Au moins 56 prisonniers iraniens dans les prisons d’Iran risquent actuellement d’être exécutés pour des motifs politiques. La plupart de ces condamnations à mort ont été prononcées par les tribunaux révolutionnaires de Téhéran. Parmi eux les prisonniers kurdes Ali (Soran) Ghasemi, Pejman Soltani, Kaveh Salehi, Rezgar Beigzadeh Babamiri et Teyfour Salimi Babamiri (photos), dernièrement condamnés à la peine de mort (voir notre article).

Les chefs d’accusation principaux retenus contre nombre de ces prisonniers incluent la « rébellion armée » (baghi) et l’ »inimitié contre Dieu » (moharebeh). Plusieurs personnes, après l’annulation de leur verdict par la Cour suprême, ont été de nouveau condamnées à mort par des chambres parallèles des tribunaux révolutionnaires. Nombre d’entre eux se sont vu refuser le droit à un procès équitable, n’ont pas eu accès à un avocat indépendant et ont fait l’objet de procédures judiciaires opaques.

Le rassemblement « No Kings » du 14 juin à Los Angeles avait tourné au chaos quand les policiers de la ville de Los Angeles (LAPD) et les shérifs du comté de Los Angeles (LASD) ont violemment dispersé la foule, quelques heures avant le couvre-feu, avec des tirs de flash-ball, de balles au poivre, et de granades lacrymogènes (voir notre article). Les tirs ont également visé (volontairement) des journalistes et (involontairement) (enfin on suppose) d’autres policiers.

Un juge fédéral a statué le 7 juillet que le LAPD ne pouvait pas forcer les journalistes à quitter les zones de manifestation ni utiliser d’armes non létales contre eux, après que des reporters aient été pris pour cible. Le juge a accordé au Los Angeles Press Club une ordonnance restrictive de 14 jours contre la police de la ville, après que le groupe a déclaré avoir documenté des dizaines d’incidents au cours desquels des policiers ont forcé des journalistes à quitter les espaces publics où se déroulaient des manifestations, frappés par des balles en caoutchouc et des armes non létales et exposés à des gaz lacrymogènes.

Les policiers du LAPD se sont eux-mêmes retrouvés pris sous les tirs gaz lacrymogènes, de balles de poivre et de balles en caoutchoux de la part des shérifs du comté de Los Angeles. Le premier signalement de tirs « amis » est arrivé à 16h55 lorsque les policiers voulaient éloigner les manifestants de l’hôtel de ville. 20 minutes plus tard, les policiers essuyaient de nouveaux tirs des shérifs à l’angle des rues Temple et Main. Trois minutes plus tard, les shérifs arrosaient une nouvelle fois les policiers de balles de poivre et d’autres projectiles. Les vidéos montrent des agents du LAPD se réfugier derrière des piliers en béton sur les marches de l’hôtel de ville et l’un d’eux être toucher directement par une grenade lacrymogène.

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Une embuscade de la Nouvelle Armée du Peuple (NPA) a coûté la vie à deux policiers qui traversaient la municipalité Bagong Silang, à Victoria, dans le Mindoro oriental, dans l’après-midi du 13 juillet. La présence de l’armée gouvernementale et de la police à Victoria assure la sécurité de projets de grande envergure, destructeurs et hostiles à la population. Parmi ceux-ci figurent sept sites d’exploitation de carrières approuvés par le gouvernement local. Une opération minière de grande envergure devrait également entrer dans l’État de Victoria, suite à la réactivation de l’accord de partage de la production minière du projet de nickel de Mindoro. Ces projets dévasteront des milliers d’hectares de terres dont dépendent les agriculteurs et les communautés autochtones Mangyan pour leur subsistance. La police et l’armée déploient généralement des forces en amont des projets destructeurs afin de réprimer les efforts de la population pour défendre ses terres et ses ressources naturelles.

Menacé de poursuites judiciaires tandis que plusieurs de ses camarades font déjà l’objet de persécution, le principal dirigeant syndical panaméen, Saúl Méndez, a enfin pu quitter son pays en direction de la Bolivie, après s’être réfugié pendant deux mois dans l’ambassade de ce pays. Une demande de dissolution vise le puissant syndicat de la construction Suntracs, dont il est le secrétaire général. Confronté ces derniers mois à des grèves massives des travailleurs de la construction et du secteur bananier (voir notre article) – ainsi qu’à des manifestations contre plusieurs réformes impopulaires portant notamment sur la sécurité sociale et les retraites (voir notre article) –, le président conservateur a vu son pays récemment classé parmi les 24 les plus répressifs en matière de libertés syndicales par l’Organisation internationale du travail.

Le 15 juillet, des activistes de la coordination « Liberté pour Maja – Leipzig » ont décidé d’occuper l’immeuble situé au 28 de la Bernhardstraße à Leipzig (Saxe). La police est intervenue mais l’immeuble avait été évacués par ses occupants avant cette intervention. Cela est réalisé pour l’antifasciste Maja, qui est en détention à l’isolement, en Hongrie, depuis plus d’un an. Maja a été illégalement extradé.e vers la Hongrie; avec la collaboration des autorités du Land de Saxe. Les actions ne cessent pas pour Maja : le 21 juillet, une succursale de la société Sachsenforst, dans le quartier de Connewitz, à Leipzig a été attaquée.  Sachsenforst, qui appartient au Land de Saxe, a joué un rôle majeur dans l’expulsion du Heibo, une forêt occupée près de Dresde, entre 2021 et la mi-février 2023, pour empêcher qu’elle soit défrichée pour y creuser une carrière de gravier. A cela s’ajoutent comme à chaque fois de nombreux accrochages de banderoles et tags, y compris sur l’hôtel de ville de Hambourg-Harburg et dans les rues de Mexico…

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Le militant étudiant Rudra est porté disparu depuis le matin du 19 juillet. Étudiant en philosophie au collège Zakir Hussain de l’Université de Delhi, Rudra a pris le train Howrah New Delhi Durato Express en provenance de Calcutta. Après son arrivée, Rudra a contacté un camarade et était censé rejoindre leur chambre. Cependant, il est sans nouvelles depuis, son téléphone étant éteint. Les soupçons portent sur la cellule spéciale de la police de Delhi, qui a arrêté illégalement et mis au secret plusieurs militants la semaine précédente.

Dossier(s): Inde-Népal Tags:

Le Mexique compte plus de 120 000 personnes disparues depuis 1952, surtout des victimes de la guerre des gangs de narcotrafiquants. Invoquant cette problématique et une volonté de moderniser l’administration, le Parlement mexicain a adopté fin juin un paquet de plus de vingt lois comprenant la CURP, que l’on peut traduire par « code unique du registre de la population », un identifiant obligatoire associé à des données biométriques telles que les empreintes digitales et la reconnaissance faciale, qui servira de document d’identification à la fois physique et numérique.

Rendez-vous chez le dentiste, achat d’un abonnement de gym ou ouverture d’un compte en banque: cet identifiant sera indispensable pour les démarches administratives et l’accès aux services publics et privés. La CURP créera ainsi une empreinte numérique des activités des citoyens et citoyennes, liée à un registre national consultable par l’Etat. L’objectif affiché est de permettre aux autorités d’effectuer des recherches en temps réel des personnes disparues. Bien entendu, ce paquet de lois accentue les capacités de surveillance de l’Etat mexicain. Lorsqu’un tel type d’informations est centralisé dans une base de données unique, cela permet de constituer un profil individuel à partir duquel les autorités peuvent faire des déductions ou vous suivre à la trace, car ces données sont consultables non seulement par les forces de l’ordre, mais aussi par l’armée. Cette base de données ne prévoit aucune protection: il n’y a pas de contrôle sur l’accès aux données ni de garanties concernant leur utilisation.

L’argument de la lutte contre les disparitions interroge : les cartels vont simplement prendre des dispositions pour ne laisser aucune trace, ce qui pourrait en réalité freiner les efforts pour retrouver les victimes et lutter contre les disparitions forcées.

 

Le Bureau régional occidental du Parti Communiste d’Inde (Maoïste) a appelé à un bandh (grève générale, qui, lorsqu’elle est à l’initiative du PCI(M), a aussi une dimension armée) dans les états de Bihar, Jharkhand, Chhattisgarh, Uttar Pradesh, Bengale occidental et Assam le 3 août prochain. Cette grève sera une protestation contre l’opération « Forêt sombre » (aussi appelée « Opération Kagar ») et un hommage aux 27 dirigeants tués le 21 mai lors de cette opération (voir notre article), en particulier Nambala Keshava Rao, le « camarade Basavraj » (visuel). Cette grève devrait aussi être une démonstration de résilience et de popularité de l’insurrection maoïste face aux offensives successives de la contre-guérilla.

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La répression des manifestations pro-palestinienne se déchaîne dans de nombreux pays occidentaux. La candidate des Verts à Sydney, Hannah Thomas, a ainsi été grièvement blessée lors de son arrestation. On ignore jusqu’à quel point elle pourrait recouvrer la vue après une grave blessure à l’œil. Elle participait à une manifestation devant SEC Plating à Belmore (Sydney), le vendredi 27 juin, lorsqu’elle a été prise à partie par la police de Nouvelle-Galles du Sud. SEC Plating fournit des composants utilisés dans des avions de chasse des Forces de défense israéliennes. Un policier lui a porté un coup violent puis l’a entraîné pour la mettre en état d’arrestation. La police a justifié les violences en expliquant que les manifestants avaient refusé de se déplacer malgré leur ordre. Hannah Thomas s’était présentée contre le Premier ministre dans sa circonscription de Grayndler à Sydney lors des élections de cette année. Elle doit d’ailleurs comparaître le 12 août devant le tribunal qui lui reprochera sa participation à la manifestation.

Sur base des données du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric a déclaré que 87,7 % de Gaza sont désormais sous ordre de déplacement ou dans des zones de déplacement, ce qui pousse environ 2,1 millions de personnes dans des secteurs fragmentés de l’enclave où les services sont quasiment inexistants. Plus de 1,3 million de personnes à Gaza ont actuellement besoin d’abris et de produits de première nécessité, alors qu’aucune livraison de matériel d’abri n’est entrée à Gaza depuis plus de quatre mois.

La famine s’agrave également : les personnes souffrant de grave malnutrition arrivant dans les hôpitaux dans un état de santé critique et au moins une douzaine de personnes, dont des enfants, seraient mortes de faim au cours des dernières 24 heures. Depuis octobre 2023, les attaques israéliennes ont tué près de 59 000 Palestiniens dans la bande de Gaza, pour la plupart des femmes et des enfants.