Selon une enquête du Wall Street Journal, l’Allemagne a élaboré en secret un plan de 1.200 pages visant à préparer le pays à une éventuelle guerre contre la Russie, un travail initié dès 2022 et piloté par un nouveau commandement militaire chargé des opérations intérieures. Finalisé en 2024 et en cours de mise en œuvre, le plan détaille la mobilisation et le déploiement de 800 000 soldats allemands, états-uniens et alliés vers l’est, les itinéraires logistiques, ainsi que l’implication des services civils comme la police, les secours et les hôpitaux. Berlin doit toutefois moderniser des infrastructures routières, ferroviaires et portuaires devenues inadaptées, et lever des contraintes réglementaires freinant l’usage militaire de certains équipements. Malgré ces défis, l’armée allemande estime avoir accompli des progrès rapides depuis le lancement du projet début 2023.

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Le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin a confirmé qu’il n’autorisera pas l’usage des lanceurs FN 303 pour le maintien de l’ordre lors de manifestations, malgré un débat relancé par la presse et par le ministre de la Défense Theo Francken. Il rappelle que cette arme non létale, fabriquée par FN Herstal et tirant des projectiles en plastique à haute vitesse, restera soumise à un cadre strict qui limite son utilisation aux interventions spéciales, aux établissements fermés et à la neutralisation d’agressions immédiates.

Une enquête de la BBC affirme que la police anti-émeute géorgienne aurait utilisé en 2024 un gaz lacrymogène ancien, le bromobenzyl cyanide (« camite »), une substance de la Première Guerre mondiale supposée abandonnée depuis les années 1930. Médecins, experts et lanceurs d’alerte signalent des symptômes prolongés chez les manifestants (brûlures, toux, essoufflement, vomissements) compatibles avec ce gaz, possiblement diffusé via des canons à eau. Une étude scientifique confirme la présence probable d’un agent chimique, tandis qu’un ancien responsable de la police explique que ce gaz avait déjà été testé en 2009 et présente des effets persistants. Le gouvernement géorgien refuse de préciser la substance utilisée.

Huit étudiants arrêtés lors d’une manifestation contre la pollution à India Gate dans la capitale indienne (voir notre article) ont vu leur demande de libération sous caution rejetée et ont été placés en détention judiciaire, alors que la police de Delhi les accuse d’avoir utilisé du gaz poivre et scandé des slogans pro-maoïstes, évoquant même des liens supposés avec l’ex-organisation naxalite RSU. Les étudiants nient toute violence et dénoncent une tentative de criminaliser une mobilisation pacifique pour la qualité de l’air.

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Le 1er novembre, Louisana Richardson a été victime d’une agression par les forces de l’ordre (voir ici). Depuis, sa vie a été bouleversée. Elle doit faire face à d’importants frais médicaux, des soins indispensables et des dépenses juridiques pour se défendre. Louisana vit seule en France, sans famille ni ressources pour l’aider dans cette épreuve. Ses soutiens appellent à la solidarité pour pouvoir l’aider à se reconstruire et affronter cette situation. En effet, elle a porté plainte et l’enquête est ouverte par le service de déontologie de la police. Elle est convoquée mercredi 3 décembre pour être entendue.

Participer à la cagnotte

Un webinaire international se tiendra le 3 décembre 2025 pour la Journée mondiale de solidarité avec les prisonniers politiques aux Philippines, afin d’appeler au développement de la mobilisation de soutien. En particulier, l’événement vise à informer sur la situation des prisonniers politiques, à défendre la libération des consultants du Front national démocratique des Philippines (NDFP) et à mettre en avant le rôle crucial de la solidarité internationale.

Pour s’inscrire : https://www.ichrp.net/Dec3Webinar

C’est au tour de la Turquie d’agir, a déclaré un des dirigeants de l’ex-PKK. Ce dernier n’ira pas plus loin dans les négociations de paix avec Ankara : « Nous avons fait ce qu’on nous a demandé, a déclaré le commandant Amed Malazgirt. C’est au tour de l’État turc. En Turquie il y a eu des discussions mais aucune avancée concrète (…). Désormais nous attendons que l’État turc prenne des mesures et c’est à lui de faire les prochains pas ». Le chef militaire de l’ex-PKK, rencontré samedi dans les montagnes du Kurdistan dans le nord de l’Irak, salue la création d’une commission transpartisane au sein du Parlement turc : « L’État turc a fait un geste positif, mais ce n’est pas la seule action nécessaire », juge-t-il tout en précisant « suivre de près » ses travaux. « Nous avons deux revendications. Premièrement, la libération du leader Apo. Faute de quoi, le processus ne réussira pas. La deuxième est la reconnaissance constitutionnelle et officielle du peuple kurde en Turquie ». Le responsable a tenu également à clarifier la notion de désarmement après une opération symbolique, en juillet, lors de laquelle une trentaine de combattants de l’ex-PKK avaient brûlé leurs fusils (voir notre article). « C’est l’État turc qui a promu ce récit affirmant qu’il nous avait appelés à déposer nos armes : nous, nous nous sommes engagés à ne pas les utiliser contre l’État turc. Il y a une différence et ce que nous avons fait correspond à ce que le leader Apo a demandé », a-t-il déclaré. « Nous avons dit que nous n’utiliserons pas les armes contre l’État turc et jusqu’à ce jour, nous ne les avons pas utilisées », a-t-il relevé.

À propos d’Abdullah Öcalan, un autre commandant, Serdar Mazlum Gabar, a fait valoir que « Nous visons d’abord la reconnaissance du droit à l’espoir et ensuite la liberté totale de la direction (…) Par liberté, nous entendons qu’il soit libre d’agir, de diriger son mouvement et de s’intégrer au peuple ». Cette notion de « droit à l’espoir » avait été avancée l’an dernier par le principal allié du gouvernement turc à l’initiative du processus de paix. « Nous pouvons garantir la sécurité de notre direction », poursuit-il en suggérant dans un premier temps « une assignation à résidence » d’Abdullah Öcalan. Une délégation de la commission parlementaire chargée du processus de paix a rendu visite le 24 novembre pour la première fois à Abdullah Öcalan.

Militants et militantes du PKK

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Condamné à un an de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme » suite à un tract en soutien à la Palestine (voir notre article), le secrétaire général de l’UD CGT 59 Jean-Paul Delescaut voit son procès en appel se tenir ce mardi 2 décembre. La CGT appelle à un rassemblement de solidarité dès 9H devant la Cour d’appel de Douai, dénonçant la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien et la nécessité de mobiliser largement face à la répression d’État. Par ailleurs, une manifestation partira également du même lieu à 14h, dans le cadre de la journée de grève interprofessionnelle.

En Azerbaïdjan, plusieurs militants marxistes ont été arrêtés après avoir tenté d’organiser une marche à Bakou avec des drapeaux de l’ex-URSS. Les principaux détenus, dont Abdulla Ibrahimli et Ibrahim Asadli, sont accusés d’avoir formé un « groupe organisé » promouvant l’idéologie communiste, avec un bureau, des réunions régulières et un petit studio pour diffuser leur message. La police a saisi des drapeaux soviétiques, des livres et du matériel électronique. Le tribunal du district de Nizami a ordonné trois mois de détention préventive pour Ibrahimli et Asadli, qui risquent jusqu’à trois ans de prison pour « organisation d’actions perturbant l’ordre public ». Les autorités et médias proches de l’État insinuent également un lien avec un « pouvoir étranger ». L’affaire met en lumière la répression des activités communistes et soulève des questions sur la liberté d’organisation politique et la protection des militants en Azerbaïdjan.

En Pologne, le président Nawrocki a saisi la Cour constitutionnelle pour déclarer que les objectifs et activités du Parti communiste de Pologne seraient anticonstitutionnels, avec un procès fixé au 3 décembre. Cette démarche s’inscrit dans la continuité d’anciens efforts visant à interdire le parti (voir notre article), qui avaient été bloqués précédemment, et intervient dans un contexte de tensions suite aux positions communistes sur l’armement militaire, les conditions de travail et la répression sociale. Le mouvement communiste reste particulièrement actif auprès des jeunes, en dépit de la persistance de l’anti-communisme.