Mardi dernier, le tribunal de Pau a accepté le mandat d’arrêt européen émis par l’Audience Nationale de Madrid à l’encontre de la militante de Batasuna Aurore Martin. En mai dernier, elle avait déjà fait l’objet d’un mandat d’arrêt, alors rejeté par le tribunal et avait été libérée après une semaine de détention. Cette fois, le juge a repris le même dossier, la même affaire, en y ajoutant quelques détails (dates, lieux,…).

On lui reproche sa participation à des meetings ou à des conférences de presse de Batasuna des deux côtés du Pays Basque, ainsi que d’avoir été salariée du Parti Communiste du Pays basque (EHAK, Euskal Herrialdentako Alderi Kommunista) alors que celui-ci n’était pas encore interdit. Notons que Batasuna, pour sa part, n’est pas illégal en France. En acceptant le mandat d’arrêt européen, la France donne satisfaction à l’Espagne, qui met la pression sur tous les militants indépendantistes, où qu’ils se trouvent, et quelles que soient leur activité. Aurore Martin risque douze ans de prison. Son cas crée un précédent particulièrement inquiétant pour tous les militants français, de remise aux autorités d’un pays où sont interdites des organisations autorisées en France.

Aurore Martin

Aurore Martin

Le 26 octobre 2010, la police criminelle du Land de Berlin a perquisitionné les librairies oh21 et Schwarze Risse ainsi que dans l’infokiosque M99 en cherchant des exemplaires du journal Interim. Publié depuis 1988, le journal Interim est un espace important de communication et de débat interne aux milieux autonomes allemands. Le comité de rédaction travaille de manière clandestine et peut changer selon les numéros. Le journal publie de nombreux textes et communiqués de différents groupes autonomes.

Ce n’est pas la première fois que la Justice entre par la force et mène des perquisitions dans des librairies et espaces politiques. L’année passée rien qu’à Berlin, les deux librairies Schwarze Risse ont été perquisitionnées six fois, l’infokiosque M99 cinq fois, la librairie oh21 quatre fois et l’infokiosque de l’Antifa Fusion/ Red Stuff deux fois. La plupart du temps, ces rafles concernaient des journaux incriminés. A chaque fois, elles étaient justifiées par l’article 130a du code pénal «incitation à des délits» et l’article 40 de la législation sur les armes (armes interdites et l’interdiction de fabriquer ou d’inciter à la fabrication de ces armes).

Ce qui est nouveau concernant ces mandats de perquisition est que les gérants des librairies et infokiosques en question se retrouvent dans la position d’inculpés. Le parquet affirme que les inculpés auraient eux-mêmes déposé les exemplaires d’Interims tout en connaissant le contenu. Tout comme l’article 130a ne punit pas un acte concret mais rend punissable la simple « incitation » à un tel, par cette initiative politique, le parquet essaie maintenant de faire découler de la simple présence de certains écrits l’accord des libraires avec les contenus afin de criminaliser ces derniers. Une situation où les libraires et les lectrices et lecteurs ne savent pas si le journal politique qu’elles tiennent dans leurs mains sera criminalisé le lendemain (et elles et eux en même temps) vise concrètement la déstabilisation et l’intimidation.

C’était vers 22 heures que le commissariat de la place du Jeu de Balle a été attaqué. On parle maintenant d’une cinquantaine personnes se sont lancées à l’assaut du commissariat, vêtues de noir et masquées, porteurs de haches et de marteaux. Elles ont immédiatement jeté des pierres vers le commissariat et vers un policier qui quittait les lieux, et qui a reçu plusieurs pierres dans le dos et sur la tête avant de se réfugier dans le commissariat. L’agent s’est brisé l’omoplate. Un autre agent a été plus légèrement blessé. Les dégâts au commissariat sont importants : on dénombre 66 coups sur les vitres du bâtiment et des voitures ont été endommagées.

La police a interpellé 6 personnes. Parmi elles, se trouvait un mineur qui a dû être relâché sur ordre du parquet de Namur. Les 5 autres ont la trentaine. Présentés devant le parquet, ceux-ci ont été placés sous mandat d’arrêt. Il s’agit d’un Belge, d’un Espagnol, d’un Français et de deux Italiens. « Ce qui leur est reproché pour le moment c’est une association de malfaiteurs puisqu’il y avait une coordination du groupe pour attaquer le commissariat. Il y a également des coups et blessures à agents avec préméditation puisque le groupe est arrivé manifestement dans le but d’en découdre avec les forces de l’ordre. Il y a également des dégradations immobilières et des véhicules qui ont été mis hors d’usage », indique le Substitut du Procureur du Roi de Namur. Les personnes arrêtées risquent jusqu’à 10 ans de prison.

Voir le sujet au journal télévisé

Lire un témoignage

Commissariat des marolles attaqué

À Stuttgart se tenait hier une manifestation contre le projet de la nouvelle gare ferrovière en centre ville. La Police a alors chargé les milliers de manifestants pour permettre le début des travaux, utilisant gaz, canons à eau et matraques pour disperser les gens. Des dizaines de personnes, dont des enfants et des personnes âgées, ont dû être hospitalisées en urgence. Une manif de soutien a rassemblé 300 personnes à Berlin le soir, et à Stuttgart, quelques milliers de personnes étaient encore sur place pour empêcher les travaux. Le maire a alors rencontré des manifestants et leur a promis que les travaux ne démarreraient pas cette nuit. Une partie des manifestants a alors quitté les lieux et une heure plus tard les premiers arbres étaient abattus, donnant lieu à de nouveaux affrontements.

Répression de la manifestation de Stuttgart

Répression de la manifestation de Stuttgart

Deux groupes paramilitaires, l’UBISORT et le MULT, financés et protégés par le gouverneur de l’Etat d’Oaxaca viennent de prendre d’assaut la mairie de la commune autonome de San Juan Copala. Ils exigent de tous les habitants du village qu’ils quittent les lieux dans les 24 heures, sans quoi ils seront éliminés.

Manifestation à San Juan Copala

Manifestation à San Juan Copala

Plus de 500 personnes ont manifesté à Montréal samedi après-midi pour manifester contre les arrestations policières effectuées durant le G20 à Toronto. Menée par la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC2010), les manifestants arborant drapeaux communistes et anarchistes, ont marché en critiquant les forces policières, les gouvernements et les grandes compagnies. La foule a particulièrement applaudit le porte-parole de l’Union communiste libertaire (UCL), notamment lorsqu’il s’est questionné sur «l’importance accordée à quelques vitrines brisées, alors que des millions de vies le sont dans l’anonymat».

Plusieurs de ces présumées victimes innocentes des opérations policières du G20 étaient présentes lors de la manifestation, dont Camille, une jeune femme qui a été arrêtée alors qu’elle se trouvait dans une voiture avec des amis, loin du périmètre de sécurité établi autour des lieux de rencontre des dignitaires du G20. Un des représentants de la CLAC2010 a, lui aussi, vécu une arrestation qu’il croit injustifiée. Il a été arrêté le samedi matin, avant même les incidents, alors qu’il se trouvait dans le dortoir d’une école où il avait passé la nuit.

Manifestation à Montreal contre la répression au G20

Manifestation à Montreal contre la répression au G20

Le 21 juin, à Poitiers, les policiers en uniforme et la brigade anticriminalité (BAC), prêts à en découdre, n’ont pas lâché une quinzaine de jeunes militants connus d’eux depuis les derniers mouvements lycéens et étudiants. Prenant pour prétextes – ou alors, plus probable, inventant – une menace et qu’une bouteille ayant atterri à ses pieds, et ayant aperçu un – en fait, une – de ces jeunes militants, le directeur départemental de la sécurité le désigne à ses troupes. A moins que ce ne soit l’inverse : apercevant cette militante connue, il invente cette histoire.

Précisons qu’il a expliqué lors de l’« enquête » qu’il avait tourné la tête dans la direction d’où la voix était venue : il n’a pas vu la bouteille arriver vers lui (ce qui tendrait à prouver que celle-ci n’a pas été lancée de ce côté-là) et a aperçu cette jeune militante qu’il a immédiatement désignée à ses troupes. Cette militante avait été condamnée en correctionnelle pour « bris de “sucette” Decaux ». Mais elle a été relaxée depuis. Evidemment, la décision n’a guère plu dans les rangs de la police, comme sa présence sur les lieux avec ses camarades « anarcho-autonomes » que la BAC a dans le collimateur depuis plus d’un an.

La jeune militante est arrivée en courant place de la Liberté et s’est adossée à un mur. Aussitôt la police l’a encerclée et a cherché à disperser, y compris à coups de tonfa, les gens qui venaient voir ou demander des explications. Plusieurs, ceux qui sont harcelés par la police depuis des mois, ont été roués de coups et arrêtés sans ménagement. Les tabassages ont continué jusque dans le commissariat. Pour se couvrir, les policiers ont inventé que ce eux qui se seraient fait attaquer. Les policiers ont naturellement porté plainte.

Pour le Comité contre la répression des mouvements sociaux, les événements qui viennent de se dérouler sont une illustration supplémentaire des méthodes de répression policières mises en œuvre contre les mouvements sociaux – des méthodes expérimentées dans les quartiers puis généralisées : harcèlement suivi de tabassages, d’arrestations, de gardes à vue prolongées et de procès.
Rassemblement devant le palais de justice de Poitiers le 7 juillet à 18 h et soutien le jour du procès le 8 juillet à 16 h

Antirépression à Poitiers

Antirépression à Poitiers

Le 8 mai dernier, une double explosion a fait 66 morts dans la plus grande mine de Russie, située dans la région de Kemerovo. 24 autres personnes sont toujours portées disparues alors que les opérations de secours ont été suspendues pour des raisons de sécurité depuis jeudi et ne reprendront pas avant ce jeudi. Alors qu’aucune membre de la direction ne s’est rendu sur les lieux du drame et que les négociations avec des représentants du gouvernement régional n’ont abouti à rien, les travailleurs ont manifesté vendredi dernier, réclamant des salaires plus élevés ainsi que de meilleures conditions de travail. Des centaines de mineurs et de sympathisants ont bloqué le trafic ferroviaire de la ville de Mezhdurechensk, où se trouve la mine, avant l’intervention musclée de la police. 28 participants à la manifestation ont été arrêtés après de violents affrontements avec les forces de l’ordre qui tentaient de les disperser. Durant l’intervention, six policiers ont été blessés par des jets de pierre et de bouteilles lancés par les mineures en réactions aux interpellations violentes des policiers armés de matraques.

Manifestation de mineurs en Russie

Manifestation de mineurs en Russie

Les trois attentats qui ont eu lieu ce week-end à Athènes (dont celui évoqué ici-même hier) ont été revendiqués hier par le groupe anarchiste ‘Conspiration des cellules de feu’, qui a utilisé des bombes à retardement pour s’attaquer au siège d’un groupe néo-nazi, au domicile d’un responsable pakistanais et d’un centre de la police des étrangers. Ces trois actions ont à chaque fois été précédées d’appels d’avertissement aux médias afin de permettre l’évacuation des lieux. Dans leur texte de revendication, posté sur Indymedia, les militants accusent la Grèce d’être un exemple noir pour l’exploitation et l’absence de prise en charge, sinon policière, de la population immigrée. Ils dénoncent également le racisme généralisé ainsi que le responsable pakistanais visé de faire le jeu des autorités grecques.

Ce matin à Turin des perquisitions ont été effectuées chez une vingtaine d’anarchistes. Trois ont été arrêtés et trois autres se trouvent assignés à résidence. Outre l’habituel matériel informatique et les divers papiers (tracts…), les ordinateurs de Radio Black Out ont été saisis. D’autres perquisitions ont eu lieu à Rovereto (Trento), Vicoforte (Cuneo) et Mantova. Les faits reprochés sont de type associatif (‘association de malfaiteurs’ sans l’aggravation subversive) et tout est lié aux mobilisations contre les centres de rétention (la merde jetée dans le restau de riches Il Cambio, les perturbations contre la Croix Rouge, les attaques de locaux de la Ligue du Nord et la gauche). Les mêmes activités pour lesquelles l’Etat voulait attribuer le statut de surveillance spéciale (un statut qui oblige les gens à être chez eux à certaines heures et leur interdit la fréquentations de diverses personnes et lieux) aux rédacteurs du site Macerie.