Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un étudiant membre du syndicat Solidaires à Assas, l’université parisienne, a été tabassé par des militants d’extrême droite pour avoir simplement recouvert un sticker de la Cocarde Assas (section du syndicat étudiant proche du RN) avec un autocollant antifasciste. La victime sortait des cours lorsqu’elle les a croisés devant l’université, ils distribuaient des tracts marqués du logo « Les Natifs » groupuscule héritier du mouvement interdit « Génération identitaire ». Les militants d’extrême droite l’ont fait chuter et l’ont roué de coups au visage en l’injuriant avant de s’enfuir. La victime a été évacuée par les pompiers vers l’hôpital. Le blessé s’en sort avec deux dents cassées, des points de suture et le visage tuméfié.

Quelques heures plus tard, une autre membre du syndicat était attendue par deux hommes, l’un cagoulé, l’autre arborant une croix celtique au bras, se sentant menacée, elle a dû être exfiltrée par la sécurité de la faculté. Cette dernière avait signalé à la sécurité une nouvelle distribution de tracts  d’extrême droite par deux jeunes femmes devant l’université, elles avaient quitté les lieux avant l’intervention des agents.

Ce lundi matin, une attaque armée a visé un centre culturel kurde de Hambourg. La communauté kurde d’Allemagne est dans le viseur des fascistes turcs Bozkurtlar (Loups Gris). Des inconnus ont tiré sur le bâtiment d’une association culturelle kurde à Sankt Pauli, trois coups de feu ont été tirés sur la façade du bâtiment endommageant les fenêtres. Personne ne se trouvait dans les locaux du club à ce moment-là. Les assaillants ont pris la fuite. Le nouvel accord signé entre Berlin et Ankara prévoyant la déportation massive des migrants kurdes dont la demande d’asile a été rejetée ne fait que jeter l’huile sur le feu. Suite à l’accord conclu entre Erdoğan et Scholz l’année dernière, 13 500 ressortissants turcs, pour la plupart kurdes, dont les demandes d’asile ont été rejetées, seront déportés en masse. 200 personnes ont déjà été renvoyées. Pour les Kurdes qui ont fui la terreur turc, il s’agit d’un retour en enfer.

La police américaine teste le système Elsag EOC Plus, développé par la société Leonardo. Ce système scanne les voitures en mouvement pour détecter tous les appareils émettant un signal, comme les smartphones, le Bluetooth, les montres intelligentes, et les casques, mais aussi tous les objets équipés de puces RFID: carte bancaires, passeports,  badges d’accès pour entrer dans des bâtiments sécurisés, étiquettes de vêtements, livres de bibliothèque, titres de transport, étiquettes de bagages ou d’inventaire, bracelets de festival ou de concert, puces des animaux de compagnie, etc. Il identifie les composants des véhicules comme les capteurs de pression des pneus, les capteurs de sécurité, ainsi que les systèmes d’info-divertissement et les points d’accès Wi-Fi des véhicules et des appareils.

Chaque puce et appareil émet une signature électronique unique et en combinant ces signatures avec le numéro de plaque d’immatriculation, on obtient véritable empreinte digitale complexe du véhicule et de ses occupants.Le système capture les fréquences des appareils émises, identifie les appareils (sans accéder à leur contenu ou à leurs communications) et puces RFID, et stocke ensuite toutes les données sur des serveurs où elles peuvent ensuite être interrogées et analysées. Leonardo affirme avoir plus de 4 000 clients pour ses lecteurs de plaques d’immatriculation Elsag à travers les États-Unis.

Le 11 octobre 2024 , 20h00 au Local G.Kanafani (23 rue de Crimée, 13003 Marseille) se déroulera une réunion publique sur la lutte des prisonniers politiques révolutionnaires en Turquie contre la torture et les prisons “spéciales”.La soirée sera l’occasion de la projection du documentaire « La révolution de Ayten », suivi d’une rencontre avec le front anti-impérialiste (Anti-imperialist Front). L’activité est organisée par le Collecif Secours Rouge-Marseille (secoursrougemarseille13@proton.me).

Ayten Öztürk

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Il y a quelques jours, la préfecture de Rome a décidé d’interdire la manifestation nationale pour la Palestine convoquée à Rome le 5 octobre. La question avait été débattue lors du Comité national pour l’ordre public et la sécurité présidé par le ministre de l’intérieur Piantedosi. Le gouvernement italien a désiré interdire cette manifestation en raison de son caractère politique qui affirmait toute la légitimité de la résistance palestinienne et de l’offensive du 7 octobre. Les mouvements qui préparent cette manifestation continuent, à ce jour (lundi 30 septembre) de la préparer ce qui semble annoncer une tentative de la maintenir malgré la répression. Une répression qui pourrait s’intensifier au vu de la nouvelles lois anti-mouvements sociaux récemment votée (voir notre article).

Interdiction de la manifestation nationale pour la Palestine

Interdiction de la manifestation nationale pour la Palestine

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Une manifestation antiraciste a eu lieu jeudi soir à Athènes au cours de laquelle quatre personnes ont été arrêtées et un policier a été blessé lors des jets de cocktails Molotov contre les forces de l’ordre. Cette manifestation fait suite à la mort de Mohamed Kamran Asik, 37 ans, de nationalité pakistanaise, dans le commissariat de police d’Agios Pantéléïmon, dans le centre d’Athènes samedi. Mohamed Kamran Asik disposait d’un permis de séjour et travaillait en Grèce depuis 20 ans. Selon le Mouvement antifasciste et contre le racisme (Keerfa), il a été torturé à mort par la police avant de succomber à ses blessures. Sur des photos publiées en Une du quotidien Efsyn vendredi, la victime portait des blessures et des ecchymoses sur tout son corps.

 

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Fin août 2024, une trentaine de personnes (étudiantes et non-étudiantes) ont été convoquées par la police. Les convocations, remises par huissier ou déposées en main propre, ont lieu dans le cadre d’une enquête sur le mouvement étudiant, en particulier sur l’occupation d’un bâtiment de l’ULB renommé Walid Daqqa. Cette occupation revendiquait la suppression de tout lien entre l’ULB et l’Etat colonial israélien ( voir article ici ).

Les 9 et le 10 septembre, une seconde vague de convocation élevant le nombre de personnes ciblées à 60 ont été distribuées. Quelques jours plus tard, une vingtaine d’autres convocations ont été envoyées, portant le nombre total à plus de 80 personnes. Cette enquête d’envergure, mobilise des outils de lutte contre le « radicalisme », pour laquelle beaucoup de moyens financiers, humains et technologiques ont été alloués très rapidement.

Une enquête menée par des spécialistes de la cybersécurité qui travaille pour l’entreprise Sekoia.IO révèle qu’au moins 25 sites Web kurdes ont été victimes de quatre variantes différentes d’un script malveillant, la plus simple obtient la localisation de l’appareil, la plus complexe, incite les utilisateurs sélectionnés à installer une application Android malveillante. Les enquêteurs disent ne pas être en mesure de savoir qui se trouve derrière ces attaques, côté kurde, on pointe de doigt l’État turc qui a des armés de trolls dont le travail est de hacker les sites kurdes d’information.

 Début 2024, une équipe de détection et de recherche des menaces de Sekoia a été contactée au sujet d’un script suspect sur un site Web kurde, celui-ci incitait les utilisateurs à activer leurs webcams et à partager leurs positions. En l’absence de techniques sophistiquées, la campagne s’est distinguée par son ampleur et sa durée avant d’être remarquée. Les premiers signes de compromission remontent à la fin de l’année 2022.

 Cette campagne particulière ne correspond à aucun des TTP ( Tactiques, Techniques et Procédures ) connus associés aux attaques précédentes dans la région. Cela suggère l’émergence d’un groupe d’activités jusqu’alors inconnu ciblant la communauté kurde.