Le 22 décembre 2025, des membres du Kızıl Parti (Parti Rouge) et des militants de l’Action Étudiante ont été brièvement arrêtés à Taksim et sur l’avenue İstiklal pour avoir protesté contre le salaire minimum fixé en dessous du seuil de pauvreté. La police est intervenue lors de leur rassemblement. Tous les militants ont été relâchés par la suite.

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Le 24 décembre 2025, à Şirnex, trois jeunes ont été arrêtés après des perquisitions à leur domicile, accusés de « propagande pour une organisation ». Lors des fouilles, des vêtements traditionnels kurdes et un drapeau kurse ont été saisis comme preuves. Les jeunes ont été conduits au poste de police local et l’affaire fait l’objet d’une restriction de consultation de 24 heures. Le nombre d’arrestations dans la ville pourrait augmenter.

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Le délibéré du procès d’Anan Yaeesh, militant palestinien de 37 ans détenu en Italie, a une nouvelle fois été reporté au 16 janvier. Son avocat, Flavio Rossi Albertini, conteste vigoureusement le réquisitoire du Ministère Public, invoquant le droit à l’autodétermination des peuples ainsi que le droit à la lutte armée des Palestiniens, tels que reconnus par le droit international et la Convention de Genève. Yaeesh est jugé aux côtés de deux autres Palestiniens, Ali Irar et Mansour Doghmosh, accusés avec lui de soutien à une organisation liée aux Brigades des Martyrs d’Al‑Aqsa. Bien que leurs charges restent en vigueur, ces derniers ont été libérés provisoirement tandis qu’Anan demeure en détention dans une prison de haute sécurité. Lors de la précédente audience le 19 décembre dernier, plus de 200 personnes étaient réunies en solidarité devant et dans la Cour de l’Aquila, dont une délégation du Secours Rouge International. De leur côté, les accusés ont fait des déclarations pour réaffirmer leur engagement en faveur du peuple palestinien. En particulier, Anan Yaeesh a souligné que « c’est une erreur de penser que ceux qui résistent n’aiment pas la vie. Nous aimons la vie plus que quiconque, mais nous voulons une vie de liberté, pas une vie d’oppression ».

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Huit militants d’Extinction Rebellion ont comparu le 22 décembre devant le tribunal de Saverne pour avoir inscrit « Stocamine contamine » sur un pont du Bas-Rhin, une action dénonçant les risques liés aux 42 000 tonnes de déchets toxiques stockées sous la plus grande nappe phréatique d’Europe occidentale. Initialement poursuivis pour une dégradation légère, les faits ont été requalifiés, entraînant 55 heures de privation de liberté et des réquisitions de trois mois de prison avec sursis et 500 euros d’amende par personne. La défense plaide la liberté d’expression et dénonce une procédure abusive, tandis que le parquet invoque le risque de récidive. Le délibéré est attendu le 15 janvier.

Les banques GLS et Sparkasse Göttingen ont résilié les comptes du Rote Hilfe, une organisation de soutien juridique de gauche en Allemagne, en lien avec l’inscription du groupe « Antifa Ost » sur la liste terroriste des États-Unis et sur la liste de sanctions du Trésor états-unien (voir notre article). Craignant des conséquences comme l’exclusion du système de paiement international SWIFT, les banques ont appliqué ces sanctions, après avoir interrogé le Rote Hilfe et sur la base d’une évaluation de risque jugée « élevée » par un prestataire privé, ce qui impose la fermeture des comptes sous deux mois. Cette situation rappelle celles similaires qui ont déjà eu lieu contre l’Anarchist Black Cross ou encore le DKP (voir notre article).

Imad et Daniel sont deux antifascistes qui sont emprisonnés depuis plus de 600 jours dans le cadre de l’affaire des 6 de Saragosse (voir notre article). Ils sont maintenus en détention malgré des situations judiciaires identiques à celles d’autres personnes récemment graciées pour la même affaire. Par ailleurs, l’un d’entre eux, Imad, a enfin pu commencer un suivi thérapeutique après plusieurs mois d’attente pour que ses troubles psychiques soient pris en charge en prison.

Le 23 décembre 2025, le collectif Prisoners for Palestine a annoncé qu’après 48 et 49 jours de grève de la faim, les prisonnières pro-palestiniennes Qesser Zuhrah (à gauche sur la photo) et Amu Gib ont décidé de suspendre leur action en raison de la dégradation critique de leur état de santé et des risques imminents pour leur vie. D’autres prisonniers, dont Heba Muraisi, Teuta Hoxha, Kamran Ahmed et Lewie Chiamarello, poursuivent quant à eux la grève de la faim pour leur libération et la fin de la complicité britannique avec le fabricant d’armes israélien Elbit Systems, mais aussi pour obtenir la fin des mesures d’isolement, le retour de Heba Muraisi à la prison de HMP Bronzefield et l’accès aux mêmes droits, activités et formations que les détenus condamnés. Malgré cette pause partielle, la mobilisation a permis de mettre en lumière la détention politique et la répression croissante au Royaume-Uni, ainsi que de renforcer la solidarité internationale en faveur de la cause palestinienne. En particulier, de nombreux rassemblements de soutien ont eu lieu ces derniers jours, comme à Madrid où Bruxelles.

Organisée à l’appel de la Plate-forme Voix des prisonniers, les 20 et 21 décembre, une conférence internationale pour le soutien aux prisonnier·es politiques s’est tenue à Paris. Cette conférence a été un succès avec plus de 300 participants venant de nombreux pays. Des exposés et des témoignages ont documenté la situation de prisonnier·es et des discussions ont tendu au renforcement de la solidarité internationale sur ce front de lutte. Une importante délégation du Secours Rouge International a participé à la conférence avec deux contributions. La première, pour la table ronde consacrée à la place des prisonnier·es dans la lutte des classes, est intitulée Prisonnier·es politiques, sujets politiques. La seconde pour la table ronde du dimanche consacrée à la construction de la solidarité internationale, est intitulée Enjeux et problèmes du soutien internationaliste aux prisonnier·es révolutionnaires.

Abdelahi Lajfauni, prisonnier politique sahraoui détenu à la prison centrale de Kénitra au Maroc, a souffert d’une intoxication alimentaire sévère provoquant vomissements sanglants, diarrhée, nausées et vertiges, sans recevoir de soins médicaux ni d’évaluation de son état. La famille dénonce une négligence délibérée et l’absence totale d’enquête de l’administration pénitentiaire, qui n’a pas pris de mesures pour déterminer les causes ni sanctionner les responsables. Après avoir exigé des comptes, Lajfauni a également subi insultes, menaces et représailles de la part du personnel de la prison, renforçant les inquiétudes sur le traitement systématique et l’impunité envers les prisonniers politiques sahraouis dans les établissements marocains.

Emprisonné·e à Budapest en raison de son engagement antifasciste, Maja bénéficie de séances de soutien psychologique par téléphone, mais le temps d’appel limité à 80 minutes par semaine rend ces consultations insuffisantes, réduisant presque à néant ses contacts avec sa famille. Les promesses répétées d’améliorer ses conditions de détention n’ont pas été tenues. Ses soutiens soulignent qu’un transfert en Allemagne est jugé indispensable pour lui assurer un suivi adéquat et des droits fondamentaux respectés.