Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Avant l’été, de nombreux apéros géants avaient été organisés via Facebook. A Nantes, lors d’une de ces fêtes rassemblant 10.000 personnes, un jeune homme ivre avait sauté d’un pont. En octobre, une jeune fille avait été accidentellement brûlée lors d’une autre fête improvisée. Un contact a été pris avec Facebook par le ministère de l’intérieur et par le secrétariat d’État chargé du développement de l’économie numérique, afin de mettre en place des procédures pour rappeler les règles en vigueur, pour éventuellement supprimer les appels à une manifestation illicite, et pour en identifier les auteurs. Le droit de manifester étant reconnu en France, le terme « manifestation illicite » ne peut viser que celles qui n’ont fait l’objet d’aucune demande d’autorisation préalable en préfecture, ce qui est le cas de l’énorme majorité des appels à manifester lancés sur Facebook.

Le gouvernement ne précise pas si le réseau social américain a accédé à cette demande, mais ajoute que « ‘c’est par une coopération avec les réseaux sociaux, dans le cadre du droit existant, qu’une solution satisfaisante pourra être trouvée ». Il rappelle que les enquêtes judiciaires permettent déjà de faire identifier les auteurs, puisqu’il est possible d’exiger des fournisseurs d’accès Internet et des services en ligne concernés les données de connexion des auteurs des messages en cause. Un député UMP a par ailleurs déposé en juin une proposition de loi, qui vise à encadrer spécifiquement les manifestations organisées par Internet, en obligeant à désigner un organisateur qui assumera la responsabilité. A défaut, la manifestation pourrait être interdite par la préfecture.

Cinq cadres maoïstes ont été arrêtés le 3 décembre par le Groupe de travail Spécial de la Police de l’Etat de Kolkata. Il s’agit du secrétaire du comité régional du PCI(m), Sudip Chongdar (alias « Kanchan »), Kalpana Maity (alias « Anu »), Anil Ghosh (alias « Ajay »), Barun Sur (alias « Bidyut ») et Bimal Mullick alias « Sankar » dans différents endroits de Kolkata. Des munitions du matériel ont été saisi (photo), ainsi que des documents sur plusieurs actions de la guérilla, y compris l’attaque du 15 février contre un camp des forces de sécurité dans Silda dans lequel 24 militaires de l’Eastern Frontier Rifles avaient été tués. L’enquête a révélé une voie d’approvisionnement de la guérilla maoïste partant de la Chine et s’étirant du Nord-est à Junglemahal. Par cette voie, les guerilleros s’approvisionnent en matériel IT (ordinateurs, matériels de télécom, télécommandes pour IED, etc.).

Les actions de guérilla continuent. Des bâtiments d’une plantation de café gérée par le APFDC (Andhra Pradesh Forest Development Corporation) dans le district de Nalgonda ont ainsi été détruits au cours d’un assaut auquel plus de 200 personnes ont pris part. Cette attaque intervient alors que le CPI(M) a exigé récemment que ces plantations de café soient restituées aux locaux qui les ont cultivées, d’autant plus que ces terres leurs appartiennent. Le parti a annoncé une vague de troubles tant que la situation restera inchangée.

Inde: Guérilla et contre-guérilla

Aujourd’hui a comparu devant la 23e chambre du tribunal correctionnel de Paris Grégory B., un squatteur de 30 ans proche de la mouvance anarchiste. Le visage couvert d’une capuche et d’un masque de ski, armé d’un bâton téléscopique, il avait donné « un coup de pied sauté » dans le dos d’un passant alors que celui-ci tentait d’empêcher un manifestant de briser une vitrine. Des images avaient circulé sur internet et le coup de pied avait valu à son auteur le surnom de « ninja ». Diffusée sur internet, la vidéo avait fait naître des rumeurs contre les policiers, soupçonnés de provoquer des incidents. Grâce à des clichés pris durant la manifestation, les policiers avaient identifié le suspect. Arrêté le 5 novembre, Grégory B. a été aussitôt incarcéré à Fleury-Mérogis. Il a avoué être le ninja. Le procureur a requis deux ans ferme, le tribunal a condamné Grégory à un an de prison, dont six mois ferme, pour violences et complicité de dégradation.

En août dernier, les autorités danoises avaient gelé dix comptes bancaires appartenant à la chaîne de télévision Roj TV. Après cinq ans d’enquête, elles avaient conclu que la chaîne kurde, émettant vers 68 pays en Europe et en Asie, diffusait de la propagande du PKK et avaient donc saisi ses actifs. En octobre, la cour d’appel avait exigé que ces comptes, contenant plus de 40.000 € soient débloqués. Cette décision a été confirmée aujourd’hui, le juge déclarant que le gel de comptes bancaires contrevient aux lois européennes pour la liberté d’expression.

Ce mardi, les autorités françaises ont interpellé six personnes qu’elles suspectent d’être membres du PKK. Selon la police, ces arrestations qui ont eu lieu à Marseille ont été effectuées dans le cadre d’une enquête menée par un juge antiterroriste à Paris. Ce dernier examine actuellement le financement suspecté illégal du groupe. Il suspecte également ces six personnes, dont ‘un membre du important du PKK au niveau européen’, d’entretenir des liens avec des sections situées en Belgique, en Allemagne et en Italie. La police française dispose maintenant de 96 heures pour les interroger, avant de devoir soit les relâcher, soit les inculper.

Dans le cadre de l’enquête sur les envois piégés destinés à diverses ambassades le mois dernier, la police antiterroriste grecque a mené une vague de perquisitions dans plusieurs villes au cours du week-end. Elle est notamment toujours à la recherche de nombreux membres présumés de la ‘Conspiration des Cellules du Feu’. Samedi et dimanche, elle a découvert des armes, des grenades et des explosifs. Seize logements ont été perquisitionnés et une vingtaine de personnes ont été interpellées. Le maintien en détention de six d’entre elles a été confirmé ce matin, dont deux sont suspectées de faire partie de la ‘Conspiration des Cellules du Feu’. Néanmoins, les autorités ont annoncé que le matériel retrouvé par la police antiterroriste ne correspondait pas aux armes et aux explosifs utilisés lors des dernières actions en Grèce.

Par ailleurs, plusieurs manifestations se déroulent aujourd’hui à Athènes, dont le centre-ville a été bouclé pour 24 heures, en mémoire à Alexis Grigoropoulos, tué par un policier il y a deux ans. Ce matin déjà, les manifestants se sont heurtés à un vaste contingent policier, ce qui a entraîné de brefs affrontements. Une nouvelle manifestation des étudiants est également prévue dans la journée. Au total, ce ne sont pas de 5000 policiers qui ont été mobilisés pour quadriller la ville aujourd’hui.

Affrontements jeunes/police à Athènes

Affrontements jeunes/police à Athènes

Un militant du PCP-SL a été arrêté hier par les agents de la Direction Contre le Terrorisme (Dircote) de la Police Nationale. Il s’agit de Charles Torres Peña (25 ans), contre lequel un dossier avait été ouvert en 2008. Six autres personnes ont été arrêtées dans le Lambayeque, sans que l’on sache les motifs des arrestations.

Entre le 14 et le 22 octobre, les incidents qui se sont produits à Lyon, lors des manifestations contre la loi sur les retraites, ont donné lieu à 322 interpellations, et 25 peines de prison ferme ont été prononcées en comparution immédiate, dont la moitié avec mandat de dépôt. 40% de ces arrestations faisaient suite à des jets de projectiles, les autres étaient motivées par des incendies et dégradations volontaires, ou par la participation à un attroupement armé. La direction départementale de la Sécurité publique, en lien avec le parquet, a entrepris un travail de fond sur la une masse d’informations, notamment des heures de vidéo, provenant de la surveillance urbaine et des images filmées par l’hélicoptère de la gendarmerie et les CRS, ainsi que divers blogs et forums.

Deux jeunes gens ont interpellés jeudi matin, dans un lycée général de Saint-Priest et dans un lycée professionnel de Bron. Ils ont été identifiés sur des images de vidéosurveillance urbaine comme étant dans des groupes ayant retournés des voitures. Ils ont reconnus les faits et été mis en examen hier pour dégradations volontaires en réunion.

Le matin du 2 décembre, une centaine de carabiniers ont perquisitionné une quinzaine de domiciles entre Rovereto et Trento (et un à Treviso), suuite à un mandat émis par le procureur de Trento contre 18 personnes. Les carabiniers cherchaient du matériel (vêtements, peinture, tracts) liés à l’incursion avec fumigènes et peinture le 28 octobre dernier lors d’une conférence à l’université d’un professeur de Droit et de deux responsables des carabiniers sur les « missions de paix » du gouvernement italien à l’extérieur.