Depuis l’été dernier, un vent de fronde secoue le royaume avec des manifestations qui ont réuni jusqu’à des dizaines de milliers de personnes dans la capitale au plus fort des protestations, entre juillet et décembre 2020. Elles ont repris après l’inculpation en février pour lèse-majesté de quatre dirigeants du mouvement qui se voient régulièrement refuser une remise en liberté sous caution. Au moins 57 autres manifestants, dont trois mineurs, sont inculpés dans le cadre de la législation sur le lèse-majesté.

Vendredi 19, une nouvelle manifestation a eu lieu à Bangkok où 3000 policiers étaient déployés. Des manifestants se sont servi de cordes afin de déplacer un mur de conteneurs placés devant le palais royal pour le protéger. Ils ont réussi à se frayer ainsi un chemin en cirant « Libérez nos amis! », avant de jeter des cocktails Molotov sur les policiers qui ont ouvert le feu avec des balles en caoutchouc et lancé des gaz lacrymogènes. Des policiers avaient fait auparavant une descente dans la maison d’édition « Thai » afin d’y saisir les copies de l’ouvrage sur la monarchie d’un militant et avocat spécialisé dans la défense des droits humains. Les manifestants ont réagi en plaçant l’ouvrage en ligne et en appelant leurs sympathisants à l’imprimer et à le lire pendant la manifestation.

A Liège
Un dispositif policier important, visible et non visible, ainsi que des moyens spéciaux, tels que des arroseuses et la cavalerie fédérale, étaient présents à Liège ce samedi à la suite d’un nouvel appel à des émeutes sur les réseaux sociaux. Les policiers de la zone de police de Liège, appuyés par la police fédérale, ont a procédé à plus de 120 interpellations et contrôles d’identité en vue d’identifier des personnes présentes lors des émeutes survenues samedi dernier. Parmi les personnes identifiées, une vingtaine ont été arrêtées administrativement pour des vérifications dans le cadre de l’enquête judiciaire en cours depuis le 13 mars.

A Bruxelles
Entre 500 et 700 personnes se sont rassemblées pour fêter le carnaval sauvage. Le cortège a démarré à 15H place du Jeu de Balle, s’est rendu Porte de Hal, puis vers le Square Jacques Franck et ensuite vers la Place de Bethléem où la fête a duré plusieurs heures. Une partie du cortège est reparti en direction du canal et la police est intervenue avec une arroseuse et en chargeant et nassant les participants.
Mise à jour: Le nassage d’Anderlecht a été suivi de quelques affrontements à Forest (rue du Charroi). Une dizaine de personnes ont été interpellées.

Dans la nuit du 6 au 7 décembre 2019, juste avant l’acte 56 des manifestations de gilets jaunes, une patrouille de police découvre des inscriptions « ACAB ». La patrouille juge probable que ces tags soient le fait d’un homme seul à vélo. Mais dès le matin du 7 décembre, un commissaire divisionnaire obtient du parquet l’ouverture d’une enquête de flagrance. Il invoque des courriers anonymes de menaces reçus par des policiers ailleurs en France, et sur la foi d’un renseignement anonyme, il ajoute qu’un « groupe de black blocs » occuperait un dans un Airbnb de l’agglomération bordelaise à 1,5 km du lieu des tags. Ils « pourraient » donc, selon lui, « être les auteurs des dégradations et outrages commis au cours de la nuit et seraient également membres d’une association de malfaiteurs constituée en vue de commettre des exactions » contre des policiers.

Grâce à ces qualifications pénales, passibles de prison, les policiers peuvent investir l’Airbnb le 7 décembre et ils y arrêtent seize personnes. En perquisition, les policiers découvrent de l’acide chlorhydrique, du bicarbonate de soude, des clous, des bombes de peinture. Une enquête pour « association de malfaiteurs » et « dégradation de biens » est ouverte, les seize personnes sont mises en examen. Qualifiés tantôt de « black blocs », d’ »ultra-jaunes » et d’ »anarcho-libertaires », ces gardés à vue ont fait les gros titres de la presse française. Mais dans un arrêt rendu jeudi 18 mars, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux vient de déclarer cette opération de police abusive, compte tenu de la nature réelle des faits et faute d’indices suffisants pour les relier entre eux. Le tribunal ordonne l’annulation de l’ensemble de la procédure et la levée des mesures de contrôle judiciaire.

 

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Des dizaines de Palestiniens ont souffert de suffocation mardi soir par des gaz lacrymogènes lors d’affrontements avec les forces d’occupation israéliennes dans la ville de Kufr ‘Aqab au nord de la ville occupée de Jérusalem. Les forces israéliennes avaient pris d’assaut la ville à travers une ouverture qu’elles ont pratiquées dans le mur qui entoure la ville de Kufr’Aqab, et ont inondé les habitants de bombes lacrymogènes. Ces forces ont détruit au bulldozer la propriété d’un habitant de la ville.

Des soldats israéliens ont également pris d’assaut le village de Beit Dajan, à l’est de la ville de Naplouse, au nord de la Cisjordanie, et ont détenu un certain nombre de jeunes dans la partie orientale du village, provoquant des affrontements avec les habitants qui se sont précipités pour aider les jeunes. Les soldats ont tiré à balles réelles et des cartouches de gaz lacrymogène sur les habitants. Cependant, aucun blessé n’a été signalé. Pendant ce temps, des colons israéliens a détruit des clôtures entourant plusieurs parcelles agricoles dans le village de Qaryout, au sud de Naplouse. Les Palestiniens ont construit ces clôtures pour protéger leurs terres contre les accaparements des colons qui volent régulièrement les terres palestiniennes pour étendre leur colonies.

La police nationale colombienne a procédé à l’arrestation d’un membre présumé de l’ELN dans le village de Campo Dos, dans la zone rurale de Tibú, au nord de la province de Santander. En représailles, des membres de l’ELN ont assiégé le commissariat de cette zone de Catatumbo, et bloqué la route qui mène de cette zone à la capitale départementale, Cúcuta, avec une voiture piégée.

 

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À la suite d’une enquête ouverte par le parquet de Rome et appelée « opération Bialystok », sept anarchistes ont été arrêtés en Italie, en Espagne et en France le 12 juin 2020. Deux personnes ont été assignées à résidence, tandis que cinq autres ont été emprisonnées près avoir été inculpées d ‘«association subversive à des fins de terrorisme et de subversion», d’ «incitation à commettre des crimes» et d’autres délits mineurs (tous aggravés par le but terroriste subversif). Etaient principalement visées certaines initiatives de solidarité avec les accusés. du procès « Panico » à Florence.

Vendredi 12, neuf mois après les arrestations, Flavia, Robi et Nico ont été libérés de prison avec l’obligation de rester dans leur commune de résidence et de rentrer la nuit. Cette libération a eu lieu suite à la requête faite aux juges de la cour d’assises le 25 février. Lundi 15 mars, Francesca a également été libérée sans aucune mesure, à la suite de la requête déposée le 4 mars. Aucune demande n’a été faite pour Claudio ou Daniele (qui est assigné à résidence), dont les mesures restent inchangées.

Pour écrire à Claudio:
Claudio Zaccone
C. C. di Siracusa
strada Monasteri 20
96014 Cavadonna (SR)
Italia – Italie

Une perquisition lors de l'opération Bialystok

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Lundi, les manifestants étudiants ont barré les routes proches de l’Université de Johannesburg (UJ) avec des pierres et des pneus enflammés. Un grand nombre d’étudiants était rassemblés devant l’université tandis qu’un hélicoptère de police volait au-dessus de leur tête et que la sécurité du campus montait la garde. Par ailleurs, la police a utilisé un canon à eau et des lacrymogènes pour disperser les étudiants de Wits qui ont aussi barré des rues, les étudiants ont répondu en lançant des pierres sur la police. Un étudiant de Wits a été blessé d’une balle dans la jambe, mais il ne semble pas que ce soit la police qui ai tiré. Les étudiants de Wits se sont ensuite rendu à l’UJ où ils ont rencontré leurs condisciples en lutte. Les étudiants manifestent pour un enseignement libre et gratuit.

 

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Dimanche, le quartier industriel de Hlaing Tharyar, à Rangoun, a été le théâtre d’affrontements entre forces armées et manifestants, parmi les plus sanglants depuis le coup d’État du 1er février. Accusant la Chine de soutenir la junte militaire, les manifestants ont volontairement incendié plusieurs dizaines d’entreprises chinoises dans ce quartier pauvre de la ville. Face aux manifestants, les militaires ont ouvert le feu, tuant au moins 22 civils, auxquels s’ajoutent 16 décès dans différentes villes du pays, ainsi que celui d’un policier, le deuxième depuis le coup d’État. Ces 39 morts font de dimanche la journée la plus sanglante depuis le début du mouvement de protestation. Ils portent à 138 le bilan humain officiel de la répression. Après avoir décrété la loi martiale dans deux quartiers de Rangoun dimanche soir, la junte militaire a fait savoir lundi matin que cinq autres de l’ex-capitale étaient désormais concernés, ainsi que certains quartiers de la ville de Mandalay.

Construction d’une barricade à Rangoun

Sarah Everard, une jeune femme de 33 ans a été tuée le 3 mars à Londres. Elle a été enlevée, violée puis assassinée. Les soupçons se sont rapidement portés sur un policier de 48 ans qui habite à proximité des lieux où les restes humains ont été découverts. Samedi 13, en réaction à la mort de Sarah Everard, une dizaine de rassemblements ont eu lieu partout à travers le Royaume-Uni, à Glasgow, Nottingham ou encore Bristol. Une commémoration en 32 endroits avait également été organisée à Londres par le groupe « Reclaim these streets » avant d’être annulée suite au refus de la police d’autoriser l’événement. Les organisatrice risquait donc 10 000 £ d’amende pour chaque rassemblement organisé pour un total de 320 000 £. La Haute de Justice, saisie d’un recours, avait refusé de contredire la décision policière. Une veillée spontanée a cependant rassemblé au moins une centaine de personnes. La police est intervenue pour réprimer le rassemblement. Plusieurs femmes ont été menottées et violemment arrêtées. Quatre personnes ont été interpellées pour infractions aux règles anti-coronavirus et à l’ordre public.

Répression d'un hommage rendu à une victime d'un féminicide commis par un policier