Lundi 11 février, Soufian Al -Nguad passera en appel de sa condamnation rendue en octobre 2018 par le tribunal de Tétouan. Le tribunal l’a condamné à deux ans de prison ferme et à une amende de 20.000 dirhams (1.850 euros) pour un post sur facebook et pour sa participation à une manifestation dénonçant la mort d’une jeune étudiante, Hayat Belkacem, tuée le 25 septembre par la Marine marocaine alors qu’elle tentait de gagner clandestinement les côtes espagnoles en bateau. Il avait été interpellé début octobre, après une manifestation lors d’un match de football le 30 septembre à Tétouan où le groupe des ultras « Los Matadores » du club de football local avait manifesté et porté des habits noirs en signe de deuil pour protester contre le décès de Hayat Belkacem.

Dix-neuf supporters âgés de 14 à 23 ans sont également jugés à Tétouan pour avoir manifesté le soir du même match. Les supporters avaient été arrêtés peu après pour avoir brandi des drapeaux espagnols et crié des slogans comme « Viva España » ( « Vive l’Espagne ») lors du match. Ils avaient aussi manifesté sur le chemin du stade en appelant à « venger Hayat ».

Soufian Al -Nguad

Soufian Al -Nguad

Le prisonnier palestinien Fares Baroud, âgé de 51 ans, du camp de réfugiés d’al-Shati à Gaza, est décédé mercredi 6 février, quelques heures à peine après avoir été subitement transféré aux soins intensifs à la prison de Ramon. Baroud souffrait d’un certain nombre de problèmes de santé: il souffrait d’une hernie, avait perdu 80% de sa vue et d’une grave maladie du foie. Il avait dénoncé à plusieurs reprises de négligence médicale et de refus du traitement médical nécessaire pour les prisonniers palestiniens.

Emprisonné depuis 1991 pour son implication supposée dans l’exécution d’un colon à Gaza, Baroud était l’un des prisonniers qui devaient être libérés en 2013 dans le cadre des négociations avec l’Autorité palestinienne. Israël avait violé l’accord, refusant de libérer les 30 derniers prisonnierss, dont Baroud. Baroud s’était vu refuser des visites de sa famille depuis 18 ans. Sa mort a provoqué une protestation dans des prisons israéliennes. Une fermeture et un confinement ont été imposés dans les prisons de Ramon et de Nafha. Baroud est le 218e prisonnier palestinien à mourir dans les prisons israéliennes, beaucoup en raison de négligence médicale, de maltraitance ou de déni des soins de santé nécessaires.

Fares Mohammad Baroud

Fares Mohammad Baroud

Aujourd’hui, La Haute Cour pénale de Malatya a condamné Gültan Kışanak, maire destituée de Diyarbakir et membre du HDP, à 11 ans et 3 mois d’emprisonnement pour « appartenance à une organisation illégale » (elle était accusée de faire partie du PKK) et à trois autres années d’emprisonnement pour « propagande en faveur d’une organisation illégale ».

Gültan Kışanak est une rescapée de la tristement célèbre prison de Diyarbakir connue pour être une des pires prison au monde au niveau des tortures pratiquées sur les détenus. Première femme élue à la tête de Diyarbakir, elle avait été arrêtée en 2016 (avec son collègue Firat Anli) destituée et remplacée par un administrateur nommé par le gouvernement (voir notre article)

Au cours de cette audience, la Haute Cour Pénale a également prononcé à l’encontre de Sebahat Tuncel, co-présidente du Parti démocratique des régions (DBP), une peine d’emprisonnement de 9 ans et 9 mois pour « appartenance à une organisation illégale et à 5 ans et 3 mois pour faits de « propagande pour une organisation illégale ». Sebahat Tuncel avait été arrêtée en novembre 2016 alors qu’elle protestait contre l’opération politique menée contre les députés du HDP?. Elle n’a pu assister à l’audience car elle est en grève de la faim illimitée et l’objet pour ce fait d’une sanction disciplinaire.

Plus d’infos ici

Gültan Kisanak et Firat Anli (archive)

Gültan Kisanak et Firat Anli (archive)

Dimanche 3 février, l’ELN a libéré les trois membres de l’équipage de l’hélicoptère qu’elle avait capturé il y a plus de trois semaines (voir notre article). L’ELN avait admis avoir brulé l’hélicoptère et mis la main sur 1,7 milliard de pesos (environ un demi million de dollars) en espèces durant l’opération. La guérilla, forte d’environ 2000 hommes, détiendrait encore 14 prisonniers au total.

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN

Le 1er février, à Moscou, le FSB russe a perquisitionné plusieurs appartements et arrêté 10 personnes sous l’accusation de « complot ». Tous ont ensuite été relâchés après une journée entière d’interrogatoires et des tortures, à l’exception d’Azat Miftahov. Azat est accusé de fabrication d’explosifs et d’être membre de «l’organisation anarchiste radicale Autodéfense du Peuple». Cette organisation est devenue l’année dernière, la principale cible des répressions policières en Russie: plusieurs membres présumés de ce groupe ont été arrêtés, torturés ou menacés. Certains membres ont dû quitter le pays sous peine de longues peines de prison et de tortures.

L’un des anarchistes arrêtés, Daniil Galkin, a été battu et torturé à l’électrochoc dans le véhicule de la police pendant 2-3 heures. Sous la torture, Galkin a été obligé de dire qu’Azat ​​Miftahov avait pris part à des actions anarchistes. Galkin a été obligé de donner une interview à la télévision et de promettre de collaborer avec la police. Au poste de police de Balashiha, dans la région de Moscou, Galkin a vu Azat: défiguré à cause des tortures. Il a également déclaré avoir entendu les cris d’une des militantes arrêtées, qui se trouvait dans la pièce à côté de la sienne. Il a entendu dire que l’un des anarchistes arrêtés s’était coupé les veines et avait pris des pilules afin d’éviter de nouvelles tortures et d’éviter ainsi de donner des informations sur d’autres camarades. Il s’agirait d’Azat. Azat n’a pas été autorisé à voir son avocat. La nuit, il a été guidé hors du poste de police, juste devant son avocat qui l’attendait, et conduit dans une direction inconnue.

La rafle contre les anarchistes russes

Soutien financier aux anarchistes russes:
Pay Pal: https://www.paypal.me/vladimirakimenkov…
Virement bancaire international: SWIFT SABRRUMM
Numéro de compte: 40817810238050715588
Nom: AKIMENKOV VLADIMIR GEORGIEVITCH
Veuillez indiquer «don solidaire» lors de votre transfert.

La rafle contre les anarchistes russes

Samedi 2 février, se tenait le meeting de la campagne unitaire pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah à Paris. Le meeting a été un succès: environ 150 personnes, affiliées ou non aux organisations de la campagne, étaient présentes.

Une délégation de notre Secours Rouge est intervenue, appelant la gauche révolutionnaire à faire plus pour la libération de Georges Abdallah. La faiblesse de la gauche révolutionnaire ne constitue en rien une excuse au manque d’actions de notre camp. Au vu de l’importance de la figure de Georges Abdallah et de son combat contre l’impérialisme, ne pas se donner les moyens d’agir efficacement pour mettre fin à l’interminable détention du camarade constitue une faute politique.

Le meeting a reçu le soutien du FPLP, qui dans une motion, a assuré l’assemblée de sa volonté indéfectible de continuer le combat pour la libération de la Palestine. Le réseau Samidoun, n’ayant exceptionnellement pu être présent, a également fait lire une motion dans laquelle il a rappelé l’importance de la figure de Georges Adballah pour les prisonniers Palestiniens.

Succès du meeting pour Georges Abdallah

Succès du meeting pour Georges Abdallah

Samedi 2 février, un tribunal de Gasteiz a interdit une cérémonie à la mémoire d’Oier Gómez, ancien militant d’ETA décédé ce week-end à l’hôpital de Bayonne. La cérémonie devait se tenir devant le tribunal auxiliaire de Gasteiz. Les proches d’Oier Gómez ont appelé à une conférence de presse le lendemain sur la Plaza Nueva de Gasteiz, devant l’hôtel de ville, pour dénoncer cette interdiction.

Oier Gómez avait été condamné à 15 ans de réclusion criminelle suite à un échange de coups de feu avec des gendarmes en 2011 (voir notre article). Atteint d’un cancer osseux vertébral de type sarcome d’Ewing à un stade avancé, il avait obtenu une suspension de peine grâce à une mobilisation populaire.

Oier Gomez

Oier Gomez

Il y a un an et demi, Nero avait été emprisonné dans les prisons de Moabit et de Tegel pour avoir aveuglé un hélicoptère de police avec un laser, pendant les affrontements dans la rue Rigaer (voir notre article). Dix-huit mois de tentatives de le briser de la part de la prison et des enquêteurs, d’efforts soutenus de la LKA (police criminelle du Land) pour le maintenir derrière les barreaux plus longtemps et de pressions constantes de la direction de la prison pour qu’il se démarquer du milieu anarchiste. Nero a refusé de capituler et rejeté leurs offres de « resocialisation ». Il a finalement pu quitter la prison au début de la semaine sans conditions.

Allemagne: Libération de Nero

Mercredi 30 janvier, les forces de sécurité de Duhok ont arrêté jusqu’à 80 personnes en représailles du soulèvement des habitants de Behdinan, Dihok, Sheladize et Deralok contre l’occupation turque. Pour rappel, ces habitants avaient pris d’assaut samedi une base militaire turque dans la région et incendié du matériel militaire (voir notre article). Parmi les détenus se trouvent 3 membres du mouvement « New Generation », le coprésident du Tevgera Azadi (mouvement pour la liberté) de la région de Behdinan et des membres d’autres partis.

Un char capturé par les manifestants lors de la prise de la base samedi 26 janvier

Un char capturé par les manifestants lors de la prise de la base samedi 26 janvier

Accusé puis acquitté en Belgique dans la fameuse « affaire DHKP-C » entre 2005 et 2009, le révolutionnaire turco-néerlandais Musa Asoglu n’a pas fini d’être harcelé par les États alliés au régime turc. Ces dernières années, il était la cible d’une véritable chasse à l’homme organisée par la CIA sur le sol européen. Sa tête a été mise à prix pour 3 millions de dollars par les USA qui le présentent comme un dirigeant du DHKP-C, une organisation révolutionnaire qui s’est attaquée plusieurs fois aux intérêts américains en Turquie, et à l’oligarchie turque.

Contraint de vivre dans la clandestinité, Musa Asoglu aujourd’hui âgé de 57 ans, a été capturé le 2 décembre 2016 par la police allemande à Hambourg. Musa est depuis incarcéré à la prison de Karlsruhe, sans avoir commis aucune infraction en Allemagne, uniquement sur base des dossiers des services anti-terroristes turcs, qui ont de lourds antécédents de dossiers construits à base de faux éhontés et de prétendus « aveux » extorqués sous la torture. Le procès de Musa se poursuit en ce début d’année 2019, il risque actuellement 7,5 ans de prison. Soutenir Musa Asoglu, c’est soutenir la résistance contre le fascisme en Turquie, c’est dénoncer la collaboration des instances policières et judiciaires européennes avec les tortionnaires d’Ankara.

Emprisonné en Allemagne (comme dans les prisons d’autres pays comme les USA), Musa ne peut recevoir que des colis livrés par la société Amazon, CDs, DVDs et livres. En coopération avec le Front Populaire (Halk Cephesi), nous avons créé une liste de cadeaux sur ce site avec des livres, disques et films choisis par Musa. L’adresse est pré-enregistrée et les cadeaux seront systématiquement retirés de la liste après une commande. Voir la liste de cadeaux pour Musa Asoglu ici.

Des livres pour Musa Asoglu

Des livres pour Musa Asoglu