Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La police turque a tiré des grenades lacrymogènes et utilisé un canon à eau pour disperser des manifestants qui voulaient marquer samedi soir dans le centre d’Istanbul, près de la place Taksim et du parc Gezi, l’anniversaire du mouvement de protestation antigouvernemental du printemps 2013. Il y a eu 80 interpellations et 13 blessés. Le quartier a été bouclé et les forces de sécurité ont bloqué les manifestants qui se dirigeaient vers le parc Gezi. Samedi soir, les manifestants d’Istanbul, rassemblés sur la grande rue commerçante Istiklal, dans l’ancien quartier de Pera, ont scandé «AKP, assassin, démission!» et «Partout Taksim, partout la résistance!», avant de battre en retraite sous les tirs de gaz lacrymogènes, alors que des hélicoptères survolaient le quartier. La police a également dispersé des manifestations dans la capitale, Ankara, et à Adana. 25.000 policiers ont été mobilisés en prévision de ces manifestations.

Turquie: Affrontements à Ankara et Istanbul

22 indiens tzeltal , chol et lacandons ont été libérés ont été arrêtés jeudi vers 17h00; ils répondaient à une rendez-vous pour discuter au Palais du gouvernement au Chiapas, lorsqu’ils ont été cueillis par la police et emmené à la prison d’El Amate. Comme membres de l’Association rurale démocratique de l’intérêt collectif indépendant, ils avaient participé au mouvement de lutte pour les terres communales de la Forêt Lacandone, avec blocus des routes, manifestations avec des fermetures d’entreprises, etc. Plusieurs plaintes pénales avaiennt été déposées contre eux .

Un rapport des services de police européens Europol, L »‘ »European Union Terrorism Situation and Trend Report 2014″, cible une ASBL située dans une commune de Charleroi, l’Académie de Recherches Sciences Sociales de la Mésopotamie, en l’accusant de former des combattants du PKK depuis plus de trois ans. Europol souligne que les militants du PKK fileraient vers des camps du nord de l’Irak après leur formation afin de participer à la lutte armée du mouvement.

Mardi 3 juin 2014, de 18h30 à 22 h, à la librairie Résistances, 4 villa Compoint 75017 Paris (angle du 40 rue Guy Môquet, métro Guy Môquet ou Brochant).

Au programme:
– 19 h – Documentaire «MAPUCHE RESISTE !» (2010, 37′)
– 19h45 – Compte rendu de la mission d’observation des Droits de l’Homme au Chili de la Présidente de la Fondation Frantz Fanon organisée par la Commission Éthique contre la Torture-France-Chili entre le 4 et le 15 mai.
– 20h45 – Interventions de l’avocat de Georges Ibrahim Abdallah et un membre du Collectif pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah.
– Accueil du public dès 18 h30. Entrée libre.

France: Soirée de solidarité Mapuches/Abdallah

Les policiers ont fait usage de lacrymogènes vendredi matin à Rodez pour tenir à distance des manifestants qui voulaient s’inviter à l’inauguration par le président François Hollande du musée Pierre Soulages. Un important cordon de police avait été mis en place sur l’avenue menant au musée pour faire barrage aux manifestants, des intermittents et précaires, des agriculteurs et des métallurgistes. Les manifestants se chiffraient eux-mêmes à 200 ou 300 personnes.

Les militants de la Confédération paysanne ont eux séquestrés pendant quelques heures le conseiller à l’agriculture à la préfecture de Rodez. Ils exigeaient la libération de quatre des leurs, interpellés mercredi dans la Somme pour des dégradations sur le chantier de la ferme géante dite des « Mille vaches », ainsi que de leur porte-parole Laurent Pinatel, également en garde à vue.

France: Incidents à Rodez

Jeudi à l’aube à proximité du mont Taglintian dans Tagbuyawan (Surigao del Norte): un détachement du 30e bataillon d’infanterie a accroché un groupe de la NPA, tuant deux d’entre eux dans une fusillade d’une vingtaine de minutes. Les militaires ont récupéré quatre fusils, 10 sacs à dos, une radio, du matériel explosifs et divers équipements. Une autre fusillade s’était produite mercredi au village, dans le nord de Samar. Un détachement du 34e bataillon d’infanterie a accroché un groupe de guérilleros. L’un de ceux a été tué dans la fusillade.

En un mois et demi, les autorités marocaines ont arrêté 11 militants du mouvement du 20-Février. Les premières arrestations ont eu lieu lors d’une marche organisée par les trois principaux syndicats du Maroc avec l’accord des autorités, le 6 avril dernier à Casablanca. Les activistes du mouvement du 20-Février (un mouvement de protestation né dans le sillage des printemps arabes) sont accusés de « violence envers un agent dans l’exercice de ses fonctions » et « participation à une manifestation non déclarée ». Ils ont été condamnés à des peines allant de 6 mois à un an de prison.

De nombreux jeunes se sont mobilisés, sur la toile et à travers des flashmobs, pour dénoncer ces arrestations, en particulier celle d’Ayoub Boudad, surnommé Bart Simpson, étudiant de 19 ans et figure connue du mouvement. Le 22 mai, c’est au tour du rappeur contestataire Mouad Belghouat, alias « El-Haqed » (le rancunier). Connu pour ses chansons virulentes contre le pouvoir royal, il avait déjà séjourné à deux reprises en prison, la dernière fois en janvier 2012. La mobilisation s’est transformée en un « Free Koulchi » (Libérez tout le monde), qui demande la libération de tous les prisonniers politiques du pays.

Maroc: La jeunesse se mobilise pour ses prisonniers

Karim Lachoer, syndicaliste et militant rifain a été arrêté le 27 mai entre 3 et 4 h du matin et amené au commissariat d’Al Hoceima. Les médecins légistes ont établi l’heure son décès à 4h 15 suite à une hémorragie interne, avant son arrivée à l’hôpital aux entre 5h et 6h du matin, heure à laquelle la famille a été informé du décès. Le rapport indique également que les traces sur le corps de la victime ont été causées par des coups et blessures qui n’ont pu être commis qu’au commissariat puisque la victime est passée directement du commissariat à la morgue de l’hôpital.

Il ne fait aucun doute que Karim Lachoer a été assassiné par la police marocaine à l’intérieur du commissariat d’Al Hoceima ; et c’est accompagné d’une foule nombreuse que la victime a été enterrée, hier 29 mai, dans son village natal de Tighanimine dans la région d’Al-Hoceima. La foule scandait :« Criminels ! », « Karim été assassiné ! le makhzen [le système, le régime] est l’unique responsable ! ».

Karim Lachqer

Karim Lachqer

Ander Albisu Maiz avait posté sur YouTube, entre décembre 2006 et février 2010, sous le profil de « herrill », des enregistrements louant l’action d’ETA. Il a été condamné à un an de prison par l’Audience nationale, la plus haute juridiction pénale en Espagne. Il s’agit de la troisième personne à être condamnée en Espagne pour délit d' »apologie du terrorisme ».

 En février denier, Alba Gonzalez Camacho, âgée de 21 ans, avait être condamnée par la justice pour incitation au terrorisme sur Twitter. Le rappeur Paul Rivadullo, avait écopé de deux ans de prison. 
En avril dernier, la garde civile a arrêté 21 personnes dans plusieurs villes d’Espagne pour « apologie du terrorisme » sur les réseaux sociaux. 

Selon ce corps de sécurité, les personnes arrêtées ont posté des commentaires sur le net exprimant « le désir de voir les organisations terroristes toujours actives continuer à commettre des attentats ». 

Elles ont aussi fait l’éloge d’attentats déjà commis de terroristes jugés et condamnés et souhaité, en plus, « la bienvenue aux prisonniers terroristes qui ont été libérés ».

Mardi matin la police turque a mené une opération de grande envergure (grands effectifs, bus, blindés, hélicoptère) dans les quartiers d’Okmeydani, Kücükarmutlu, Alibeyköy, Gazi Mahallesi, Yenibosna, Ikitelli, Bagcilar et Esenler, à Istanbul, contre de nombreux locaux de la gauche militante et révolutionnaire. Ont été notamment visés les locaux de la Fédération de la jeunessequi organise la grève des universités et des écoles secondaires pour que justice soit rendue à l’étudiant Berkine Elvan assassiné par la police. TAYAD, l’organisation des parents et sympathisants des prisonniers du DHKP-C a aussi été attaquée.

Turquie: Rafles policières à Istanbul