Ce mercredi, une opération de ratissage conjointe de la police et de la CRPF s’est déroulée dans l’état du Jharkhand, à la frontière avec l’Orissa. Les forces de sécurité ont annoncé avoir, au cours de cette action, arrêté un guérillero maoïste et saisi deux mines terrestres, du matériel explosif et des affiches dans un des villages ciblés. Kushal Kerketa, âgé de 24 ans, est suspecté d’être impliqué dans diverses activités maoïstes dans le district de Sundergarh. La police l’accuse également d’être le bras droit de Sameer, commandant de zone du Jharkhand.

Samedi à 14h, 500 personnes s’étaient réunies devant l’ambassade d’Egypte à Paris, à l’appel de divers collectifs. Leur objectif était de manifester leur soutien au peuple égyptien, ainsi que de soutenir la lutte qui dure depuis plus d’un mois en Tunisie. La police avait disposé entre la foule et le bâtiment de l’ambassade pas moins de huit camions de CRS. Une demi-douzaine de voitures de police et quelques cars stationnaient aux alentours. Vers 17h, les 200 personnes qui étaient toujours présentes ont décidé de former un cortège pour remonté les Champs Elysées. Après quelques centaines de mètres, plusieurs dizaines de policiers ont surgi pour encercler les manifestants, resserrant les rangs et empêchant les gens de se disperser ou de quitter le cortège. Après plus d’une demi-heure, ces derniers ont montré des signes d’impatience. Immédiatement, les forces de l’ordre ont envoyé du gel lacrymogène (contrairement au gaz, il ne s’évapore pas, imprègne la peau et les vêtements, et ‘optimise’ la sensation de brûlure et de gêne respiratoire). Pris au piège, les manifestants qui tentaient de sortir du cortège ont été frappés à coups de matraque, et un grand nombre d’entre eux sont tombés inconscients au milieu de la foule. Les pompiers, débordés par l’afflux de blessés, ont réquisitionné un concessionnaire de voiture à proximité pour pouvoir les prendre en charge. Vers 20h, près de 120 personnes avaient été interpellées et transportées au commissariat pour un contrôle d’identité. Dans un communiqué lundi, le porte-parole de la police a justifié ces arrestations et la charge des CRS par le fait qu’aucune demande préalable d’autorisation de manifestation ni de parcours n’avait été introduite.

Hier matin, plusieurs dizaines de personnes s’étaient rassemblées aux abords du ministère de l’intérieur de Tunis afin d’exiger le départ de tous les fonctionnaires issus de l’ancien parti au pouvoir toujours en poste. Le rassemblement a rapidement et violemment été dispersé par les forces anti-émeute à coups de matraque et de gaz lacrymogènes. Des témoins ont vu des policiers pourchasser des jeunes et les frapper sauvagement à l’aide de matraques alors qu’ils étaient déjà au sol. Plusieurs d’entre eux ont été interpellés et traînés sans ménagement dans des fourgons de police. Durant l’après-midi, les unités anti-émeutes sont à nouveau intervenues pour éloigner les quelques dizaines de personnes toujours présentes sur place.

Dans moins d’un mois, cela fera 24 ans que Jean-Marc Rouillan a été incarcéré pour les actes accomplis comme militant d’Action directe. Des années de résistance à l’élimination carcérale, puis une semi-liberté arrachée en 2008… interrompue après 10 mois – pour cause de propos qualifiés d’ »ambigus » par la justice – avec retour en prison à plein temps.

Une justice d’exception, la seule que les prisonniers politiques d’Action Directe ont connue depuis leur procès, aggravée par la loi sur la rétention de sûreté, a encore durci et rallongé les procédures déjà très restrictives qui leur sont appliquées. C’est ainsi que Jean-Marc Rouillan a dû subir deux ans de prison supplémentaires (alors que sa peine de sûreté est accomplie depuis 2005) avant que sa nouvelle demande de libération conditionnelle soit examinée. L’audience est enfin programmée pour cette semaine, le 2 février, dans l’enceinte de la prison de Muret.

Le Collectif « Ne laissons pas faire ! » appelle à un rassemblement jeudi 3 février, de 18 h à 19 h en face de la direction de l’Administration pénitentiaire carrefour rue de la Verrerie – rue du Renard (Paris 4e – Métro L1/L11 : Hôtel-de-Ville)

Récemment, le gouvernement du Bangladesh a annoncé sa volonté d’acquérir des terres situées à quarante kilomètres au sud de la capitale, Dacca, afin d’y construire un nouvel aéroport. Cette acquisition entraînerait l’expropriation de plusieurs milliers d’agriculteurs et de villageois qui vivent actuellement sur ces terres. Aujourd’hui, plus de 20.000 personnes ont manifesté sur le site pour dénoncer le projet gouvernemental. La police a dispersé la foule par des jets de gaz lacrymogènes et des tirs de balles en caoutchouc. Les manifestants ont répliqué, armés de bâtons et de barres de fer, en mettant le feu à un camp et à un véhicule de police. Ils ont également dressé des barricades à travers plusieurs routes. Un policier est décédé et plus de cinquante personnes ont été blessées au cours de ces affrontements.

Manifestation contre un aéroport à Dacca

Manifestation contre un aéroport à Dacca

Des milliers de personnes ont à nouveau défilé ce samedi dans les rues de Manchester et de Londres, à l’appel notamment d’un syndicat d’étudiants. Elles manifestaient contre l’austérité draconienne et le quasi-triplement des droits universitaires imposés par le gouvernement, encadrées par un important dispositif policier. A Manchester, la police est intervenue pour encerclé une centaine de personnes qui tentaient de s’écarter du parcours pour rejoindre le centre-ville. Une vingtaine d’entre elles ont été arrêtées pour troubles de l’ordre public et obstruction de la voie publique. A Londres, six personnes ont également été arrêtées sur la même base.

Arrestation en marge d'une manifestation estudiantine à Manchester

Arrestation en marge d’une manifestation estudiantine à Manchester

Vendredi, la police a annoncé avoir arrêté un guérillero maoïste recherché de longue date. Agissant sur base de renseignements, la police a déclenché une opération de recherche tôt dans la matinée de vendredi dans la région de Jhargram (Midnapore occidental). Après avoir arrêté Mahto, la police a poursuivi son action dans l’espoir de découvrir des armes, ou d’autres maoïstes, en vain.

Ce jeudi, les neuf militants du CAS ont une nouvelle fois vu leur procès reporté. A l’entrée du palais de justice, les autorités avaient installé un chemin de barrières Nadar pour canaliser les personnes qui souhaitaient assister à l’audience. Celles-ci ont également du fournir leurs papiers d’identité avant l’entrée en salle. Le procureur a pris la décision d’ajourner l’audience après que les avocats des inculpés aient rendu leur conclusion ce jeudi, alors que la procédure exige que cela soit fait huit jours avant l’audience. Celle-ci a donc été reportée au 3 mars.

Alors que l’on comptait hier, en Egypte, selon des sources médicales, au moins 92 personnes tuées et des milliers blessées depuis le début mardi de la contestation contre le président Hosni Moubarak en Egypte, (dont 85 lors des violents heurts vendredi et samedi entre manifestants et policiers), une manifestation de solidarité a été réprimée ce dimanche a Paris. 90 personnes ont été arrêtées à Charles de Gaulle – Etoile. 30 d’entre elles ont été transférées au commissariat du 18ème, rue de Clignancourt, métro Château Rouge. Selon le Comité de solidarité avec la lutte du peuple égyptien, seules 30 personnes auraient été relâchées

Mark Kennedy est entré dans la police vers 1994. Début 2003, il travaille pour la nouvelle National Public Order Intelligence Unit (NPOIU), chargée de surveiller les “extrémistes de l’intérieur”, et reçoit un permis de conduire, un passeport établissant sa nouvelle identité (Mark Stone) et une histoire crédible pour expliquer ses absences : alpiniste professionnel, il part souvent à l’étranger pour des contrats bien rémunérés.

C’est en août 2003 que Kennedy est arrivé avec ses cheveux longs, ses tatouages et la passion de grimper aux arbres dans une ferme reconvertie en base militante, dans le Yorkshire, pour assister à une réunion du mouvement Earth First. Il a deux atouts qui vont bientôt le rendre indispensable au sein du mouvement. D’une part, il conduit et posséde un pick-up ; ensuite, il sait se montrer généreux, acceptant de payer l’impression de documents, louant des véhicules et payant les amendes infligées par les tribunaux.

Il obtient rapidement la confiance des militants. En 2004, il devient membre de Dissent !, un réseau chargé de préparer des manifestations liées au sommet du G8, prévu pour l’année suivante en Ecosse. En 2005, il grimpe aux arbres de la capitale pour accrocher des bannières contre BP, puis Il se rend ensuite au campement de Stirling. Après le G8, Kennedy file en Islande pour manifester contre la construction d’un barrage. Conscients d’être surveillés par la police, les militants limitent au maximum le nombre de personnes informées des détails logistiques de l’opération. Pour des raisons pratiques, les personnes chargées du transport en font généralement partie.

A l’été 2006, Mark Kennedy est un militant à part entière. Il rejoint le cercle des organisateurs du premier Camp climat et participe à son installation près de la centrale à charbon de Drax, dans le Yorkshire (organisés par le groupe militant Camp action climat (CAC), une dizaine de campements se sont installés depuis sur des sites jugés stratégiques, principalement au Royaume-Uni). Lors du Camp climat de l’année suivante à l’aéroport de Heathrow, il se voit confier l’organisation des transports.

En 7 ans, Mark Kennedy s’est tellement bien intégré à la communauté des militants que près de deux cents personnes étaient là pour fêter ses 40 ans. Il a été de presque toutes les grandes manifestations écologistes du Royaume-Uni depuis 2003. Avec son faux passeport, il s’est rendu dans plus de vingt-deux pays, manifestant contre la construction d’un barrage en Islande, rejoignant des militants verts espagnols, pénétrant les réseaux anarchistes d’Allemagne et d’Italie, menant des actions illégales au besoin.

Ce n’est que le 12 avril 2009, que Kennedy commence à être soupçonné. La police avait appris – probablement par Kennedy lui-même – que des militants prévoyaient d’entrer sur le site de la centrale de Ratcliffe-on-Soar, une centrale à charbon située à proximité. Lorsque les militants furent avertis de la présence de nombreux policiers à l’extérieur de la centrale, il fut question d’abandonner le plan. On chargea toutefois Kennedy d’aller vérifier la gravité du problème. A son retour, il déclara [faussement] qu’il n’y avait aucun policier. Les forces de police débarquèrent peu de temps après.

Au cours d’un vaste coup de filet, la police prend d’assaut le bâtiment de l’école dans la banlieue de Nottingham, où les militants se sont rassemblése. A l’intérieur, ils trouvent cent quatorze personnes, dont Kennedy. Le 5 janvier 2011, vingt militants seront finalement condamnés pour le délit mineur de préparation à une effraction après avoir reconnu qu’ils avaient prévu d’occuper la centrale pendant une semaine afin d’empêcher l’émission de 150.000 tonnes de carbone.

Les soupçons contre Kennedy s’aggravèrent lorsque celui-ci, inculpé en même temps que vingt-sept autres personnes, décida de faire appel à un autre cabinet d’avocats. Lui seul fut relaxé. Ce n’est toutefois qu’après avoir découvert par hasard son véritable passeport, des mois plus tard, que les militants finirent par apprendre sa véritable identité. Le 21 octobre 2010, six de ses amis proches le pressèrent de questions. Il finit par avouer et exprimer, en larmes, ses regrets. Kennedy vit à présent à l’étranger.

Kennedy en eco-warrior

Kennedy en eco-warrior

Kennedy maintenant

Kennedy maintenant