Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis plusieurs mois, trente-trois ans après les faits, se tient en Allemagne un procès contre Verena Becker pour participation à l’action de la RAF contre le procureur général de l’époque, Siegfried Buback, que la RAF tenait pour responsable direct de la mort d’Ulrike Meinhof. L’Etat allemand veut contraindre les anciens militants de la RAF à témoigner. Ces militants ont publié un texte commun affirmant leur refus (lire ici ce texte).

Face à ce refus, l’Etat allemand utilise depuis des mois la menace de l’emprisonnement grâce à la disposition juridique du Beugehaft, (« astreinte par corps »), un arti­cle du code de pro­cé­dure pénale qui permet d’envoyer en prison pour six mois une per­sonne qui refuse de témoi­gner devant la jus­tice. Mais pour la première fois il met cette menace à exécution. Christa Eckes s’est vue notifier une décision d’incarcération; elle devrait sous quinze jours être emprisonnée dans un hôpital pénitentiaire. Un hôpital. Car Christa Eckes est actuellement en chimiothérapie, avec un pronostic vital de 50% selon ses médecins. Alors que cet état de santé permettrait normalement à un détenu de sortir de prison pour raisons de santé, c’est l’inverse qui se passe pour Christa Eckes, qui avait été arrêtée en 1974, à l’age de 24 ans, et qui a purgé deux longues peines de prison dans les années 70-80-90 (elle était d’ailleurs en prison en 1977, au moment de l’action contre Buback).

Hier après-midi, deux personnes, dont la femme d’un milicien pro-gouvernemental, ont été blessées lors la guérilla maoïste a mitraillé le poste de contrôle anti-guérilla du le village de Malabog, près de Davao City (Sud Davao). Le même jour, à Sitio Agay (Barangay), un groupe de militaires et de miliciens qui protégeait un chantier routier a été attaqué par la guérilla. Un milicien a été tué; deux autres personnes ont été blessées dans la fusillade.

Dans le village de Barangay (Gabi, Baleno town), une patrouille de l’armée a accroché une colonne de la guérilla. Il y a eu une violente fusillade mais les guérilleros ont pu décrocher, emportant leurs blessés mais laissant sur le terrain quelques armes et explosifs.

Hier encore, trois personnes présentées comme des cadres de la NPA ont été arrêtées dans deux opérations séparées de la police philippine. Philip Enteria alias Quezon, un vice-commandant de la NPA et Jerson Sambola alias Dondon, chef de peloton ont été arrêtés à Catanauan alors qu’ils circulaient à moto. Ils étaient armés chacun d’un pistolet et d’une grenade. Gloria Floresca alias Eloisa, présentée comme une responsable du service de financement du comité régional maoïste pour la région Ilocos-Cordillera, a été arrêtée dans un local clandestin de Vigan City (Ilocos).

Le 15 novembre, une série de perquisitions a été opérée avec pour résultat l’inculpation de 4 militants anarchistes. Les chefs d’inculpation sont les suivants : participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou de dégradations de biens ;
 violence commise en réunion sans incapacité ;
 dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion. Dans un langage moins sophistiqué, les 4 prisonniers sont accusés d’avoir attaqué le 5 juillet dernier les locaux de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) pour contester les incarcérations de mineurs. Les armes de l’attaque étaient des bouteilles remplies d’excréments humains, déversées sur les bureaux et dans les locaux. Ce n’est pas la première attaque contre la PJJ puisque des locaux auraient déjà été taggés en février 2010 à la suite du suicide d’un mineur incarcéré et en mai 2011.
Si ces actions n’avaient en elles-mêmes causées que peu de dégâts, les quatre inculpés sont toujours en prison pour des motifs politiques avoués et pour des refus de prélèvements ADN. Le 3 décembre, une banderolle avait été installée Place du Capitole à Toulouse avec l’inscription suivante : ‘Police, justice, répression, dégage !’

Un rassemblement aura lieu devant le Palais de Justice de Poitiers ce 16 décembre, annonce le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux. D’autres manifestations auront lieu à Bordeaux à Toulouse et dans d’autres villes le 17 décembre à l’occasion de la Journée nationale Anti-Répression.

La police a fait une descente ce matin du 13 décembre chez un membre d’Indymedia Oost-Vlanderen (OVL-IMC). Des ordinateurs, livres et affiches ont été confisqués. La police a argué des menaces proférées contre des huissiers. Selon la source anonyme, d’autres informations devraient suivre.
Prudence donc.

C’est un sénateur UMP qui l’annonce : il a demandé au Ministère de la Justice de sévir contre les sites internets qui diffusent des ‘guides du squatteurs’, notamment, squat.net qui diffuse la brochure ‘Le squat de A à Z’ depuis 2001, repris par plusieurs dizaines d’autres sites, mis-à-jour régulièrement et téléchargés un nombre incalculable de fois.

Voir une des brochures concernées : http://infokiosques.net/spip.php?article41

La police mexicaine a attaqué ce lundi une manifestation d’étudiants qui revendiquaient plus d’espaces pour étudier et qui bloquaient une autoroute reliant Mexico à Acapulco. Deux manifestants ont été tués, deux blessés et 25 autres ont été interpellés. Selon l’AFP, la police aurait tiré à balles réelles après que les manifestants eurent fait usage de cocktails Molotov (Voir la photo). Si les deux manifestants sont effectivements morts par balle, le procureur a pour sa part déclaré que les policiers dépechés sur place n’étaient pas armés. Voir la photo qui atteste de ces déclarations.

Répression d’une manifestation au Mexique

Répression d’une manifestation au Mexique

Répression d'une manifestation au Mexique
Répression d'une manifestation au Mexique

La ville de Marseille travaille actuellement à l’agrandissement de son parc de caméras de surveillance. 340 nouvelles caméras doivent être installées avant octobre 2012, dont 42 avant la fin de l’année 2011. Dans la nuit du 17 au 18 novembre, plusieurs mâts qui devaient recevoir des équipements supplémentaires avaient été détruits, et des affiches contre le contrôle avaient été collées dans les quartiers avoisinnants. Une députée UMP avait déclaré que ces actions étaient le faits de vandales qui ne contestaient pas le projet en tant que tel.

Des autonomes marseillais ont appellés à une manifestation contre ces caméras et pour ‘renverser les règles dans un joyeux charivari’ le 17 décembre.

Lundi après-midi dans la province de La Mar, (Ayacucho, sud-est de la région VRAE), un convoi militaire se déplaçant dans les environs de Santa Rosa est tombé dans une embuscade de la guérilla du PCP-SL. Un militaire a été tué, cinq autres blessés. La seconde attaque a eu lieu près de la ville de Machente (Ayacucho) pendant les opérations militaires menées dans la zone. Un hélicoptère des forces spéciales, qui recherchait les auteurs de la première attaque, a été touché par les feux de la guérilla. Un militaire a été gravement blessé, six autres légèrement.

EDIT: Une erreur de traduction nous a fait dire que les militaires blessés à Machente, dans la seconde attaques, patrouillaient à bord d’un hélicoptère. Ils patrouillaient en fait dans un convoi routier, dans le cadre d’une opération de ratissage mobilisant également un hélicoptère. Les autorités péruvienne ont depuis révélé que le militaire blessé gravement dans l’attaque était un officier (un major).

Pérou: Deux attaques de la guérilla maoïste

Depuis le mois de septembre, les habitants du village de Wukan, dans la province méridionale du Guangdong, mènent de violentes protestations contre la saisie de leurs terres par les autorités. Les paysans accusent les autorités locales de s’emparer de leurs terres sans même leur offrir une compensation et d’être à la solde de promoteurs véreux qui leur donne des pots-de-vin. Des centaines de manifestants ont récemment attaqué un commissariat et détruit plusieurs véhicules. Cinq villageois ont été arrêté en raison du rôle de leaders qu’ils ont joué dans les manifestations, et l’un d’entre eux est décédé. Selon les habitants du village, il aurait été battu à mort par les forces de l’ordre. Depuis plusieurs jours, les forces de l’ordre maintiennent un blocus du village où la population commence à manquer des biens de première nécessité. En outre, elles ont totalement coupé l’accès à Internet.