Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Une vaste opération aérienne contre le PKK s’est déroulée cette nuit dans le nord de l’Irak. Elle y visait essentiellement des campements de guérilleros mais aussi certaines routes régionales. Les jets de l’armée turque ont bombardé les monts Qandil où les autorités suspectent plusieurs leaders du PKK de s’être réfugiés. Le bilan de cette vaste opération n’a pas encore été communiqué.

Bombardier de l’armée turque

Bombardier de l'armée turque

Depuis mardi, les habitants de Siliana dans le sud-ouest de la Tunisie manifestent dans les rues de la ville pour dénoncer les violences dont ils sont victimes, exiger la libération de quatorze personnes détenues depuis les événements d’avril 2011 ainsi que la démission du gouverneur. Chaque jour, les rassemblements sont violemment réprimés par les forces de l’ordre qui ont déjà fait plus de 300 blessés. Hier, deux véhicules blindés supplémentaires sont venus renforcer les effectifs déployés qui ont été la cible de jets de cocktails Molotov. Les policiers ont procédé à des tirs de sommation et ont fait usage d’une grande quantité de gaz lacrymogène. Un policier a déclaré ce vendredi à la presse: ‘Si on nous y autorise, je n’hésiterai pas à tirer des balles réelles’.

Huit guérilleros du PKK ont été tués ce jeudi 29 par les forces de sécurité dans la province de Hakkari, située dans l’est de la Turquie. L’armée turque a déclenché des opérations dans la région après qu’un drône ait repéré la présence d’une brigade de guérilleros à cet endroit la veille.

Forces armées turques

Forces armées turques

Les forces de sécurité ont découvert ce jeudi une cache de la guérilla dans le district de Kandhamal (Odisha). Ces dernières y ont intensifié leurs opérations depuis plusieurs jours afin d’appréhender Sabyasachi Panda, un homme exclu du CPI(m) en août dernier mais qui poursuit ses propres actions de guérilla dans la zone. D’après les autorités du district, la cache maoïste a été découverte au cours d’une opération conjointe de la police du district, du Special Operation Group et de la CRPF. Une grande quantité d’ustensiles de la vie quotidienne y ont été retrouvés. En outre, les soldats ont saisi une mine contenant plus de vingt kilos d’explosif, deux IED renfermant chacun deux kilos d’explosif et du fil électrique pour déclencher les mines à distance. Ils n’ont par contre trouvé ni armes, ni munitions.

Un total de 34 personnes ont été arrêtées hier dans les provinces de Sirnak et de Igdir dans le cadre des opérations visant la KCK (Kurdistan Communities Union), présumée branche urbaine du PKK. Quinze opérations distinctes ont été déclenchées dans la province de Sirnak, au cours desquelles 87 personnes ont été interpellées parmi lesquelles 31 ont finalement été arrêtées. Trois personnes ont également été arrêtées dans la province de Igdir, dont la député maire de la province qui est membre du parti pro-kurde Peace and Democracy Party (BDP).

Alors que deux de leur membre ont récemment été condamnées à deux ans de camp pour ‘hooliganisme motivé par la haine religieuse’, le groupe est une nouvelle fois visé par la justice russe. Hier, cette dernière a décidé de restreindre l’accès sur internet à quatre vidéos du groupe sur cinq sites. Il s’agit de la vidéo tournée dans la cathédrale, d’une vidéo sur la Place Rouge et de deux autres clips. Après l’entrée en vigueur de cette décision, ces vidéos seront incluses dans les documents extrémistes interdits en Russie et dont la diffusion est passible de poursuites pénales. Le site web des Pussy Riot et leur blog sur la plateforme Livejournal sont également concernés par ces mesures. L’expertise présentée au tribunal et suivie par ce dernier indique que ‘les textes contiennent des appels à la révolte, à la désobéissance aux autorités et à l’organisation de troubles massifs. Ils portent atteinte à la dignité humaine et humilient les sentiments des croyants’.

Hier matin, des milliers de personnes s’étaient rassemblées devant le gouvernorat de Siliana, petite ville au sud-ouest d eTunis, pour réclamer la libération de 14 personnes interpellées lors des manifestations en avril 2011 et toujours actuellement détenues, mais aussi pour exiger le limogeage du gouverneur régional et la mise en place de mesures pour relancer le développement économique dans la région. De nombreux blindés de la garde nationale avaient été déployés ainsi qu’une grande quantité de policiers anti-émeutes. Ces derniers, pour disperser la foule, ont procédé à des tirs de sommation et de gaz lacrymogènes avant de faire usage de balles d’un type inconnu selon des témoins sur place. Au moins 150 personnes ont été blessées, dont plusieurs très grièvement. Ces dernières ont été transférées vers l’hôpital de Tunis. La police était déjà intervenue mardi en utilisant des balles en caoutchouc à l’encontre de manifestants qui avaient bloqué des rues à l’aide de barricades.

Manifestation à Siliana en Tunisie

Interpellés, lundi, sur une barricade à Vigneux-de-Bretagne, trois militants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes viennent d’être jugés sous le régime de la comparution immédiate, au tribunal correctionnel de Nantes. Un militant de 27 ans a été reconnu coupable de violence avec usage d’une arme, de port d’arme de catégorie 6 et de participation armée et voilée à un attroupement. Il a été condamné dix mois de prison dont cinq de sursis avec mise à l’épreuve pendant deux ans. Il écope aussi d’une interdiction de séjourner en Loire-Atlantique, excepté sur la commune où il habite.

Le deuxième, âgé de 34 ans, a été relaxé des violences sur gendarmes pour lesquelles il était mis en cause. Il a été reconnu coupable pour attroupement après l’ordre de se disperser et la rébellion. Il a été condamné à deux mois assortis du sursis simple. Le dernier militant, âgé de 37 ans, a été reconnu coupable de l’ensemble des faits reprochés : les violences, la rébellion, le port d’arme de catégorie 6, la participation armée à un attroupement avec visage dissimulé et le refus de se soumettre aux différents relevés et prélèvements biométriques. Le tribunal l’a condamné à six mois assortis du sursis simple. Il s’est vu, en plus, délivrer une interdiction de séjourner en Loire-Atlantique et une amende.

Les manifestations consécutives à l’incendie de l’usine Fashions Tazreen qui a tué plus 111 ouvriers, et blessé plus de 150 autres, font rage depuis trois jours. Des milliers d’ouvriers du textiles ont manifestés pour des usines plus sûres et des sanctions pour les responsables de l’incendie mercredi à Ashulia, une banlieue industrielle de la capitale. Ils bloquent la circulation, et affrontent la police qui use de gaz lacrymogènes et de matraques. Au moins 20 personnes ont été blessées dans les heurts rien que pour la journée de mercredi. La plupart des 300 usines de confection dans la région sont à l’arrêt.

Trois surveillants de l’usine textile ont été arrêtés pour négligence mercredi, mais une vidéosurveillance indiquerait une incendie volontaire. Certains survivants ont déclarés que les directeurs d’usine ont quitté le bâtiment à temps parce que, pour eux, une alarme incendie s’est déclenchée. Wal-Mart Stores Inc, la plus grande société de commerce de détail au monde, qui s’approvisionnait (via un réseau de sous-traitants chre Fashions Tazreen), a déclaré qu’elle définirait de nouvelles procédures pour contrôler la sous-traitance. Le Bangladesh compte environ 4.500 fabriques de vêtements et est le premier exportateur mondial d’habillement après la Chine.

Bengladesh: Emeutes ouvrières à Ashulia

Entre le 26 septembre et le 1 octobre 2010 s’est déroulé à Bruxelles le camp No Border, rassemblement en marge duquel ont eu lieu de nombreuses actions et manifestations, toutes sévèrement réprimées par les forces de l’ordre. Près de 450 arrestations préventives ont été effectuées, quasi systématiquement accompagnées de brimades, d’humiliations voire de violences. Toutes ces personnes ont été arrêtées car la police les soupçonnait de participer au camp No Border, mais aucun trouble ni délit ne pouvait leur être attribué. Cinq de ces personnes ont introduit une action civile devant le tribunal de première instance de Bruxelles contre l’Etat belge et la zone de police Bruxelles Capitale-Ixelles pour les arrestations préventives arbitraires dont elles ont fait l’objet. Par ce biais, elles entendent par ailleurs dénoncer la tendance croissante à la criminalisation des mouvements sociaux.