Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Une centaine de délégués de vingt nationalités ont assisté à la 6e conférence internationale du comité International Contre les Disparitions. Une délégation de notre Secours Rouge International a participé aux travaux de cette conférence qui s’est ouverte par le témoignage de proches de militants disparus en Turquie, au Baloutchistan, au Maroc, au Kurdistan, aux Philippines, au Sri Lanka et au Mexique. Ont suivi les interventions des délégués, les groupes de travail et l’adoption des rapports des groupes de travail et des résolutions finales.

ICAD international conference

Lire la contribution du Secours rouge international à la conférence

Voir le site de l’ICAD

ICAD international conference

Au début du mois de novembre et suite à de nombreuses manifestations (violemment réprimées), les ouvriers du textile avaient obtenu une augmentation de salaire. Il avait été convenu que le salaire minimum mensuel passait à 3000 taka (30€) au lieu de 1662 taka (18€), somme fixée en 2006. Or, cette augmentation de salaire n’a toujours pas eu lieu, bien que le gouvernement ait annoncé qu’il poursuivrait les entreprises qui ne l’appliquerait pas. De plus, un groupe sud-coréen a fermé simultanément ses 17 usines suite aux manifestations. Ce week-end, des dizaines de milliers d’ouvriers ont protesté dans la capitale Dacca ainsi qu’à Chittagong (sud-est). Ils ont notamment bloqué une autoroute et pris d’assaut plusieurs usines de marques occidentales. La police a tiré à balles réelles et à utiliser des gaz lacrymogènes contre les manifestants. Quatre ouvriers ont été tués et 225 autres blessés au cours des offensives policières.

Le 12 octobre 2010, cinq membres es forces de sécurité enlevaient chez elle, à Essaouira, Ilham Hasnouni. Les yeux bandée, elle a été battue pendant le trajet jusqu’à un endroit non identifié où elle a été interrogée, insultée et une nouvelle fois battue. Les interrogatoires portaient sur les protestations estudiantines à l’Université de Marrakech, après les événements du 14 mai 2008, lorsque les forces de l’ordre ont investi la cité universitaire. L’Union Nationale des Etudiants Marocains (Unem) avait appelé à une grève après des dizaines de cas d’intoxication alimentaire dans le restaurant universitaire. L’administration de l’Université avait alors refusé de prendre en charge les frais médicaux des étudiants hospitalisés.

La nuit suivante, elle a été transférée dans un endroit inconnu de Marrakech où les interrogatoires ont recommencés : identité, études, opinions politiques, fréquentations, complicités, etc. Les questions pleuvent, ponctuées de coups de poings. Puis nouveau transfert, dans un endroit qu’elle a deviné être commissariat de Jemâa El Fna. Sous la place emblématique du tourisme Marocain, sur un fond sonore de chants, flûte et tambour, Ilham est une nouvelle foisi nterrogée et battue. Elle perdra conscience sous les coups à plusieurs reprise, et sera ranimée pour être à nouveau passée à tabac. Les interrogatoires ont durée deux jours au commissariat de Jemâa el Fna. Deux jours de passages à tabac, deux jours sans manger. Elle a fini par être conduite devant le juge d’instruction qui lui a lu une longue liste d’accusations : responsabilité d’incendie, destruction de biens de l’Etat, rassemblement armé…“. Elle a été ensuite transférée à la prison de Boulmharez.

Ilham Alhasnoni

Trois guérilleros maoïstes présumés ont été arrêtés ce dimanche dans le district de Sundargarh (Orissa) au cours d’une opération de ratissage conjointe de la CRPF, du Special Operations Group et de la police. Les autorités les accusent d’être responsables de la mort de cinq civils la semaine dernière dans deux villages de la région. Au cours du raid contre le camp, les forces de sécurité ont saisi du matériel de propagande.

Par ailleurs, une grande quantité d’affiches du CPI(maoïste) ont été collées dans différents quartiers de Calcutta au cours de la nuit. Les textes affichés exigent la libération des guérilleros prisonniers et l’interruption de l’opération anti-naxalite déclenchée par les forces de sécurité dans la zone de Jangalmahal. Depuis ce matin, la police s’attèle à l’arrache de tous ces posters collés dans le métro, devant l’Académie des Beaux Arts et d’autres lieux culturels. Le préfet de police de la vile a affirmé que cette vague de propagande ne signifiait pas un regain de présence maoïste dans la ville et a immédiatement ajouté que les personnes responsables de cette action seraient rapidement arrêtées.

Quant à l’opération de contre-guérilla menée actuellement dans la zone de Jangalmahal, elle est également dénoncée par plus de 200 détenus de la Prison Centrale de Midnapore au Bengale occidental. Ces derniers ont débuté hier une grève de la faim illimitée jusqu’à l’arrêt définitif de l’opération conjointe des forces de sécurité. Parmi eux, 101 prisonniers sont accusés dans des affaires de violence maoïste, alors que les autres sont tous des sympathisants en accord avec les exigences de la grève.

Ce samedi, une fusillade a éclaté dans la province de Batman (sud-est du pays) lorsqu’un groupe de membres présumés du PKK a été encerclé par une patrouille de l’armée turque. Lorsque les soldats ont exigés qu’ils se rendent, les présumés guérilléros ont répondu par des tirs. L’un d’eux est décédé au cours de cet échange de coups de feu. Alors que le PKK a annoncé qu’il prolongeait son cessez-le-feu déclaré le 13 août dernier, le gouvernement turc avait déclaré que l’armée et la police n’interviendrait que s’il estimait que sa sécurité était en danger.

Le mardi 7 décembre vers 19h, la police argentine a fait irruption dans le quartier Villa Soldati de Buenos Aires pour expulser ‘el Parque Indoamericano’. Un ordre d’expulsion avait été émis par le gouvernement à l’encontre des quelques 500 sans-abris indo-américains vivant dans le camp, notamment dans des maisons auto-construites ‘illégalement’. Dès l’arrivée des forces de l’ordre, les habitants ont organisé la résistance, bloquant entre autre l’autoroute proche du quartier. Les affrontements se sont poursuivis durant toute la nuit. Des dizaines de personnes ont été brutalisées et deux hommes ont été tués par des tirs policiers. Une troisième personne a été hospitalisée après avoir reçu une balle dans la tête. Une douzaine d’habitants ont été arrêtés et de nombreux témoignages font état de brutalités policières envers elles. Depuis mercredi, la réoccupation du quartier est en cours.

Expulsion d’el Parque Indoamericano de Buenos Aires

Expulsion d'el Parque Indoamericano de Buenos Aires

Pour la cinquième fois en un mois, les étudiants britanniques sont descendus dans la rue ce jeudi, journée au cours de laquelle la proposition de loi concernant l’augmentation des droits d’entrée à l’université devait être votée. Dès le début de l’après-midi, des milliers de personnes s’étaient rassemblées dans le centre de Londres. Cinq manifestants sont parvenus à pénétrer dans la partie du Parlement réservée au public d’où ils ont scandés des slogans avant d’être expulsé sans ménagement. Pendant toute l’après-midi, les manifestants se sont opposés aux forces de l’ordre qui les empêchaient de s’approcher du Parlement. Des policiers à cheval n’ont pas hésité à charger plusieurs fois la foule afin de la contenir. Selon les médias britanniques, il y aurait eu des dizaines de blessés de part et d’autres, et 22 jeunes auraient été interpellés. A l’annonce de l’adoption de la loi, vers 18h30, plusieurs groupes de quelques centaines d’étudiants sont parvenus à passer à travers le cordon policier pour se disperser dans la capitale. Un de ces groupes est tombé sur la voiture qui transportait le prince Charles et l’ont arrosée de peinture, d’oeufs et d’objets divers. Les vitres du Ministère des Finances ont été brisées et la façade du bâtiment de la Cour Suprême a été maculée. Des manifestations ont également eu lieu à travers tout le pays.

Affrontements à la manifestation estudiantine à Londres

La police montée charge la manifestation estudiantine à Londres

Affrontements à la manifestation estudiantine à Londres
La police montée charge la manifestation estudiantine à Londres

Du 6 au 8 décembre, le prisonnier vert-anarchiste Marco Camenisch a mené une grève de la faim solidaire avec les trois militants verts-anarchistes accusé d’une tentative d’attentat contre le centre de recherche d’IBM en Suisse et actuellement détenus à l’isolement. A cette occasion, Marco salue les participant au Symposium annuel contre l’isolement carcéral et les prisonniers communistes et antifascistes espagnols en grève de la faim pour leur regroupement.

calicot Marco Libero en Suisse

calicot Marco Libero en Suisse

A l’image de la nouvelle politique juridico-répressive qui identifie tout militant de la gauche indépendantiste basque à ETA, le juge Garzon identifie tout un mouvement communiste à l’organisation de guérilla antifasciste GRAPO. Ces 10 dernières années, dans trois États européens (français, espagnol et italien), 72 arrestations ont été réalisées, 56 militants sont incarcérés (16 militants des GRAPO, 26 du PCE(r), 11 du Secours Rouge International – désormais interdit en Espagne – et 3 du mouvement de résistance).

Le dernier procès en date s’est déroulé au tribunal d’exception de l’Audience Nationale à Madrid les 28 et 29 octobre dernier pour lequel Manuel Perez Martinez (PCE(r)) et Victoria Gomez Mendez (GRAPO) ont été acquittés après avoir été accusé/es d’être les auteurs de divers attentats à l’explosif avec une peine requise -en ajout sur leur peine actuelle de 22 ans de prison…

Le Collectif des prisonnières et prisonniers politiques du PCE(r), du SRI et des GRAPO a entamé ce mois une grève de la faim tournante. Les prisonniers revendiquent l’abrogation de la « Loi des Partis » (qui a paermis e. a. l’interdiction de Batasuna), la libération des prisonniers gravement malades et de ceux qui ont purgé leur peine, et la réunification des prisonniers communistes et antifasciste dans une seule prison.

Espagne: Prisonniers communistes en grève de la faim