Une enquête de CNN révèle qu’après l’élection contestée du 29 octobre 2025 en Tanzanie, les forces de sécurité ont tiré à distance sur des manifestants non armés dans plusieurs villes, provoquant une répression meurtrière dont l’ampleur reste inconnue. Alors que la présidente sortante Samia Suluhu Hassan a été réélue avec 97,66 % des voix dans un climat de défiance marqué par l’arrestation d’opposants, des vidéos, témoignages médicaux et images satellites collectés par CNN montrent des morgues saturées, des corps entassés à l’extérieur des hôpitaux et des zones de terre fraîchement retournée à Dar es Salaam, interprétées comme une possible fosse commune. Des agents en uniforme ou en civil auraient poursuivi et abattu des manifestants, y compris des jeunes, jusque dans des quartiers résidentiels. Aucun bilan officiel n’a été publié, l’opposition évoquant des centaines de morts (voir notre article), tandis que l’ONU fait état d’au moins dix victimes confirmées. Sous pression, la présidente a annoncé une commission d’enquête nationale, sans en préciser le calendrier.

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Le Sénat a adopté des mesures accordant à France Travail de nouveaux moyens pour contrôler la résidence des allocataires, comme l’accès à certains relevés téléphoniques ou aux fichiers des compagnies aériennes, une mesure intrusive et attentatoire aux libertés. Les sénateurs ont aussi validé l’obligation d’avoir un compte bancaire en France ou dans l’UE pour percevoir l’indemnisation chômage, ainsi qu’un dispositif rendant obligatoire la présence aux examens du CPF sous peine de perte de prise en charge. Le projet de loi, qui vise 2,3 milliards d’euros de recettes supplémentaires d’ici 2026, sera soumis au vote final mardi prochain avant d’être transmis à l’Assemblée nationale.

Le 3 novembre, le Forum contre la « corporatisation » et la militarisation (FACAM) a organisé une conférence de presse à Delhi pour dénoncer les récentes opérations répressives de l’État indien, notamment Surajkund et Kagaar, marquées par des exécutions extrajudiciaires, des arrestations et l’usage de lois d’exception. Un message du prisonnier politique Ajith y a été présenté : il accuse l’État de livrer les ressources de l’Inde centrale aux entreprises et salue Basavaraj, dirigeant maoïste récemment tué (voir notre article). Ajith condamne le refus des autorités de restituer les corps des combattants à leurs familles et dénonce des rumeurs selon lesquelles Basavaraj aurait voulu se rendre, affirmant au contraire qu’il est mort en combattant.

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La police a de nouveau fait usage de canons à eau à Anvers, lundi soir, pour éloigner les participants à une manifestation pour la Palestine qui se trouvaient à proximité de l’hôtel de ville. Comme les semaines précédentes (voir notre article), l’action n’était pas autorisée dans ce secteur. Les manifestants ont été redirigés vers la Steenplein où la manifestation est bien permise. Sept personnes ont été appréhendées — toutes ces arrestations sont administratives. Les interdictions municipales de manifester près de l’hôtel de ville sont contestées par les organisateurs de la manifestation. Ils ont fait appel des décisions de la ville auprès de l’Agence des affaires intérieures (Agentschap Binnenlands Bestuur) du Gouvernement flamand et du Conseil d’État au nom des droits à la liberté d’expression et d’association. Le Conseil d’État a estimé qu’ils avaient raison sur le fond et que la Ville n’avait pas fourni suffisamment d’arguments pour justifier sa décision, mais aussi qu’il n’y avait pas d’urgence et que la procédure d’urgence n’était donc pas justifiée. La procédure peut prendre jusqu’à deux ans. « Les citoyens ne peuvent pas se permettre d’attendre aussi longtemps » disent les organisateurs de la manifestation.

Larry Bushart, sexagénaire, conducteur d’ambulance et ancien policier, n’a rien d’un activiste. Il a simplement posté un meme sur Facebook, dans un groupe rendant hommage à Kirk, montrant une photo de Trump, assorti d’une citation du président: “We have to get over it”(“Il faut tourner la page”). Ce sont les mots qu’il avait employé un an plus tôt, à propos d’une nouvelle tuerie dans une école de l’Iowa. Une citation que l’ancien policier avait accompagnée des mots “This seems relevant today” (“Cela semble pertinent, aujourd’hui”). On était le 21 septembre, Charlie Kirk avait été assassiné 11 jours plus tôt, et une cérémonie d’hommage était organisée au State Farm Stadium de Glendale, en présence de plus de 100.000 personnes, dont l’ensemble de l’administration Trump.

L’homme est arrêté et accusé… d’inciter à la violence de masse, et plus particulièrement dans les écoles. Il a passé cinq semaines en prison, puis a été libéré lorsque cette  accusation a été abandonnées du jour au lendemain. De nombreux états-uniens ont été victimes de pressions pour avoir remis en question le narratif de l’assassinat de Charlie Kirk par l’administration Trump, ou dénoncer les positions d’extrême-droite de Kirk. L’affaire est symptomatique du climat qui règne aux États-Unis. Le vice-président J. D. Vance a appelé les états-uniens à dénoncer tout commentaire ou comportement “problématique” en rapport avec l’assassinat de Charlie Kirk. Larry Bushart a perdu son travail suite à cette affaire.

Depuis le 29 octobre dernier, le pays d’Afrique de l’Est a été le théâtre de manifestations et d’émeutes suite aux élections présidentielle et législatives qui se sont déroulées sans opposition, les deux principaux adversaires de la cheffe de l’État ayant été soit emprisonné, soit disqualifié (voir notre article). Bien que le bilan de la répression ne soit pas encore connue, on déplore au moins 700 morts à travers tout le pays depuis le début des manifestations. Depuis, il y a une forte présence militaire sur les grandes artères de la capitale économique Dar es Salaam et un check-point a été mis en place pour rejoindre le centre-ville. Malgré la contestation, la commission électorale de Tanzanie a proclamé, samedi, la présidente sortante, Samia Suluhu Hassan, gagnante de l’élection présidentielle avec 97,66 % des voix.

Depuis le 10 octobre, pour dénoncer la pollution toxique et les intoxications répétées provoquées par des fuites de gaz issues du Groupe chimique tunisien (GCT), les habitant·es de Gabès manifestent. Les autorités y ont répondu par une répression brutale : arrestations, détentions et intimidations. Face à l’inaction des autorités devant l’intoxication de centaines de personnes et à la répression des manifestations pacifiques, la section régionale de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) à Gabès a décrété une grève générale qui a eu lieu le 21 octobre, rassemblant plus de 100 000 personnes. Ces manifestations, nées de la colère, ont été suivies d’une répression massive : perquisitions nocturnes, arrestations et détentions arbitraires. En moins de deux semaines, plus de 150 personnes ont été interpellées, dont 44 ont été placées en détention provisoire.

Le mécontentement croissant de la population du Ladakh, une région au nord de l’Inde, couve depuis au moins 2019, date à laquelle cette région a été séparée de l’ancien État indien du Jammu-et-Cachemire et a perdu son statut semi-autonome en passant sous le contrôle administratif direct de l’Inde. À l’époque, de nombreux Ladakhis, dont l’activiste écologiste Soman Wangchuk, ont accepté la nouvelle administration, contrairement au Cachemire voisin qui a connu une vague de violence et de répression à l’encontre de toute dissidence. Avec le temps, les Ladakhis ont réalisé que la perte totale de leur autonomie était un problème. Outre le chômage généralisé qui touche la région, l’une des questions les plus urgentes concerne la manière dont les terres et les écosystèmes fragiles du Ladakh sont gérés. Depuis qu’il a pris le contrôle du Ladakh, le gouvernement a annoncé des projets touristiques, solaires et industriels à grande échelle dans la région, nécessitant des milliers d’hectares de terres.

Soman Wangchuk a entamé une grève de la faim avec ses partisans, refusant de s’alimenter jusqu’à ce que les revendications des Ladakhis soient satisfaites. Les manifestations sont restées pacifiques jusqu’au 24 septembre, 14e jour de la grève de la faim, quand les jeunes sont massivement descendus dans la rue ont jeté des pierres, incendié un véhicule de police, puis se sont rendus au bureau du parti au pouvoir BJP et l’ont brûlé. La police a ouvert le feu, quatre personnes sont mortes et des dizaines d’autres ont été blessées. Le ministère indien de l’Intérieur a déclaré que la police avait tiré en « légitime défense » et a imputé la responsabilité des violences aux « discours provocateurs » de Sonam Wangchuk qui a été emprisonnés en vertu de la loi sur la sécurité nationale. Depuis la situation s’est apaisées mais les mobilisations continuent jusqu’à la libération de Sonam Wangchuk. Jeudi, le gouvernement a libéré 26 personnes arrêtées lors des manifestations en signe d’apaisement, mais Sonam Wangchuk reste détenu.

Un véhicule de police incendié par les manifestants

L’opération visait à expulser environ 70 personnes sans papiers occupant un ancien bâtiment syndical depuis mars. Ce 17 octobre a été marquée par “des violences physiques et symboliques”, la destruction d’effets personnels et “l’absence totale de dialogue” dénonce le collectif Zone Neutre. Lors de cette expulsion, la police avait fait usage de violences pour évacuer les soutiens présents, au moins douze personnes ont été blessées alors que les forces de l’ordre annonçaient le bilan bien moins élevé de 2 blessés . “Plusieurs personnes ont dû être hospitalisées pour des fractures, commotions ou brûlures provoquées par les gaz lacrymogènes. D’autres gardent encore des bleus et des traumatismes psychologiques”, écrit le collectif. Zone Neutre dénonce l’attitude de la commune et celle de la la police, des familles ont été mises en danger alors qu’une convention d’occupation temporaire dans un autre bâtiment était “sur le point d’aboutir”.

À Bruxelles, le samedi 18 octobre, des habitant·es d’un espace de co-housing situé rue des Tanneurs ont reçu la visite de la police locale, cette dernière est venue leur demander de retirer les drapeaux palestiniens accrochés aux fenêtres du bâtiment. L’intervention des agents, s’inscrit dans le cadre d’un « règlement communal interdisant tout affichage extérieur sans autorisation ». Le texte invoqué est celui de l’article 55 paragraphe 3 du Règlement général de police (RGP) applicable dans les 19 communes de la capitale. Ce règlement stipule qu’il est « défendu de placer sur les façades de bâtiments ou de suspendre à travers la voie publique des banderoles, drapeaux, guirlandes lumineuses ou calicots sans autorisation préalable ». Les communes peuvent infliger des sanctions administratives communales (SAC) pour certains types d’affichages.