Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le Conseil des ministres espagnols a introduit de nouveaux délits dans le code criminel. Un nouvel article 559 vise « la diffusion des messages qui poussent à commettre un délit qui pourrait nuire à l’ordre public par n’importe quel canal public, ou qui peuvent servir à renforcer une décision de nuire à cet ordre public », il est passible de trois ans de prison. Cet article vise principalement les appel via les réseaux sociaux comme Facebook. L’ancien article 559 ne punissait que les actions qui troublaient gravement l’ordre public avec pour but explicite d’empêcher des personnes d’exercer leurs droits civils.

La portée de l’article 550 visant « la résistance à l’autorité publique » a été élargie avec la disparition du fait qu’il doit s’agir d’une « résistance active », ce qui ouvre les poursuites à la résistance passive. L’article 557 visant « la perturbation de la paix publique » a également été durci : la seule « menace » d’actions qui pourraient perturber la paix publique peut être punissable, sans qu’il n’y ait aucune action ou conséquence concrète. Un nouvel article concernant « l’intrusion et l’occupation de locaux » pénalise l’entrée et l’occupation de locaux ouverts aux public, même si cela se déroule de manière pacifique.

La justice espagnole a remis en liberté la militante d’ETA Inés del Rio ce mardi. Hier, la Cour européenne des droits de l’homme avait statué de manière définitive sur ce cas en jugeant contraire aux droits de l’homme la doctrine Parot, un système de calcul de remise de peine appliqué depuis 2006 avec effet rétroactif.. Selon le ministère de l’intérieur espagnol, 54 détenus du groupe basque sont concernés par une éventuelle libération, sur un total d’environ 600 militants actuellement incarcérés.

Des membres de la NPA ont abattu lundi midi un ancien sergent de l’Armée devenu chef de la sécurité d’une plantation de palmiers à huile dans le nord de Cotabato. Les guérilleros ont investi la plantation située dans la municipalité d’Arakan, ont désarmés les gardes (récupérant ainsi au moins 10 armes à feu). Ils ont ensuite rassemblé les travailleurs et les villageois, ont fait état des crimes commis par le chef de la sécurité de la plantation, un ancien sergent de l’armée gouvernementale, et ils l’ont exécuté.

Les forces de sécurité brésiliennes et des manifestants se sont violemment affrontés à Barra da Tijuca, à proximité de Rio, où le gouvernement brésilien vendaient aux enchères ce lundi les droits d’exploration de l’immense gisement de pétrole Libra. Les policiers ont tiré des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène pour disperser les quelques 300 personnes réunies pour dénoncer la privatisation des ressources naturelles du pays. Certains manifestants auraient tenté d’incendier un véhicule tandis que d’autres ont essayé d’empêcher le passage des voitures officielles transportant les chefs d’entreprises entre le ministère et le lieu de la vente. D’après un journaliste sur place, la police aurait fait un usage indiscriminé de ses grenades, allant jusqu’à en lancer sur la plage voisine pour faire fuir les touristes. Plusieurs manifestants ont été blessés. Parmi les manifestants, de nombreux membres des divers syndicats représentants les travailleurs pétroliers, ces derniers étant en grève depuis jeudi pour dénoncer cette vente du gouvernement.

Les ministres de l’UE chargés des Affaires européennes ont donné mardi leur feu vert à la création d’un nouveau système de surveillance des frontières de l’Union, baptisé Eurosur. Ce système, qui doit entrer en vigueur en décembre, a pour objectif de renforcer les contrôles aux frontières extérieures, terrestres et maritimes, de l’espace Schengen. Il instaurera en particulier un mécanisme permettant aux autorités des Etats membres chargées de la surveillance des frontières d’échanger des informations opérationnelles et de coopérer entre elles et avec Frontex, l’agence européenne censée coordonner l’action des garde-frontière, afin de réduire le nombre de migrants qui entrent clandestinement dans l’UE. Le Parlement européen avait déjà donné son accord de principe à la création d’Eurosur il y a une dizaine de jours.

Sur Eurosur

Depuis plusieurs semaines, les étudiants de la Middle East Technical University d’Ankara dénoncent un projet urbanistique impliquant la destruction de 3000 arbres sur le campus. Les travaux ont néanmoins débuté ce lundi. Des centaines de manifestants étaient présents dès le matin. Tout au long de la journée, ils ont tenté de planter des arbres en guise de protestation, la police intervenant de manière régulière. A la tombée de la nuit, les interventions se sont musclées, les forces de l’ordre faisant usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule assistées par un hélicoptère qui survolaient la zone. Les manifestants ont répliqué en lançant des pierres, l’un d’entre eux a été interpellé. Ils aurait endommagé un véhicule de la ville.

Protestation à l’université d’Ankara

Protestation à l'université d'Ankara

Cette semaine se déroule à Bruxelles un congrès international consacré au travail policier. Quelques 150 policiers en provenance de toute l’Europe sont réunis pour participer à diverses conférences consacrées aux missions des forces de l’ordre dans les grandes villes. Outre les policiers, des professeurs, des agents d’Europol et du FBI sont également présents.

La police a procédé cette après-midi à des centaines d’arrestations. Alors qu’une partie des Afghans qui occupent le 127 Rue du Trône manifestaient devant le Cabinet Di Rupo, la police a simultanément encerclé le rassemblement et attaqué l’occupation. Les prisonniers vont probablement être transférés vers les Casernes d’Etterbeek. Au moins un manifestant est gravement blessé (fracture du crâne), des lacrymogènes et des coups de matraques ont été abondamment distribués par la police.

EDIT 15H30: Il y aurait finalement 170 personnes arrêtées, y compris l’avocate d’une partie d’entre eux ainsi que leur porte-parole, Samir Hamzad.

EDIT: Trois manifestants ont été transportés à l’hôpital en ambulance. Selon un post indymedia, tous les Belges ont été libérés; les Afghans sans papiers seront mis dans les centres fermés, ceux avec papiers libérés dans le courant de la nuit…

Manifestation d'Afghans réprimée à Bruxelles

Le 23 septembre 2010 cinq manifestants sont interpellés à Roanne lors de la manifestation contre la réforme des retraites et cela pour avoir inscrit des slogans sur les murs de la sous-préfecture de Roanne. Le 13 septembre 2011, les 5 sont condamnés chacun à 2.000€ pour dégradation ou détérioration légère d’un bien et une décision d’inscription au casier judiciaire est prise contre eux. Ils décident de faire appel de ce jugement. Le parquet fait appel lui aussi car il estime la peine insuffisante. Le 15 octobre 2012, ils passent en cour d’appel au tribunal correctionnel de Lyon. Ils sont jugés coupables mais sans peine.

Début mai 2013 ils reçoivent une convocation pour faire un prélèvement ADN le 22 mai 2013. Ils refusent de se soumettre au test. Le 23 mai au petit matin deux d’entre eux sont interpellés chez eux devant leur famille et conduits au commissariat où ils reçoivent une convocation pour se rendre au tribunal de grande instance de Roanne le 5 novembre prochain.

La CGT organise une grande manifestation à Roanne à cette occasion, en solidarité avec les 5 syndicalistes mais aussi pour revendiquer lee vote définitif de la Loi d’amnistie « des délits commis lors des mouvements sociaux »; une loi portant sur des droits nouveaux protégeant les militants syndicalistes et progressistes qui, dans le cadre de leur mandat, agissent dans une action collective; le retrait de la liste des délits susceptibles d’être inscrits au fichier des empruntes génétiques, toutes les condamnations touchant les militants syndicalistes et progressistes qui, dans le cadre de leur mandat, agissent dans une action collective.

Rendez vous le 5 novembre à partir de 10 heures, Place des Mariniers à Roanne.

La Cour européenne des droits de l’Homme a une nouvelle fois condamné l’Espagne lundi pour la détention prolongée d’une militante d’ETA, dans un arrêt qui fait craindre à Madrid de devoir libérer 54 autres membres d’ETA. Les juges de Strasbourg ont demandé la libération «dans les plus brefs délais» d’Ines Del Rio Prada, 55 ans, condamnée entre 1988 et 2000 pour son action dans ETA dans les années 1980. Le total des peines qui lui avaient été infligées était de plus de 3.000 ans, mais la durée avait été légalement ramenée à 30 ans, et par le jeu classique des remises de peine, elle aurait ainsi pu sortir de prison dès 2008. Les autorités espagnoles lui ont appliqué une loi plus restrictive, dite doctrine Parot, qui repousse à 2017 la date de libération.

C’est le caractère rétroactif de cette mesure qui a été une nouvelle fois condamné par la Cour, dans cet arrêt confirmant un premier déjà rendu en juillet 2012, mais définitif cette fois. «La requérante a donc purgé une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à celle qu’elle aurait dû subir selon le système juridique espagnol en vigueur lors de sa condamnation», a jugé la Cour.

Ines Del Rio Prada

Ines Del Rio Prada