Réseau Libres de lutte – Entraver le DDL 1660, c’est le nom choisi pour la coordination nationale d’organisations de lutte, syndicats de base et groupes militants, qui a débuté en juillet avec des assemblées en ligne et quelques initiatives locales (voir notre article ici). Le moment est critique : cette loi, qui sera votée en septembre, s’attaque à tous les secteurs en lutte, à toutes les formes de lutte les plus incisives et même historiques, comme les piquets de grève, les barrages routiers, les occupations de logements, jusqu’à la « résistance passive » en prison. Cette coordination est le résultat d’une large prise de conscience de la gravité de cette législation de « guerre intérieure », et précisément par rapport aux « guerres extérieures ». C’est pourquoi elle a déjà fixé en septembre un calendrier d’initiatives de combat. En même temps que se poursuivent gréves et protestations locales, en photo un piquet ouvrier mardi matin, 13 août dans la ville de Potenza.
Plus d’information sur la coordination sur le site (en italien) Il pungolorosso

Ces dernières semaines, la police turque a arrêté des dizaines de Kurdes accusés d’avoir scandé des slogans ou chanté des chansons favorables au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Après avoir partagé sur les réseaux sociaux une chanson favorable au parti kurde, dix-huit personnes ont été arrêtées lors d’opérations de police menées samedi 27 juillet dans plusieurs quartiers d’Istanbul. Onze d’entre elles ont été placées en détention et sept ont été relâchées sous contrôle judiciaire.

La semaine dernière, des descentes de police ont eu lieu en marge de mariages traditionnels kurdes. Douze personnes ont été interpellées pour avoir entonné des chants pro PKK, ce qui équivaut en droit turc à « soutenir une organisation terroriste ». Neuf autres  jeunes Kurdes qui dansaient le halay (danse en groupe) en chantant « Longue vie au chef Apo ! » sur une plage de Mersin, au sud du pays, ont été arrêtés. Dans le minibus qui les emmenait au commissariat, ils ont été contraints par les policiers  d’écouter très fort une chanson nationaliste « Je mourrai pour toi ma Turquie ».

Alors que l’armée d’occupation multiplie les frappes aériennes sur les écoles (la dernière du 9 août ayant tué 93 civils) dans le cadre de son opération génocidaire à Gaza (sans parvenir à vaincre la résistance), d’autres unités continuent leurs attaques en Cisjordanie.

Au cours d’un raid qui s’est déroulé hier, le 11 août 2024, un jeune palestinien a été gravement blessé à la cuisse par des balles réelles lors de confrontations avec les forces d’occupation dans le camp de réfugiés d’Al-Ain, situé à l’ouest de Naplouse. Par ailleurs, au moins trois Palestiniens ont été arrêtés.

Pendant ce temps, l’armée israélienne a pris d’assaut le village de Burqa, au nord-ouest de Naplouse, perquisitionnant plusieurs maisons, détruisant le mobilier et agressant l’un des résidents.

L'armée d'occupation en Cisjordanie (archive)

L’armée d’occupation en Cisjordanie (archive)

Durant la nuit de samedi à dimanche 11 août en Irlande du Nord à Londonderry (surnommée Derry par les républicains) une marche d’Unionistes Protestants ( attachés à leur appartenance à la Couronne britannique ) a eu lieu au cours duquel des affrontements ont éclaté avec des Républicains irlandais. Les violences ont duré plusieurs heures, une cinquantaine de jeunes s’en sont pris aux forces de police déployées en nombres. Des feux d’artifice, des cocktails Molotov et d’autres projectiles ont été utilisés pour attaquer la police.

Malgré un accord de paix signé en 1998 qui a mis fin à trois décennies de conflit entre ces communautés britanniques, les tensions s’accentuent régulièrement. Ces derniers jours, des groupes paramilitaires unionistes ont été accusés d’avoir fomenté des émeutes d’extrême droite qui ont éclaté au Royaume-Uni après l’attaque au couteau qui a tué trois enfants en Angleterre.

Quarante-sept étudiants ont été arrêtés vendredi 9 septembre alors qu’ils marchaient en direction du Parlement pour y remettre une pétition contre un mégaprojet  d’extraction pétrolière de TotalEnergies. Parmi les 47 personnes arrêtées,  deux ont été inculpées d’incitation à la violence.

Les militants demandent la fin des financements pour un projet pétrolier qu’ils jugent nuisible pour l’environnement. En 2022, TotalEnergies a signé un accord d’investissement de 10 milliards de dollars avec l’Ouganda, la Tanzanie et la compagnie chinoise Cnooc ( China National Offshore Oil Corporation ). Cet accord comprend la construction d’un oléoduc (Eacop) de 1 443 kilomètres reliant les gisements du lac Albert, dans l’ouest de l’Ouganda, à la côte tanzanienne, sur l’océan Indien ainsi que le forage de 419 puits dans le parc naturel des Murchison Falls.

Ce projet est dénoncé par des organisations de protection de l’environnement estimant que ce dernier menace l’écosystème de la région et des populations qui y vivent.

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Samedi 10 juillet, des groupes de défense de l’environnement ont organisé une manifestation à Belgrade qui a rassemblée près de 40.000 personnes (24 à 27.000 selon la police). La manifestation s’est organisée pour dénoncer l’accord du gouvernement Serbe de la relance de l’exploitation d’une mine de lithium. Rio Tinto est le nom du géant anglo-australien qui a reçu le droit d’exploitation et dont il espère extraire chaque année quelque 60 000 tonnes de lithium et assurer la production de 1,1 million de voitures électriques en Europe.

Les gisements avaient été découverts en 2004. En 2021, des semaines de manifestations massives avaient forcé les autorités à interrompre le projet (voir notre article ici). En juillet, le tribunal constitutionnel serbe a cassé la décision gouvernementale d’interdire l’exploitation du lithium en Serbie permettant la relance de l’exploitation de la mine.

Lors de la manifestation de samedi, 19 personnes ont été interpellées, accusées d’avoir bloqué les voies dans la principale gare ferroviaire de Belgrade. Elles seront relâchées finalement le dimanche matin. Les organisations environnementales ont informé que la mobilisation se poursuivrait.

Jeudi 18 juillet, 5 militant·es écologistes (Roger Hallam, cofondateur des mouvements « Just Stop Oil » et « Extinction Rebellion », Daniel Shaw, Louise Lancaster, Lucia Whittaker De Abreu et Cressida Gethin) ont été condamnés à quatre et cinq ans de prison pour « complot en vue de provoquer des nuisances publiques ».

Concrètement, il leur est reproché d’avoir participé à une réunion Zoom afin de recruter des activistes pour bloquer la M25, le périphérique encerclant le Grand Londres. Ce blocage, qui avait commencé le 7 novembre 2022 au matin, avait duré 4 jours. Il avait été lancé pour exiger que le gouvernement conservateur mette fin à toutes les nouvelles licences pétrolières et gazières.

Notons qu’en avril 2023, deux activistes de Just Stop Oil avaient eux aussi été condamnés à une peine inédite de près de trois ans de prison pour nuisance publique. Ils avaient escaladé le pont Queen Elizabeth II à l’est de Londres et étaient restés suspendus dans des hamacs au-dessus du vide pendant 37 heures, bloquant la circulation.

Ces condamnations exemplaires ne sont pas le fruit du hasard. Face à la multiplication des actions des écologistes, le gouvernement a introduit en 2023 le Public Order Act, qui criminalise de façon détaillée toute manifestation susceptible de perturber l’ordre public. Un an plus tôt, le Police, Crime, Sentencing and Courts Act dotait la police de pouvoirs étendus l’autorisant à arrêter des participants qu’elle estime trop bruyants. Plus d’infos.

Blocage de la M25 le 25 novembre 2022

Blocage de la M25 le 25 novembre 2022

Vendredi 9 août, le le collectif « Saccage 2024 » avait convié la presse pour une visite guidée censée montrer l’impact négatif des Jeux olympiques autour du Stade de France à Saint-Denis. Dès le début de celle-ci, la police a bloqué le chemine et nassé le groupe. Dix-sept personnes ont été verbalisées (à hauteur de 135 euros) et trois militants ont été arrêtés (dont une personne pour « organisation de manifestation interdite »). Notons qu’un militant et deux journalistes avaient été placés en garde à vue durant 10 heures au cours d’une action similaire le 28 juillet.

Amende et garde à vue pour une visite anti-JO

Amende et garde à vue pour une visite anti-JO

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Plus de 1.500 détenus ont profité des troubles durant tout le mois de juillet ( voir article ici ) et les jours qui ont suivi l’éviction de la Première Ministre Sheikh Hasina pour s’évader de plusieurs prisons au Bangladesh. Au total, 12 détenus sont décédés lors de ces évasions de masse. Dans certaines prisons, les prisonniers munis d’outils et de barres de fer ont forcé les gardiens à ouvrir les portes des l’établissement pénitenciers.

Lundi 5 août, plus de 500 détenus se sont enfuis d’une prison du district de Sherpur. Le mardi 6 août, six prisonniers ont été abattus lors d’une évasion dans une prison de haute sécurité à Kashimpur alors que 203 prisonniers ont réussi à s’échapper. Six autres détenus ont été tués jeudi dans la prison de Jamalpur et 600 prisonniers ont pris la fuite. Dans une prison du district de Narsingdi, ce sont 800 prisonniers qui se sont évadés, lorsqu’une foule de milliers de personnes a attaqué l’institution datant de l’époque coloniale britannique, en mettant le feu au bureau du directeur.

Mardi 6 août, une manifestation s’est organisée contre la base de Sigonella où sont déployés les radars  du réseau MUOS. Le MUOS est un système géosatellite utile à la défense américaine pour coordonner les systèmes d’armes à l’échelle mondial , y compris les drones employés par l’armée israélienne en Palestine. Tout au long du cortège, des dizaines de coupures de réseau ont été effectuées et plusieurs brèches ont été ouvertes dans le périmètre de la base .

Les forces de l’ordre n’ont pas tardé à réagir avec des lancés denses de lacrymogènes à hauteur d’homme. La police anti-émeute a tenté d’attaquer les manifestants, ces derniers ont pu se défendre. Aucune arrestation n’a eu lieu.