Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La nuit du 10 mars, nous avons attaqué les objectifs suivants à Barcelone, l’agence de la banque Caixa dans le quartier de Sagreda a été endommagée au moyen d’un engin incendiaire artisanal. Une agence de la banque Santander à Passeig Maragall a vu ses vitres brisées, et 15 autres agences bancaires à Gracia ont été sabotées (serrures et distributeurs de billets bloqués). Dans le communiqué, les auteurs se revendiquent de l’anarchisme et expriment leur soutien aux dix prisonniers politiques en grève de la faim au Chili.

Les forces de l’ordre syriennes ont dispersé mercredi 16 mars des dizaines de parents de prisonniers politiques manifestant dans le centre de Damas. Les manifestants, encadrés par un grand nombre de policiers et d’agents des forces de sécurité en civil, se sont rassemblés sur la place Marjé, jouxtant le ministère de l’Intérieur avant d’être dispersés par les forces de l’ordre. Au moins quatre manifestants ont été arrêtés puis conduits à bord d’un véhicule.

Des centaines de policiers de la force anti-émeutes, à bord de blindés, de véhicules de transport de troupes et de bus, ont pris le contrôle de la place sur la place de La Perle, à Manama. Les policiers ont tiré des grenades lacrymogènes et au fusil de chasse sur les manifestants qui campaient pour réclamer des réformes depuis près d’un mois..

Des unités saoudiennes et des policiers des Emirats arabes unis ont envoyé à Bahreïn au secours de la monarchie. L’opposition bahreïnie (dominée par les chiites) et la centrale syndicale du pays a réclamé une protection internationale et appelé la population à «la résistance pacifique».

Le Parquet de la Cour Suprême espagnole prétend que la peine de quatre ans de prison ferme imposée par le Tribunal Provincial de Gipuzkoa à un sergent de la Garde Civile pour les tortures infligées à Igor Portu et à Mattin Sarasola soit diminuée de moitié et portée à deux ans. Dans le recours en cassation présenté, le procureur général prétend que le policier ne doit pas être puni pour deux délits de tortures, mais pour un seul concernant deux victimes.

Le Tribunal provincial de Gipuzkoa avait en effet condamné le 30 décembre dernier le sergent à une peine de deux ans de prison et huit ans d’interdiction d’exercer en tant qu’auteur de tortures « par action » à Igor Portu et à la même peine pour les tortures « par omission » à Mattin. S’y ajoutent six mois de prison pour délit de lésions à la première victime. Le Tribunal provincial avait également condamné une autre garde civil à deux ans et demi de prison pour tortures graves et lésions, et deux autres à deux ans de prison et huit jours de résidence surveillée. Le tribunal avait acquitté onze autres gardes civils mis en examen dans la même affaire.

Cette condamnation était la première contre la Garde Civile en presque dix ans. La sentence précédente date du 24 juillet 2001 et émane du Tribunal provincial de Bizkaia. Sept gardes civils avaient alors été condamné à des peines allant de quatre mois à un ans et demi de prison pour délits de tortures commis au cours d’une opération contre l’ETA en 1980. En janvier 2004, la Cour Suprême espagnole a acquitté quatre des condamnés et a rabaissé la peine aux autres. Un autre garde civil initialement condamné pour ne pas avoir dénoncé les tortures a également été acquitté.

L’une des conséquences de la sentence émise en décembre par le Tribunal provincial de Gipuzkoa a été de démentir la version officielle présentée par le Ministère de l’Intérieur dès que l’hospitalisation de l’un des détenus avait été rendue publique. Le ministre a affirmé publiquement que les lésions s’étaient produites du fait de la résistance opposée à l’arrestation et il avait attribué les plaintes déposées à un soi-disant « manuel de dénonciation des tortures ».

Les parties ont présenté leur recours en cassation respectifs devant la Cour Suprême espagnole. Les avocats des victimes plaidant que le cas des agents acquitté soit réexaminé, et que, dans les cas de condamnation, le tribunal a toujours choisi la peine la plus légère prévue par le Code Pénal pour ce type de délits. Selon la partie civile, cela n’est pas adapté à la gravité des faits considérés comme prouvés et, par conséquent, elle demande une augmentation des condamnations à la limite maximale prévue ou, à défaut, à la moitié supérieure. Les avocats des gardes civils condamnés demande leur mise en liberté. Dans ce cadre, le Parquet agit presque en tant que défenseur du condamné en demandant que sa peine soit diminuée de moitié.

Durant le week-end, les troupes de la CRPF ainsi que de la police locale ont mené une vaste opération conjointe dans le district de Dantewada (Chhattisgarh). Une équipe spécialisée du bataillon CoBRA (Combat Batallion for Resolute Action) a également participé au raid, dont le but avoué par les forces de sécurité était de découvrir une éventuelle fabrique d’armes clandestine de la guérilla. N’ayant obtenu aucun résultat au cours du week-end, les forces de sécurité entendaient lancer une opération similaire lundi. Mais la CRPF n’étant pas disponible, seules les troupes locales sont retournées dans la zone suspectée d’abriter l’usine. Vers 9 heures, les 320 policiers sont tombés dans une embuscade maoïste à proximité du village de Morepalli. Trois d’entre eux sont décédés et plusieurs autres ont été blessés. A 11 heures, les renforts de la CRPF et du CoBRA sont arrivés sur place, mais les guérilleros s’étaient déjà retirés. Bien que la police n’ait pas encore retrouvé d’armes ni de corps sur les lieux, un rapport affirme que trois maoïstes, dont une femme, auraient été tués. Les autorités ont déclaré que des traces de sang auraient été retrouvées à 35 endroits différents à proximité du lieu de l’embuscade et que des analyses seraient effectuées.

Par ailleurs, une fusillade opposant des guérilleros et la police s’est déroulée lundi dans le district de Bijapur (Karnataka). De sources policières, il n’y aurait eu aucun blessé. Un groupe de guérilleros a également incendié dix véhicules dans le district de Kanker (Chhattisgarh). Et lundi soir, un groupe de cinquante guérilleros a fait sauté deux tours-relais de téléphonie mobile et ont incendié le générateur d’une société privée de télécom à proximité du commissariat de Dumaria, dans le district de Gaya (Bihar).

Ce samedi à Montréal s’est déroulée une vaste manifestation contre les hausses tarifaires au Québec et les risques de privatisations du service public. Avant le départ du cortège, les forces de l’ordre ont arrêté un groupe de dix personnes, vêtues de noir et portant des cagoules. A l’aide de chevaux, le groupe a été isolé de la foule et emmené en file indienne. Face aux protestations de certains observateurs de la scène, un policier a déclaré qu’ils avaient des armes, dont une arme à feu. Des bénévoles assurant la sécurité du rassemblement ont quant à eux signalé qu’ils n’avaient vu que des drapeaux et des tracts. Samedi soir, ils ont tous été placé en détention. Lundi, après comparution, ils ont été remis en liberté, mais sont accusés de possession d’arme dans un dessein dangereux. Faute de preuve, l’accusation de complot n’a pas été retenue. La police aurait trouvé dans deux sacs à proximité du groupe des bouteilles de bière, deux marteaux, un couteau dans une gaine, une tige télescopique, des bombes de peinture et des tracts pour la manifestations du lendemain. La prochaine audience des dix inculpés aura lieu le 29 avril prochain. D’ici là, ils ont l’interdiction de communiqué entre eux et de transporter des outils dans un endroit public (exception faite pour l’un d’entre eux, étudiant en mécanique…).

Les quatre hommes suspectés d’appartenir à l’ETA qui avaient été interpellés le 10 mars dernier dans le Pas-de-Calais ont été écroués ce mardi matin. Alejandro Zobaran Arricola, présenté comme le chef militaire de l’organisation, Mikel Oroz Torrea, présenté d’en être le responsable logistique, ainsi que deux autres militants ont été inculpés à Paris, notamment pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Tous les quatre avaient été interpellés la semaine dernière par la police française dans une maison située à Willencourt louée avec des faux-papiers.

Hier en début d’après-midi, quelques 350 personnes ont tenté de bloquer l’accès au district financier de Manama en formant une chaîne humaine pour réclamer des réformes gouvernementales. Les forces de l’ordre les ont immédiatement délogés à coups de gaz lacrymogènes. Elles ont également démantelé les tentes dressées par les protestataires, qui se sont ensuite retrouvés sur la place de la Perle, dans le centre de la capitale. Là aussi, des grenades lacrymogènes ont été lancées par la police. De nombreuses personnes ont été intoxiquées et hospitalisées. Vendredi déjà, un cortège de manifestants qui tentaient de marcher sur un palais royal à Manama en avaient été violemment empêchés par les forces de l’ordre. De source médicale, 207 personnes ont été blessées durant le week-end, et certaines d’entres elles sont dans un état critique. Les autorités ont quant à elles, déclaré que 14 policiers ont été blessés dans des affrontements avec les manifestants.

Manifestation à Manama

Manifestation à Manama

Dimanche après-midi, des centaines de personnes s’étaient rassemblées à Casablanca pour réclamer des réformes politiques. Les forces de l’ordre ont violemment disperser la foule, et plusieurs dizaines de manifestants se sont réfugiés dans le bâtiment du siège d’un parti d’opposition. La police a immédiatement donné l’assaut, mais n’y est pas parvenue face à la résistance des manifestants. Selon des témoins présents sur place, des dizaines de personnes ont été blessées, certaines très grièvement, par des policiers lors de la dispersion du rassemblement.

Six hommes de nationalités algérienne et tunisienne ont été mis en examen et écroués à la prison des Baumettes après l’incendie du centre de rétention administrative de Marseille (CRA) qui a fait trois blessés par intoxication mercredi. Les hommes, âgés entre 20 et 30 ans, et qui ont justifié leur geste en évoquant les mauvaises conditions de rétention, ont été mis en examen pour destruction de bien public. Le CRA du Canet ne pourra pas rouvrir ses portes avant fin avril