Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 7 mai dernier l’usine métallurgique de nickel du groupe brésilien Vale, dans le sud de l’archipel, a déversé accidentellement près de 100.000 litres d’une solution contenant de l’acide dans une rivière, provoquant la mort des poissons et crustacés. Samedi 24, les chefferies coutumières kanak de la région, dont certaines veulent la fermeture définitive du site, ont choisi d’octroyer un délai de deux mois à l’industriel. Mais cette décision n’a pas été acceptée par les habitants de Saint-Louis, qui dès samedi soir ont dressé des barrages et se sont heurtés avec les forces de l’ordre.

Toute la journée d’hier mardi, la route qui longe la commune du Mont-Dore a été le théâtre d’accrochages entre des dizaines de jeunes tapis dans les brousses et quelques 150 gendarmes mobiles, équipés de véhicules blindés. Le jeunes lançaient des pierres et tiraient avec des fusils de chasse, deux gendarmes ont été légèrement blessés. Le matin, un minibus a délibérément percuté un véhicule de gendarmerie, tandis qu’aux abords de la tribu gisent des carcasses de voitures brûlées et des poteaux de lampadaires, sciés par les émeutiers. Une quinzaine de jeunes ont été interpellés. Le site de l’usine a par ailleurs été la cible de saccages de bureaux, de destructions de camions et d’incendies de véhicules dans la nuit de dimanche à lundi.

France/Nouvelle Calédonie: Affrontements suite à une pollution industrielle

Une brève mais violente fusillade a opposé aujourd’hui un détachement de la 8e division d’infanterie gouvernementale à un groupe de guérilleros maoïstes à Barangay Mayayag, dans le Samar. Deux guérilleros ont été tués, l’armée a récupéré sur le terrain deux M-16 et un lance-grenades.

Six salariés d’Elior Services, travaillant sur le site de l’hôpital Bagatelle de Talence ont été assignés au tribunal de grande instance de Bordeaux, hier après-midi, accusés de nuisances sonores par l’hôpital, alors même qu’ils occupaient un rond-point, près de l’établissement, lors d’un piquet de grève. En effet, une douzaine de salariés d’Elior Services, société de sous-traitance d’agents de service hospitaliers pour l’hôpital Bagatelle, sont en grève depuis le 14 mai en raison de conditions de travail de plus en plus difficiles.

Le directeur de Bagatelle a confirmé hier avoir assigné en référé six grévistes et se dédouane de toute responsabilité concernant les conditions de travail des salariés d’Elior Services: « Nous avons recours à cette société depuis 2008, après la restructuration de l’hôpital, et nous avons signé un nouveau contrat cette année… »

France: Encore des grévistes assignés au tribunal

L’immeuble Can Vies, appartenant à TMB (les transports publics de Barcelone), était occupé depuis 1997 et s’était transformé au fil des années en un centre social très populaire. TMB avait décidé de le récupérer pour le détruire afin de « réaménager le paysage urbain », un tribunal avait fixé à ce lundi la date pour expulser les occupants.

De premières escarmouches avaient eu lieu dans la journée, quand les policiers étaient intervenus pour déloger une douzaine de jeunes qui s’étaient enchaînés à l’intérieur de l’immeuble, dans le quartier populaire de Sants. Dans la soirée, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées pour manifester contre ces expulsions. Des incidents ont éclaté lorsqu’un groupe de jeunes a brûlé des poubelles, cassé des vitrines et lancé des pierres contre les policiers et les journalistes. Une voiture de la chaîne de télévision catalane TV3 a été brûlée. La police est intervenue pour disperser les manifestants, chargeant contre plusieurs groupes et en poursuivant d’autres dans les ruelles. Plusieurs personnes ont été interpellées.

Espagne: Heurts à Barcelone lors de l’expulsion d’un CSO

À Bilin, près de Ramallah, l’armée a tiré des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des balles en acier recouvert de caoutchouc sur des participants à une manifestation de solidarité pour les plus de 100 prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes qui sont en grève de la faim depuis un mois. Les manifestants protestaient également contre l’incessante construction de colonies israéliennes et le « mur de séparation ».

Dans le village d’al-Masara, au sud de Bethléem, les forces israéliennes ont dispersé une manifestation de solidarité en faveur des prisonniers en grève de la faim. Les forces israéliennes se sont également attaquées à une manifestation hebdomadaire de soutien aux prisonniers dans le village de Nabi Saleh, où ils ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles en acier recouverts de caoutchouc à l’entrée du village, provoquant un certain nombre de blessures et de suffocations.

Palestine: Répression de manifestations de soutien aux prisonniers

Jeudi à Aïn Sebaa, dans la banlieue de Casablanca, cinq militants du 20-Février ont été condamnés à un an de prison ferme et quatre autres à six mois pour « organisation d’une manifestation non autorisée » et « violences envers des fonctionnaires de police ».
Il avaient été interpellés avec deux autres militants le 6 avril durant une « marche nationale » ayant rassemblé quelque 10.000 personnes à Casablanca, à l’appel de trois des principaux syndicats du royaume, pour protester contre la politique du chef du gouvernement.
Des ONG affirment que ces militants ont été arrêtés après avoir scandé des slogans « contre le régime dans son ensemble ».

Environ 200 personnes ont manifesté hier dimanche à Rabat pour réclamer la libération de militants du mouvement pro-réformes du 20-Février, condamnés jeudi à des peines de six mois à un an de prison. Les manifestants, des militants mais aussi des proches des condamnés, ont défilé dans le calme en fin d’après-midi, sous surveillance policière, en scandant « Libérez nos détenus politiques ».

Maroc: Condamnations et manifestation

Quatre combattants de la NPA ont été tués et un soldat de l’armée gouvernementale blessé dans un accrochage samedi dans les environs de Tanjay City (Negros Oriental). Les soldats appartenant au 79e bataillon d’infanterie patrouillaient dans le hameau de Sitio lorsqu’ils ont accroché un groupe d’une vingtaine de maoïste à 16H00. Une fusillade de 30 minutes s’en est suivi, les guérilleros ont décroché, mais ils ont été talonnés et une nouvelle fusillade a lieu un quart d’heure plus tard. L’armée a récupéré fusil M-16, une radio portative Kenwood, des fournitures et des documents.

12 prisonniers politiques basques souffrent de maladies graves et incurables. Leur situation est alarmante, pas seulement parce qu’ils ne sont pas libérés comme la loi le permettrait, et que les conditions de détention empirent chaque jour leur état, mais aussi parce qu’en plus les mesures les plus cruelles leur sont appliquées (dispersion, isolement, entraves aux traitements médicaux…). La situation est encore plus dure depuis la trêve définitive annoncée par ETA en 2011, 13 des 14 demandes de placement en régime atténué pour maladie grave effectuées depuis cette date ayant été refusées (et la seule acceptée a été annulée par la suite) contre 12 demandes acceptées dans les années précédentes.

L’État français est directement concerné également, par le biais du cas d’Ibon Fernandez, incarcéré à la prison de Lannemezan et qui souffre d’une sclérose en plaques. Après le temps extrêmement long qu’il a fallu aux médecins de la prison pour poser ce diagnostic alors qu’Ibon souffrait énormément, après les années à subir cette maladie dans des conditions contraires à celles qui sont nécessaires à un traitement correct, le Procureur s’est prononcé contre la libération d’Ibon lors de l’examen de la demande de suspension de peine déposée par ses avocats, et ce malgré l’avis contraire de deux médecins désignés par l’appareil judiciaire. Cette décision sera rendue le 20 juin prochain.

Rassemblement à Bayonne le 31 mai à 11h devant la Sous-préfecture – pour la libération immédiate d’Ibon Fernandez et des autres prisonniers politiques basques gravement malades.

Samedi, une grosse centaine de personnes ont manifesté à Rennes en soutien à quatre militants No-TAV italiens en détention provisoire depuis cinq mois. Les manifestants, dont certains avaient le visage masqué, se sont regroupés vers 15 h au niveau de la place de la gare, avant de prendre la direction du centre-ville. Sur le parcours de la manifestation des façades ont été taguées et des distributeurs de billets mis hors d’usage. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène.

Quatre militants de SUD-PTT de la Poste ont été placés en garde à vue mercredi à Paris. Participant à un mouvement de grève qui dure depuis plus de trois mois à la Poste dans les Hauts-de-Seine, ces syndicalistes ont occupé à plusieurs reprises des locaux de l’entreprise, dont le siège. Plusieurs dizaines de militants avaient occupé le siège du groupe rue de Vaugirard mi-février ou les locaux de la direction départementale de la Poste. Lors de l’occupation du siège, les militants ont forcé l’accès principal du bâtiment et auraient bousculé les agents de sécurité du site et le responsable de la sûreté de la Poste. Lors d’une autre action quelques jours plus tard, le rideau de fer de la Poste a été dégradé et des heurts ont eu lieu avec les vigiles. Le 23 février, le responsable de la sûreté et sept vigiles ont porté plainte, le groupe portant aussi plainte pour dégradations.
EDIT: Les syndicalistes sont sortis de garde à vue.