Un groupe d’étudiants pro palestiniens se nommant « Students United for Palestinian Equality and Return ( SUPER) » ont occupé une partie du campus de l’université de Washington ce lundi 5 mai. Le bâtiment occupé est consacré à l’ingénierie, l’université avait reçu pour sa construction une dotation de 10 millions de dollars de la part de Boeing, les étudiants ont appelé l’UWà couper ses liens avec l’avionneur accusé de fabriquer des armes utilisées à Gaza. Les forces de l’ordre en tenue anti-émeutes ont violemment évacué le bâtiment aux alentours de 23 heures et procédé à 30 arrestations musclées. Les personnes interpellées, mises en garde à vue, sont accusées d’intrusion, destruction de propriété, désobéissance et association de malfaiteurs.
Depuis quelques mois, Alfredo fait face à une limitation progressive des possibilités déjà exiguës de viabilité, dans le régime de détention 41-bis où il a été envoyé en 2022, comme le blocage pratiquement total du courrier de/vers l’extérieur, l’impossibilité d’accès à la bibliothèque interne (même s’il en avait reçu l’autorisation par la Direction), le blocage des livres achetés en librairie par le biais de la prison, conformément au règlement (comme prévu par le régime 41-bis), et d’autres denrées d’usage quotidien, comme la farine ou les vêtements.
Quelques prisonniers en 41-bis ont le droit de passer du temps ensemble ; la composition de chaque groupe est décidée par l’Administration pénitentiaire. Les discussions d’Alfredo avec d’autres détenus, condamnés pour mafia, étaient enregistrées par l’AP. Début 2023, pendant la grève de la faim d’Alfredo, Giovanni Donzelli, député de Fratelli d’Italia, avait fait écouter au Parlement des extraits des enregistrements, obtenus illégalement grâce à son camarade de parti Andrea Delmastro, secrétaire d’État à la Justice. Le durcissement des conditions de détention d’Alfredo surviennent, comme par hasard, au même moment que la condamnation en première instance de Delmastro, pour violation du secret professionnel pour les écoutes d’Alfredo. Signalons aussi le retour au commandement de la section 41-bis de Bancali de l’officier des GOM (unités de gardiens anti-émeutes) qui avait été transféré à cause de son implication dans la divulgation des écoutes.
Voici le troisième épisode de la série d’articles tirés de la remarquable brochure « Technologie et prison » (ici le pdf) réalisée par Carapatage que nous livrons en feuilleton. Aujourd’hui, la vidéosurveillance.
Suite à l’arrestation de Salah Abdeslam, impliqué dans les attentats du 13 novembre, l’usage de la vidéosurveillance en cellule 24h/24 et 7j/7 (auparavant réservée aux cellules de protection d’urgence, dites « anti-suicides ») a été étendu en France par un arrêté de juin 2016, validé par la CNIL puis par le Conseil d’état. Les images peuvent être regardées en direct et le chef de l’établissement pénitentiaire peut les consulter pendant un délai de sept jours à compter de l’enregistrement. Au-delà, les données ne peuvent être visionnées que dans le cadre d’une enquête judiciaire ou administrative. L’apparition des caméras piéton dans les prisons françaises date de 2020 dans le cadre d’une expérimentation et se généralise à partir de 2023. Elles n’enregistrent pas en permanence, indiquent par un signal qu’elles filment, et elles enregistrent aussi le son. Les données sont conservées trois mois, les agents ont interdiction de les déclencher pendant les fouilles.
Les logiciels de vidéosurveillance algorithmique (VSA) détectent automatiquement différents types de situations qui donnent lieu à une alarme au poste de surveillance : bruits suspects, rassemblements de personnes, mouvements brusques, franchissements de lignes, détection de mouvement associée à des horaires, détection de feu ou fumée, de vandalisme, de mouvements de panique, de présence d’armes, de violence, comptage des détenu·es et du personnel dans des zones précises, inventaire automatique de matériel, audétection de l’état des caméras (pannes ou tentatives de sabotages), suivi automatique d’une personne… Une partie de ces solutions de VSA concerne la détection de problèmes de santé, tels que les crises d’épilepsie, l’automutilation ou les épidémies : détection d’effondrement, d’agenouillement, de recroquevillement, mesures de température, analyse de l’état émotionnel. En Allemagne dans les lands de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et de Basse-Saxe la VSA est expérimentée « afin de prévenir le suicide et d’améliorer la sécurité dans les prisons ».
Un système de VSA va être mis en place dans la prison de sécurité maximale de Csenger en Hongrie (photo), actuellement en construction : une technologie permettant un contrôle complet des mouvements des détenus, et une intelligence artificielle pour analyser leur comportement et leurs expressions faciales. Si leur comportement s’écarte de leur routine habituelle, le système enverra un signal aux gardiens.
Le vendredi 16 mai de 19h à minuit à L’Impasse (1 Impasse Lapujade, Toulouse), soirée de soutien pour payer les frais de justices de personnes inculpé·es pour une ouverture de squat. Au programme : concerts, bar, DJ, crêpes, infokiosque, cantine, etc.
Le prisonnier Fikret Akar est en grève de la faim avec 9 autres prisonniers politiques révolutionnaires de Turquie pour dénoncer les conditions de détention inhumaines dans lesquels ils sont détenus (voir notre article). Dans ce cadre, il a adressé un courrier au communiste libanais Georges Abdallah emprisonné en France depuis plus de 40 ans.
C’est pourquoi la résistance à l’isolement est notre priorité en tant que prisonniers révolutionnaires. C’est pourquoi, dans de nombreuses prisons d’isolement, dix prisonniers révolutionnaires sont en grève de la faim illimitée. […] Si notre priorité est l’isolement, nous nous efforçons également de suivre autant que possible l’évolution de la situation nationale et internationale : l’Ukraine, Gaza, les événements au Moyen-Orient, les menaces et les actions de Trump. À mesure que la crise de l’impérialisme s’aggrave, son agressivité s’accroît. Les populations ne sont pas encore suffisamment organisées pour répondre à cette agression à une échelle suffisante. Mais l’agression crée des opportunités de résistance, et la résistance crée des opportunités d’organisation. La population de Gaza, en particulier, a payé et continue de payer un lourd tribut, mais elle montre au monde entier – et à tous les peuples opprimés – qu’il est possible de résister, quelle que soit l’ampleur ou la puissance de l’agression. Nous sommes convaincus que les peuples opprimés, résistants et inflexibles finiront par gagner.
Dans un communiqué publié le 5 mai 2025, le Front populaire de libération de la Palestine dénonce les conditions de détention d’Ahmad Sa’adat, son secrétaire général emprisonné par l’occupation israélienne, alors qu’il a été récemment placé à l’isolement à la prison de Megiddo. Par ailleurs, il a été soumis à de graves violences par l’administration pénitentiaire lors de son transfert.
Bruxelles lundi soir, plusieurs appels à manifester contre le racisme et la violence de certains supporters du Club de Bruges avaient été lancés sur les réseaux sociaux. La veille, en marge de la finale de la Coupe de Belgique de football, des hordes de brugeois racistes, gangrenés par l’extrême droite avaient attaqué plusieurs commerces de Molenbeek-Saint-Jean, de Jette et agressé des habitants. 80 personnes avaient du être prises en charge par les secours dont 9 ont dû être emmenés dans les hôpitaux. Plus de 500 personnes se sont rassemblées à la Bourse pour dénoncer les ratonnades de la veille. Un cortège s’est ensuite formé pour emprunter le boulevard en direction de la gare du Midi. Différents groupes de jeunes manifestants ont alors jouer au chat et à la souris avec les forces de l’ordre. La police est intervenue pour les disperser, faisant usage de gaz lacrymogènes. Ils ont aussi utilisé des canons à eau, les jeunes en colère avaient allumé des feux, notamment sur le boulevard du Midi et Porte d’Anderlecht. Une source officielle évoquait d’abord une cinquantaine d’arrestations, finalement, la police bruxelloise a procédé à l’interpellations d’une vingtaine de jeunes mineurs qui jetaient des projectiles vers les forces de l’ordre et 12 arrestations administratives.
Rong Chhun, une figure populaire de l’opposition cambodgienne a été condamnée, par un tribunal à 4 ans de prison ce lundi 5 mai, pour incitation aux troubles sociaux. Ex-syndicaliste et conseiller du parti Pouvoir du peuple, il a été reconnu coupable d’incitation à perturber la stabilité sociale, une accusation fréquemment utilisée contre les militants de l’opposition. Il n’a pas été précisé s’il serait immédiatement arrêté. Des poursuites avaient été lancées l’année dernière après sa rencontre avec des paysans victimes de litiges fonciers. Il avait déjà été condamné en août 2021 à 2 ans de prison, pour avoir dénoncé des « irrégularités » du gouvernement lors de la redéfinition de la frontière orientale du pays ( voir notre article ).
Sidi Abdallah Ahmed Sidi Abahah, l’un des prisonniers politiques sahraoui du groupe « Gdeim Izik » détenu dans la prison locale Tiflet 2 à l’est de Rabat, a mené des grèves de la faim d’avertissement de 48 heures les lundi 28 et mardi 29 avril. Il entend de cette manière protester contre le régime de mauvais traitements systématiques de la prison. Il revendique la fin de toutes les formes de discrimination raciale et de mauvais traitements, la facilitation du contact téléphonique avec la famille, la satisfaction des besoins des prisonniers en soins médicaux et en alimentation, la fin de leur isolement et la possibilité de se rencontrer entre prisonniers sahraouis du groupe « Gdeim Izik » à l’intérieur de la prison.
Genève, depuis des années, la police recueille et dispose de façon illicite d’informations personnelles, parfois sensibles, sur des personnes, en particulier des activistes sans antécédent judiciaire et qui apparaissent dans les rapports de police. Des numéros de téléphones, même si l’abonnement est au nom de tiers, des adresses, même s’il ne s’agit pas du domicile officiel, la participation à des manifestations, même pacifiques, les cotisations versées à des associations tel que Greenpeace, Terre des Hommes, Wikimedia, etc.., des activités sur les réseaux sociaux, ces données sont mentionnées dans des rapports établis par la Police judiciaire, puis communiqués au Ministère public et parfois exploités pour ordonner une perquisition ou obtenir une mise sur écoute. De très nombreuses personnes semblent être fichées pour le simple fait d’être actives dans des mouvements sociaux ou des associations genevoises, une confusion inacceptable entre prévention du crime et surveillance de l’opposition politique. S’engager pour le droit au logement, pour l’environnement, pour l’accès à la culture ou contre le racisme et la violence institutionnelle peut conduire à retrouver son nom, sa photo, son adresse ou son numéro de téléphone dans un fichier de police. Les informations issues du fichage politique peuvent ensuite être exploitées dans des procédures pénales.