Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dimanche 19 avril, le président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro a rejoint une manifestation de 300 personnes devant le Quartier Général de l’Armée. Cette manifestation réclamait la fin du confinement et la fermeture du Congrès et de la Cour suprême par une intervention militaire directe. Il ensuite prononcé un discours, entouré de 200 soldats de l’armée. Les manifestants demandaient l’application de l’article AI-5 (le décret appliqué par les militaires lors du coup d’État de 1968) et que les forces armées descendent dans la rue. Par ailleurs ces derniers jours, ministre de la Santé Luiz Henrique Mandetta, favorable au confinement a été limogé tandis que le ministre de la Justice du Brésil Sergio Moro a démissionné. Plus d’infos ici.

Bolsonaro durant son discours contre le confinement

Une fusillade a eu lieu samedi dans le district de Sukma (état du Chhattisgarh). Les forces de sécurité (paramilitaires de la CRPF et forces spéciales de la police du district) ont tué, dans la jungle de Damankonta, deux  guérilleros maoïstes. L’un d’eux, le commandant Mahadev, avait vu sa tête mise à prix 150.000 roupies. La police l’accuse d’être à la tête du peloton de guérilla n°31 dépendant du Comité de la Kanger Valley Area du PCI(M) clandestin. L’autre maoïste tué n’a pas encore été identifié. La police a récupéré un fusil de calibre 315, des munitions et des explosifs.

La vallée du Kanger

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Niall Connolly, James Monaghan et Martin McCauley, trois membres présumés de l’IRA accusés d’avoir formé des FARC aux techniques de fabrication de bombes, ont obtenu l’amnistie près de deux décennies après leur arrestation, dans le cadre des accords de paix. Ils avaient été arrêtés à l’aéroport El Dorado de Bogotá en 2001 et étaient accusés de voyager avec de faux documents et d’enseigner aux FARC la construction de bombes et de mortier improvisées. Ils avaient été condamnés à 17 ans de prison en 2004 mais avaient déjà pu s’exfiltrer de Colombie suite à leur libération sous caution. La peine avait été ratifiée trois ans plus tard par la Cour suprême du pays. Mardi 21 avril, au cours de la dernière année de leur peine, Connolly, Monaghan et McCauley ont été amnistiés par un tribunal spécial pour la paix en Colombie.

Niall Connolly, James Monaghan et Martin McCauley

Vendredi 24 avril, plusieurs dizaines de prisonniers d’une prison de Villa Devoto (Buenos Aires) se sont révoltés pour exiger des mesures sanitaires urgentes après la confirmation d’un cas de coronavirus au sein de l’établissement. Les prisonniers ont déclenché un incendie, ont brulé des matelas et sont affronté avec les gardiens. Un groupe est parvenu à grimper sur les toits pour crier leurs revendications et accrocher une grande banderole avec le message : « Nous refusons de mourir en prison. ». Ils exigeaient une audience avec un juge afin que soit mis en place de mesures de protection sanitaire dans la prison. Ils exigeaient également que les prisonniers courant un risque élevé du à la maladie soient assignés à résidence. La police a encerclé la prison, qui détient environ 2.200 prisonniers, alors que des explosions ont été entendues. Au moins onze d’entre eux ont été blessés dans la révolte.

Révolte à la prison de Villa Devoto

Révolte à la prison de Villa Devoto

Jeudi 23 avril, la police du district de Nawalparasi a arrêté jeudi Dilip Chand, le neveu de Netra Bikram Chand, dirigeant du Parti Communiste du Népal (maoïste) clandestin. Dilip Chand avait déjà été arrêté le 2 mars pour « comportement indécent » mais une ordonnance de la Cour suprême avait ordonné sa remis en liberté. Il a été ré-arrêté dès sa libération. Le père de Dilip, Chandra Bahadur, est en détention à Tulasipur pour avoir participé aux activités du Parti Communiste du Népal clandestin. Cette organisation fait face à une dure répression: emprisonnements, tortures et assassinats (voir notre article).

Netra Bikram Chand, dirigeant du Parti Communiste du Népal (maoïste) clandestin

Netra Bikram Chand, dirigeant du Parti Communiste du Népal (maoïste) clandestin

Le 25 Avril, dans plusieurs villes d’Italie, des militants ont commémoré la « Journée de la Libération », date anniversaire de la libération du pays du fascisme, malgré le confinement.
À Naples des manifestants des centres sociaux et des syndicats des chômeurs ont exposé dans différents quartiers de la ville des banderoles demandant un revenu universel, l’arrêt des loyers et des factures et plus de test COVID-19. La police a interpellé, arrêté et verbalisé une quinzaine de militants. Certains ont écopé d’une obligation de quarantaine pour non respect du confinement.
À Milan il y a eu deux manifestations. La première d’une dizaine de militants a été violemment bloqué par la police : deux personnes arrêtées et une personne âgée projetée au sol.
La deuxième manifestation d’une vingtaine de personnes a été également bloquée et les participants ont été tous contrôlés et verbalisés pour non respect du confinement.

La mobilisation à Naples

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Aujourd’hui, Mustafa Koçak, militant d’extrême gauche, en grève de la faim depuis 297 jours est mort. Condamné à la perpétuité sur base d’un faux témoignage, il était accusé d’avoir tenté de renverser l’ordre constitutionnel de la Turquie et d’avoir fourni une arme ayant servi à l’exécution d’un procureur en 2015. Il avait entamé cette grève de la faim pour réclamer un procès équitable.

Mustafa Koçak

Deux vulnérabilités importantes ont été découvertes dans la dernière version d’iOS, le système d’exploitation des iPhone. Les deux failles ont été corrigées par Apple dans la version bêta d’iOS, et le seront de manière complète dans la prochaine mise à jour du logiciel. Les deux failles auraient été activement utilisées dans des tentatives d’espionnage d’un opérateur téléphonique japonais, des employés de services de sécurité en Arabie saoudite et en Israël, et un cadre d’une entreprise suisse. Des cibles qui suggèrent qu’elles pourraient avoir été exploitées par un groupe lié à un état. La dangerosité des failles est jugée sérieuse par plusieurs experts indépendants. L’une d’entre elles est une faille dite « zero click ». Elle peut fonctionner sans que la personne ciblée n’entreprenne aucune action, comme cliquer sur un lien frauduleux.

L’exploitation de la faille, observée pour la première fois en 2019, passait par l’envoi d’un courriel piégé, mais le destinataire n’avait pas besoin de l’ouvrir pour qu’il déclenche la faille. L’analyse des téléphones a posteriori semble par ailleurs montrer que le courriel avait été automatiquement effacé. Les failles dites « zero day », qui n’ont jamais été documentées auparavant, sont rares sur iOS. Elles sont le plus souvent découvertes par des experts qui les revendent sur des marchés spécialisés, où elles s’échangent pour de très fortes sommes. Dans la plupart des cas, l’exploitation de ces failles est un processus complexe et coûteux : la majorité des acheteurs de ce « produit » très particulier sont des services de renseignement, des groupes mafieux ou des entreprises du secteur de l’espionnage.

Le siège d'Apple à Cupertino, en Californie

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