Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Huit personnes ont été arrêtées par la police dans la troisième opération en un an contre l’organisation de jeunesse de la gauche nationaliste basque SEGI. Six membres présumés de l’organisation ont été arrêtés dans les villes de Bilbao, Pampelune et Vitoria. Deux avocats, défenseurs des membres de l’ETA, Haritz Escudero et Haizea Ziluaga, figurent parmi les personnes arrêtées. Escudero a été arrêté dans un hôtel ddes îles de Canaries, où il se trouvait en vacances, tandis que Ziluaga a été arrêtée alors qu’elle quittait une prison à Aranjuez, au sud du Madrid, où elle venait de rendre visite à un client. La police espagnole accuse SEGI d’être à l’origine d’actes de violences contre l’Etat et d’avoir lancé des coktails molotov contre les symboles de l’Espagne, comme des bureaux de vote, des banques et des sièges de partis politiques. En 2007 la Cour suprême espagnole avait décrété SEGI « organisation terroriste », suivant sa politique de lier à ETA (et ainsi criminaliser) toutes les organisations politique de la gauche nationaliste basque.

A l’occasion du sommet sur le climat de Copenhague l’an dernier, plus de 1900 personnes avaient été interpellées lors des nombreuses manifestations organisées en marge des réunions. Le 12 décembre, 905 manifestants avaient été arrêtés. Les forces de l’ordre leur avaient menottés les mains derrières le dos, les avaient forcés à rester assis dans la rue durant des heures sans eau ni accès aux toilettes, avant de les emmener dans un centre de détention provisoire affecté spécialement pour le sommet. 250 d’entre eux avaient porté plainte suite à ces événements. Le tribunal de la ville de Copenhague a rendu son verdict ce mercredi, condamnant la police danoise à payer un dédommagement allant de 5000 couronnes danoises (670€) à 9000 couronnes danoises (1200€) aux 250 plaignants pour ‘privation illégale de liberté’ et ‘traitement inhumain’. L’avocat du Département de Police de Copenhague a d’ores et déjà annoncé aller en appel.

Les câbles du Département d’État US relatifs au Pérou et publiés sur Wikileaks révèlent que les USA ont décidé d’aider le Pérou à combattre la guérilla maoïste du PCP-SL. Cette guérilla reste active dans le Haut Huallaga et la région des Vallées de l’Apurímac et d’Ene. L’aide concerne notament les techniques mises au point aux USA contre les IED. Ces documents révèlent que le gouvernement s’est donné comme but prioritaire la liquidation du PCP-SL dans l’Apurímac qu’il a signé pour cela un contrat de neuf millions de dollars avec un spécialiste israélien. L’ex-ambassadeur US a conseillé au Département d’État l’approbation urgente de l’aide. L’aide envisagée concerne l’entraînement, une information précise du théâtre d’opérations de la guérilla dans la jungle par des images satellite, le renouvellement de la flotte d’hélicoptères et la construction d’un aéroport à Pichari. Le chef de la Direction Nationale d’Intelligence (DINI) a informé l’ambassadeur US qu’il y avait des associations entre guérilleros et cocaleros, mais que les maoïstes n’étaient pas « narcoterroristes » et « restent idéologiquement attachés à ses objectifs de long terme ».

De violents affrontements ont eu lieu cet après-midi au cours de la septième journée de grève de l’année en Grèce. A Athènes et à Salonique, plus de 20000 personnes se sont rassemblées pour dénoncer la réduction des salaires et les nouvelles mesures d’austérité. Au milieu des gaz lacrymogènes jetés par les policiers, les manifestants ont répliqué en lançant des cocktails Molotov. A Athènes, un député et ancien ministre de droite grec a été molesté par un groupe de manifestants qui lui criaient ‘Voleur, voleur’. Six voitures de police ont été incendiées. L’entrée de la Banque Centrale a été aspergée de peinture rouge. Au moins six personnes ont été interpellées et trois blessées.

Manifestation contre l’austérité à Athènes

Manifestation contre l'austérité à Athènes

Une trêve de Noël a été convenue entre l’armée gouvernementale et la guérilla communiste à partir du 16 décembre. Cette trève se fait sur un double fond de pourparlers pour trouver une solution politique et d’un regain des combats. Actifs dans presque 80 provinces de tout le pays, les combattants de la NPA ont dernièrement attaqués de nombreuses plantations, mines d’or et de cuivre, des tours de relais de téléphone portable.

Entre novembre 2007 et août 2009, le Centre des Hautes Etudes de l’Armement a piloté une étude sur les « nouveaux rassemblements de personnes ». Cette étude a été lancée par le Centre de Prospective de la Gendarmerie Nationale (CPGN) pour déterminer et analyser les nouvelles formes de regroupements de personnes dans l’espace public. Pour le ministère de la Défense, l’enjeu de cette étude est de taille, car il s’agit de mieux connaître les nouvelles formes d’action collective, leur « typologie, les caractéristiques de la mobilisation, leurs modes de fonctionnement, le mode de constitution des groupes, les tendances futures et les réponses policières apportées (dimension comparative) ». L’objectif étant « d’adapter les modes d’action et moyens à engager ».

Lire un résumé du rapport

A trois voix près, Silvio Berlusconi a survécu de justesse hier à une motion de censure à la Chambre des députés. Ce vote a instantanément provoqué la colère de milliers de personnes qui sont descendues dans les rues de Rome pour protester contre l’issue du scrutin. Lancers de pétards et de pavés, charges de la police et grenades lacrymogènes : les heurts entre manifestants dénonçant la politique du chef du gouvernement et forces de l’ordre ont été d’une rare violence. A l’issue de ces échauffourées, une quarantaine de manifestants ont été blessés. De son côté, le ministre de la Défense Ignazio La Russa a fait état de 50 blessés parmi les policiers.

Voici les principaux points concernant ou pouvant concerner la militance du projet de loi d’orientation et de programmation sur la sécurité intérieure (Loppsi 2) examiné hier par l’Assemblée nationale française en 2e lecture :

Justice
Peines plancher – entre 6 mois et 2 ans – pour des violences aggravées passibles de 3 à 10 ans de prison. Allongement de la période de sûreté, à 30 ans, pour les auteurs de meurtres de personnes dépositaires de l’autorité publique. Extension de la surveillance judiciaire, notamment via le bracelet électronique, pour les condamnés à une peine supérieure ou égale à 5 ans, en état de nouvelle récidive. Possibilité pour un procureur de poursuivre directement un mineur devant le tribunal pour enfants sans passer par le juge des enfants si des investigations sur les faits et sur la personnalité ne sont pas nécessaires. Elargissement du recours à la visioconférence dans les procédures pénales.

Internet/infomatique
Création du délit d’usurpation d’identité sur internet. Création de « cyberpatrouilleurs » pour lutter contre l’apologie de crimes terroristes sur internet. Captation à distance de données informatiques sur décision du juge d’instruction en cas d’enquête sur la criminalité organisée. Contrôle par le procureur des fichiers d’antécédents judiciaires (Stic et Judex), création de logiciels de « rapprochement judiciaire ». Expérimentation des scanners corporels dans les aéroports pour trois ans.

Divers
Extension de la « viodéoprotection » sur la voie publique, notamment les lieux exposés à des trafics de stupéfiants ou les parcs d’attraction. La Cnil chargée du contrôle de la « vidéoprotection » de la voie publique.
Possibilité pour les Policiers municipaux de participer aux contrôles d’identité ou fouilles des bagages. Le ministre de l’Intérieur peut interdire un déplacement collectif ou individuel de supporters en cas de graves troubles à l’ordre public, et le préfet peut restreindre leur liberté d’aller et venir. Création d’un délit de pénétration sans autorisation dans la cabine de pilotage des trains (jusqu’à 6 mois de prison). Possibilité pour les agents de transports publics de conduire d’office auprès d’un officier de police judiciaire une personne ayant commis une infraction. Evacuation des campements illicites en cas de risques graves pour la salubrité, la sécurité ou la tranquillité publique. Incrimination des squatters (passibles d’un an de prison et de 15.000 euros d’amende).

Des dizaines de milliers d’étudiants ont manifesté aujourd’hui dans plusieurs grandes villes italiennes contre une réforme de l’université et la politique gouvernementale en matière d’éducation. A Palerme, quelques 500 étudiants sont parvenus à bloquer l’aéroport en réussissant à occuper la piste d’atterrissage. A Milan, 50 étudiants ont fait irruption au siège de la Bourse, mais ont été rapidement refoulés. A Rome, les manifestants ont tenté de s’approcher des bâtiments officiels abritant notamment la Chambre et le Sénat, mais ont été refoulés par les charges policières. S’en sont suivis des affrontements, les forces de l’ordre faisant usage de grenades lacrymogènes pour disperser les étudiants. Au moins six jeunes ont été interpellés et une vingtaine d’autres blessés.

Etudiants blessé par une charge policière en Italie

Etudiants blessé par une charge policière en Italie

En mars 2003, la Cour Constitutionnelle turque ordonnait la dissolution de l’HADEP (Parti Démocratie Populaire) et interdisait à plusieurs de ses membres de faire de la politique durant cinq ans. Elle les accusait d’avoir ‘répandu une propagande terroriste’ et de soutenir le PKK. Cette décision faisait partie d’une vague de fermetures de partis pro-kurdes qui ont lieu durant cette période. Ce mardi, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a déclaré que cette décision violait l’article 11 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme concernant la liberté d’assemblée et d’association. Elle a affirmé que les membres d’HADEP ‘n’avaient pas incité à la haine, à la vengeance, à la récrimination ni à la résistance armée’ comme l’a dit la Cour Suprême à l’époque. La Cour Européenne a également rappelé que le simple fait de prôner le droit à l’auto-détermination du peuple kurde n’équivalait pas à soutenir des actes terroristes. Enfin, elle a condamné la Turquie à dédommager l’ancien Secrétaire Général de l’HADEP à hauteur de 24.000€ plus 2.200 € pour les frais de justice.