78.000 personnes ont manifesté samedi dans les rues de Bilbao au Pays Basque en soutien aux prisonniers d’ETA, sous la pluie, brandissant des pancartes en forme de doigt pointé vers le ciel, afin de dénoncer les conditions réservées aux détenus de l’organisation séparatiste. Les manifestants réclament notamment que les prisonniers puissent accomplir leur peine près de leur famille. 79 prisonniers politiques basques sont écroués en France, dans 24 prisons, et environ 279 dans 42 prisons en Espagne.

La manifestation de samedi à Bilbao

La manifestation de samedi à Bilbao

Dans le cadre des trois jours de solidarité avec Ahmad Saadat, secrétaire général emprisonné du FPLP, à l’occasion du 15e anniversaire de son arrestation par l’Autorité Palestinienne et du huitième anniversaire de sa condamnation à 30 ans d’emprisonnement par un tribunal israélien, le Secours Rouge et Samidoun organisent une soirée solidaire au Sacco-Vanzetti.

En France, la campagne Free Ahmad Sa’adat et le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun appellent du 13 au 15 janvier 2017 à des initiatives de solidarité avec le secrétaire général du FPLP, Ahmad Sa’adat, à l’occasion du 15e anniversaire de son arrestation par l’Autorité Palestinienne et du huitième anniversaire de sa condamnation à 30 ans d’emprisonnement par un tribunal israélien.

Une table d’infos est notamment organisée par Coup Pour Coup 31 le vendredi 13 janvier à Toulouse dès 18H au métro Jean Jaurès.

Un rassemblement est également prévu à Paris à 15H au métro Ménilmontant, organisé par la Campagne Ile-de-France pour la libération de Georges Abdallah.

.

.

Lundi après-midi, un Juge Fédéral a ordonné à l’Administration pénitentiaire de Pennsylvanie d’accorder immédiatement à Mumia Abu-Jamal le traitement contre l’hépatite C dont il souffre, décrétant que « les contraintes budgétaires ne peuvent pas l’emporter sur la garantie constitutionnelle de soins médicaux adéquats ». Ainsi, un an et demi après une hospitalisation suite à un coma diabétique qui faillit être fatal et des séquelles extrêmement douloureuses, les mobilisations dans le monde entier et les batailles juridiques ont eu raison de l’administration pénitenciaire.

Gagner ce jugement était un enjeu majeur car il fallait apporter la preuve que tout retard de traitement causerait des dommages irréversibles pour Mumia et les 6.000 prisonniers de Pennsylvanie souffrant d’hépatite C et qui n’étaient pas soignés. C’est la première fois qu’aux Etats-Unis, une Cour fédérale oblige l’administration pénitentiaire à faire bénéficier les prisonniers des nouveaux médicaments mis sur le marché pour éradiquer cette maladie.

Mumia Abu-Jamal

Mumia Abu-Jamal

Il y a quelques semaines, deux Palestiniens détenus par Israël — Anas Shadid, 19 ans, et Ahmad Abu Farah, 29 ans — ont été hospitalisés au Centre Médical Asaf Harofeh (Tel Aviv), en raison de la dégradation de leur état de santé. Ils ont été arrêtés en août, et ont commencé leur grève de la faim moins d’un mois après, aussitôt après avoir été placé en détention administrative (sans procès). Il y a quelques semaines, après que la Haute Cour de Justice israélienne ait rejeté leur libération, ils ont intensifié leur grève de la faim — arrêtant de boire de l’eau et refusant les examens médicaux. Cette situation a relancé en Israël le débat sur l’alimentation forcée.

L’alimentation forcée va à l’encontre de l’éthique médicale parce qu’elle viole le principe de l’autonomie du patient, ne tient pas compte du manque de consentement éclairé, et constitue un traitement nuisible, inhumain et dégradant. Pourtant, la « Loi sur l’Alimentation Forcée » a été adoptée en juillet 2015 (voir notre article) mais l’état ne l’a pas encore utilisée à l’encontre d’un gréviste de la faim.

Selon la loi, l’état doit s’adresser aux tribunaux quand le personnel médical estime que la vie d’un gréviste de la faim est en danger dans le cas d’un refus collectif de soins et de nourriture. Jusqu’à présent les équipes hospitalières ont résisté aux pressions des services de sécurité qui veulent briser les grèves de la faim et punir les grévistes. Depuis l’adoption de la loi, il n’y a eu qu’un seul cas dans lequel l’état a menacé d’utiliser la loi.Toutefois, depuis que la plupart des médecins ont refusé de nourrir de force les patients, les autorités se sont abstenues jusqu’à présent faire usage de la loi.

Des médecins israéliens manDes médecins israéliens manifestent contre la

Des médecins israéliens manDes médecins israéliens manifestent contre la

Mercredi 28 décembre se tenait une audience de mise en liberté de Damien, incarcéré depuis le 8 décembre accusé d’avoir participé activement à la manifestation sauvage du 14 avril 2016 à Paris (voir notre article). Sa demande a été rejetée et il reste donc à Fleury au moins en attendant son procès le 19 janvier. Des solidaires étaient présents à l’audience et plusieurs initiatives de soutien ont eu lieu ces derniers jours: destruction de deux distributeurs de billets d’une agence Caisse d’épargne à Marseille, bris de vitre d’une voiture d’une compagnie de sécurité à Bruxelles, et incendie d’une Jaguar à Passy.

Un sticker solidaire publié lors de la première détention de Damien

Une grève des travailleurs de la Sucrerie africaine de Côte d’Ivoire (SUCAF), en janvier, s’était notamment soldée par la mort de deux grévistes, tué par la gendarmerie, et des dégâts matériels dont des parcelles de cannes à sucre et des combis de gendarmerie incendiés (voir notre article de l’époque). Ce qui avait conduit à l’arrestation d’une dizaine de grévistes sur les sites des complexes sucriers de Ferké 1 (détenus à Korhogo) et Ferké 2 (détenus à Bouaké). Toutefois, ceux arrêtés à Ferké 2 ont été jugés et condamnés à Bouaké, avant d’être mis en liberté à la faveur de la grâce présidentielle d’août. Par contre, sept travailleurs habitant le complexe sucrier de Ferké 1, dans le département de Ferkessédougou, restent toujours détenus sans jugement. Voilà bientôt un an qu’ils sont emprisonnés après avoir été maltraités (l’un d’eux a eu le bras cassé par les policiers à son arrestation).

Meeting gréviste à la SUCAF en janvier dernier

Meeting gréviste à la SUCAF en janvier dernier

Damien Camelio, qui avait déjà été emprisonné entre 2014 et 2015 pour des actions incendiaires, a été arrêté dans le courant du mois de décembre. Il est actuellement en détention préventive à la prison de Fleury. Il a été perquisitionné, la police a trouvé du matériel de propagande anarchiste. Il est arrêté en lien avec le mouvement contre la Loi Travail et en particulier avec les évenements du 14 avril 2016. Lire un courrier du 14 décembre dernier.

Pour lui écrire (c’est son anniversaire le 26 décembre):

Damien Camélio
n° d’écrou 432888
MAH de Fleury-Mérogis (Bâtiment D5)
7, avenue des Peupliers
91705 – Sainte-Génevieve-des-Bois
France

Un sticker solidaire publié lors de la première détention de Damien

Ce vendredi 16 décembre, le Secours Rouge organise au Sacco-Vanzetti, de 17H à 19H00, un atelier d’écriture aux prisonniers révolutionnaires. Venez vous joindre à nous, que ce soit pour envoyer quelques cartes postales où pour entamer une correspondance suivie. Conseils, adresses, café, traduction, timbres et enveloppes sur place…

L’évenement Facebook.

Ecrivons aux prisonniers

Un membre présumé d’ETA a été arrêté mercredi à Marseille (sud de la France). Jose Manuel Azkarate Ramos, alias Manu, né en 1963, a été appréhendé lors d’une opération commune des polices française et espagnole alors qu’il vivait dans la clandestinité depuis avril 2014.

Depuis 1986, il alternait peines de prison et libérations conditionnelles assorties de contrôles judiciaires. Il avait cessé de se présenter régulièrement au commissariat comme il en avait l’obligation. En 2014, il vivait dans le sud de la France quand le Conseil d’Etat français a validé son extradition vers l’Espagne afin qu’il termine d’y purger ses peines. Il était alors passé à la clandestinité et s’apprêtait à quitter l’Europe pour l’Amérique latine. Azkarate est accusé d’avoir a appartenu au « comando Vizcaya », accusé notamment d’avoir attaqué un convoi militaire, faisant trois morts parmi les militaires.

Jose Manuel

Jose Manuel

Le 24 novembre dernier, deux dirigeants du PCI(Maoïste), Kuppu alias Devraj et Ajitha ont été abattus par des membres de l’unité spéciale « Thunderbolt » dans une jungle du district de Nilambur, dans le Kerala. Les réactions se multiplient à ce qui paraît être un nouvelle exécution extra-judiciaire camouflée en « fusillade ». C’est dans ce cadre que les groupes de prisonniers maoïstes mènent successivement, de prison en prison, des grèves de la faim de protestation. Les maoïstes détenus dans les prisons de Tiruchi, Chennai, Vellore, Palayamkottai étaient en grève vendredi. Ceux et celles détenus à la prison centrale de Coimbatore (parmi lesquels des prisonniers connus comme Shyna, Roopesh, Veeramani, Kannan et Anoop) prendront le relais le 16 décembre.

Shyna, dirigeant maoïste détenue à la prison centrale de Coimbatore

Shyna, dirigeant maoïste détenue à la prison centrale de Coimbatore