Les manifestations se poursuivent à Moscou pour s’opposer au renouvellement du mandat de Vladimir Poutine au Kremlin. Après la manifestation de dimanche, la tentative de rassemblement de lundi devant le Kremlin, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi soir pour un sit-in nocturne près du Kremlin à l’appel de deux militants de l’opposition, Sergueï Oudalstov (dirigeant du Front de Gauche et responsable de l’Avant-Garde de la Jeunesse Rouge) et Alexeï Navalny (blogeur anti-corruption). Tous deux ont été interpellés dans le courant de la nuit, et relâchés ce matin à l’aube. Ils seront jugés le 11 mai et risquent une amende allant jusqu’à 1000 roubles (25 euros). Dès leur libération, ils ont rejoint la centaine de manifestants toujours sur place, aux pieds du monument aux héros de Plevna. Vers 11h, la police anti-émeutes a procédé à une vingtaine d’interpellations afin de disperser le sit-in, justifiant son intervention par des travaux de nettoyage et de réparations sur le monument (alors que les 8 et 9 mai sont des jours fériés en Russie!), d’où la nécessité d’évacuer les lieux. Depuis dimanche, la police a annoncé l’interpellation de plus de 750 manifestants.

Le gouvernement espagnol a décidé de durcir la loi de Procédure Criminelle et la Loi Organique de Protection de la Sécurité des citoyens, en alléguant la nécessité de lutter contre ce qu’il appelle « une spirale de violence » pratiquée par ce qu’il a qualifié de « collectifs anti-système » qui pratiquent des « techniques de guerre urbaine ».

Parmi les mesures annoncées ces derniers jours, le durcissement des sanctions contre la violence de la rue par l’application de la législation anti-terroriste conçue pour traiter les cas de kale borroka au Pays Basque, et le rapport direct établi avec les affrontements survenus à Barcelone au cours de la grève du 29-M. Une autre proposition est de qualifier la résistance passive ou fortement active de « délit d’attentat contre l’autorité ». Ceci est une référence claire aux mobilisations estudiantines de Valence et au Mouvement des indignés. La réforme proposée prévoit que sera considéré comme « délit d’appartenance à une organisation criminelle » le fait de diffuser via Internet et les réseaux sociaux les appels à des rassemblements « protestataires susceptibles d’altérer gravement l’ordre public », ce qui concerne tous ceux qui n’auraient pas été notifiés et qui s’accompagneraient du refus de vider les lieux malgré l’avertissement de la police.

Seront incluses aussi « toutes les formes d’agression » attaque violente à l’encontre d’un policier, les menaces et comportements synonymes d’intimidation ou le jet de projectiles dangereux. Une autre mesure permettra de considérer comme circonstance aggravante le fait de perpétrer ces actions violentes dans des manifestations ou des rassemblements. Sera considéré comme délit contrevenant à l’ordre public le fait de pénétrer dans des établissements publics ou d’entraver l’accès à ces derniers. En conséquence, la quantité des dégâts comptabilisée sera étendue non seulement à ceux commis dans ces établissements mais aussi à ceux engendrés par l’interruption du service public.

Les forces de sécurité ont interpellés 109 personnes hier matin dans divers raids menés à travers la Turquie, notamment dans les quartiers généraux de plusieurs syndicats à Ankara dans le cadre de l’enquête liée à la KCK (Kurdish Communities Union). Des policiers ont perquisitionné les locaux de la Confederation of Public Sector Trade Unions (KESK), du All Municipal and Local Administration Workers Union (Tüm Bel Sen) et du Health Employees Union (SES) ainsi que les domiciles de plusieurs syndicalistes, plaçant quinze personnes en garde à vue à Ankara. Certaines de ces perquisitions seraient liées à un meeting organisé par plusieurs femmes membres du KESK en 2009. La police antiterroriste a également interpellé 42 personnes dans le district de Beyoglu à Istanbul après plus de deux heures de fouilles dans plusieurs lieux. Des douzaines d’autres personnes ont été arrêtées par les autorités dans plusieurs provinces du sud-est du pays: Sirnak, Izmir, Diyarbakir, Mus, Hakkari, Sanliurfa et Gaziantep ainsi que dans les provinces de Adana (sud), de Denizli et Mersin (sud-ouest) et de Kocaeli (nord-ouest). Par ailleurs, 24 personnes ont été arrêtées dans la province de Batman et immédiatement inculpées pour avoir bombardé au cocktail Molotov des fonctionnaires de police, des magasins et des véhicules. Ils ont également été accusés de fournir un support humain et matériel aux guérilleros du PKK dans les campagnes. La KCK est accusée par les autorités turques d’être la branche urbaine du PKK.

A Washington, le mouvement Occupy Wall Street a investi deux lieux publics en y installant des campements: le square McPherson et Freedom Plaza, tous deux proches de la Maison Blanche. Vendredi, les autorités ont commencé à faire savoir qu’une interdiction de camper allait entrer en vigueur ce lundi. Durant le week-end, des policiers ont distribué et accroché aux tentes des tracts avertissant les ‘indignés’ qu’ils devraient avoir évacué le campement avant lundi midi sous peine d’arrestation. De plus, les tracts indiquaient que les biens des personnes arrêtées pourraient être saisis. Plusieurs manifestants passaient derrière les forces de l’ordre pour retirer ces flyers, dans un geste de protestation pacifique, ce qui a eu le don de les énerver. Un des ‘indignés’ a ainsi été maîtrisé au Taser (pistolet à impulsion électrique) avant d’être interpellé. Le jeune homme doit comparaître aujourd’hui devant un tribunal pour trouble de l’ordre public.

Après trois mois d’enquête, les deux tueurs présumés du missionnaire italien Fausto Tentorio, assassiné le 17 octobre sur l’île de Mindanao (sud des Philippines), ont été arrêtés. L’enquête suit deux pistes qui n’en font peut-être qu’une seule : politiciens corrompus et les compagnies responsables du projet de digue sur le fleuve Pulangi, et les paramilitaires engagés dans la lutte contre la guérilla communistes.

Le religieux italien s’était opposé à un projet de construction d’une digue sur le cours du fleuve Pulangi) et d’une centrale électrique qui allaient noyer les cimetières, lieux sacrés, terrains agricoles et de chasse des tribus Maguindanaon et Manobo en faveur desquelles il œuvrait. Il avait aussi énergiquement dénoncé l’activité des groupes paramilitaires de contre-guérilla, responsables de milliers de crimes dans les communautés indigènes.

Mercredi, un juge avait statué que les activistes du mouvement ‘Occupy Wall Street’ n’avait pas le droit de camper au Dewey Square, où ils étaient depuis dix semaines. Les autorités avaient exigé qu’ils aient quitté les lieux pour jeudi à minuit, ordres que les 150 personnes n’ont pas suivi. A cinq heures du matin ce samedi, les forces de l’ordre sont intervenues massivement pour évacuer le campement. En moins d’une heure, ils ont démonter toutes les tentes et interpellés plus de quarante personnes. Celles-ci s’étaient assises par terre en se tenant par les bras pour empêcher l’intervention policière. Ils ont tous été arrêtés pour ‘intrusion’, ‘trouble de l’ordre public’ et ‘résistance’.

Eviction à Boston

Eviction à Boston

Ce vendredi a débuté aux Etats-Unis une longue période de soldes à l’occasion des fêtes de fin d’année. Cette année, deux centres commerciaux ont annoncé qu’ils allaient pister tous les clients qui se déplaceront dans leurs complexes grâce à leurs téléphones portables. Le système de pistage, appelé FootPath Technology, fonctionne grâce à une série d’antennes positionnées un peu partout dans le centre commercial. Celles-ci capturent le numéro d’identification attribué à chaque téléphone (semblable à l’adresse IP d’un ordinateur) et suivent ses déplacements à travers les magasins. Les responsables de ce système le défendent en affirmant qu’aucune donnée personnelle n’est collectée, que le système n’a pas les moyens de prendre des photos et que le nom et le numéro de téléphone de la personne ne lui sont pas accessibles. Grâce à cette ‘enquête’, ils entendent récolter des informations quant aux comportements de leurs clients: combien de temps restent-ils dans ce magasin?, Quels sont les lieux les moins fréquentés du centre?, … Néanmoins, tous les clients de ces deux centres commerciaux seront suivis à la trace au cours des deux prochaines semaines. Et à ceux qui ne souhaitent pas ‘participer à l’enquête’, les responsables ont dit: ‘Vous n’avez qu’à éteindre vos portables’.

La police allemande a déclaré avoir dissipé un sit-in de milliers de manifestants qui s’opposaient au passage du convoi nucléaire parti de Valognes en début de semaine. Des centaines de policiers ont commencé à expulser les militants qui se trouvaient sur les voies à proximité de Dannenberg dans le nord du pays dans la matinée. Ceux qui ont refusé de quitter les lieux ont immédiatement été interpellés et seront traduit en justice. Des 5000 manifestants présents, 1300 ont été arrêtés. Plus tard dans la journée, deux groupes de 250 personnes chacun ont affronté les policiers. Les autorités ont affirmé qu’une dizaine d’entre eux auraient été blessés par des jets de pierre et que dix personnes avaient été interpellées.

Arrestations de militants anti-nucléaires

Arrestations de militants anti-nucléaires

Deux descentes ont été opérées mardi 15 dans des squats de Toulouse par les forces de gendarmerie. Peu après 6 heures, avenue Camille-Flammarion, derrière la gare, dans le quartier de Jolimont, des dizaines de gendarmes ont investi un immeuble. Un peu plus tard, vers 8 heures, c’est cette fois un squat de l’avenue Jean-Rieux, dans le quartier Côte Pavée, qui était la cible des forces de l’ordre. Il y a eu six interpellations. Quatre appartement privés ont aussi été perquisitionnés.

Ces opérations conjointes, menées sur réquisition du parquet, s’inscrivent dans le cadre de l’enquête sur l’attaque, le 5 juillet, à Labège, des locaux de la direction interrégionale Sud de la protection judiciaire de la jeunesse. Ce jour-là, en fin de matinée, un commando d’une dizaine de personnes cagoulées avait fait irruption dans les lieux. Ils avaient déversé des bouteilles remplies d’excréments sur les ordinateurs et les bureaux, tagué des slogans et lancé des tracts.

Ces deux descentes de gendarmerie ont abouti aux interpellations de six personnes: 4 sont en préventives, 1 en contrôle judiciaire, 1 en tant que témoin assisté. L’inculpation est « association de malfaiteurs en vue de dégradations ou de violences envers personnes ».

Au moins quatre combattants présumés de la NPA ont été tués dans des accrochages avec l’armée gouvernementale, dans la province de Cagayan, au nord des Philippines, jeudi. C’est aux environs de 05H00 heure locale que les soldats du 17ème bataillon d’infanterie ont croisé une unité de la guérilla dans le village de San Miguel, près de la ville de Baggao. Les combats ont duré longtemps. Les militaires ont récupérés sur les lieux des combats les corps de quatre guérilleros ainsi qu’une certaine quantité d’armes et de documents appartenant aux maoïstes.

Par ailleurs, une task force de la police et de l’armée a capturé trois étudiants de la Polytechnic University of the Philippines, accusés d’être de jeunes membres de la NPA, dans les environs de la ville de Tanay (province de Rizal). Les trois étudiants étaient armés d’un fusil d’assaut M16, d’un fusil à pompe cal.12, et d’un lance-grenade M-203.