Angélique, Florian et Joël étaient devant la cour d’appel de Nancy jeudi, jugés pour avoir participé à un attroupement en marge d’une manifestation, le 15 août 2017, contre le projet Cigeo de Bure. Après huit années de procédure, les chefs d’inculpation invoqués en première instance se sont réduits comme peau de chagrin (voir notre article). Exit l’association de malfaiteurs, la détention d’explosifs en bande organisée, la dégradation, des vols en réunion et la participation à une manifestation non déclarée. Reste l’attroupement après sommation, lors de cette manifestation. Au gré des relaxes prononcées (2021 et 2023), les sept prévenus se sont réduits à trois.
L’avocate générale a estimé que la manifestation du 15 août 2017 « s’inscrit dans la continuité d’un mouvement de durcissement des actions militantes de confrontation de plus en plus fortes et violentes vis-à-vis des forces de l’ordre ». Les prévenus auraient été « coanimateurs » de cette manifestation qui aurait eu un « objectif de sabotage ». Vu leur absence de casier judiciaire, elle a requis quatre mois de prison avec sursis. Les avocats de la défense ont plaidé la disproportion de la procédure : 1 million d’euros dépensés, 85 000 conversations interceptées, 20 perquisitions, plus de 20 000 pages de dossier… Ainsi que l’absence de preuve de culpabilité. Il y aurait une photo des prévenus, mais « sans savoir où ils étaient précisément après la sommation et quels ont été leurs comportements ». Jugement le 5 juin.
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