C’est en donnant comme exemple les polices américaines et israéliennes, que le président de la République Javier Milei, a présenté son projet d’une nouvelle force d’investigation, véritable « FBI argentin », aux prérogatives élargies. Ses agents pourront mener des activités d’espionnage, ou procéder à des arrestations sans mandat judiciaire. Le décret n’est pas clair et pourrait ouvrir la voie à la criminalisation d’organisations, à la répression des manifestations, et à la surveillance numérique des réseaux sociaux. Coupes budgétaires, limitation du droit de grève, remise en cause de l’accès à l’avortement… La politique de Javier Milei est contestée en Argentine où les manifestations sont réprimées violemment et c’est dans ce contexte qu’est présentée cette réforme de la police.

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En Tunisie, un rapport d’Amnesty International publié le 17 juin dénonce la répression envers des militants syndicalistes et écologistes. Contrairement au discours politique du président Kaïs Saïed qui s’est engagé à défendre la justice économique et sociale et les plus marginalisés, des militants et des syndicalistes sont arrêtés et parfois détenus sur la base de l’article 136 du Code pénal « entrave au travail » et l’article 107 « obstacle à un service public ». La répression a notament eu lieu dans les régions de Sfax, Siliana, Tunis et Kairouan. Les militants sont détenus pendant des périodes allant de trois jours jusqu’à vingt mois. Près de 90 personnes font l’objet de poursuites judiciaires. La répression dissuade les gens d’aller manifester et les médias traditionnels couvrent de moins en moins les protestations sociales et environnementales.

Parmi les mouvement réprimées, le mouvement Stop Pollution, un mouvement écologique dans le sud tunisien qui milite contre la pollution de la ville de Gabès, où se trouve le complexe industriel du Groupe chimique tunisien, et le syndicat des agents de la société Tunisie Autoroutes qui avait organisé une grève en mai 2023.

Depuis le début de la grève de la faim, Maja a perdu environ sept kilos. Elle se sent très faible et épuisée et sa capacité de concentration diminue. Ces symptômes physiques sont attendus et habituels après presque deux semaines de grève de la faim. Le dimanche 15 juin, pour la première fois depuis son incarcération à Budapest il y a un an, Maja a pu faire une heure de promenade avec quatre autres détenus, le lendemain, aussi. Les visites devraient être autorisées le week-end, on a parlé d’un téléviseur. De plus, l’établissement pénitentiaire a demandé à Maja des suggestions pour un programme de réinsertion.

Ainsi, avec sa grève de la faim, Maja a pu gagner des premières améliorations. Cependant, il n’y a pas eu de communication de l’établissement avec Maja ou son avocat, ni de garanties écrites sur la durée de ces améliorations. La requête liée à de grève de la faim de Maja est encore loin d’être satisfaite. Elle a clairement indiqué exiger son renvoi en Allemagne. Il n’est pas encore clair si les audiences de son procès auront lieu comme prévu les 18 et 20 juin et si Maja y sera de nouveau amenée. Lors de l’audience du 12 juin 2025, le procureur et le juge avaient nié le fait que Maja soit en grève de la faim et avaient essayé de faire en sorte que l’audience ait lieu comme prévu, jusqu’à ce qu’ils doivent l’interrompre après quatre heures, à cause de l’épuisement de Maja. Les journées d’action internationales pour Maja commencent ce vendredi 20 juin (voir notre article).

Trois maoïstes, dont Gajarla Ravi, membre du Comité central, et Aruna, une dirigeante de haut rang, ont été tués mercredi dans les forêts de Maredumilli, dans le district d’Alluri Sitharama Raju, en Andhra Pradesh par la force spéciale anti-guérilla « Greyhounds ».

Gajarla Ravi, alias Uday, était l’ancien secrétaire du Comité spécial de la zone frontalière de l’Andhra Odisha. Lui et trois de ses quatre frères étaient membres du PCI (maoïste), tout comme leur père, Gajarla Malliah. Ravi, son frère Saraiah, son épouse Prameela, sa belle-sœur Padma et son beau-frère Ramesh ont tous été tués lors de divers affrontements au fil des ans. Ravi était l’un des représentants du PCI (maoïste) engagé dans les négociations de paix avec le gouvernement du Congrès en 2004-2005. Il était connu comme le principal stratège militaire du parti et figurait sur la liste des personnes les plus recherchées par l’Agence nationale d’enquête.

Venkata Ravi Lakshmi Chaitanya, alias Aruna, également membre du Comité spécial de zone de l’AOB, était l’épouse du défunt chef maoïste Chalapathi, tué lors d’un affrontement en janvier. Sa mère, Mavi, et son frère, Azad, ont également été tués lors d’affrontements.

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Le Panorama de la police municipale de l’association Villes de France a mis en avant le tournant sécuritaire des villes moyennes. L’étude, réalisée auprès de 55 villes adhérentes, montre une hausse des effectifs depuis le début de ce mandat, avec une moyenne de 6 policiers municipaux pour 10 000 habitants, contre 4,9 en 2020, soit une augmentation de 22 % sur ces cinq dernières années. Le budget moyen annuel de fonctionnement des polices municipales des 55 villes moyennes répondantes atteint 1,35 million d’euros, dont une part grandissante est désormais allouée à la vidéoprotection. Celle-ci se généralise puisque 95 % des villes répondantes en sont équipées. Ce sont les coûts qui limitent le déploiement, car si la vidéoprotection coûte 203 000 euros par an en moyenne, on peut doubler ce coût pour ce qui concerne le fonctionnement : travaux, agents pour la relecture des images. Saint-Quentin par exemple possède 200 à 400 caméras pour un fonctionnement de 400 000 euros (photo : le Centre de Surveillance Urbain de saint-Quentin). Selon le Panorama, une ville de cette strate en dispose en moyenne de 126.

Autre constat : la quasi-généralisation (93 % des villes répondantes) des armes létales dans l’équipement des policiers municipaux. L’équipement est dorénavant très proche de celui des policiers nationaux et des gendarmes, et plus diversifié (brigades canines dans un tiers des villes, caméras individuelles, géolocalisation, casques, gilets pare-balles…). Alfortville envisage par exemple de mettre en place une brigade fluviale. 70 % des communes interrogées se disent satisfaites du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) qui forme les policiers municipaux. Certaines villes souhaitent la création d’une école nationale de la police municipale. Dernière tendance : la généralisation de brigades rurales et l’augmentation du recrutement des gardes champêtres. Notons enfin que 20 % des communes connaissent des difficultés pour recruter.

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Suite à des arrestations et des perquisitions domiciliaires qui ont eu lieu à Istanbul le 13 juin, sept personnes dont six journalistes, ont été placées en garde à vue puis transférées à Artvin. Des interrogatoires ont été menés le 14 juin et, après trois jours de garde à vue, les journalistes ont été déférés devant le tribunal le lundi 16 juin. Le procureur les a renvoyés devant le tribunal correctionnel de paix avec une demande d’arrestation. Ozan Cırık, membre du personnel de Sendika.org, ainsi que les journalistes Dicle Baştürk, Yavuz Akengin et Eylem Emel Yılmaz, ont été placés en détention provisoire pour « appartenance à une organisation illégale ». Semra Melek et Melisa Efe ont été libérées sous contrôle judiciaire. Sendika.org est un site d’information alternatif, aujourd’hui largement censuré en Turquie sous le gouvernement Erdogan. Connu pour sa couverture des questions kurdes, Sendika a été l’un des premiers sites bloqués par le gouvernement turc lors de la vague d’interdiction de sites en juillet 2015.

Hier mardi 17 juin, pendant que l’armée israélienne ouvrait une nouvelle fois le feu sur des Palestiniens venus chercher le peu d’aide humanitaire entrant sur le territoire, tuant près de 50 personnes, le régime égyptien a lancé une vaste opération militaro-policière contre les manifestants venus du monde entier pour la Global March to Gaza (Marche mondiale vers Gaza). Des dizaines de délégations ont été expulsées d’Égypte dès leur arrivée. D’autres délégations qui parvenaient à sortir de l’aéroport ont été arrêtées au premier checkpoint, puis parquées dans des bus par la police égyptienne avant d’être détenues puis expulsées.

Les manifestants sont traqués partout, que ce soit dans les hôtels, les cafés, les magasins ou dans la rue. Le 16 juin, trois personnes ont ainsi été enlevées par les renseignements égyptiens dans un café du Caire, avant d’être violemment battues alors qu’elles avaient les yeux bandés et les mains attachées. Certains manifestants sont par ailleurs coupés de toute communication et enfermés dans des lieux inconnus, à l’image de Saif Abukeshek, militant du mouvement palestinien de l’État espagnol et membre du comité d’organisation de la marche.

Mais cette répression, bien que généralisée, a surtout visé les organisateurs de la marche comme Manuel Tapial et le docteur Hicham El Ghaoui, qui ont été enlevés et enfermés, avant d’être finalement déportés. Les organisateurs ont mis à l’arrêt la grande marche internationaliste contre le génocide à Gaza le 15 juin avant d’appeler, le lendemain, les participants à rentrer chez eux et à poursuivre la lutte par d’autres moyens.

Des manifestations ont encore eu lieu aujourd’hui mardi 17 juin, dans les quartiers commerçants du centre de Nairobi et de Mombasa, où des centaines de jeunes sont descendus dans la rue pour réclamer justice pour Albert Ojwang, enseignant et blogueur de 31 ans, assassiné alors qu’il était en garde à vue après un post dirigé contre la policier sur son blog (voir notre article). Les forces de sécurité sont intervenues pour tenter de disperser la foule, tirant des grenades lacrymogènes, tandis que des bandes de motards en civil ont attaqué les manifestants.

À ce jour, deux policiers ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête sur la mort de l’enseignant, tandis que l’Independent Policing Oversight Authority (IPOA) et l’Internal Affairs Unit (IAU) poursuivent leurs investigations. Un technicien a également été arrêté. Dans la nuit du 7 au 8 juin, il aurait saboté le système de vidéosurveillance du commissariat central de Nairobi afin de permettre à certains agents de sortir Ojwang de sa cellule pour l’emmener dans la forêt de Karura où il a été torturé à mort.

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Trois ouvriers ont été licenciés de l’usine de pneus Michelin à Midigama, dans le sud du Sri Lanka dans le cadre des tentatives de la direction de briser la résistance des travailleurs de l’usine. Ceux-ci se battent depuis le 23 mai pour défendre leurs emplois et salaires contre les attaques liées à la restructuration de la multinationale française. L’usine, qui emploie plus de 1 500 travailleurs, a été vendue par Michelin à la société indienne CEAT, la transaction devant être finalisée ce mois-ci. Le groupe Michelin a également annoncé une vague de fermetures d’usines, dont deux dans l’ouest de la France – Cholet et Vannes – impactant environ 1 250 salariés.

Les trois travailleurs ont été licenciés sans préavis, sans aucune enquête en violation du droit du travail en vigueur au Sri Lanka. Ils ont également été convoqués par la police suite aux plaintes de la direction selon lesquelles ils seraient entrés dans l’usine sans autorisation. Le trust a également traité « d’illégal » une grève des travailleurs de Michelin Midigama pour la réintégration des trois travailleurs licenciés et pour les emplois de tous, la direction a aussi procédé à un lock-out en arrêtant les opérations au sein de l’usine.

En quelques jours, environ cinquante panneaux publicitaires du groupe Ströer, ont été endommagés à Leipzig. Des contrats ont été passés entre le BKA, la police fédérale allemande, et deux agences de publicité (Ströer, le leader du marché, depuis 2020 et Cittadino depuis 2021) pour la publication d’avis de recherche sur des écrans numériques. C’est ainsi que les portraits de Johann, un antifasciste inculpé dans l’affaire Antifa-Ost et ceux de Daniela, Burkhard et Ernst-Volker, les ancien.nes militant.es de la RAF, avaient été affichés par Ströer dans toutes les villes allemandes. L’action a été menée en soutien avec la grève de la faim de Maja.

Voir la vidéo de l’action

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