Hülya Emeç, une journaliste turque et membre de la Fédération internationale des journalistes, a été condamnée à six mois de prison pour un article écrit en 2014 sur Şefik Tunuç, un homme kurde de 48 ans, mort d’une crise cardiaque après que sa maison (dans la province de Van) eut été attaquée par la police turque trois fois par semaine. Suite à cet article, Hülya Emeç, Hafize Tunuç, l’épouse de Şefik Tunuç, le président du conseil d’administration de l’agence de presse, le rédacteur en chef et le chef du bureau de presse de Van avaient été poursuivis pour violation de l’article 301 du code pénal turc. Les journalistes n’étaient pas présents lors de l’audience finale. Hülya Emeç et Hafize Tunuç ont été condamnée à six mois de prison pour avoir «insulté l’agence de police turque». Les trois autres personnes ont été acquittées. Hülya Emeç avait récemment demandé l’asile en Suisse (voir notre article).

Hülya Emeç

Erratum: Contrairement à ce qui avait été à la publication de l’article, Hülya Emeç n’a été renvoyée au Brésil. Ce renvoi existe comme menace mais elle n’a pas épuisé les recours: la procédure est encore en cours.

Hülya Emeç

Zeynab Jalalian, une militante irano-kurde et militante des droits des femmes (voir notre article), et neuf prisonnières de droit commun de la prison de Khoy ont entamé une grève de la faim pour protester contre la privation de visites hebdomadaires et l’accès aux installations pénitentiaires de base. Courant du mois de juillet, lors d’une inspection de la section des prisonnières, un téléphone portable a été découvert. Les gardiens ont interrogé à plusieurs reprises Zeynab Jalalian et neuf autres détenus pour savoir à qui appartenait le téléphone. Le 29 juillet, les 10 détenues ont été informées qu’elles seraient dès lors privées d’accès à des droits basiques de la prison, comme acheter des fruits et de la nourriture dans le magasin de la prison ainsi qu’aux visites hebdomadaires jusqu’à ce que la propriétaire du téléphone soit identifiée. Pour protester contre ces privations, Zeynab Jalalian et les neuf autres prisonnières ont entamé une grève de la faim et ont écrit aux autorités pénitentiaires pour les informer de leur grève jusqu’à ce qu’elles récupèrent leurs droits de base.

En septembre dernier, Zeynab Jalalian avait déjà été interdite de visite familiale pendant plusieurs mois pour avoir protester contre les négligences de la prison envers sa santé. Le quartier pénitentiaire de Khoy compte 3 cellules dans lesquelles sont détenues 38 femmes. Actuellement, 15 prisonnières de cette section dorment à même le sol du corridor en raison du manque de lits.

Zeynab Jalalian

Zeynab Jalalian

Mohammad Habibi, membre du comité exécutif du syndicat des enseignants de Téhéran, avait été arrêté le 10 mai 2018 suite à une manifestation d’enseignants (voir notre article). Il avait été transféré de la section 1 à la section 2 de la prison de Téhéran le 21 mai où il a reçu un traitement médical pour les blessures subies lors de son arrestation. Il s’est vu refuser une libération sous caution et l’accès à communiquer avec son avocat. Il a été condamné cette semaine à sept ans et demi de prison pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale », 18 mois pour « propagande contre la classe dirigeante » et 18 mois pour « perturbation de l’ordre public ». Outre les peines d’emprisonnement, il a été condamné à deux ans d’interdiction de toute activité politique et de sortie du territoire. Selon le code pénal en Iran, les condamnés ne purgent que la peine maximale pour les accusations les plus lourdes chaque fois qu’ils sont reconnus coupables de plusieurs charges. Mohammad Habibi est donc condamné à sept ans et demi d’emprisonnement.

Mohammad Habibi le jour de sa liberation, le 15 avril 2018

Mohammad Habibi le jour de sa liberation, le 15 avril 2018

Cinq prisonniers politiques républicains de Roe (c’est-à-dire le secteur de la prison de Maghaberry où sont détenus les républicains) ont été brutalement agressés ce soir par l’équipe anti-émeute de la prison de Maghaberry. Avec des boucliers et des matraques, les gardiens ont attaqué et battu cinq prisonniers républicains de Roe 3 et 4 avant de les traîner sur le sol et les jeter au cachot. Les prisonniers concernés sont Connor Hughes, de Belfast, Gavin Coyle, de Tyrone, Brian Carron, de Tyrone également, Darren Poleon, de Meath et Paddy O Neill, de Belfast. Les prisonniers de Roe revendiquent des améliorations des conditions de détention.

La

La

Le 30 mai 2018 un tribunal grec avait décidé d’extrader le militant révolutionnaire et ancien prisonnier politique Turgut Kaya vers l’état turc. Il a entamé une grève de la faim le 31 mai pour protester contre cette attaque. Bien qu’encore détenu, à la suite de la grève de la faim et de la solidarité générée par la campagne pour la liberté, son extradition était largement bloquée. En conséquence, il avait mis fin, la semaine passée, à sa grève de la faim (voir notre article). La menace d’extradition est maintenant tout à fait levée et Turgut Kaya vient a été remis hier en liberté.

Turgut Kaya

Turgut Kaya

Lundi 30 juillet, le prisonnier politique Mikel Irastorza a retrouvé des menaces de mort dans sa cellule à la prison de Réau (région Île de France). Une « fouille dite ministérielle » avait été décidée dans l’ensemble des cellules. Quand Mikel Albisu Iriarte a été reconduit dans sa cellule suite à la fouille, il s’est rendu compte qu’un livre avait été déposé au-dessus de ses affaires. Sur ce livre, il y avait un post-it avec une balle dessinée dessus et la phrase « That is for you fuck ». Il est à noter que seul les gardiens ont pu avoir accès à la cellule durant la fouille.

Mikel Irastorza avait été arrêté en 2004, et condamné à 20 ans de prison en tant que dirigeant de ETA (voir notre article). Il est également porte-parole du Collectif des prisonniers politiques basques (EPPK). Mikel Irastorza avait, par ailleurs, été victime d’une agression en avril de la part d’un prisonnier psychotique.

Fresque pour ETA

Fresque pour ETA

Le 24 juillet, le tribunal de Rio a condamné 23 militants du mouvement anti-FIFA à des peines de 5 à 7 ans de prison. Le même jour, plus de 800 personnes ont participé à une action de solidarité et s’opposer au procès des 23 prisonniers politiques, à la criminalisation de la protestation populaire et à l’intervention militaire de Rio de Janeiro. Igor Mendes da Silva, militant du MEPR (mouvement étudiant populaire révolutionnaire) et du FIP-RJ (Front Indépendant Populaire de Rio de Janeiro) a été condamné à 7 de prison (voir notre article).

Igor Mendes

Igor Mendes

Ce samedi 28 juillet, l’armée israélienne a arrêté deux artistes italiens (dont Jorit Agoch) et un palestinien qui les accompagnait. Selon des responsables palestiniens, les trois personnes ont été arrêtés alors qu’ils travaillaient sur le portrait géant d’Ahed Tamimi peint sur le mur de séparation à Bethléem en Cisjordanie. Ahed Tamimi devrait être libérée ce dimanche (voir notre article).

Portrait d’Ahed Tamimi sur le mur de séparation à Bethléem

Portrait d'Ahed Tamimi sur le mur de séparation à Bethléem

[Edit 29 juillet] Ahed Tamimi a effectivement été libérée aujourd’hui.

Jeudi 26 juillet, la famille de Ahed Tamimi a annoncé qu’elle devrait être libérée ce dimanche. Cependant aucune source judiciaire n’est encore venu confirmer cette déclaration. Après leur libération, Ahed Tamimi et sa mère ont prévu de tenir une conférence de presse dans leur ville natale.

Ahed Tamimi est activiste palestinienne qui était passé à la postérité suite à une vidéo dans laquelle on la voit frapper un soldat israélien dans son village de Nabi Saleh, en Cisjordanie. Elle avait été arrêtée (avec sa mère et sa cousine) et jugée à huit clos par un tribunal militaire irsaélien (voir notre article). Elle avait été condamnée ainsi que sa mère à huit mois de prison et à payer de lourdes amendes. Plus d’infos ici

Ahed Tamimi

Ahed Tamimi

La première section de la chambre criminelle a acquitté les six membres du groupe Straight Edge Madrid, qui risquaient chacun deux ans de prison pour « glorification du terrorisme ». L’accusation visaient les messages publiés sur le net par le groupe comme: « Face à la trahison et à la répression, la rébellion comme la seule option », « contre le fascisme armé, Straight Edge organisé », « La résistance n’est pas la violence, mais l’auto-défense » ou « mort à l’Etat et vive l’anarchie».

La Chambre a établi que les six accusés, arrêtés en novembre 2015 (voir notre article) ont démontré une « non-conformité avec le système économique et financier » sans que soit prouvée une participation spécifique à un acte violent avec des caractéristiques criminelles. Le principal accusé, Nahuel, qui a passé plus d’un an et demi en détention en régime spécial de surveillance (voir notre article).

Straight Age Madrid

Straight Age Madrid