Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Il y a plus de six ans, le 14 avril 2015, une dizaine de personne masquées pénétraient dans les locaux de feu l’UMP (Union pour la Majorité Présidentielle devenu Union pour un Mouvement Populaire), le parti de Nicolas Sarkozy. En solidarité avec les exilés subissant les violences de l’état et de la mairie UMP à Calais, le groupe expulsait l’UMP. En quelques minutes, du mobilier et des documents se retrouvaient sur le trottoir, deux tags étaient inscrits sur la façade et des tracts distribués (voir ici).

Une enquête est alors ouverte et traine pendant plus de deux ans, mais en novembre 2017, elle prend une autre ampleur et se transforme en instruction. Elle sert en fait à alimenter une autre enquête: l’incendie de véhicules de gendarmerie à Limoges (voir notre article). A partir de l’exploitation de traces ADN et d’empreintes digitales, deux personnes sont ciblées, placées en garde à vue et mises en examen. Aucun des deux accusés n’a donner son matériel génétique ou ses empreintes. Deux ans après la fin d’instruction et plus de six ans après les faits (l’UMP n’existe même plus), les accusés sont renvoyés devant le tribunal pour y être jugé pour « dégradations commises en réunion ». Ils seront jugés le 14 septembre 2021 à 14h au Tribunal d’Instance de Toulouse. Un présence solidaire est bienvenue.

Après l’expulsion du siège de l’UMP à Calais

Dossier(s): France - Autres sujets Tags:

Au petit matin du 9 septembre 2020, deux policiers ont assassiné l’avocat Javier Ordóñez, en le tasant et le battant à mort (voir notre article). Cette mort est devenu le symbole des violences policières, meurtrières, contre les manifestants antigouvernementaux. Des manifestations ont eu lieu mardi à Bogota pour le premier anniversaire de ce meurtre. Ces manifestations se sont transformées en affrontements avec les forces anti-émeute. Plusieurs personnes ont été blessées, au moins une a été arrêtée, et il y a eu beaucoup de dégâts matériels, dont une moto de police.

Le massacre d’Edesmetta a eu lieu dans la nuit du 17 au 18 mai 2013. Les villageois s’étaient rassemblées pour célébrer le Beej Pandum, une fête tribale vénérant la vie nouvelle vie sous forme de graines. Le village s’était trouvé au centre d’une opération de contre-guérilla mené par un millier de paramilitaires de la CRPF. Après huit ans d’enquête, un rapport judiciaire, soumis au cabinet de l’État du Chhattisgarh mercredi, a conclu qu’aucune des huit personnes (dont quatre mineurs) abattues par les forces de sécurité à Edesmetta, dans le district de Bijapur, n’était maoïste, comme les autorités l’avaient allégué à l’époque.

Qualifiant le massacre d' »erreur » dans le rapport conclut que les tribaux tués par les paramilitaires de l’unité antiguérilla CoBRA de la CRPF n’étaient pas armés. Les autorités avaient alors affirmé que les forces de sécurité avaient répondu à des tirs, mais l’enquête a révélé que ces tirs n’avaient pas eu lieu, et que le paramilitaire tué l’avait été par des tirs « amis ». Le rapport a été approuvé par le cabinet. L’enquête sur un autre massacre du même type, celui de Sarkeguda en juin 2012, où 17 tribaux fêtant également le Beej Pandum avaient été tués par les forces de sécurité, est toujours en instance auprès du département juridique de l’État.

Les proches des tribaux tués à Edesmetta

Dossier(s): Inde-Népal Tags:

Hier matin vers 6h40, des membres du Service de Police d’Irlande du Nord (PSNI) lourdement armés ont fait une descente au siège de l’Irish Republican Socialist Party (IRSP) sur Falls Road à Belfast Ouest. Ce local n’est pas seulement le siège politique de l’IRSP. Il fournit également des services vitaux à la communauté locale tels que des conseils en matière de logement, d’allocations, de justice réparatrice et, récemment, elle a été le point central de la communauté locale de Belfast Ouest pour faire campagne et s’organiser contre l’exploitation des propriétaires et les loyers élevés. Il n’est pas surprenant que la police nord d’Irlande du Nord ait choisi de faire ce raid au moment où les tensions entre la communauté de Belfast Ouest et les propriétaires s’accentuent.

Dossier(s): Reste de l'Europe Tags:

Le 8 septembre, le procès contre Lina et trois autres antifascistes a débuté au tribunal régional supérieur de Dresde. Les quatre militant-e-s sont accusé-e-s en vertu de l’article 129 – l’État déclare que l’engagement contre les activités nazies est une « organisation criminelle ». Un rassemblement en soutien aux accusé-e-s s’est tenu devant le tribunal.

Yang Kyeung-soo, président de la Confédération Coréenne des Syndicats (KCTU), la plus grande fédération de syndicats indépendants du pays, qui compte un million de membres, a été arrêté le 2 septembre lors d’une descente de police dans son bureau de Séoul. Des centaines de policiers ont encerclé le bâtiment, où Yang Kyeung-soo s’était réfugié suite aux menaces d’arrestation, et forcé les portes. Un tribunal local avait émis un mandat d’arrêt pour violation des lois de distanciation sociale de Covid, suite à l’organisation d’un rassemblement dans le centre-ville de Séoul le 3 juillet dernier.

Ce jour là, la KCTU avait organisé un rassemblement dans le centre-ville de Séoul, appelant le gouvernement à lutter contre les inégalités aggravées par la pandémie, au gel des licenciements pendant la pandémie et des paiements directs en espèces pour les travailleurs et les indépendants. Le gouvernement n’a pas autorisé le rassemblement, mais environ 8 000 syndicalistes se sont quand même réunis, en respectant scrupuleusement les directives officielles de distanciation sociale. Après le rassemblement, seuls trois participants ont été testés positifs pour Covid, avec peu de preuves pour lier leurs infections au rassemblement.

Il y a quelques jours, nous avons relayé le fait que Protonmail avait fournit des informations à la police française via une demande Europol vers la Suisse, dans le cadre d’une enquête contre les occupant·e·s d’un bâtiment de la place Sainte Marthe, militant·e·s pour le climat. Les adresses IP n’étant effectivement pas enregistrées par défaut par Protonmail, la société a activé l’enregistrement d’IP pour l’adresse e-mail visée par le mandat.

Protonmail a depuis réagi à l’information en déclarant avoir agit dans le cadre de ses obligations vis à vis de la loi suisse et de ses propres conditions d’utilisation, qui précisent que les IP ne sont pas enregistrées « par défaut » mais qu’elles peuvent être enregistrées pour des adresses spécifiquement visées par une requête légale. Protonmail suggère à ses utilisateurs et utilisatrices qui auraient des besoins « spécifiques » en matière de vie privée d’utiliser le site .onion, accessible uniquement via TOR. Il est toutefois toujours impossible d’ouvrir un nouveau compte sans devoir fournir un numéro de téléphone ou de carte de crédit.

Les protocoles e-mail sont réputés pour être des technologies fondamentalement difficiles à sécuriser. Auparavant, la seule façon de garantir le chiffrement de ses e-mails était d’utiliser le logiciel OpenPGP, mais là encore avec une immense faille puisque la plupart des méta-données (émetteur, destinataire, sujet, date et heure) sont très difficiles ou impossibles à chiffrer, dû au fonctionnement même des e-mails. En plus de ça, OpenPGP est difficile à utiliser, et encore plus à utiliser collectivement avec des personnes aux compétences informatiques variables. L’arrivée de fournisseurs d’e-mails chiffrés associatifs (comme Riseup) ou commerciaux (comme Protonmail ou Tutanota) a massivement augmenté la facilité d’utilisation du chiffrement des e-mails, comparés aux fournisseurs classiques comme Gmail et Outlook. Le fait que le contenu des e-mails n’ait pas pu être transmis à la police française est donc un point important à noter. Protonmail n’est pas anonyme (pas plus que Tutanota qui peut également être légalement forcé d’enregistrer l’adresse IP d’un utilisateur spécifique, par la justice allemande). L’utilisation d’un bon VPN ou de TOR est la seule façon d’être anonyme vis-à-vis de son fournisseur d’accès à internet ou des sites web visités.

Ces dernières années ont enfin vu se développer de nouveaux protocoles de messagerie chiffrée comme Signal ou Session qui permettent le chiffrement de la quasi-totalité des méta-données par défaut. Contrairement à OpenPGP qui utilise toujours la même clé pour chiffrer, ces nouveaux protocoles utilisent de nouvelles clés pour chaque message.

Malgré le fait que Protonmail est transmis cette information, il est toujours préférable d’utiliser un tel service plutôt qu’un fournisseur d’e-mail classique, en gardant à l’esprit que contrairement à Signal, les méta-données des e-mails ne sont généralement pas chiffrées. En toutes circonstances, sur tous les appareils que vous utilisez (smartphones, tablettes, ordinateurs) et pour toute activité sur le web, nous recommandons fortement l’utilisation d’un VPN réputé en matière de vie privée comme Mullvad, ou de TOR.

De nouveaux affrontements entre manifestants anti-gouvernementaux et forces de sécurité ont eu lieu lundi après-midi dans le secteur de Puerto Rellena, dans la ville de Cali. Les manifestants ont tenté de barricader les rues du secteur, ce qui a provoqué l’intervention de la brigade anti-émeute, l’Esmad. Les manifestants ont lancé des projectiles sur les policiers qui faisaient usage de gaz lacrymogènes.

Un manifestant antifasciste a été blessé par balle, samedi, alors que des affrontements éclataient entre des manifestants antivax/pro-Trump et des contre-manifestants antifascistes. La fusillade est survenue après quelques heures d’affrontements intermittents au Capitole et aux alentours, où les partisans du président Donald Trump s’étaient rassemblés, affichant des pancartes remettant en cause les élections présidentielles et les mesures contre la pandémies, dans ce qui devient un événement régulier sur le campus du Capitole, à Washington. Les manifestants MAGA (« Make America Greath Again ») ont été submergés par les contremanifestants antifa, malgré une présence massive de la police d’Olympia, et ils ont été refoulés vers leurs véhicules dans un parking adjacent. C’est alors qu’un partisan de Trump a ouvert le feu. Deux personnes ont été arrêtées en lien avec la fusillade.

Les manifestants MAGA

Les manifestants antifa

Ce lundi 6 septembre, six prisonniers politiques palestiniens se sont évadés de la prison de haute sécurité de Gilboa grâce à un tunnel. Ils étaient condamnés à la prison à perpétuité pour leur participation à des actions de la résistance palestinienne. Une première alarme avait été déclenchée vers 3h lorsque des résidents ont affirmé avoir vu des « personnes suspectes » aux alentours de la prison de Gilboa où sont incarcérés des centaines de Palestiniens. Ls prisonniers ont creusé un tunnel sous une large céramique de salle de bains, au pied d’un évier. Les services pénitenciers ont indiqué être en train de relocaliser les quelque 400 prisonniers de Gilboa afin d’éviter qu’ils s’évadent par d’autres tunnels qui auraient pu être creusés.