés par une équipe de la police et des forces paramilitaires au cours d’une opération conjointe dans la forêt de Saranda à proximité de Rourkela, dans le district de Sundergarh (Orissa). Les autorités les accusent entre autre d’avoir enlevé et abattu l’officier de police Ajit Bardhan dans le district de Sundergarh en juillet 2009. Le porte-parole de la police locale a déclaré que les deux hommes étaient des membres actifs du CPI(maoïste) et que dès hier, ils auraient reconnu leur implication dans plusieurs actions, parmi lesquelles l’exécution d’Ajit Bardhan.

Dix personnes se sont vues délivrées un mandat d’arrêt ce mercredi à Pérouse, dans le centre de l’Italie. Les polices suisse, allemande et italienne ont arrêté dix personnes qu’elles accusent d’être impliquées dans diverses actions terroristes menées ces trois dernières années. Les autorités les accusent d’entretenir des liens avec la FAI et les mandats délivrés par le juge évoquent différentes accusations parmi lesquelles la subversion, le complot terroriste ou le terrorisme international. Un officier de la police italienne a déclaré que les dix personnes étaient en position de mettre en oeuvre des attaques à la bombe ou avec des armes à feu, et qu’elles étaient en contact avec le mouvement anarchiste grec. Les mandats citent plusieurs actions: l’attaque manquée à la bombe contre une université de Milan en 2009, les récentes explosions devant les bureaux de perception des impôts dans différentes villes italiennes, le colis piégé intercepté à Francfort en 2011 et adressé au PDF de la Deutsche Bank et celui envoyé en 2011 à l’ambassade de Grèce à Paris. En outre, la police italienne a procédé à plus de quarante perquisitions à travers le pays. La police suisse a également ‘rendu visite’ à Marco Camenisch.

Déclaration de solidarité de Camenisch avec les anarchistes grecs – format pdf

Padma, la femme du guérillero Azad, assassiné l’an dernier par les forces de sécurité, et six autres personnes ont été arrêtées samedi soir par la police. Celles-ci se rendaient en voiture vers Warangal (Andhra Pradesh) lorsqu’elles ont été stoppées par des policiers. Dans le véhicule, ils ont trouvé un uniforme maoïste et de l’argent liquide. D’après la presse locale, les autorités auraient fait appel à une guérillero repentie afin d’identifier les occupants du véhicule. Suite à cette intervention, ils ont tous été interpellés, accusés d’être actifs dans les régions reculées de l’état et d’entretenir des liens avec le parti maoïste. Dimanche, à la première heure, ils ont comparu devant un tribunal de Warangal, lequel les a placé en détention provisoire pour une durée de quinze jours.

Le maire BDP (Peace and Democracy Party) de la ville de Van, Bekir Kaya, ainsi que deux autres membres de ce même parti ont été arrêtés hier dans le cadre de l’enquête en cours contre la KCK (Kurdistan Communities Union) accusée d’être la branche urbaine du PKK. Cette arrestation porte à 33 le nombre de maries membres du parti pro-kurde derrière les barreaux. Les deux autres arrêtés sont le président provincial du BDP de Van et un ancien maire. Tous trois sont accusés d’être membres du organisation terroriste.

D’après une chaîne de télévision publique turque, les troupes kurdes auraient tués trois membres présumés du PKK ce lundi. L’affrontement se serait déroulé à proximité de la ville de Cukurca, dans la province de Hakkari, tôt ce matin.

Marie Mason a été arrêtée en 2008 après plus de 30 années d’activités publiques et clandestines dans des luttes écologiques. Elle avait déjà été sujette à des années de harcèlement par le FBI étant inculpée pour une série d’incendies liées à l’Earth Liberation Front (ELF) ayant eu lieu en 1999 et 2000. Son inculpation n’a été rendue possible que par la collaboration de son ex-mari avec le FBI. Après les frais, les pressions continuelles et les menaces de condamnation à vie, elle a plaidé coupable, sans coopérer, et a été condamnée à presque 23 ans. Elle souffre de problèmes de santé et elle a beaucoup de difficultés à obtenir de la nourriture végétalienne. Elle a été harcelée, menacée puis transférée dans une prison au Texas (à presque 2000 km de sa famille au Michigan). Dans l’unité spéciale « médicale », où elle est incarcérée, la correspondance avec le monde extérieur est extrêmement contrôlée. Ses proches continuent les procédures légales afin de réduire sa peine, mais les chemins judiciaires semblent épuisés.

Eric McDavid est un jeune anarchiste condamné sans avoir commis d’action. En 2005, une jeune fille s’est liée d’amitié avec lui et semblait partager sa volonté de défendre l’environnement. C’était une provocatrice du FBI, payée plus de 65.000 dollar pour infiltrer et piéger des militants anarchistes et écologistes radicaux. Elle a poussé Eric et deux amis à passer à l’acte, et a été jusqu’à payer la location d’une cabane isolée pour pratiquer la fabrication de bombes. La cabane était truffée de dispositifs d’enregistrements. Le FBI a aussi payé le transport, le matériel et a procuré des recettes de bombes. Quand le FBI pensait avoir réuni suffisamment d’informations, il a fait une descente et a arrêté Eric et ses deux amis. Ces derniers, mis sous pression par l’État et par leurs familles, ont collaboré, alors qu’ Eric a refusé. Il a été condamné à 20 années en prison. Tous les appels d’Eric ont échoué.

Ces deux arrestations ne sont qu’une petite partie d’un vaste plan de répression du gouvernement US contre les éco-anarchistes. En 2005, l’Opération Backfire du gouvernement a mis en pièces l’ELF dans le nord-ouest des États-Unis grâce aux tactiques telles que la surveillance approfondie et l’infiltration, l’utilisation des lois contre le crime organisé, les accusations de conspiration et le AETA (l’Animal Enterprise Terrorism Act est une loi qui prévoit l’acte terroriste sur le fait de causer de l’impact financier aux entreprises qui font du profit avec l’exploitation animale). Le 11 juin journée internationale de solidarité avec Marie Mason, Eric McDavid et d’autres prisonniers anarchistes de longues peines. L’année passée, des événements et des actions ont eu lieu dans plus de 30 villes aux États-Unis et dans le monde entier.

Voir le site pour la journée d’actions

Voir le blog de soutien à Marion Manson

Voir le blog de soutien à Eric McDavid

USA/International: Journée d’action pour des prisonniers anarchistes
USA/International: Journée d’action pour des prisonniers anarchistes

Le 14 mars 2010, un groupe d’étudiants avait chahuté une réunion entre le premier ministre turc et des citoyens, deux d’entre eux déployant un calicot ‘Nous voulons une éducation libre, nous l’obtiendrons’. Berna Yilmaz et Ferhat Tüzer avaient immédiatement été arrêtés et ont passé un an et demi derrière les barreaux avant d’être libérés en octobre 2011 après que le procureur ait exigé leur remise en liberté. Celui-ci avait motivé sa décision en affirmant que leur acte était constitutionnel et relevait de la liberté d’expression. Néanmoins, un nouveau procureur s’est récemment vu confier les suites de cette affaire. Ce dernier a exigé le 9 mars dernier que les deux étudiants soient condamnés pour participation à une organisation terroriste. Hier, sous ce chef d’inculpation, les deux jeunes ont été condamnés par un tribunal turc à huit ans et cinq mois de prisons.

Calicot d’étudiants turcs

Par ailleurs, le 10 mai dernier, Sevil Sevimli, étudiante d’origine turque, de nationalité française et originaire de Lyon a été arrêtée et placée en garde à vue à Eskisehir (nord-est). En échange Erasmus, elle a été interpellée avec cinq autres étudiants après avoir pris part au cortège du premier mai et avoir assisté, en compagnie de dizaines de milliers de personnes à un concert de Yorum. Sevil Sevimli est accusée, sur base de l’article 316 du Code Pénal qui réprime l’appartenance à une ‘organisation armée’, d’avoir des liens avec le DHKP-C. Elle risque jusqu’à 12 ans de prison.

Calicot d'étudiants turcs