1 700 personnes étaient présentes ce dimanche à une manifestation régionale à Lorient ( Bretagne) contre l’extrême droite et pour une Bretagne ouverte et solidaire à l’appel d’une centaine d’associations et de collectifs de gauche. Le parcours du cortège a été semé de tags, collages, de bris de vitrines, la vitrine du local du Parti socialiste (PS) a subi l’assaut des manifestants en colère, ainsi que des vitrines d’agences d’intérim ou de distributeurs bancaires. De nombreux slogans ont été scandés tel que : « le fascisme, c’est la gangrène, on l’élimine ou on en crève », des pancartes étaient brandies mentionnant: « pas de répit pour les fachos » ou « Bretagne anti fasciste ». Les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes, les manifestants ont riposté par des tirs de mortiers et de jets de pierres.Trois personnes ont été interpellées et placées en garde à vue.

Vendredi, la Grèce a commémoré la collision ferroviaire du 28 février 2023 sur fond de colère à l’égard du gouvernement Mitsotakis. Ce jeudi, un rapport accablant de l’agence grecque de sécurité de l’aviation et des chemins de fer a révélé la destruction de preuves cruciales dans les jours qui ont suivi l’accident. Ce rapport pèse lourd sur la colère des grecs. A Athènes, plus de 180.000 personnes se sont rassemblées devant le Parlement. Les forces de l’ordre déployées en masse ont attaqué la foule tentant de réprimer la colère de celle-ci. Des pierres et des cocktails Molotov ont été jetés sur la police qui a répondu en lançant des gaz lacrymogènes et des jets d’eau. Trente personnes ont été blessées au cours de ces violences et 27 ont été arrêtées.

Sur l’ensemble du territoire, plus de 325.000 personnes se sont rassemblées, cela dépasse largement les manifestations qui ont eu lieu après l’accident ferroviaire du 28 février 2023 dans lequel 57 personnes ont perdu la vie et les manifestations suivantes toutes réprimées par les forces de l’ordre ( voir article ici ). En cette journée de grève générale de 24h très suivie, les transports ont été à l’arrêt, les écoles, les universités et les administrations sont restées fermées. Dans le centre d’Athènes, la plupart des magasins et cafés ont baissé leur rideau en signe de solidarité.

La répression policière a frappé fort à Dhaka où une manifestation pacifique d’enseignants primaires a été violemment dispersée le 16 février. Les forces de l’ordre ont chargé les manifestants à coups de matraques, gaz lacrymogène et canons à eau, alors qu’ils réclament leur réintégration après l’annulation de leur recrutement. Plusieurs blessé·es sont à déplorer. Les enseignants sont la cible de violences d’État, le 9 et le 13 février, des attaques similaires avaient déjà eu lieu. Depuis 11 jours, ils manifestent pour récupérer leurs postes supprimés.

En décembre 2024, les dockers suédois du SDU ont effectué six jours de boycott des cargaisons militaires à destination et en provenance d’Israël. Un acte syndical fort, voté par l’ensemble des travailleurs, inacceptable pour les patrons. Le 3 février, Erik Helgeson, représentant syndical, a reçu son avis de licenciement de Gothenburg RoRo Terminal. Une attaque contre le droit de grève et la liberté syndicale, le 21 février, le syndicat SDU affrontera l’employeur pour empêcher cette répression et agir pour qu’Erik soit réintégré.

Il risquait 5 ans de prison, vêtu d’une robe de bure brune, au cœur des mobilisations écologistes et anticapitalistes, à Notre-Dame-des-Landes, à Lützerath ( voir notre article ici) ou à Sainte-Soline ( ici ) , il était devenu une célébrité mondiale. Janvier 2023, dans le cadre d’une lutte contre un projet minier destructeur, il avait poussé de façon taquine des policiers allemands alors qu’ils étaient embourbés dans un champ. Une scène burlesque, ridiculisant les forces de répression. La vidéo de cette action avait été vue des millions de fois. Le «moine de Lützerath» était devenu un mythe que la police devait absolument éteindre. Des policiers de toute l’Europe ont enquêté pour trouver son identité. Loïc,  militant écologiste, habitant de Nancy, est finalement retrouvé.

Après la mobilisation de Sainte-Soline, il avait été interpellé par la police anti-terroriste française et envoyé en prison à plusieurs centaines de kilomètres de chez lui.
En Allemagne, pour la bousculade dans la boue, s’organise un procès en deux temps : une première audience le 22 janvier 2025, où il a lu une longue déclaration pour expliquer son geste, une deuxième audience le 5 février, consacrée à l’audition des policiers embourbés et la condamnation.
Finalement, Loïc est condamné à verser une indemnité journalière de 30 euros durant 140 jours soit un total de 4.200 euros d’amende. Une somme importante, mais il échappe à la prison.

Un militant antifasciste lyonnais a été condamné mi- janvier pour outrage à quatre mois de prison avec sursis probatoire, 105 heures de travaux d’intérêt général, un stage de citoyenneté à ses frais et Il doit verser 250 euros à chacun des quatre policiers parties civiles pour préjudice moral. L’objet du délit:  Un T-shirt avec le logo Nike assorti de « la police ». L’affaire remonte au 4 juillet 2023, une vingtaine de prévenus sont jugés en comparution immédiate à Lyon pour leur participation présumée aux émeutes qui ont suivi la mort de Nahel ( voir article ici ). Le militant antifasciste lyonnais était venu assister aux audiences, sur son T-Shirt, un message: « Nike la police ». Jugé en novembre 2024 pour outrage et rébellion, il a finalement été condamné uniquement pour les faits d’outrage.

Le T-shirt anti-police exhibé lors du procès des émeutes au tribunal de Lyon.

Les manifestations pro-palestiniennes à Berlin subissent une nouvelle attaque, les slogans et chants en arabe sont désormais interdits sous le prétexte de lutter contre l’antisémitisme. La police s’appuie sur des déclarations non fondés. Une fausse information signée d’un journaliste du journal Bild a affirmé qu’un cortège pro-palestinien scandait  « Quiconque possède une arme doit tirer sur les Juifs ou la remettre au Hamas ». Sauf que cela n’a pas été démontré par les services d’observations des autorités. La police berlinoise en a pourtant profité pour interdire les slogans en arabe. Kai Wegner, maire de Berlin, envisage dans le futur une interdiction totale des manifestations pro-palestiniennes. En Allemagne, soutenir la Palestine devient un délit, et la liberté d’expression un vague souvenir.

Traduction en arabe du nom Palestine

Un flou juridique entourait depuis quelques années la possibilité pour les équipes de police locales d’utiliser un taser, ce pistolet à impulsion électrique qui provoquent une paralysie musculaire pendant quelques secondes. Classés parmi les armes spécialisées, les tasers ne pouvaient être utilisés que par les unités spéciales de la police fédérale et les équipes d’intervention spéciale des forces de police locales. Le reclassement en tant qu’armement collectif permet aux équipes d’intervention régulières des forces de police locales et des services de première ligne de la police fédérale de désormais transporter de telles armes dans leurs véhicules de service.

Cette annonce a été faite au début du mois de janvier, à l’issue d’un projet pilote lancé en 2017 dans les zones de police Bruxelles Ouest et de Bruxelles Midi qui avait suspendu leur participation suite à un manque d’encadrement légal suffisant. Le reclassement des tasers en tant qu’armement collectif a été pris suite aux demandes des services de police eux-mêmes. Ce changement permet aux policiers l’emploi d’une “arme moins létale” supplémentaire, à côté des matraques et des sprays au poivre.

34 personnes ont été arrêtées par les autorités turques, des personnalités politiques, des journalistes et des militants, accusés d’appartenance à une organisation « terroriste ». Une opération policière lancée le 21 janvier dans le cadre d’une enquête sur le Parti communiste marxiste-léniniste (MLKP). Parmi les personnes arrêtées figurent Hatice Deniz Aktaş, coprésidente du Parti socialiste des opprimés (ESP), Berfin Polat, coprésidente de la Fédération des clubs de jeunesse socialistes (SGDF) et Züleyha Müldür, correspondante de l’agence de presse Etkin (ETHA). Les autorités turques ont mené des raids simultanés dans 35 localités d’Istanbul et 13 autres à Ankara, ciblant des membres de l’ESP, de la SGDF et du Conseil des femmes socialistes (SKM). La police a aussi effectué une descente dans la Fondation pour la recherche scientifique, éducative, esthétique, culturelle et artistique (BEKSAV) à Istanbul, du matériel audio a été saisi dans un studio utilisé par Grup Vardiya, un collectif musical de gauche. Ces arrestations sont considérées comme faisant partie d’une répression plus large contre la dissidence. Des milliers de responsables politiques, d’activistes et de journalistes ont été arrêtés ces dernières années en Turquie.

La militante palestinienne Khalida Jarrar, a déclaré que les autorités israéliennes ne traitent pas les prisonniers palestiniens comme des êtres humains, elle qualifie les conditions de détention de « pires et plus difficiles depuis l’occupation de la Palestine occupée en 1967 ». Lundi 20 janvier, Israël a libéré 90 prisonniers palestiniens dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers ( article ici ). Khalida Jarrar, maintenue en détention administrative depuis décembre 2023, faisait partie des personnes libérées. Sa libération est intervenue après que trois otages israéliennes ont été relâchées. La détention administrative permet aux autorités israéliennes de maintenir des personnes en prison sans inculpation ni procès.

Khalida témoigne sur ce que subissent les Palestiniens, « une nourriture de mauvaise qualité et en quantité insuffisante, ainsi que l’isolement cellulaire pratiqué par les autorités d’occupation ». « J’ai passé six mois en isolement cellulaire et de nombreux Palestiniens sont détenus dans des cellules isolées dans des conditions très dures ». Elle explique encore que ces politiques visent à « traiter les prisonniers comme s’ils n’étaient pas humains ». « Nous avons été soumis à une extrême dureté et à des agressions physiques dans une tentative délibérée et intentionnelle de nous humilier et de nous dégrader ». Elle a souligné que la cause des prisonniers est « une partie intégrante des causes de notre peuple ». On estime que plus de 11 000 Palestiniens sont détenus dans les prisons israéliennes.