Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les trois militants sahraouis, défenseurs des droits de l’homme au Sahara occidental, Ali Salem Tamek, Brahim Dahane et Hammadi Naciri, détenus à la prison de Salé depuis plus de 11 mois sans inculpation ni jugement, ont décidé d’entamer une grève de la faim de 48 heures le 15 septembre 2010 pour exiger un procès équitable, ou une libération inconditionnelle.

Le 28 avril 2010, ils avaient suspendu leur grève de la faim illimitée après quarante et un jours de jeûne, en réponse à l’engagement des autorités marocaines de mettre un terme à leur emprisonnement (la libération conditionnelle de trois de leurs camarades faisait partie de cet engagement). Mais les autorités marocaines les maintiennent en prison et n’ont même pas commencé les préparatifs de leur procès.

Entre hier et aujourd’hui, les guérilleros maoïstes ont mené trois actions dans les états les plus touchés par la répression gouvernementale: le Chhattisgarh, le Bengale occidental et le Jharkhand.

La nuit dernière, un large groupe de guérilleros ont encerclé un village abritant des membres du CPI (marxiste), un parti « communiste » qui collabore au gouvernement. Ils y ont tué cinq d’entre eux avant de s’en allant en laissant des tracts expliquant leur action. La police a immédiatement lancé une chasse à l’homme dans la jungle environnante. Dans les premières heures du matin, une explosion a endommagé la ligne ferroviaire ainsi que les roues d’un train de marchandise. Enfin, un groupe de guérilleros a attaqué ce matin un commissariat de police. Une fusillade a éclaté entre les forces de l’ordre à l’intérieur du bâtiment et les maoïstes au cours de laquelle deux policiers sont morts. Une opération de ratissage a été déclenchée dans la zone afin de rattraper les guérilleros. Toutes les routes ont également été bloquées. Il semblerait qu’ils aient aussi subi des pertes, mais rien ne l’a encore confirmé.

Parallèlement, le directeur général de la BSF (Border Security Force) a annoncé ce matin qu’une enquête interne venait d’être ouverte dans son service. Les troupes de la BSF sont en effet accusées d’avoir battu et torturé de nombreux autochtones, dont des femmes, au nom de la lutte contre les maoïstes. Depuis plusieurs années en Inde, la guérilla maoïste oeuvre et se bat pour les droits de plus pauvres et pour que le gouvernement leur restitue leurs terres ancestrales.

Kevin Rashid Johnson, membre de la section Prison du New Black African Panther Party se trouve actuellement emprisonné à la Red Onion State Prison dans le sud-ouest de la Virginie. Incarcéré pour la première fois en 1990 à l’âge de 18 ans, il subi en prison les habituelles violences faites aux noirs par les gardiens et l’administration pénitentiaire. C’est au cours d’un de ses séjours en prison qu’il découvre les écrits de Georges Jackson (membre du Black Panther Party et assassiné en prison) et étudie l’histoire et la théorie révolutionnaire pour la libération du peuple noir aux Etats-Unis.

Suite à sa politisation progressive, la répression subie va en augmentant. Aujourd’hui, il se trouve en isolation quasi totale. Dans une cellule minuscule, Rashid subi une pression exceptionnelle. Son courrier ne lui est que très rarement transmis, on refuse de le nourrir ainsi que de lui fournir des soins médicaux. A de nombreuses occasions, et sous n’importe quel prétexte, il est battu et torturé. Une des techniques de torture régulièrement appliquée à Rashid est de l’attacher nu à un lit en fer, avec les mains et les pieds enchaînés, pour le laisser dans cette position durant plusieurs jours. Rashid, et les autres Panthères incarcérées tentent malgré tout d’éduquer les autres prisonniers afin qu’ils s’unissent contre le système qui les opprime. Etant donné que toute unité au sein de la prison constitue une menace concrète pour l’administration, cette dernière agi pour diviser les détenus. Ces méthodes les brise physiquement et psychologiquement, mais ils poursuivent néanmoins leur lutte.

L’Audience Nationale a interdit ce samedi une manifestation convoquée par le collectif ‘Adierazi EH’ (Exprime-toi, Pays-Basque), proche de Batasuna. Cette manifestation avait été organisée pour défendre la liberté d’expression au Pays-Basque, en référence à l’interdiction par la justice espagnole de Batasuna.

La haute instance pénale a estimé que ce rassemblement ‘conduisait à soutenir et à justifier les actions de l’organisation terroriste ETA’ et que ‘son objectif était de contourner l’interdiction judiciaire décrétée jeudi contre une manifestation similaire convoquée à la même heure au même endroit’. Le gouvernement régional basque a annoncé qu’il prendrait les mesures nécessaires et préventives pour éviter le rassemblement et qu’un important dispositif policier serait déployé sur place au moment prévu pour la manifestation.

La Brigada Luciano Arruga a exproprié d’une forte somme d’argents, jeudi 8 septembre, au grand magasin Carrefour à Buenos Aires. Les anarchistes ont en plus récupéré une arme sur un militaire. En plus de récupérer de l’argent, cette action avait pour but de dénoncer le traitement xénophobe de la France contre les Roms et la politique de licenciement des travailleurs de Carrefour en Argentine. L’avant-veille, mardi 6, deux noyaux de la Brigada Luciano Arruga avait attaqué avec succès un transporteur de fonds blindé devant une agence de la Banco Ciudad dans le quartier de Villa Lugano. Ils ont aussi récupéré les armes des convoyeurs.

Les combattants des FARC ont tenté dans la nuit de jeudi à vendredi de s’emparer de la localité de San Miguel (département de Putumayo, sud-ouest). Les combats ont durés plusieurs heures, jusque dans la matinée de vendredi. Huit policiers ont été tués et quatre blessés, et deux civils sont portés disparus. L’armée colombienne a déployé vendredi des avions de combat, en soutien de la police.

Ces affrontements portent à au moins 38 le nombre des policiers et militaires tués depuis le début du mois de septembre en Colombie par les FARC et l’ELN, qui auraient pour leur part perdu au moins 18 combattants.

Depuis l’annonce lundi d’une opération militaire tuant neuf guérilleros kurdes, alors que le PKK respecte un cessez-le-feu unilatéral jusqu’au 20 septembre, le Kurdistan vit une émeute quasi-permanente qui s’étend de ville en ville, avec son cortège de blessés. Parmi eux un enfant de 13 ans, touché par une balle en pleine tête et qui est dans un état critique, plus proche de la mort que de la vie.

Hier, la police à tiré en l’air et s’est affrontée à plusieurs centaines de manifestants kurdes aujourd’hui sur une place centrale de d’Istanbul.
Des représentants de manifestants, rassemblés à l’appel du principal parti pro-kurde BDP. Les manifestants se sont ensuite heurtés à la police anti-émeutes, ont saccagé la devanture d’un hôtel et se sont pris à coup de pierres et de bâtons à trois voitures, dont une de la police, provoquant des dégâts. La police a tiré en l’air pour disperser la foule et a procédé à des arrestations.

Habillés de combinaisons blanches où l’on pouvait lire « liberté pour le peuple mapuche », le groupe d’activistes a fait irruption à 13h dans l’ambassade et a réussi à s’enchaîner dans les locaux de celle-ci, bloquant ainsi l’accès principal du bâtiment.

A 17h, les groupes des occupants recevait l’appui d’une soixantaine de manifestants répondant à l’appel hebdomadaire du rassemblement devant l’ambassade. Passé le temps autorisé pour la manifestation, les participant aux rassemblements ont repliés les calicots et se sont rendus devant l’immeuble de l’ambassade pour soutenir les occupants qui ont mis fin à leur action à 19h40.

Occupants de l’ambassade du Chili


Manifestation devant l’ambassade du Chili le 10 septembre 2010 (2)

Occupants de l'ambassade du Chili
Manifestation devant l'ambassade du Chili le 10 septembre 2010 (2)

Une bombe a explosé hier après-midi dans la ville colombienne de Pasto (sud), devant le siège local des services de renseignement le DAS. 12 personnes ont été blessées, des passants et des employés du DAS. Dix ont des blessures sans gravité et deux hommes en revanche ont été plus grièvement atteints. Les autorités attribuent cette action aux FARC, très présentes dans cette région. Le directeur du DAS, Felipe Muñoz, a pour sa part annoncé que peu après l’explosion des agents de ses services avaient pris en chasse deux hommes et une femme qui prenaient la fuite dans un taxi. Les trois suspects ont été interpellés.

Bombe contre le siège de la DAS à Pasto (Colombie)

Bombe contre le siège de la DAS à Pasto (Colombie)