31 personnes du village de Mbeuth ont été arrêtées par la gendarmerie de Sébikotane, dont une mère et son fils, lors d’une opération musclée liée à la contestation contre le projet d’implantation du centre de traitement des déchets dit « Mbeubeuss 2 ». Les populations dénoncent une répression brutale, menée sans ménagement ni dialogue, alors qu’ils ne demandent qu’à protéger leurs terres agricoles. Les personnes interpellées sont poursuivies pour destruction de biens appartenant à l’État, trouble à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée.

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Des dirigeants du Comité d’Action Awaami du Gilgit Baltistan (AAC-GB) et du Parti Communiste Inqalabi (RCP) ont été arrêtés par la police pakistanaise. Le mouvement visé par la répression a débuté il y a plusieurs années, pour protester contre la fin des subventions du prix de la farine dans le Gilgit Baltistan, une région du nord du Pakistan. Des milliers de personnes y ont participé à travers toute la région. Cette mobilisation fut victorieuse et le gouvernement du Gilgit Baltistan dut satisfaire ses revendications. Ce mouvement s’est poursuivi et étendu dans tout le Gilgit Baltistan. La répression a alors commencé par des mesures de surveillances et par des premières arrestations.

La semaine dernière, la perspective d’un grand meeting de l’AAC-GB, prévu pour les 24 et 25 mai, a précipité la répression. Des mesures d’interdictions ont été prises, ce qui a provoqué une manifestation de protestation qui a été le théâtre de nombreuses arrestations pour « trouble à l’ordre public ». Le 15 mai, des manifestations pour réclamer la libération des prisonniers se sont tenues à Gilgit et Hunza. La police a arrêté d’autres militants. Parmi les personnes arrêtées se trouvent le président du AAC-GB, Ehsan Ali, son responsable des relations avec la presse, Mehboob Wali, le président des jeunes du AAC-GB, Asghar Shah, ainsi que Masood Ur Rehman et d’autres dirigeants du AAC-GB. Ehsan Ali est aussi le dirigeant du Parti Communiste Inqalabi dans le Gilgit Baltistan, tandis que Waheed Hassan et Asghar Shah sont aussi des membres dirigeants du parti.

Pour en savoir plus sur cette répression et sur l’appel à la solidarité

 

Viyan Tekçe et son collègue Mehmet Sıddık Akış, du parti DEM, ont été élus co-maires de Hakkari lors des élections locales du 31 mars 2024, malgré des tentatives massives de fraude et le déploiement de milliers de soldats comme « électeurs fantômes », avec près de 49 % des voix. Tekçe était officiellement considérée comme maire adjointe, tandis qu’Akış a reçu le certificat de nomination. Ce dernier a été démis de ses fonctions deux mois seulement après les élections, soupçonné de terrorisme, et condamné à près de 20 ans de prison pour les mêmes chefs d’accusation. Depuis, le gouverneur Ali Çelik siège à sa place à la mairie, malgré la nomination de Viyan Tekçe comme maire par intérim par le conseil municipal. La nomination pat l’état d’un administrateur à la place des co-maires élus a donné lieu à plusieurs jours de manifestations dans la ville.

Viyan Tekçe, a été condamnée à deux ans et trois mois de prison pour avoir participé à ces manifestations. Le verdict a été rendu la semaine dernière par le tribunal compétent. Les chefs d’accusation sont « participation à un rassemblement non autorisé » et « outrage à fonctionnaire », notamment pour avoir scandé « L’administrateur est un voleur ».  « Le gouverneur, nommé administrateur, – explique Tekçe, nous a poursuivis en justice pour l’avoir traité de voleur. Nous avions publiquement documenté que des millions de dollars du budget municipal avaient été détournés vers la campagne électorale de l’AKP sous la précédente administration.»

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Samedi 17 mai, des unités avancées de l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) ont mené, à l’aube, un « bombardement ciblé » contre le quartier général d’une brigade arrière de l’armée d’occupation marocaine dans le secteur d’Oum Dreiga. Le communiqué de l’ALPS fait été de pertes humaines et matérielles dans les rangs de l’armée d’occupation.

Un grand jury fédéral a inculpé un étudiant de Parkville, Owen McIntire, accusé d’avoir mis le feu à deux Tesla Cybertrucks chez un concessionnaire de Kansas City en mars (voir notre article). L’acte d’accusation porte sur la  « possession illégale d’un engin destructeur non enregistré » et « destruction malveillante de biens ». Les procureurs ont demandé au juge de révoquer la libération sous caution d’Owen McIntire. Dans le cadre de l’enquête contre Jamison Wagner, accusé des incendies au concessionnaire Tesla et au siège du Parti républicain du Nouveau-Mexique (voir notre article), les enquêteurs fédéraux ont déposé ce mois-ci des demandes de mandats de perquisition pour examiner les données cellulaires afin de voir si le téléphone de Wagner émettait des bips dans ces zones au moment des incendies.

Arrestations, inculpations et menaces de condamnations absurdement lourdes – 20 ans de prison (voir notre article) — ne semblent pas suffisament dissuasives. La police de Vallejo, le FBI et le Bureau fédéral de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) sont intervenus samedi 10 mai suite à une tentative d’incendie criminel chez le concessionnaire Tesla de Vallejo, en Californie (photo).

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En Grèce, les syndicats dénoncent une offensive sans précédent du gouvernement, qui multiplie les mesures répressives pour faire passer en force la réforme de l’évaluation. Parmi les cas emblématiques, celui de Chrysa Chotzoglou, membre du syndicat des enseignant·es du Pirée, suspendue pour avoir appliqué des décisions prises collectivement par les syndicats nationaux et locaux contre le système d’évaluation. Un autre enseignant, Dimitris Chartzoulakis, également membre du bureau syndical du Pirée, lui aussi menacé de révocation pour des raisons similaires. Les syndicats alertent sur une escalade des pressions, menaces et procédures disciplinaires, tant dans le primaire que dans le secondaire.

Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a récemment reconnu l’échec du gouvernement à imposer ce système d’évaluation dans les écoles. Il a même suggéré que les enseignant·es opposé.es à l’évaluation pourraient être licencié·es. Les syndicats mobilisent et accusent le gouvernement de vouloir imposer un modèle éducatif autoritaire, où enseignant·es, élèves et personnels seraient réduits au silence, soumis·es et privé·es de leurs droits. Ils dénoncent aussi une série de réformes éducatives qui, selon eux, creusent les inégalités et sapent l’école publique : création d’établissements d’élite, reconnaissance des universités privées, marchandisation de la formation professionnelle, généralisation des examens standardisés.

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Deux personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, ce jeudi 15 mai, à Albi dans le Tarn. Les deux militants antifascistes, âgés de 23 et 32 ans, membres réels ou supposés de l’O2A (Offensive Antifasciste Albigeoise), ont été entendus pour violences en réunion. Ils sont accusés d’avoir attaqué le 14 mars dernier un membre de la jeunesse du Rassemblement national et du syndicat étudiant La Cocarde, celui-ci venait de participer à une opération de tractage. Ils seront jugés en septembre prochain par le tribunal correctionnel d’Albi.

La Cour suprême iranienne a rejeté la deuxième demande de révision du procès de Hatem Özdemir, prisonnier politique kurde de nationalité turque, et a confirmé sa condamnation à mort. Avec ce dernier rejet, l’exécution de Özdemir est désormais imminente. Özdemir a été condamné à mort en mai 2024 par la troisième chambre du tribunal révolutionnaire islamique d’Orumiyeh (Ourmia) pour « inimitié envers Dieu » (moharebeh). En septembre 2024, la neuvième chambre de la Cour suprême a confirmé la sentence. La deuxième demande de révision du procès avait été rejetée par la Cour suprême le 10 mai.

Hatem  Özdemir avait été capturé le 2 juillet 2019. Ce jour-là, des forces du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) de la base d’Orumiyeh ont tendu une embuscade à des membres du PKK, dont Özdemir, dans la zone frontalière de Chaldoran. Özdemir a été assommé par un obus de mortier lors des bombardements qui ont visé la zone. Après sa capture, il a été emmené au centre de détention de l’Organisation des renseignements du CGRI à Orumiyeh, où il a subi environ 50 jours d’interrogatoires et de tortures, avant d’être transféré à la prison centrale de la ville le 19 août 2019 en l’attente de son procès. Plus de détails ici

La police de l’état du Telangana a arrêté 20 membres du Parti communiste indien (maoïste) interdit, dont un membre du comité de division et cinq membres du comité de zone, lors de contrôles de véhicules, de fouilles et de patrouilles dans le district de Mulugu les 16 et le 17 mai. Ces arrestations font suite et sont en partie la conséquence de la grande opération anti-maoïste  lancée dans la région frontière Chhattisgarh-Telangana (voir notre article). Pour échapper aux ratissages, des groupes maoïstes, auparavant basés à Karrigutta, se sont dispersés dans divers endroits du district. Plusieurs des naxalites arrêtés étaient recherchés pour plusieurs affaires, dont des embuscades meurtrières contre des policiers et des paramilitaires de la CRPF. La police a saisi une cache d’armes, dont trois fusils INSAS de 5,56 mm, quatre fusils SLR de 7,62 mm, un fusil 303, quatre fusils de 8 mm, deux grenades et des munitions.

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Alors que plus de 2 600 policiers et gendarmes continuent à quadriller la Kanaky (voir notre article), un premier bilan de la répression peut être dressé un an après le soulèvement. Selon les chiffres officiels, plus 3 700 interpellations ont été recensées entre mai 2024 et décembre 2024. L’Observatoire international des prisons, OIP, a dressé le bilan judiciaire fin avril 2025 : 502 défèrements, 650 convocations différées devant la justice, 243 incarcérations, 520 mesures alternatives et 600 classes sans suite. Plusieurs figures du mouvement indépendantiste sont arrêtées, dont Christian Tein, porte-parole de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain). Il est incarcéré sur l’Hexagone, au centre pénitentiaire de Mulhouse-Lutterbach (Haut-Rhin) depuis juin 2024, tout comme plusieurs de ses proches, accusés d’avoir organisé ou soutenu les émeutes.  Le mardi 8 avril 2025, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Christian Tein qui contestait son placement en détention provisoire en métropole (voir notre article). Enfin, depuis mai 2024, dix-sept arrêtés successifs ont été pris pour interdire les rassemblements.