Place de la liberté, à Bamako, les enseignants grévistes se sont mis en route en direction du Monument de l’indépendance. Une fois arrivés à destination, les grévistes ont prévu de tenir un meeting d’information. Cette unième marche faisait suite à l’échec des nouvelles négociations avec le gouvernement. Au cours de la marche, les enseignants scandaient des slogans hostiles au Premier ministre. Devant le Monument de l’indépendant, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes sur les enseignants gréviste dans le but de disperser la masse qui bloquait la circulation aux ministres et au Président de la République qui se rendaient à Koulouba pour le Conseil des ministres. Sous le gaz lacrymogène, les enseignants ne sont pas restés les bras croisés. Certains d’entre eux ont répliqué en jetant sur la police ce qui leur tombait sous la main. Le gouvernement dresse un bilan de 4 policiers blessés, 9 manifestants interpellés et 6 véhicules de police endommagés.

Répression de la marche des enseignants au Mali

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Helin Bölek et İbrahim Gökçek, deux musiciens du Grup Yorum en grève de la faim depuis 265 jours, ont été enlevés cette nuit par la police turque à leurs domiciles. Ils sont dans l’hôpital d’Ümraniye pour qu’on leur administre de forces des aliments. Helin Bölek et İbrahim Gökçek, sont en grève de la faim depuis le 16 mai 2019 pour dénoncer les persécutions contre le groupe. En raison des chants politiques de Grup Yorum, le gouvernement turc a emprisonné plusieurs membres du groupe pour « appartenance à une organisation terroriste ». D’autres membres de Yorum se sont réfugiés à l’étranger pour échapper à la prison. Pour rappel, ce samedi 14 mars, un concert en soutien au groupe Yorum se tiendra, à Bruxelles. Entrée en prix libre au profit du groupe, de 17h à 19h30, au Théâtre Molière, square du bastion, 3 à 1050 Bruxelles

Helin Bölek et İbrahim Gökçek

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L’État allemand a encore une fois intensifié son harcèlement et sa répression dirigés contre le discours et le plaidoyer palestiniens. Dans le dernier ordre émis par le bureau de l’immigration de Berlin, reçu hier 9 mars, les autorités allemandes ont ordonné, après l’expulsion officielle d’Allemagne de l’écrivain Khaled Barakat, animateur de Samidoun, (même s’il ne vit pas en Allemagne depuis août 2019), une interdiction d’entrer dans le pays pendant quatre ans. Barakat et son avocat contestent l’ordonnance dans le cadre d’un appel. Outre l’interdiction politique, le refus de résidence et maintenant l’exclusion imposée à Barakat, les récentes attaques répressives de l’État allemand contre les droits des Palestiniens ont inclus la déportation de Rasmea Odeh, l’adoption d’une résolution anti-BDS, la poursuite pénale de militants juifs palestiniens et israéliens pour avoir interrompu le discours d’un membre de la Knesset, la démission forcée du directeur du Musée juif, la fermeture du compte bancaire de Jewish Voices for a Just Peace et la désinvitation d’artistes internationaux qui ont pris position pour soutenir les droits des Palestiniens.

Le caractère politique de l’ordonnance est manifeste et non dissimulé dans le document de 23 pages. Il est entièrement basé sur des discours politiques publics, des écrits et des vidéos YouTube et n’allègue pas d’activité criminelle ; en effet, l’ordonnance note que les critères relatifs aux condamnations pénales ne s’appliquent pas en l’espèce. Cela survient après qu’une interdiction politique de plus d’un mois a été prononcée contre Barakat en juin 2019 afin de l’empêcher de prononcer un discours sur le soi-disant « accord du siècle » du président américain Donald Trump, puis, le refus du renouvellement de son visa de séjour. La nature de cette attaque est claire dans tout le document. « La soi-disant solution à deux États est morte. Le peuple palestinien n’a d’autre choix que de poursuivre sa lutte jusqu’à la libération de toute la Palestine et la construction d’une société démocratique en Palestine », avait déclaré Barakat. Cette vision progressiste d’une Palestine libérée et démocratique est citée à deux reprises dans le document comme la preuve d’une perspective « extrémiste » qui est « inacceptable » en Allemagne.

Khaled Barakat (à droite)

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Le mercredi 4 mars, un convoi de plusieurs véhicules de la Police nationale péruvienne a été pris en embuscade dans la région des rivières Apurimac et Mantaro (VRAEM), dans la province d’Ayacucho. Les forces de sécurité effectuaient une opération anti-guérilla dans le district de Canayre. Les policiers étaient guidés par deux repentis du PCP-SL, connus sous les pseudonymes de « Raulito » et de « Luciano ». Les guérilleros ont fait exploser une charge de dynamite puis ont ouvert un feu nourri sur les véhicules de police, tuant les deux repentis et blessant quatre policiers. Un des véhicules a été incendié. Ces dernières semaines, plusieurs guérilleros, dont feus « Luciano » et « Raulito », se sont rendus aux forces de sécurité. Celles-ci essaient d’exploiter ces défections pour tenter d’éliminer les guérillas de leur bastion de la région VRAEM.

Le véhicule de police incendié après l'embuscade

 

La CGT et les syndicats des avocats de France et de la magistrature ont saisi la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour demander l’interdiction des LBD en France. Les trois organisations rappellent dans un communiqué commun que le Conseil d’Etat, juridiction administrative suprême en France, avait rejeté en juillet 2019 des recours contre l’usage des LBD. Ils ont donc choisi de s’en remettre à la justice européenne. Les syndicats jugent « essentiel de continuer le combat pour qu’enfin les autorités cessent de déployer ces armes dangereuses et mutilantes ». En décembre dernier, la CEDH avait rejeté une requête de manifestants touchés par des tirs de LBD qui lui demandaient d’en interdire l’utilisation en France. Mais celle-ci avait été déposée selon une procédure d’urgence. A l’appui de sa décision, la Cour avait alors souligné qu’elle ne faisait droit aux « demandes de mesures provisoires qu’à titre exceptionnel, lorsque les requérants seraient exposés – en l’absence de telles mesures – à un risque réel de dommages irréparables ». Elle avait précisé que « cela ne présage pas » des décisions ultérieures sur le fond.

LBD contre gilets jaunes

Vendredi, une équipe conjointe de policiers et de militaires de la province de Catarman (Nord Samar) ont abattu Salvador Nordan, connu sous le nom de Ka Badok, un commandant maoïste recherché et qui faisait l’objet d’au moins neuf mandats d’arrêt. Samedi soir, des combattants de la NPA ont attaqué un poste militaire de contre-guérilla à Barangay Sta Lourdes dans la province de Sorsogon. Une intense fusillade a duré 10 minutes entre maoïstes et militaires. Un soldat été blessé. Deux civils ont été légèrement blessés par des balles perdues.

Combattantes de la NPA

Pour le 69e acte des Gilets jaunes, des appels avaient été lancés par tracts et sur les réseaux sociaux afin de donner au rassemblement lyonnais une envergure nationale, en référence au numéro du département du Rhône (69). Après le départ du cortège place Bellecour, qui se dirigeait vers les quais du Rhône, les forces de l’ordre ont avancé leur autopompe pour empêcher les manifestants de progresser. Les CRS ont essuyé des jets de projectiles et tiré des gaz lacrymogènes. L’autopompe est intervenue. Deux banques ont ensuite été dégradées dans une rue piétonne et les tensions se sont poursuivies place Bellecour où une grosse centaine de manifestants sont restés jusqu’à la nuit sous étroite surveillance de la police. Dans la soirée, une descente aux flambeaux s’est mise en route à la Croix-Rousse jusqu’à la place Sathonay. Certains manifestants mettaient le feu aux affiches des candidats aux municipales. Les affrontements ont fait plusieurs blessés (24 policiers selon la préfecture, 20 manifestants selon le Comité de liaison contre les violences policières). Un adolescent de 16 ans a subi une double fracture de la mâchoire d’un tir de LBD, a indiqué son père à l’AFP, qui a critiqué l’attitude des forces de l’ordre qui ont gêné l’arrivée des secours. Il compte porter plainte. Sept personnes ont été interpellées.

Lacrymogèjnes à Lyon

 

Les manifestations qui ont eu lieu hier vendredi sur la place Baquedano de Santiago du Chili ont donné lieu à des affrontements très violents. Il y a également eu des affrontements dans le secteur de Vicuña Mackenna, ainsi que des barricades dans certaines rues de la capitale. Un auto-pompe a été incendiée par une attaque au cocktail de Motolov. 73 policiers ont été blessés ainsi que de très nombreux manifestants. Les policiers ont attaqué et détruit un poste de secours. Il y a eu 283 arrestations. Les protestations au Chili ont éclaté le 17 octobre contre la quatrième hausse du prix du métro en quelques mois et ont augmenté rapidement pour dénoncer les inégalités sociales et augmenter la nécessité d’élaborer une nouvelle Constitution.

Les affrontements au Chili

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Hier, malgré la pluie, plusieurs centaines de soutiens étaient réunis devant la Place Lachambeaudie à Paris pour soutenir Patrick et Yassine à l’occasion de leur conseil de discipline. A l’issue du rassemblement, les grévistes entrent dans les locaux de la RATP pour leur conseil de discipline. Pas d’envahissement massif cette fois, seuls les agents RATP sont habilités à entrer dans le bâtiment, gardé par des CRS pour l’occasion.  Finalement, la RATP les menace de deux mois de mise à pied, une sanction moins lourde que la révocation, mais totalement démesurée. Pour la décision finale, il faudra attendre le retour du directeur du département. En attendant grévistes et soutiens restent mobilisés, pour donner de la force à l’occasion du conseil de discipline de François, un autre gréviste de Vitry, qui se tiendra aujourd’hui, mais aussi pour rester alerte face aux décisions finales de l’entreprise.

Syndicalkistes sanctionnés à la RATP