Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le rapport présenté le 26 janvier 2011 par le directeur du BKA, Joerg Ziercke, au Comité des Affaires Intérieurs du Bundestag, aborde les opérations d’agents étrangers en Allemagne. Ces opérations sont habituelles contre « l’euro-anarchisme » (sic) et le hooliganisme.
La législation allemande ne traite pas les agents étrangers comme des membres de la police allemande, mais comme « personnes confidentielles », ce qui leur permet d’opérer en toute liberté: ils n’ont par exemple pas besoin d’une autorisation du juge pour pénétrer dans la sphère privée. Mais officiellement il ne leur est pas permis de commettre des délits, même pour soutenir leur couverture.
Chaque mission d’agent étranger doit être annoncée et faire l’objet d’une autorisation. Le cadre légal est un traité bilatéral entre les pays concernés ou l’Article 14 de la « Convention sur l’Aide Mutuelle dans des Matières Criminelles entre les États membres de l’Union Européenne » (la Convention MLA). Les détails sont fixés dans un contrat européen standard nommé « Protocole d’accord » (MoU) qui définit les droits et devoirs (comme l’envoi de rapports réguliers à la police du pays d’accueil).

La communication entre l’agent étranger et les autorités allemandes de police est faite via son agent-traitant (qui accompagne en principe l’infiltré à l’étranger). La police allemande elle-même ne connait pas le véritable nom de l’infiltré étranger. Pour sa part, la police d’État du Land de Berlin avait infiltré cinq agents dans le camp anti-G8 de 2005, à Gleneagles. Ils ont été traités par la National Public Order Intelligence Unit (NPOIU) et la Police de Londres. La NPOIU organise les missions d’agents partout le Royaume-Uni et traite les agents étrangers.

En Allemagne, l’agent Kennedy (« Mark Stone ») a été coatché par des policiers allemands pour faciliter son infiltration dans les mouvements anti-G8 et anti-OTAN. Le BKA a co-organisé avec le Land de Berlin une action pour améliorer la couverture de Kennedy. Dans cette affaire (l’incendie d’une benne à ordure en décembre 2007), Kennedy est passé devant un tribunal berlinois. Le procureur, le juge et la police locale ignoraient qu’il s’agissait d’une mise en scène. (notons quze les incendies de voitures et de bennes à ordures sont fortement réprimées à Berlin fortement criminalisé depuis la campagne militante qui a suivi le G8 à Heiligendamm en 2007). A Heiligendamm, Kennedy était avec son agent-traitant britannique et un agent-traitant allemand. Celui-ci était posté au siège provisoire pour le sommet nommé « Kavala ». C’est « Kavala » qui a délibérément manipulé les tribunaux, jusqu’à la cour constitutionnelle, en produisant des bilans exagéré (500 policiers « lourdement blessé ») et des rapports mensongers d’agents infiltrés, pour obtenir l’interdiction de nombreuses manifestations. Ils y avait plusieurs agents étrangers infiltrés au G8. Ziercke a évoqué deux noms « connus », Boyling et Jacobs, et trois ou quatre autres.

Il y a quelques mois, l’écrivain et militante indienne Arundhati Roy était l’invitée de l’émission télévisée américaine ‘Faultlines’. Le journaliste l’a notamment interrogée sur la guérilla maoïste en Inde, l’ascension du nationalisme hindou et de la répression qui l’accompagne, la résistance menée par tout un peuple ainsi que du rôle joué par les Etats-Unis dans la situation globale de son pays. Le document qui suit est la traduction d’une retranscription de l’interview effectuée par nos soins.

L’interview télévisée est disponible sur You Tube

Ci-dessous, la traduction de l’entretien:

Résistance face à l’état indien militarisé – format pdf

Un tribunal de la province de Sirnak (sud-est) a condamné ce jeudi 25 personnes à diverses peines de prison pour avoir participé le 21 octobre 2008 à une manifestation en soutien à Abdhllah Ocalan, le leader du PKK, actuellement détenu à l’isolement. Le tribunal a prononcé des peines allant de sept à huit ans d’emprisonnement pour ‘participation à une manifestation illégale’ et ‘propagande d’une organisation terroriste’. Parmi les condamnés, deux journalistes kurdes présents ce jour-là à titre professionnel.

Hier matin, 35 travailleurs d’une usine de fabrication de sièges de voiture dans la province de Kocaeli s’étaient rassemblés pour bloquer l’entrée sur le site de l’entreprise. Ils dénonçaient le licenciement de plusieurs employés membres du syndicat Birlesik Metal-Is, que la direction a justifié par la crise économique. Or, tous les licenciés ont été remplacés par de nouveaux employés. Les travailleurs avaient formé un cordon devant l’usine pour empêcher leurs employeurs de pénétrer dans le bâtiment. Mais la police est rapidement intervenue pour violemment déloger les ouvriers. Deux d’entre eux ont été blessés par les coups des forces de l’ordre.

Des milliers de personnes s’étaient rassemblées ce vendredi dans différents quartier de Tripoli. Partout, elles ont été accueillies par des tirs nourris des forces de sécurité, et il semblerait qu’au moins cinq personnes aient été tuées ce matin. A Benghazi, dans l’est du pays, un millier de manifestants s’étaient retrouvés devant le tribunal local devenu le quartier général du soulèvement. En prenant la ville d’assaut, les forces de sécurité ont tués 23 personnes et 44 autres ont été blessées. Hier, c’est à Zaouiyah, à cinquante kilomètres à l’ouest de Tripoli que les principaux affrontements ont eu lieu. Circulant dans des jeeps équipées de lance-roquettes, les militaires étaient déployés autour de la ville. Plusieurs centaines de manifestants avaient disposé des portes hérissées de clous faisant office de herses pour entraver la circulation dans les rues. Les forces de sécurité leur ont tiré dessus à l’arme lourde, faisant au moins dix morts et une dizaine de blessés. Par ailleurs, la ville de Musratha, à 150 kilomètres à l’est de Tripoli a été totalement désertée par les militaires et les fidèles du gouvernement. Si cela se confirme, cela signifierait que le soulèvement populaire actif dans le pays se rapproche de la capitale. Selon certaines sources qui dénoncent les lumières de masse, les arrestations arbitraires, les détentions et les tortures de manifestants, des milliers de personnes ont déjà été tuées ou blessées.

Les régimes arabes oscillent entre la répression sans frein (Lybie) et la tentative de calmer les mouvements populaires par des changements d’équipe gouvernementale, des concessions démocratiques, et des libération de prisonniers politiques.

Plusieurs milliers de manifestants ont marché vers la place de la Perle à Manama, capitale de Bahreïn, après la libération mercredi d’une centaine de prisonniers politiques. Au moins 300 prisonniers politiques resteraient en détention.

Les autorité égyptiennes avaient annoncé la libération à bref délai de 222 prisonniers, mais sans avancer de date. 108 libérations ont déjà eu lieu. Le Premier ministre reconnait 487 détenus politiques encore dans les prisons du pays, mais les groupes de défense des droits de l’homme affirment que des milliers d’Egyptiens ont été emprisonnés sans être inculpés aux termes des lois d’exception et que beaucoup d’entre eux peuvent être considérés comme des prisonniers politiques.

L’amnistie générale pour les prisonniers politiques est entrée en vigueur samedi en Tunisie. Elle bénéficie à tous ceux qui ont été emprisonnés ou qui ont été poursuivis pour des crimes suite à leurs activités politiques. Mercredi la libération conditionnelle avait déjà été accordée à 3.000 prisonniers.

Après une semaine de nouvelles sur la situation actuelle au centre fermé pour clandestins de Steenokkerzeel, une tentative d’évasion, plusieurs prisonniers ayant été tabassés et une grève de la faim collective, une quarantaine de personnes se sont rassemblés dimanche devant le centre. Durant la manifestation, les prisonniers ont commencé à briser les vitres, à incendier les cellules et à monter sur le toit. A ce moment, beaucoup de renforts de la police et des pompiers sont arrivés, et dans le chaos général, un prisonnier a pu s’évader. Plus tard le soir, les manifestants rentrés, des émeutes sont de nouveau éclatés au centre. Deux des trois ailes du centre ont été ravagé par les mutins : casse, incendie et sabotage des circuits électrique et sanitaires. Les deux ailes ont été déclarés « inhabitables » et les prisonniers ont été transferés à d’autres centres à Vottem, Merksplas et Bruges.

Manifestation et émeutes au 129bis, 20 février 2011

Manifestation et émeutes au 129bis, 20 février 2011

L’immeuble occupé par 150 Pakistanais à la rue Brogniez à Anderlecht a été envahi par la police mercredi matin. La police est intervenue à 7h30, barrant la rue. Les policiers ont obligé un riverain ayant pris des photos à les effacer. Un camion à ordures a embarqué les affaires des occupants qui ont été emmenés dans les casernes d’Etterbeek par un bus de la police fédérale. Aux dernières nouvelles plusieurs d’entre eux ont été libérés, 20 d’entre eux restaient détenus.

Anderlecht: La police envahit l’immeuble occupé rue Brogniez

Des milliers de manifestants s’étaient rassemblés ce mercredi dans plusieurs villes grecques dans le cadre d’une grève générale de 24 heures contre les mesures d’austérité du gouvernement. Selon la police, ils étaient 16000 à Salonique et 20000 au Pirée et à Athènes (les syndicats parlent eux de 60000 personnes). Dans la capitale, de violents affrontements ont éclaté entre les travailleurs et les forces de l’ordre. 5000 policiers avaient été déployés dans le centre-ville, dont une grande partie formant un cordon devant le Ministère des Finances. A l’arrivée du cortège devant le bâtiment, ils ont tiré des gaz irritants et lacrymogènes, scindant la manifestations en deux. Les travailleurs ont répliqué en leur jetant divers projectiles. La police compte trois blessés dans ses rangs et a annoncé avoir procédé à cinq arrestations.

Manifestation contre l’austérité à Athènes

Manifestation contre l'austérité à Athènes