Lors de la mobilisation organisée dans la soirée du 25 novembre à Taksim pour la Journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, quatorze personnes ont été interpellées. Les organisatrices dénoncent une intervention policière visant deux personnes au motif qu’elles portaient un drapeau trans, ce qui aurait entraîné le nassage d’une cinquantaine de manifestantes et des fouilles forcées avant la dispersion. Certaines interpellées ont été conduites à l’hôpital avant leur transfert vers un commissariat.

Lors de l’examen judiciaire de trois jours lancé le 26 novembre 2025 à la Haute Cour, il est prévu qu’une partie des éléments sensibles ayant motivé la décision du gouvernement d’interdire Palestine Action soit examinée en séance fermée, dans le cadre d’une Closed Material Procedure. Ce dispositif, souvent dénoncé comme une forme de “justice secrète”, est critiqué pour porter atteinte au droit fondamental de connaître et de contester les preuves utilisées. Bien que des avocats spéciaux habilités soient chargés de représenter les personnes exclues des audiences confidentielles, ils ne peuvent plus communiquer ensuite avec leur client au sujet des preuves secrètes. De nombreux juristes dénoncent une procédure “intrinsèquement injuste”. Par ailleurs, le juge initial a été remplacé sans explication par un panel de trois magistrats, dont l’une entretient des liens avec un lobbyiste pro-Israël, suscitant des accusations de conflit d’intérêts.

Kamran Ahmed, détenu à HMP Pentonville depuis plus d’un an pour une action de Palestine Action visant un site d’Elbit Systems à Bristol, a été hospitalisé après une grave dégradation de son état de santé liée à sa grève de la faim entamée le 10 novembre (voir notre article). Son hospitalisation a déclenché une manifestation entre la prison et le ministère de la Justice dénonçant une politique de négligence médicale et réclamant que le gouvernement réponde aux revendications des grévistes.

Face à la hausse des traversées de migrants vers l’Angleterre, les autorités françaises expérimentent une nouvelle tactique : l’usage de filets capables d’immobiliser les moteurs des small boats (petits canots pneumatiques) en mer. Adoptée lors d’un sommet bilatéral avec le Royaume-Uni, cette méthode marque un changement de doctrine jugée jusqu’ici trop risquée. Plusieurs unités de gendarmerie maritime seront mobilisées, avec des navires de la Marine prêts à intervenir en secours, mais les risques de collisions et de morts demeurent importants. Ceux-ci surviennent principalement à proximité des côtes à bord de ces canots surchargés.

Des membres d’un groupe d’autodéfense ciblant des militants d’extrême droite ont été accusés d’attentats à la bombe artisanale dans l’ouest de Belfast. Selon certaines sources, ce groupe, qui se fait appeler le Front républicain socialiste, dépose des dispositifs fonctionnels à proximité des domiciles de personnes qu’il accuse d’être liées à des organisations d’extrême droite. Selon plusieurs sources, ces actions viseraient notamment des activistes participant à des manifestations loyalistes en Irlande du Nord ou se rendant à des réunions d’organisations fascistes en République d’Irlande, dont Clann Éireann, dirigé par Justin Barrett (voir photo), connu pour ses sympathies néonazies. Plus tôt ce mois-ci, le groupe avait déjà diffusé des menaces en affirmant collecter des renseignements sur les membres de Clann Éireann installés dans les quartiers nord et ouest de Belfast.

Le Comité Vérité et Justice pour Bilal dénonce avec force les propos d’Émilion Esnault, porte-parole du maire de Toulouse, qui a réagi à une vidéo diffusée suite à un meeting politique en qualifiant les témoignages dans l’affaire de la mort de Bilal de « factuellement faux » et « diffamatoires », des accusations qui ont été suivies de l’annonce d’un dépôt de plainte contre X. Le Comité accuse l’élu de transformer « le deuil d’une famille en instrument de communication », en s’exprimant au-delà de ses fonctions et en empiétant sur le secret de l’instruction. Il dénonce ainsi une tentative de diversion politique alors que les proches de Bilal sont toujours privés de réponses essentielles, près d’un an après sa mort.

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La défenseure des droits beloucs Turan Halamzahi a annoncé qu’elle allait purger une peine de six mois de prison, n’ayant pas les moyens de payer une amende de 400 millions de tomans. Cette sanction lui a été infligée par le tribunal de Zahedan pour « trouble à l’ordre public » et « propagande contre le régime ». En réalité, son « crime » consistait à soutenir les familles des victimes du « Vendredi sanglant » de 2022 à Zahedan et Qasn, un massacre ayant fait de nombreuses victimes dans le Baloutchistan iranien. Les Beloucs, vivant principalement dans cette région qui s’étend également sur le sud-ouest du Pakistan et une partie de l’Afghanistan, sont fréquemment soumis à une répression politique et administrative, notamment avec un accès très limité aux services publics.

Fournir sa photo et ses empreintes pour un passeport ou une carte d’identité implique des risques plus importants qu’il n’y paraît. Ces données, centralisées dans le fichier des « titres électroniques sécurisés » (TES), sont censées servir uniquement à la délivrance des titres, mais la police s’en sert régulièrement via des réquisitions judiciaires, contournant ainsi les restrictions légales. Malgré les mises en garde de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), du Conseil d’État et du Conseil constitutionnel sur les dangers d’un tel fichier centralisé, le ministère de l’Intérieur a laissé se développer ces pratiques, facilitant l’identification et le contrôle des personnes. Ce détournement révèle un problème plus large : l’usage croissant et non contrôlé des fichiers administratifs et policiers, qui multiplie les possibilités de surveillance et de répression, avec des conséquences concrètes sur les droits et la vie privée des citoyens.

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Mardi 25 novembre à Istanbul, la police turque a mené une descente violente dans le centre culturel Idil Kültür Merkezi, où travaille le groupe musical Grup Yorum, et dans le foyer pour personnes âgées Sevgi Erdoğan Vefa Evi et des habitations privées. La police est entrée en brisant et incendiant des éléments du centre culturel et en saccageant le foyer pour personnes âgées, puis a arrêté neuf personnes : Turgut Onur, Hüseyin Kütük, Yeliz Kütük, Köksal Taş, Vedat Doğan, Şura Başer, Beyza Gülmen, Can Kaba, Barış Yüksel.

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