Hier mardi, la police sud-africaine a tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes lors d’affrontements avec des habitants de Cape Town qui exigeaient la livraison des colis alimentaires promis pour la durée du confinement. Une foule en colère a affronté la police, lancé des pierres et érigé des barricades dans les rues avec des pneus en feu. L’Afrique du Sud est actuellement au milieu d’un confinement de cinq semaines pour freiner la propagation du coronavirus qui a jusqu’à présent infecté plus de 2.400 personnes. Le président Cyril Ramaphosa a promis de fournir des produits de base tels que de l’eau et des vivres aux Sud-Africains les plus pauvres. De nombreuses personnes, en particulier celles qui travaillent dans l’économie informelle, sont incapables d’exercer leur métier et ont perdu des revenus en raison de l’isolement qui est entré en vigueur le 27 mars.

Les affrontements à Cape Town

Les autorités sont dépassées par le nombre de travailleurs saisonniers sans domicile depuis le confinement en Inde. Samedi 11 avril, une émeute a éclaté dans un des centres qui tente de les héberger à New Delhi, près de la rivière Yamuna. Trois bâtiments y ont été incendiés par leurs occupants. Ce refuge accueillait des travailleurs journaliers sans aucune ressource et incapables de regagner leurs campagnes, alors que l’activité économique et les transports sont paralysés en Inde. Prévu pour une centaine de personnes, il en hébergeait et alimentait des milliers de façon chaotique depuis le confinement. Vendredi, des affrontements entre le personnel et les occupants avaient éclaté autour de la nourriture. La police était alors intervenue brutalement et quatre ouvriers avaient sauté dans la rivière. L’un d’entre eux s’y était noyé, ce qui avait en retour fait exploser la contestation le lendemain.Samedi soir, le feu était maîtrisé et la police a annoncé avoir arrêté six émeutiers. Plus de 200 centres tentent ainsi de gérer l’urgence sociale dans la capitale indienne, mais la problématique traverse tout le pays. Dans l’État du Gujarat, des centaines de travailleurs migrants se sont révoltés vendredi soir et ont mis le feu à des voitures pour réclamer un toit et de la nourriture.

L'incendie du refuge à Dehli

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Vendredi comme plus tôt dans la semaine, les habitants confinés de Choloma (département de Cortés) ont manifesté pour exiger que le gouvernement central leur fournisse de la nourriture. Les manifestants ont brûlé des pneus et érigé des barricades aux entrées du quartier de López Arellano, car les autorités n’ont pas respecté la promesse de distribuer les « colis de solidarité » contenant des produits alimentaires. « Ce n’est pas le virus qui va nous tuer, mais la faim », ont protesté les habitants. Des renforts de police sont venus dans la région pour dissiper la manifestation et mettre fin au pillage d’un supermarché et d’autres entreprises.

Emeute de la faim à Choloma

 

Sans perdre un instant!

(synthèse des travaux de la conférence du Secours Rouge International des 27-28 mars 2020)

1. Voir la crise avec nos propres yeux

Nous sommes noyés d’informations par les médias du régime et ce flux génère une certaine vision de la crise. La gauche révolutionnaire doit avoir sa propre vision de la crise, de son origine et de son caractère, de ses dangers et de ses opportunités, de son impact et de son évolution. Et sur cette base, elle doit définir une politique révolutionnaire. Car il est impossible de définir une véritable politique révolutionnaire sur base d’une vision bourgeoise de la crise et de son cadre général (situation internationale, contradictions inter-impérialisme, etc.)
Il s’agit d’une véritable pandémie, cela impose objectivement des mesures sanitaires comme le confinement. Mais il s’agit aussi, à la fois, d’une crise dans le système capitaliste et d’une crise du système capitaliste. Chaque crise impacte tous les aspects de la société. Mais certaines crises sont des crises globales: elles ne touchent pas “par ricochet”, mais directement l’ensemble de la société. C’est le cas de celle-ci.
Les crises ont toujours été un accélérateur historique. L’histoire n’est pas un processus linéaire. Les contradictions sociales s’accumulent et explosent sous l’effet de telle ou telle impulsion. Les crises ne sont pas simplement, pour les forces révolutionnaires, des opportunités: ce sont les seuls vrais moments où elles peuvent faire progresser l’agenda révolutionnaire de manière déterminante.
La crise a provoqué de grands changements de comportements et d’habitudes. C’est la démonstration de la capacité des masses à changer, c’est un démenti vivant à la thèse bourgeoise selon laquelle « les gens sont ce qu’ils sont, ils ne changeront jamais ». Les esprits sont ouverts à des fonctionnements sociaux différents et cela aussi ouvre une fenêtre historique pour notre politique.

Lire la suite: sur le site du SRI ou en pdf.

Sans perdre un instant !

Sans perdre un instant !

Mostafa Salimi, un prisonnier politique kurde de 51 ans, condamné à mort, s’était évadé de la prison de Saqez, au Kurdistan iranien, le 27 mars dernier après une émeute (voir notre article). Il avait déjà purgé 17 années dans les prisons iraniennes. Après son évasion, Mostafa Salimi a pu traverser la frontière et arriver dans la région autonome du Kurdistan irakien. Mais les services de sécurité du Kurdistan irakien l’ont arrêté dans la ville de Pnjwyn et l’ont livré aux agents de sécurité iraniens à la frontière de Pnjwyn, alors qu’ils savaient qu’il allait être exécuté. Il a été effectivement exécuté par les bourreaux de la République islamique hier matin, dimanche 11 avril.
Mostafa Salimi

Le 31 mars, en plein confinement, Proximus dont l’État belge est le principal actionnaire, annonce le déploiement d’une 5G light sur des fréquences inutilisées de la 3G, dans 30 communes belges. Cela alors que les enchères pour la 5G n’ont pas encore été ouvertes en Belgique, que les normes diffèrent selon les régions, et que le débat sur les conséquences de la 5G en terme de santé publique est loin d’être fini. Une internaute bruxelloise lance une pétition en ligne qu’elle adresse au gouvernement belge et intitule « Pas de 5G ». Le soir-même, 30.000 personnes l’ont signée. Dix jours plus tard, 105.000 signatures sont recueillies. Mais le 10 avril au matin, ceux qui veulent trouver la pétition se voient dire que la page est introuvable. En réalité, la pétition (dont le texte est encore accessible ici via le cache de Google) a été supprimée parce  « qu’une partie du contenu de votre pétition enfreint le règlement de la communauté ».

Cet épisode met une nouvelle fois en lumière la fragilité des initiatives politiques face aux grandes plateformes Internet – à l’image de Change.org qui, malgré sa mission de « donner à toute personne le pouvoir de créer le changement qu’elle souhaite voir », est avant tout une entreprise commerciale. La plateforme californienne revendique à ce jour 359.920.771 utilisateurs dans 196 pays. Parmi ses sources de profit: la revente des adresses mail des signataires de pétitions et leur profilage en fonction de leurs opinions politiques. Oxfam a reconnu acheter de telles données à Change.org (pour relancer les signataires avec des demandes d’argent). Change peut vendre (ou à déjà vendu) les listes de signataires à des sociétés de publicité au service d’entreprises dénoncées par les pétitions pour définir et affiner des opérations de relations publiques annulant l’effet des dénonciations… Change peut les vendre aussi au au « destinataire de la pétition ». Le règlement européen sur la protection des données entrera en vigueur à la fin du mois de mai 2018 entravera cette politique (un onglet devrait permettre d’activer/désactiver l’autorisation d’utilisation des données) sans la supprimer tout à fait.

Capture d'écran de change

Aujourd’hui samedi vers midi, deux policiers ont forcé l’entrée d’un appartement dans le quartier de Saint Charles, à Marseille, en invoquant l’Etat d’urgence sanitaire. Ils viennent pour faire enlever une banderole sur laquelle est écrite « Tu veux savoir si tu as le Corona ? Crache sur un bourgeois et attends ses résultats. Solidarité avec les travailleuses ! ». Le prétexte invoqué est que notre banderole incite les gens à se cracher dessus. Dans un premier temps, gazeuse à la main tout en filmant, ils essaient de contrôler les identités, puis sortent. Arrivent au total une voiture de la police nationale et trois voitures banalisées, dont la BAC: plus de dix policiers devant l’appartement, menaçant de ré-investir l’appartement dont les occupants ont fini par enlever la banderole.

La banderole en question...

Le ministre CD&V se fondant sur une circulaire du Collège des procureurs généraux prise dans le cadre des mesures de lutte contre la propagation du covid-19, a expliqué que la police peut procéder à une visite administrative dans un domicile privé lorsque se présente un danger grave et imminent contre l’intégrité physique des personnes, constater l’infraction et y mettre fin, par exemple en interrompant une fête qui s’y donnerait au mépris des règles de confinement et de distanciation. Les policiers devront toutefois recevoir l’autorisation de leur chef de zone en concertation avec le procureur du roi. On sait que les amendes communales (SAC) infligées pour non-respect du confinement étaient illégales (voir notre article). Avec les pouvoirs spéciaux à disposition, les ministres de la justice  et de l’Intérieur ont annoncé la mise en application prochaine d’un arrêté royal « donnant la possibilité d’appliquer les mesures visant à limiter la propagation du COVID-19 par le biais d’une sanction administrative communale ». Le Conseil des ministres a validé ce samedi cet arrêté royal.

Perquisition (archives)

L’unité de vengeance Tekoşer Gever du HDBH a revendiqué l’attaque à l’explosif contre l’usine ROKETSAN, qui produit des roquettes et des missiles dans l’arrondissement d’Elmadağ, à Ankara à mardi vers 14h30. L’explosion a complètement détruit une partie de l’installation de production et de l’entrepôt de matières premières utilisé pour fabriquer des roquettes. Les autorité turque ont reconnu que des explosions avaient détruits des réservoirs de carburant de Roketsan, faisant trois blessés. Le HBDH uni militairement les guérillas du PKK et de la gauche révolutionnaire turque.

Le siège de Roketsan

L'explosion à Roketsan

Une équipe du « corps d’intervention » de la police fédérale fait voler au dessus de rassemblement un drone énoncer les mesures de confinement, et notamment celles de « distance sociale ». Il a volé ce midi au dessus des files de personnes attendant la distribution d’un repas gratuit parvis Saint-Gilles. L’équipe est formé de deux policiers dont un opérateur.

Le drone survolant le Parvis StGilles

Le poilicier de gauche tient le drone, celui de droite est le pilote