Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

De violentes manifestations ont éclaté mercredi dans plusieurs quartiers de la capitale d’Haïti, Port-au-Prince, opposant des forces de l’ordre et des groupes de jeunes au lendemain de l’arrestation d’un avocat de l’opposition. Plusieurs rues étaient bloquées par des barricades en feu et des tas de pierres entreposées par des manifestants en colère qui réclament la libération du jeune avocat André Michel, un farouche opposant au président à la base d’une plainte pour corruption visant l’épouse et le fils du chef de l’Etat haïtien.

Des centaines de manifestants ont scandé des slogans contre le pouvoir en place réclamant la démission de M. Martelly qu’ils accusent de vouloir réinstaurer la dictature en Haïti. « Qu’il le veuille ou non, Martelly doit partir. Il n’a pas sa place en Haïti », chantent des étudiants qui ont échangé des jets de pierre avec des patrouilles de la police, qui a riposté en lançant des gaz lacrymogène.

Hier soir, une cinquantaine de personnes s’étaient réunies devant la Galatasaray High School à Istanbul en solidarité avec les étudiants d’Ankara qui s’opposent depuis plusieurs semaines à un projet urbanistique sur leur campus et qui sont systématiquement réprimés (consultez notre dernier article à ce propos). La police s’est présentée devant le groupe avec des canons à eau et a tiré pour le disperser. Une personne a du être hospitalisée, blessée par l’eau sous pression. Dix personnes ont été interpellées après avoir essayé de retourner devant l’établissement après l’intervention policière. Les forces de l’ordre ont plus tard fait usage de gaz lacrymogène pour empêcher d’autres personnes de se rassembler au même endroit.

Répression d’étudiants à Istanbul

Répression d'étudiants à Istanbul

La police nationale péruvienne a capturé un commandant de la guérilla du Comité régional du Huallaga du PCP-SL. Pantoja Rolando Quispe, 29 ans, était un des commandant militaire de la fraction du PCP dirigée par « Artemio ». En janvier 2011, il avait pris le commandement de la deuxième unité militaire du PCP-SL du Huallaga.

Pantoja Rolando Quispe

Pantoja Rolando Quispe

Plusieurs dizaines de CRS ont dégagé de force mercredi matin la sortie de l’abattoir Gad de Josselin (Morbihan). Celui-ci était bloqué depuis 24 heures par des salariés de l’abattoir d’un autre abattoir du groupe voué à la fermeture. Les CRS ont formé un cordon pour permettre à une demi-douzaine de camions de sortir de l’usine. Des manifestants qui s’étaient couchés devant un des poids lourds ont été traînés au sol et un CRS a été assez violemment bousculé par les manifestants. Ces derniers, au nombre d’une cinquantaine, sont des salariés de l’abattoir de Lampaul-Guimiliau (Finistère) arrivés mardi matin devant l’abattoir de Josselin, où Gad a choisi de concentrer ses activités après la fermeture de Lampaul. Mardi, des incidents avaient opposés les salariés manifestants et à certains salariés du site de Josselin.

incidents chez GAD

incidents chez GAD

Le Conseil des ministres espagnols a introduit de nouveaux délits dans le code criminel. Un nouvel article 559 vise « la diffusion des messages qui poussent à commettre un délit qui pourrait nuire à l’ordre public par n’importe quel canal public, ou qui peuvent servir à renforcer une décision de nuire à cet ordre public », il est passible de trois ans de prison. Cet article vise principalement les appel via les réseaux sociaux comme Facebook. L’ancien article 559 ne punissait que les actions qui troublaient gravement l’ordre public avec pour but explicite d’empêcher des personnes d’exercer leurs droits civils.

La portée de l’article 550 visant « la résistance à l’autorité publique » a été élargie avec la disparition du fait qu’il doit s’agir d’une « résistance active », ce qui ouvre les poursuites à la résistance passive. L’article 557 visant « la perturbation de la paix publique » a également été durci : la seule « menace » d’actions qui pourraient perturber la paix publique peut être punissable, sans qu’il n’y ait aucune action ou conséquence concrète. Un nouvel article concernant « l’intrusion et l’occupation de locaux » pénalise l’entrée et l’occupation de locaux ouverts aux public, même si cela se déroule de manière pacifique.

La justice espagnole a remis en liberté la militante d’ETA Inés del Rio ce mardi. Hier, la Cour européenne des droits de l’homme avait statué de manière définitive sur ce cas en jugeant contraire aux droits de l’homme la doctrine Parot, un système de calcul de remise de peine appliqué depuis 2006 avec effet rétroactif.. Selon le ministère de l’intérieur espagnol, 54 détenus du groupe basque sont concernés par une éventuelle libération, sur un total d’environ 600 militants actuellement incarcérés.

Des membres de la NPA ont abattu lundi midi un ancien sergent de l’Armée devenu chef de la sécurité d’une plantation de palmiers à huile dans le nord de Cotabato. Les guérilleros ont investi la plantation située dans la municipalité d’Arakan, ont désarmés les gardes (récupérant ainsi au moins 10 armes à feu). Ils ont ensuite rassemblé les travailleurs et les villageois, ont fait état des crimes commis par le chef de la sécurité de la plantation, un ancien sergent de l’armée gouvernementale, et ils l’ont exécuté.

Les forces de sécurité brésiliennes et des manifestants se sont violemment affrontés à Barra da Tijuca, à proximité de Rio, où le gouvernement brésilien vendaient aux enchères ce lundi les droits d’exploration de l’immense gisement de pétrole Libra. Les policiers ont tiré des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène pour disperser les quelques 300 personnes réunies pour dénoncer la privatisation des ressources naturelles du pays. Certains manifestants auraient tenté d’incendier un véhicule tandis que d’autres ont essayé d’empêcher le passage des voitures officielles transportant les chefs d’entreprises entre le ministère et le lieu de la vente. D’après un journaliste sur place, la police aurait fait un usage indiscriminé de ses grenades, allant jusqu’à en lancer sur la plage voisine pour faire fuir les touristes. Plusieurs manifestants ont été blessés. Parmi les manifestants, de nombreux membres des divers syndicats représentants les travailleurs pétroliers, ces derniers étant en grève depuis jeudi pour dénoncer cette vente du gouvernement.

Les ministres de l’UE chargés des Affaires européennes ont donné mardi leur feu vert à la création d’un nouveau système de surveillance des frontières de l’Union, baptisé Eurosur. Ce système, qui doit entrer en vigueur en décembre, a pour objectif de renforcer les contrôles aux frontières extérieures, terrestres et maritimes, de l’espace Schengen. Il instaurera en particulier un mécanisme permettant aux autorités des Etats membres chargées de la surveillance des frontières d’échanger des informations opérationnelles et de coopérer entre elles et avec Frontex, l’agence européenne censée coordonner l’action des garde-frontière, afin de réduire le nombre de migrants qui entrent clandestinement dans l’UE. Le Parlement européen avait déjà donné son accord de principe à la création d’Eurosur il y a une dizaine de jours.

Sur Eurosur

Depuis plusieurs semaines, les étudiants de la Middle East Technical University d’Ankara dénoncent un projet urbanistique impliquant la destruction de 3000 arbres sur le campus. Les travaux ont néanmoins débuté ce lundi. Des centaines de manifestants étaient présents dès le matin. Tout au long de la journée, ils ont tenté de planter des arbres en guise de protestation, la police intervenant de manière régulière. A la tombée de la nuit, les interventions se sont musclées, les forces de l’ordre faisant usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule assistées par un hélicoptère qui survolaient la zone. Les manifestants ont répliqué en lançant des pierres, l’un d’entre eux a été interpellé. Ils aurait endommagé un véhicule de la ville.

Protestation à l’université d’Ankara

Protestation à l'université d'Ankara