Mardi 4 juin, 20 personnes passaient au tribunal correctionnel de Rennes pour « association de malfaiteurs ». Elles étaient accusées d’avoir participé à une opération transports gratuits dans différentes stations de métros de Rennes à l’occasion du mouvement contre la « Loi Travail » en 2016 (voir notre article). Un rassemblement de soutien était organisé devant la cité judiciaire pendant l’audience.

Ainsi le 19 mai 2016 à 6h00 du matin, les militant·e·s s’étaient introduits dans plusieurs bouches du métro rennais pour y saboter des bornes d’accès. Grâce à des clefs, iels ont ouvert les boîtiers et débranché les fils, ou ont utilisé de la mousse expansive. Le même jour, la police arrêtait 20 personnes dans le cadre de cette affaire. Notons qu’avant même leur arrestation, une note des renseignements les désignait comme « un groupe paramilitaire », « une mouvance d’ultra-gauche » prête à passer à l’action « lors de réunions conspiratrices ». Les militant·e·s contestent cette qualification mais ont refusé de communiquer sur leurs personnalités ou leurs vies actuelles et ce afin de ne pas être jugé selon leurs profil social.

À l’issue du procès, 19 personnes ont été déclarés coupables de dégradation ou tentative de dégradation ainsi que d’association de malfaiteur. Ils ont été condamné·e·s à 4 mois de prison avec sursis et de 150 et 300 euros d’amende. Seul un prévenu a écopé d’un mois de prison avec sursis, car il a été reconnu comme n’ayant pas participé directement aux actions.

Rassemblement de soutien aux inculpé·e·s de l'opération transports gratuits à Rennes

Rassemblement de soutien aux inculpé·e·s de l’opération transports gratuits à Rennes

Marina Bernadó était une des deux dernières prisonnières politiques catalanes incarcérées pour avoir prit part à la lute d’ETA. Clandestine en France entre 2001 et 2006 , puis incarcérée jusqu’à la fin de la semaine dernière à la prison des femmes de Rennes , elle a été extradée vers l’Espagne qui vient de la relâcher sans peine supplémentaire. Il ne reste qu’une prisonnière catalane détenue pour avoir participé à l’action d’ETA, Dolores « Lola » López Resina, toujours détenue à la prison de Brieva (Àvila).

La libération de Marina Bernadó

La libération de Marina Bernadó


Le comité d'accueil à Barcelone

Le comité d’accueil à Barcelone

Édit 05/06 : Le bilan depuis lundi s’élève désormais à 60 morts selon un bilan d’un comité de médecins.

Depuis le 6 avril, plusieurs dizaines de milliers de manifestant·e·s menaient un sit-in devant le quartier général de l’armée à Khartoum. Initialement mis en place dans le cadre du mouvement de plusieurs mois pour réclamer le départ du président président Omar el-Béchir, destitué cinq jours plus tard par l’armée (voir notre article), le mouvement s’est poursuivi exiger le transfert du pouvoir aux civils. Un conseil militaire a effectivement pris le pouvoir au Soudan prétendant assurer une période de transition.

Lundi 3 juin, l’armée est intervenue contre les manifestant·e·s. L’attaque a fait au moins 35 morts et 116 blessés. L’assaut des militaires était coordonné : des barrages routiers ont été installés par l’armée, qui s’est déployée dans toute la capitale. Au même moment, les sit-in des villes de Damazin, Port-Soudan et Al-Qadarif étaient également dispersés. A Khartoum, des arrestations, des flagellations, des bastonnades ont été filmées dans plusieurs quartiers.

Barricade au Soudan

Au moins 26 soldats de la CRPF et de la police du Jarkhand ont été blessé suite à l’explosion de plusieurs IED ce mardi matin dans les collines de Rai Sindri du district de Sarikela-Kharsawan. 24 d’entre eux font partie de l’effectif du bataillon 209 du Commando Battalion for Resolute Action (CoBRA), brigade de la CRPF spécialisée dans les actions de contre-insurrection, tandis que les deux autres sont membres de la Special Task Force de la police du Jharkhand. D’après les autorités, il n’y aurait pas eu de combat avec les guérilleros, qui auraient battu en retraite dès l’explosion des bombes. Elles ont imposé un cordon sur toute la zone afin de mener des opérations de ratissage afin de les retrouver.

District de Sarikela-Kharsawan

District de Sarikela-Kharsawan

Un Turc de 53 ans résidant en Belgique, à Willebroek, est incarcéré en Turquie depuis deux mois. La police a arrêté Ali Akyüz alors qu’il rendait visite à sa famille en Turquie. Le 18 juin, il sera présenté devant un juge turc. Il risque 20 ans de prison au total pour « terrorisme ». M. Akyüz a partagé un article au sujet de deux enseignants qui avaient perdu leur poste au lendemain du coup d’État manqué en Turquie (voir notre article) et, en 2015, un autre article avec une interview avec d’activistes qui occupaient le parc de Gezi. Sur la photo illustrant l’article partagé, les activistes posaient avec le drapeau du DHKPC.

Ali Akyüz

Ali Akyüz

Le 28 mai, une audience publique relative à la procédure judiciaire « Perseus » s’est tenue dans la salle d’audience de la base navale de Callao. Au cours de l’audience, l’apparition d’Abimael Guzmán, le Président Gonzalo du PCP-SL, a été accueillie par l’assistance par des applaudissements nourris et des acclamations enthousiastes. Le tribunal a rappelé en vain l’assistance à l’ordre et a fini par faire évacuer purement et simplement la salle.

L’opération « Perseus » est une suite d’enquêtes policières menées entre 2012 et mars 2013, suite à quoi 34 membres du Mouvement pour l’amnistie et les droits fondamentaux, le MOVADEF, ont été arrêtés (voir notre article). C’est un procès par lequel les autorités péruviennes accusent le MOVADEF d’être la façade légale du PCP-SL. La police affirme avoir des enregistrements établissant que, de sa prison, le Président Gonzalo donnait des instructions au mouvement tandis que la guérilla maoïste du Huallaga, dirigée par le « camarade Artemio », le finançait. Ces accusations sont rejetées en bloc par le MOVADEF qui dénonce un procès politique visant à empêcher que se fasse entendre la voix communiste dans le pays.

Les acclamations à l'audience

Les acclamations à l’audience

Un important groupe de personnes cagoulées ont attaqué les policiers du district de Connewitz, à Leipzig, pendant la nuit de samedi à dimanche. La police s’est alors déployée dans les environs et a encore essuyé des jets de pierres, d’engins pyrotechniques et de bouteille. Aucun policier n’a été blessé, deux personnes ont été arrêtées et une a été maintenue en détention.

Environ une heure avant le premier incident, une manifestation intitulée « Fight for your Future » s’était terminée dans le quartier. Des organisations de gauche de la jeunesse avaient avait appelé à la création d’une Assemblée pour la justice sociale et la protection du climat. Environ 500 personnes ont participé à cette assemblée.

Au lendemain du caillassage des policiers

Au lendemain du caillassage des policiers

Samedi, 1er juin, une bombe improvisée a été découverte sous la voiture d’un policier à Belfast-Est. Le dispositif a été découvert près du terrain de golf de Shandon Park situé près du siège du PSNI (la police d’Irlande du Nord). D’après les autorités, il s’agirait d’une opération menée par des dissidents républicains.

Opération de désamorçage de la bombe

Opération de désamorçage de la bombe

Le 13 octobre 2017, Sandra Muller lance le hashtag #Balancetonporc : « ! Toi aussi raconte en donnant le nom et les détails d’un harcèlement sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends.» Puis, quelques heures plus tard : «Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit. Eric Brion, ex-patron de Equidia. #Balancetonporc.» Un an et demi plus tard, Eric Brion a décidé de l’attaquer en justice. Il réclame 50.000 euros de dommages et intérêts et la suppression du tweet dans lequel son nom apparaît. Sandra Muller sera jugée devant la 17e chambre civile du tribunal de grande instance de Paris.

Sandra Muller initiatrice du hashtag #Balancetonporc

Sandra Muller initiatrice du hashtag #Balancetonporc

Le tribunal pénal d’Iruñea (Pampelune) a condamné un syndicaliste du syndicat LAB (syndicat de travailleurs du courant de la gauche séparatiste basque) à 21 mois de prison pour une action syndicale menée durant l’été 2018 dans le cadre de manifestations de soutien à plusieurs travailleurs d’un restaurant italien. Le juge a acquitté le deuxième accusé, un ouvrier de cet établissement.

Dans le restaurant La Sangiovesa, un grand nombre d’heures n’étaient pas rémunérées, certains employés travaillaient sans contrats, les libertés syndicales étaient violées. Entre autre, le restaurant proposait l’option de « rémunérer » quelques heures de travail par une pizza. Suite à l’organisation d’élections syndicales, l’entreprise a licencié des travailleurs. Après plusieurs manifestations contre l’entreprise, le LAB est parvenu à un accord pour l’ensemble des travailleurs qui prévoyait la réintégration des travailleurs licenciés et le respect des droits des travailleurs. Dans le cadre de cet accord, la société a accepté le retrait de toute plainte pour les mobilisations effectuées pendant le conflit. Cependant, le bureau du procureur a maintenu les demandes de sanction à l’encontre de deux syndicalistes du LAB qui étaient entrés dans le restaurant de manière pacifique, se concentrant à l’extérieur, collant plusieurs autocollants et scandant des slogans au mégaphone. En fin de compte, le juge Emilio Labella a condamné un des syndicalistes à 21 mois de prison et acquitté le second. Le syndicat a décidé de faire appel au jugement. Le LAB organise une conférence de presse ce lundi 3 juin à 11h30 sur la Plaza del Castillo à Iruñea.

Manifestation devant le restaurant La Sangiovesa

Manifestation devant le restaurant La Sangiovesa