Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des anarchistes s’en sont pris la semaine passée à un poste de la police d’Olympia. Ils ont brisé les vitres et les châssis, saccagé l’intérieur avec un mélange de peinture et de liquipe pour frein, bouché les serrures à la colle forte et tagué: “no cops no charges.” (pas de flics, pas d’accusation »).

Un soldat de la force SSB (Sashastra Seema Bal – une force armée frontalière) venu du district de Kathua, dans le Jammu et Kashmir voisin a été abattu dans une fusillade avec des maoïstes dans le Jharkhand. Il a été tué dans le district de Gooda, alors que sa brigade menait une opération de patrouille dans la région. Le soldat avait rejoint la SSB en 2010.

Membres de la SSB à la parade

Membres de la SSB à la parade

Comme nous vous l’écrivions il y a quelques jours, la population de la province kurde irakienne de Sulaimani se rebelle contre le pouvoir du KDP (Parti Démocratique du Kurdistan). Les manifestants réclament que les travailleurs du secteur public -infirmiers, professeurs et fonctionnaires- soient payés, ils n’ont en effet pas touché de salaire pour ces trois derniers mois, malgré les rentrées pétrolières dont est censé profiter le quasi état kurde irakien du Gouvernement Régional Kurde (KRG).

Massoud Barzani, le président -non élu- du quasi-état est accusé de piocher dans la manne financière et de profiter de la crise politique, provoquée notamment par la guerre contre l’Etat Islamique, pour rester au pouvoir.

Lors d’accrochage entre la police et les manifestants dans la région -traditionnellement plus hostile au KDP- de Sulaimani, plusieurs protestataires ont été tués : ce vendredi un garçon de 13 ans est mort de ses blessures à Qaladze alors que les locaux du KDP étaient incendiés. Dans la même ville, la même soirée, trois manifestants ont été abattus par balle et des dizaines d’autres blessés. Les émeutes se sont également propagées jusqu’à aujourd’hui à Said Sadiq et à Kalar où les locaux du KDP ont également été incendiés. Enfin, à la suite de la manifestation de jeudi soir à Sulaimani même, 9 personnes ont été blessées, dont 5 policiers. Ce samedi soir au même endroit, la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les milliers de manifestants rassemblés.

A Qaladze où les émeutes ont été les plus intenses, un couvre-feu entre en application ce dimanche soir, les cafés et maisons de thé ont reçu l’ordre de fermer boutique.

Manifestation à Kalar.

Manifestation à Kalar.

Le rassemblement devant l’ambassade turque, auquel participait une délégation de notre Secours rouge, a rapidement tourné à l’affrontement entre les manifestants et la police anti-émeute. Après quelques minutes, il y a eu un affrontement, avec intervention de la police qui a fait usage de gaz lacrymogènes par la police et qui a procédé à au moins une interpellation. Ce rassemblement avait lieu en solidarité avec les victimes de l’attentat qui a couté la vie à -selon le dernier bilan- 128 personnes à Ankara, après que deux bombes aient explosées dans une manifestation pour la paix organisée par la gauche turque.

EDIT 14:42 Il y a plus de 500 manifestants rassemblés à quelques dizaines de mètres devant l’entrée de l’ambassade. Des membres de l’AKP sont venus provoquer les manifestants. Une autopompe est présente et la tension est palpable.

EDIT final Le rassemblement s’est transformé en manifestation sauvage vers la place du Luxembourg où un meeting improvisé a eu lieu avec que les manifestants se dispersent peu à peu sans autre incident.

Bruxelles : Affrontements à la manifestation devant l’ambassade turque

Suite à l’attentat qui a coûté la vie à plus de 90 manifestants pour la paix ce matin à Ankara, un rassemblement aura lieu en urgence devant l’Ambassade de Turquie.

Communiqué :
Suite à l’attentat meurtrier à Ankara lors d’un meeting du HDP, un rassemblement d’urgence est organisé demain dimanche 11 octobre,à 14h, devant l’ambassade de Turquie; Rue Montoyer 4, 1000 Brussel. Nous appelons tous ceux et celles qui peuvent y s’y rendre à participer. La solidarité est notre arme.

En ce moment même, 10.000 personnes manifestent sous haute présence policière à Ankara, en solidarité avec les victimes de l’attentat.

10.000 personnes marchent à Ankara, en solidarité avec les victimes de l’attentat.

10.000 personnes marchent à Ankara, en solidarité avec les victimes de l'attentat.

Le KCK (le ‘parapluie’ politique des organisations politiques et militaires kurdes en Turquie, Syrie, Irak et Iran) a annoncé un cessez-le-feu cet après-midi. Le cessez-le-feu devait être annoncé aujourd’hui, l’annonce a été maintenue malgré l’attentat meurtrier qui a eu lieu contre la gauche à Ankara ce matin (et qui selon le dernier bilan provisoire a fait 86 morts). Le cessez-le-feu prend effet immédiatement sous plusieurs conditions : plus d’attaques contre la population kurde, la guérilla maintiendra ses positions là où elle se trouve, aucune action ne sera planifiée contre les forces armées turques mais la guérilla se défendra si elle est attaquée, enfin, l’état turc ne devra pas menacer le processus électoral en terrorisant les populations.

Ce cessez-le-feu signifie également qu’il n’y aura à priori pas d’actions de vengeances suite à l’attentat de ce matin, du moins pas avant les élections qui auront lieu le 1er novembre. Le KCK a d’ailleurs qualifié ce cessez-le-feu « d’inaction », et est un acte clair de respect des demandes de paix de la gauche turque.

Notes sur le Kurdistan

Les drapeaux du HDP jonchent le sol lorsqu’ils ne servent pas à recouvrir des cadavres.

Au moins 35 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées lors d’une attaque à la bombe qui a eu lieu en fin de matinée à Ankara. Des centaines de manifestants -notamment du HDP- y étaient rassemblés et s’apprêtaient à manifester pour un cessez-le-feu avant les élections du 1er novembre prochain. Le PKK s’était déjà dit d’accord pour poser les armes. Mais comme l’attentat de Suruç -qui visait également la gauche turque et kurde- avait suffit à Ankara pour déclarer la guerre au PKK, cette nouvelle attaque soulève encore plus d’inquiétudes… Pour rajouter à l’horreur, la police turque ne s’est pas privée d’attaquer la manifestation à coups d’autopompes et de gaz lacrymogènes. On ne sait pas à l’heure actuelle qui a posé la bombe, mais il semblerait que ce soit un attentat suicide dont sont coutumiers les membres de l’Etat Islamique que le PKK combat en Syrie et à Shengal.

Une vidéo de l’explosion qui survient à quelques dizaines de mètres des manifestants en train de danser.

Un nouveau carnage contre la gauche turque et kurde à Ankara.

Un nouveau carnage contre la gauche turque et kurde à Ankara.

Des centaines de jeunes sont allés manifester à l’est des villes de Gaza et de Khan Younès lors de deux rassemblements en solidarité avec les Palestiniens de Cisjordanie et de Jérusalem occupées, devant la barrière qui enferme hermétiquement le territoire. C’est la première fois depuis longtemps que des manifestations aussi importantes se déroulaient dans cette zone où des Palestiniens s’exposent aux tirs israéliens s’ils approchent trop près. Les jeunes Palestiniens, certains au visage recouvert du keffieh et d’autres tête nue, parfois en simple débardeur, ont défié les soldats en faisant le signe de la victoire, en lançant des cailloux à la main ou au lance-pierres. Les soldats israéliens ont ouvert le feu, tuant un Palestinien de 15 ans et quatre autres, âgés d’une vingtaine d’années chacun. 80 autres manifestants ont été blessés.

Des affrontements ont mis aux prises vendredi Palestiniens et soldats israéliens à travers toute la Cisjordanie, comme près de Ramallah après les funérailles de Mohammad Halabi, 19 ans, abattu après avoir mortellement poignardé deux Juifs samedi dans la Vieille ville de Jérusalem. Hébron, Naplouse, Jénine, Qalqiliya et leurs environs ont également été secouées par des heurts. Des Palestiniens ont aussi affronté des policiers dans le camp de réfugiés de Chouafat, à Jérusalem-Est, où un des leurs avait été tué la veille par des tirs israéliens. Quatre nouvelles attaques isolées à l’arme blanche se sont produites vendredi. L’auteur palestinien de l’une d’elles contre un policier israélien en Cisjordanie a été abattu.

Une victime des tirs israéliens ce vendredi à Gaza

Une victime des tirs israéliens ce vendredi à Gaza

Lors d’une opération anti-guérilla d’envergure menée à San José del Tarra, dans Hacari, Norte de Santander, les militaires ont abattu Victor Ramon Navarro Serrano, alias « Megateo », le leader de l’Armée Populaire de libération (EPL) et quatre guérilleros de sa garde rapprochée. Un autre guérillero a été blessé et capturé. Pour le ministre colombien de la défense, il s’agit de « l’un des événements anti-criminalité les plus importants qu’ont conduit nos forces en cette année 2015, et peut-être au-delà ».

« Megateo » a été tué par l’explosion d’une bombe lancée d’un hélicoptère de l’armée sur la ferme où il s’était retranché. C’était, avec 12 mandats d’arrêt pour extorsion, enlèvement, rébellion et assassinat, une des deux personnes les plus recherchées de Colombie. Une prime de 5 millions de dollars était offerte à qui permettrait sa capture. La police et l’armée avaient déjà mené contre lui, en vain, 9 opérations de ce type ces quatre dernières années.

Víctor Ramón Navarro Serrano, alias “Megateo”

Víctor Ramón Navarro Serrano, alias “Megateo”

Une femme guérillera a été abattue au cours d’une violente fusillade avec les forces de sécurité dans le district du Bastar (Chhattisgarh) au cours d’une opération menée mercredi soir. L’échange de coups de feu s’est déroulé entre une équipe conjointe composée de membres du District Reserve Group de la police locale et de soldats de la CRPF dans le village de Chandameta. Alors qu’ils encerclaient une zone forestière près du village, la fusillade a été déclenchée par les soldats lorsqu’ils ont aperçu les maoïstes armés à proximité. A l’issue de celle-ci, la brigade de guérilleros a battu en retraite. C’est en ratissant la zone du combat que les soldats ont retrouvé le corps de la guérillera, ainsi que plusieurs armes. La femme a été identifiée comme étant Piso, originaire du village de Jheeram. Par ailleurs, le commissaire local a déclaré que de nombreuses traces de sang avaient également été découvertes, laissant croire que d’autres maoïstes auraient pu être blessés.

Corps de la femme guérillero abattue

Corps de la femme guérillero abattue