Gianni Scovino, un anarchiste de 33 ans, membre de la Fondation La Tortuga a été brutalement agressé par des membres de la Police nationale bolivarienne et de la Garde nationale bolivarienne dans le parking du grand centre commercial Dairy Plaza, dans l’état d’Anzoátegui, alors qu’il était sur un Recyclage pour la Fondation Tortuga. Une vidéo de l’attaque est disponible ici). Après avoir été brutalement battu, il a été retenu pendant 36 heures au Détachement 521 du Commandement de la Zone 521 de la Garde nationale avant d’être transféré dans un établissement médical pour traitement. À l’heure actuelle, il se remet à l’hôpital.

Mise à jour du 17 août à 14h: Les 10 officiers concernés (6 de la police nationale bolivarienne et 4 de la garde nationale bolivarienne) ont été privés de liberté et déferrés à un tribunal militaire. De plus, la défense de Gianni a démontré qu’il souffrait du syndrome d’Asperger.

Gianni Scovino

Gianni Scovino

Nubar Ozanyan, combattant et commandant de la Tikko (branche armée du TKP/ML) au Rojava, a été tué ce 14 août au Rojava. Nubar était arménien, membre du parti depuis 40 ans, il a combattu en Turquie, puis en Palestine (de 1988 à 1990), au Karabagh, en Arménie, au Kurdistan Irakien (2014) et enfin au Rojava depuis juillet 2015, il a également milité à Paris et été le garde du corps du cinéaste révolutionnaire Yilmaz Güney. Il a formé de nombreux militants internationalistes au combat, notamment dans le Bataillon International de Libération. Ces conseils militaires et politiques ont profité à de nombreux combattants.

La déclaration officielle du TKP/ML (en turc) est disponible ici.

Nubar Ozanyan, martyr de Tikko

Nubar Ozanyan, martyr de Tikko

Dans l’usine Nissan de Canton, située dans l’État du Mississippi dans le Sud des États-Unis, les syndicats y sont interdits depuis la création de l’usine, y compris l’UAW, le syndicat historique des ouvriers de l’automobile pourtant habitué à signer des accords peu glorieux avec les géants de Detroit, Ford et General Motors. Mais Nissan, comme les autres firmes automobiles, implante ses nouvelles usines dans le Sud là ou les conventions collectives de Detroit ne s’appliquent pas, où les salaires sont plus bas et où les entreprises s’appuient sur les vieilles traditions de discrimination raciale pour mieux diviser les travailleurs. Dans l’usine Nissan de Canton, 80 % des ouvriers sont noirs.

Depuis des années, des ouvriers de cette usine luttent pour leur droit à se syndiquer et contre la répression que Nissan organise dans l’usine contre toute forme de résistance collective ou individuelle. Aux USA un référendum peut être nécessaire, à l’intérieur d’une entreprise, pour la création d’un syndicat. Il a eu lieu le jeudi 3 août. 2.244 ouvriers (contre 1307) ont rejeté l’ouverture d’une section syndicale sur le site. Ce résultat a été permis par le fait que seuls 3.500 ouvriers ont été autorisés à participer au vote: près de 3 000 intérimaires et travailleurs à temps partiel, les plus intéressés par la syndicalisation, en ont été exclus. En outre, dans les semaines qui ont précédé le vote, Nissan a menacé les travailleurs de perte de salaires et d’une possible fermeture de l’usine si la création d’un syndicat était approuvée, et cela à coups d’interventions de la maîtrise et projections de vidéos dans les ateliers.

Manifestation pour l'autorisation d'un syndicat chez Nissan-Renault

Manifestation pour l’autorisation d’un syndicat chez Nissan-Renault

Les opérations de contre-guérilla de l’armée turque se sont intensifiés à la fin de la semaine au Kurdistan nord, de même que la résistance des combattants du PKK. Une opération militaire a été lancée dans la région de Karadag à Semdinli, district de la province de Hakkari, malgré les conditions climatiques difficiles à 3 300 mètres d’altitude. L’armée turque revendique la mort de trois guérilleros et la saisie d’une mitrailleuse lourde Duchka. Dans une zone rurale proche du district de Genc, province de Bingol, les forces de sécurité turques, en mission d’observation et de recherche ont été la cible d’une attaque de la guérilla. Au cours de cet accrochage, un soldat turc a été tué et un deuxième a été blessé.

Hospitalisation duu militaire blessé dans les combats de jeudi

Hospitalisation duu militaire blessé dans les combats de jeudi

Pravit Rojanaphruk, rédacteur en chef de Khaosod English, a été informé la semaine passée qu’il était accusé de critique envers la junte dans cinq publications postées sur Facebook. Convoqué à la police spécialisées dans la cybercriminalité le 8 août, il a été informé des charges retenues contre lui. Il sera jugé dans deux cas distincts. L’un, pour deux messages Facebook postés en février 2016 qui critiquaient le projet de constitution dont le régime cherchait à obtenir un soutien public. Le deuxième cas concerne cinq postes Facebook postés en juin et juillet de cette année, qui critiqueraient le dirigeant de la junte Prayuth Chan-ocha et son gouvernement militaire. « Je ne suis pas surpris par la charge », a déclaré Pravit Rojanaphruk. « Comme nous le savons tous, nous vivons sous le régime NCPO (Conseil national pour la paix et l’ordre – junte militaire). Quiconque les critique doit payer le prix. «  Pravit Rojanaphruk sera jugé à la fois pour sédition et violation de la Loi sur la criminalité informatique. Il risque jusqu’à 14 ans de prison.

Pravit Rojanaphruk est connu pour sa critique directe de la junte à travers ses articles d’opinion et les médias sociaux. Il a déjà été détenu deux fois sur ordre de la junte pour attitude adjustment (ajustement du comportement), en 2014 et 2015. En juin, un autre Thaïlandais avait été condamné à 15 ans de prison pour « lèse-majesté » sur Facebook (voir notre article)

Pravit Rojanaphruk

Pravit Rojanaphruk

Ce mercredi 16 août, le Secours Rouge organise au Sacco-Vanzetti, à 18h, un nouvel atelier d’écriture aux prisonniers révolutionnaires. Venez vous joindre à nous, que ce soit pour envoyer quelques cartes postales où pour entamer/poursuivre une correspondance. Conseils, adresses, café, traduction, timbres et enveloppes sur place…

Atelier

Atelier

C’est avant les événements de samedi à Charlottesville (voir notre article) que le groupe de d’extrême-droite Patriot Orayer (de Portland) avait appelé un rassemblement hier dimanche pro-Trump dans Westlake Park, à Seattle. En opposition, le Comité IWW du Grand Seattle a appelé une contre-manifestation « la solidarité contre la haine » à Denny Park. Cette manifestation anti-fasciste a attiré une foule immense, dont beaucoup ont été mobilisés par les incidents meurtriers de samedi en Virginie. Certains sont venus en T-shirts et Birkenstocks, d’autres cagoulés et vêtus de noir.

Les manifestants anti-fascistes avaient prévu de marcher à Westlake pour affronter les manifestants d’extrême-droite, mais la police a arrêté la marche plusieurs blocs avant Westlake Park pour éviter une confrontation. La police a fait au moins une arrestation et aspergé plusieurs manifestants avec spray au poivre. Certains manifestants anti-fascistes ont atteint Westlake, et il y a eu des incidents avec les pro-Trump.

Face à face entre antifas et policiers protégeant les pro-Trump à Seattle

Face à face entre antifas et policiers protégeant les pro-Trump à Seattle

Santiago Maldonado, un artisan de 28 ans, originaire de Buenos Aires, a disparu depuis le 1e août, il a été vu pour la dernière fois dans une manifestation de la communauté mapuche, alors que la gendarmerie chargeait violemment les manifestants. Santiago a été embarqué par les gendarmes qui l’ont passé à tabac, ils auraient ensuite voulu attendre que les marques de coups s’estompent avant de le relâcher, mais il n’a toujours pas été retrouvé, faisant craindre le pire. L’état nie même l’avoir arrêté et offre l’équivalent de 24.000€ pour tout renseignement permettant de le retrouver, mais ce mouvement n’a convaincu personne. Même Amnesty International a officiellement exigé « une réponse » de l’état argentin.

Vidéo d’une manifestation de soutien à Santiago.

Manifestation à Buenos Aires le 7 août pour la

Manifestation à Buenos Aires le 7 août pour la

Après cinq ans de lutte juridique, un tribunal a confirmé l’interdiction de la diffusion d’une adaptation cinématographique de la pièce Macbeth de Shakespeare. Le 11 août, le tribunal administratif a interdit Shakespeare Must Die, un film politique avec des références au massacre des étudiants du 6 octobre 1976 et la violence politique lors des manifestations des chemises rouges. Des scènes du film font références au massacre de Thammasat (6 octobre 1976) par les forces de police thaïlandaises et des bandes paramilitaires d’extrême-droite qui attaquèrent un cortège d’étudiants et de travailleurs à l’université Thammasat faisant plus d’une centaine de mort. La mobilisation s’opposait au retour du dictateur militaire Thanom Kittikachorn.

Bien que le film ait bénéficié d’un financement du ministère de la Culture, il a été rejeté par les censeurs en 2012 au motif que certaines parties du film portaient sur des questions sensibles qui pourraient «diviser le peuple». Le ministère a déclaré que le film pourrait être montré dans le pays à la condition de couper certaines scènes. Une proposition que la réalisatrice Ing Kanjanavanit a refusé.

Shakespear must die

Shakespear must die

Le pouvoir du président Erdogan, par le biais de l’organisme turc de régulation audiovisuelle, RTÜK, a fait fermer des dizaines de chaînes kurdes. Parmi elles, des chaînes à destination de la diaspora, situées dans d’autres pays européens, ont été interrompues par leur opérateur satellite Eutelsat, à la demande de la RTÜK qui les accuse d’être les porte-voix du PKK. En octobre 2016, l’entreprise française Eutelsat avait suspendu la diffusion de Med Nuçe TV et de Newroz TV, respectivement basées en Belgique et en Suède. Trois autres chaînes sont également menacées de suspension par Eutelsat depuis avril 2017 : Ronahi TV, NewsChannel et Sterk TV, qui émettent depuis la Belgique, la Syrie, l’Italie et la Norvège.

Le 14 novembre dernier, le tribunal de commerce de Paris a ordonné à Eutelsat de reprendre la diffusion de Newroz TV. Il estime que la Turquie n’a pas ou trop peu collaboré avec le siège de la chaîne en Suède, au lieu de tenter de « résoudre la difficulté » ensemble. Le tribunal souligne également qu’Eutelsat n’a pas pu prouver les supposées relations de la chaîne avec le PKK. Si Eutelsat est un groupe de droit privé, l’Etat français en est le principal actionnaire via la Banque publique d’investissement, qui détient 26,4% des parts.

Manifestation devant les locaux parisiens d'Eutelsat, le 6 octobre 2016

Manifestation devant les locaux parisiens d’Eutelsat, le 6 octobre 2016