Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La grande manifestation des communautés mapuches a commencé hier à 11H30 à Santiago avec bannières, peintures et tambours. Les principales revendications des organisations mapuches sont la libération des prisonniers politiques et la récupération des terres ancestrales situées dans les régions de Bio Bio et d’Araucanie. A la fin de la mobilisation, des manifestants masqués ont lancé divers objets sur la police, donnant lieu à une confrontation qui a abouti à des émeutes à Alameda. La police a fait usage de gaz et de canons à eau.

Affrontements à la manifestation mapuche

Le 10 octobre, quelques heures après le massacre d’Ankara, le KCK -organe politique du PKK et de ses organisations soeurs- déclarait une trève à l’encontre de l’armée et de la police turque. Les guérillas du PKK promettaient ainsi de ne pas attaquer les forces de l’état turc et de ne pas étendre les territoires qu’elles contrôlent. L’état turc a répondu à cette trève en poursuivant la guerre contre les kurdes et en bombardant les territoires kurdes en Turquie et en Irak.

Les HPG -branche armée du PKK- se sont défendu aujourd’hui à Binbir (Yüksekova), 24 soldats turcs ont été tués alors que les tirs de mortiers et de bombardiers turcs se poursuivaient. Au moins 8 combattants du PKK ont été abattus dans les bombardements. Malgré les agressions, le PKK maintient pour le moment son cessez-le-feu unilatéral et n’entreprendra pas d’actions offensives.

Julian Assange, l’un des fondateurs de Wikileaks et l’un des organisateurs de la plus grande fuite de données confidentielles de l’histoire est depuis 2012 confiné à Londres, dans l’Ambassade d’Equateur, pays qui lui a offert le statut de réfugié politique. Il n’a toutefois jamais pu rejoindre ce pays vu la surveillance colossale dont il fait l’objet. La police attendait en effet 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 devant les portes de l’établissement dans le but de lui passer les menottes aussitôt qu’il serait sortit. Cette surveillance a eu un coût : 17 millions d’euros. Face à ce coup astronomique, la police londonienne a annoncée qu’elle levait la garde permanente devant l’ambassade mais que s’il s’avisait d’en sortir « les policiers londoniens fourniront tous les efforts possibles pour l’arrêter ».

Officiellement, le Royaume-Uni veut arrêter Assange pour des accusations d’agressions sexuelles et de ‘non-port du préservatif’ émises par la Suède. S’il venait à être arrêté, il serait immédiatement extradé vers la Suède et aussitôt ré-extradé vers les Etats-Unis. Si certaines accusations sont à présent prescrites, l’accusation de ‘non-port du préservatif’ (crime propre à la Suède) ne sera prescrite qu’en 2020.

Le bras de fer se poursuit donc entre le Royaume-Uni et l’Equateur, les premiers demandant qu’il soit expulsé de l’ambassade, les seconds demandant l’ouverture d’un corridor diplomatique jusqu’à l’aéroport où il serait exfiltré vers l’Equateur. Julian Assange poursuit ses activités depuis l’ambassade qu’il n’a pas quitté depuis le 19 juin 2012.

Julian Assange à la fenêtre de l’Ambassade d’Equateur à Londres. Archive.

Les forces de sécurité poursuivent leurs opérations de contre-insurrection à travers l’état du Bihar en vue des élections qui approchent (Lire un de nos articles à ce sujet). Un guérillero présumé a été arrêté hier et des explosifs ont été saisis au cours d’une opération menée dans le village de Mathurapur, dans le district de Gaya. L’homme, que les autorités ont identifié comme étant Vinod Yadav, membre du CPI(Maoist), aurait parlé durant son interrogatoire. Les soldats ont pu trouver quatre bombes, pesant chacune plus de trente kilos dans le village. Une grande quantité d’explosifs a par ailleurs également été retrouvée dans le village de Démaria et dans d’autres endroits proches. L’opération était menée par une équipe conjointe de la police locale et d’une unité CoBRA de la CRPF.

Affiche de propagande afin d’inciter la population au vote

Affiche de propagande afin d'inciter la population au vote

Le 28 septembre 2010 la police espagnole arrêtait 7 militants de l’organisation basque de solidarité internationaliste Askapena (« Libération ») dans plusieurs villes et villages en Pays basque sud (voire notre article de l’époque), un huitième sera arrêté le 13 octobre 2008 à Hendaye en Pays basque nord en application d’un mandat d’arrêt européen (voir ici). Cinq d’entre eux (David, Aritz, Walter, Gabi et Unai) seront emprisonnés et finalement libérés sous caution (30.000 à 60.000 euros) après trois à six mois de prison.

Leur procès commencera le 19 octobre 2015 à l’audience nationale, à Madrid. Pour l’accusation, Askapena fait partie de la trame « Tout est ETA » donc tout est qualifié de « terroriste » pour la Justice espagnole. Une doctrine mise au point au début des années 2000 par la Justice aux ordres, contre le mouvement social et de libération nationale basque. Le but était de criminaliser toutes les organisations et militants engagés pour un Pays basque indépendant et socialiste.Les réquisitions demandent six ans de prison contre les militants basques, mais aussi l’interdiction ainsi que la dissolution d’Askapena, de l’association des fêtes de Bilbao, de l’association « Herriak Aske » (Pays Libre) et de la société de commerce équitable Elkar-Truke !

Le symbole d’Askapena

Le Comité solidarité basque Lille organise une réunion débat mercredi 14 octobre à 19h à la MRES – 23 rue Gosselet Lille, et une autre le vendredi 16 octobre à 18h30 à la Mairie de Grenay, avec la présence de l’avocat d’une militante basque emprisonnée à Bapaume.

Voir le site d’Askapena

Dans un raid nocturne vendredi soir, un commandant haut placé de la People’s Liberation Guerrilla Army du CPI(Maoist) a été arrêté par la Ernakulam Rural Police dans une maison de Chembannur (village du district d’Ernakulam, dans le Kerala). Selon les autorités, cela fait plus de trois ans que l’homme se trouvait là. L’homme a été identifié par le Intelligence Bureau comme étant Jitendar Oraon, originaire du district de Latehar, dans le Jharkhand. Il est poursuivi pour une affaire d’embuscade ainsi que pour des affaires de meurtre en vertu du Code Pénal du Jharkhand. Depuis son arrivée dans la région, il aurait été en contact constant avec Bada Vikas, un leader maoïste du Jharkhand. Il aurait également acheté de nombreuses cartes SIM qu’il aurait ensuite fait passer au guérilleros de la PLGA pour leur propre usage. Les autorités ont affirmé que c’est grâce aux données récoltées grâce à certaines de ces cartes SIM qu’elles ont pu faire le lien entre la PLGA au Jharkhand et le Kerala. Bien qu’il ait été interpellé vendredi soir, la police n’a enregistré son arrestation que samedi en attendant la confirmation de son identité par les fonctionnaires du Jharkhand, ainsi que ses liens avec les opérations maoïstes là-bas. Il a été emmené au Jarkhand dimanche afin d’y être interrogé, dans la mesure où un mandat d’arrêt avait été émis à son encontre par les autorités locales.

Jitendar Oraon

Jitendar Oraon

Une semaine après que le Directeur des Ressources Humaines d’Air France se soit fait déchirer sa chemise par une foule de travailleurs en colère, 6 personnes ont été arrêtées à leur domicile ce matin. Les 5 premières ont été arrêtées le matin chez elles, elles sont toutes actuellement salariées chez Air France et membres du syndicat CGT. Une sixième personne a été arrêtée plus tard dans la journée dans le cadre de la même affaire. Les personnes arrêtées auraient été identifiées sur les nombreuses images photos et vidéos qui circulent sur internet et dans les médias, l’occasion de rappeler les risques que représentent les appareils photos dans les manifestations et dans les milieux militants et de s’en défendre (voir le dossier de notre campagne ‘No Photo’).

La CGT a pour sa part dénoncé une tentative du Premier Ministre Manuel Valls de venir en aide aux patrons d’Air France pour saboter le mouvement syndical.

Les images de ce déshabillage resteront dans les mémoires

Les images de ce déshabillage resteront dans les mémoires

La Fédération des Syndicats Progressistes (DISK), la Confédération des Employés du Secteur Public (KESK), l’Union des Chambres des Architectes et Ingénieurs Turcs (TMMOB), l’Association Médicale Turque ainsi que le Parti Démocratique des Peuples (HDP) dirigent ces 12 et 13 octobre une grève générale en solidarité avec les victimes de l’attentat le plus meurtrier de l’histoire de la Turquie, le massacre d’Ankara qui a coûté la vie à plus de 100 personnes issues des mouvements de gauche Turcs et kurdes qui manifestaient contre la guerre. Si c’est naturellement l’organisation État Islamique qui est pointée du doigt, les preuves indiquent que les kamikazes étaient téléguidés par les services secrets turcs dont la connivence avec les islamistes n’est plus à démontrer.

Le président turc, Tayip Reccep Erdogan s’est d’ailleurs fait très discret dans les médias Turcs ces trois derniers jours alors qu’il faisait la une en Belgique pour avoir fait pressions sur les journalistes bruxellois qui posaient des questions sur Mohammed Ismael Rasool, ce caméraman de Vice News emprisonné dans une prison de Type-F (haute-sécurité) après avoir filmé les affrontements entre le YDG-H et les forces turques dans le sud du pays.

Rassemblement à ankara en hommage aux victimes de l’attentat

EDIT: Affrontements dimanche à Ankara et au Kurdistan

La police a utilisé les gaz lacrymogènes pour tenir à l’écart les gens endeuillés, venus rendre hommage aux victimes, dont les co-présidents du HDP, sous prétexte que les enquêteurs étaient toujours à pied d’oeuvre sur le site des deux explosions. Des incidents ont aussi éclatés entre manifestants et policiers à Dyarbakir.

Rassemblement à ankara en hommage aux victimes de l'attentat

Billy, Costa et Silvia avaient purgé quelques années de prison en Suisse pour avoir été accusés d’avoir planifié une action de sabotage contre un centre de recherche en nanotechnologie d’IBM. Ils avaient été le 15 avril 2010 lorsque la police suisse avait contrôlé leur voiture et y avait trouvé des tracts signés du ‘Front de Libération de La Terre – Suisse’ annonçant l’action ainsi que des matériaux explosifs.

C’est à présent le pendant italien du procès qui s’ouvre : les trois sont accusés d’association criminelle, d’avoir ‘conspiré’ le plan en Italie, d’avoir illégalement obtenu les matériaux nécéssaires à l’assemblage et à la préparation d’engins explosifs et d’avoir illégalement passé le tout à travers la frontière italo-suisse. Tous les chefs d’inculpation sont aggravés par la circonstance de ‘finalité terroriste’. Qui permet habituellement aux autorités italiennes de requérir une détention préventive plus longue et des peines plus longues en cas de condamnations.

Le juge ayant accepté l’argumentation du procureur lors de l’audience préliminaire et refusé de considérer la condamnation italienne comme condamnation finale, Billy, Costa et Silvia seront à nouveau jugés dans un procès qui commencera le 13 janvier 2016 à Turin.

Visuel de la campagne de solidarité en Suisse.

Visuel de la campagne de solidarité en Suisse.

Un verdict a été prononcé jeudi 8 octobre par un tribunal de Brest contre des antifascistes accusés d’avoir rossé des néo-nazis le 8 mai 2013. Les antifas étaient poursuivis en fonction des articles 339.3 (hooliganisme) et 147.2 (coups et blessures). Dzmitry Tsimashenka a été condamné à 5 ans de colonie pénitentiaire à régime renforcé et 500€ de dommages et intérêts à verser aux nazis blessés. Roman Bogdan a été condamné à 8 ans de colonie pénitentiaire à régime renforcé et à 3500€ de dommages et intérêts. Un autre antifasciste a écopé de 5 ans de colonie pénitentiaire à régime renforcé et 500€ de dommages et intérêts.

Les antifas biélorusses condamnés jeudi à Brest

Les antifas biélorusses condamnés jeudi à Brest