Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Cinq lycéens ont été interpellés hier jeudi les rue de Dijon lors d’une manifestation contre le projet de réforme du lycée préparé par le ministre de l’Education nationale Luc Chatel. La police les accuse d’avoir jeté des pierres contre elle.

300 lycéens manifestaient jeudi à Reims contre la venue de François Fillon, Luc Chatel et V. Pécresse dans un lycée de la ville. Les manifestants qui protestaient contre la ‘mise en concurrence des lycées’, la suppression des postes de professeurs et le ‘flicage des lycéens’ ont été repoussés hors du périmètre du lycée par une cinquantaine de gardes mobiles avant l’arrivée du premier ministre. Les GM ont chargé le cortège sans sommation. Dans la panique qui a suivi cette charge violente, des policiers en civil, avec armes à feu apparentes en ont profité pour appréhender violemment (coups de poings, coups de pied, coups de ceintures et coups de matraques et intimidation envers les personnes essayant d’aider les interpellés et blessés) des manifestants. Quatre lycéens ont fini à l’hôpital, dont un emmené à l’écart de la manifestation par la police qui lui a fracturé les deux genoux. Selon un journaliste de l’AFP qui suivait la délégation ministérielle, la presse a été cantonnée à la gare pendant la manifestation des lycéens et n’a pu accéder au lycée qu’après l’évacuation du périmètre par la police. Certains lycéens interpellés passent en comparution immédiate aujourd’hui au tribunal de Reims. Un rassemblement de protestation est prévue mardi 24 novembre à 10h, à la Maison des syndicats.

Début novembre, le parlement lituanien avait annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’existence présumée d’une prison secrète de la CIA en Lituanie où auraient été incarcérées des personnes soupçonnées de terrorisme. Un centre d’équitation avait été transformé par la CIA en prison pour pouvoir interroger en secret sur le sol européen des suspects d’Al-Qaïda, a rapporté la chaîne américaine ABC News. Jusqu’à huit personnes suspectées d’appartenir à Al-Qaïda ont été interrogées en même temps dans ce centre équestre situé près de la capitale Vilnius, dont la CIA avait fait aménager le bâtiment après l’avoir racheté en sous main.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, les maoïstes ont fait explosé les rails de la ligne ferroviaire reliant deux villes de l’est du Jharkhand, entraînant le déraillement du train de passagers de la soirée. Cet incident s’est déroulé au même moment que l’appel des maoïstes à une nouvelle grève de 24 heures dans le district. Ces derniers jours, les actions et manifestations se multiplient pour protester contre la répression policière ainsi que pour réclamer la libération d’un leader révolutionnaire, arrêté cette semaine par les forces de sécurité.

Dans la nuit du 12 au 13 octobre, huit personnes étaient jugées en comparution immédiate pour ‘dégradations volontaires, dégradations de biens publics, coups et blessures sur agents de la force publique dans l’exercice de leur fonction’ lors d’une manifestation anti-carcérale à Poitiers, qui s’était conclue par des bris de vitres et autres bombages. Tous ont été condamnés à des peines de prison, plus ou moins sévères. Estimant les condamnations trop clémentes, le parquet a fait appel, malgré certaines preuves irréfutables de la non-implication de certains d’entre eux dans les incidents en marge de la manifestation.

Dans l’attente du procès en appel, seul Patrick a été maintenu en détention, les autorités estimant que les garanties de non-réitération de son geste ne sont pas suffisantes. Alors que Samuel et Jean-Salvy seront jugés en appel le 10 décembre, c’est hier que la décision est tombée pour Patrick. Il a été condamné à un mois de prison ferme – peine déjà effectuée – et a donc recouvré la liberté hier soir. Rappelons qu’il était poursuivi pour avoir lancé un projectile (une pile!) qui aurait atteint un officier par ricochet… et que pour ce geste, l’avocat général avait requis 18 mois de prison ferme dont dix avec sursis! La cour ne l’a finalement pas suivi.

Depuis quelques mois, un nouveau centre fermé pour sans-papiers se construit à Steenokkerzeel et devrait être fini dans le courant de 2010. Bâti selon le modèle carcéral (avec cellules individuelles et moyens de contrôles avancés), il a pour but d’enfermer les plus récalcitrants et de servir de moyen de pression afin de mater les révoltes dans les autres centres fermés. De plus, directement situé dans le périmètre de l’aéroport, il facilitera les déportations, rendues plus rapides, discrètes et faciles à gérer. Rassemblement dimanche 22 novembre, 13h à la gare du midi.

Affiche pour la manif contre le centre fermé

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Affiche pour la manif contre le centre fermé

Paolo est une des deux personnes arrêtées suite à la ‘nuit antifasciste’ du 6 au 7 octobre. Une de ses lettres a été rendues publique:

Mes chers, Le 25/10/2009, à 7h50 j’étais cerné dans la rue, alors que je sortais mon chien, par trois membres de la SRN, la Service Nationale de Recherche. Je devais les accompagner au commissariat pour un interrogatoire. Au coin de la rue, un escadron d’intervention spéciale attendait dans un combi blindé au cas où je résisterais. Ces enfoirés ne m’ont même pas laissé dire au revoir à ma fille qui allait à l’école à ce moment-là.

La veille, le même service de police avait perquisitionné mon domicile en mon absence. Ils ont confisqué mon ordinateur portable et ont pris toute une série de photos d’affiches politiques etc.

Au poste, ils m’ont demandé un alibi pour la nuit de 6 au 7 octobre et ils m’ont posé toute une série de questions à propos de numéros de portables et d’un ami. Après lui avoir montré des photos, un témoin m’aurait reconnu comme une des deux personnes qui auraient incendié un conteneur de chantier cette nuit-là.

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Près de 4.000 délégués et ministres sont attendus… et au moins autant de manifestants. Un grand rassemblement international est prévu le samedi 28 novembre. De 5.000 à 6.000 personnes devraient participer à la manifestation. La cheffe de la police, Monica Bonfanti, s’attend à faire face à des problèmes: ‘Nous nous préparons depuis plusieurs semaines, confie-t-elle. Cette manifestation est considérée comme un événement à risque.‘ Des renforts policiers seront fournis par d’autres cantons. D’après un cadre de la police, ‘il n’y aura pas d’arrestations préventives, mais des contrôles pour vérifier si des personnes ne se promènent pas avec l’attirail du parfait casseur‘. Les émeutes de 1998 contre l’OMC et de 2003 contre le G8 sont encore présentes dans les mémoires genevoises.

Affiche anti-OMC

Affiche anti-OMC

Mercredi, il restait à un juge de se prononcer quant à l’extradition de Cesare Battisti vers l’Italie, où il a été condamné à la prison à perpétuité. Réfugié au Brésil depuis 2004, d’abord clandestinement avec de faux papiers, il y a obtenu le statut de réfugié en janvier dernier, déclenchant une crise diplomatique avec l’Italie qui souhaite le retour du militant afin qu’il purge sa peine. C’est donc sous la pression de la péninsule que s’est ouvert en septembre l’examination de son éventuelle extradition par la Cour suprême, examination en passe de se clôturer.

A l’issue d’un premier vote préliminaire mercredi, les juges s’étaient prononcés en faveur de l’extradition par un vote de cinq contre quatre, départagés par le président de la Cour, favorable à l’extradition. Restait à savoir si le président brésilien Lula aurait le dernier mot. En effet, la Constitution brésilienne attribue expressément les relations extérieures à l’exécutif, ce qui lui donnerait le pouvoir de s’opposer à une décision d’extradition. Mais les opposants à cette intervention présidentielle prétendent quant à eux que l’existence d’un traité d’extradition entre le Brésil et l’Italie oblige le chef de l’Etat à respecter la décision de la justice, et donc à renvoyer Battisti.

A l’issue d’un long débat, la Cour suprême, par un second vote à cinq contre quatre, a décidé que le président Lula n’était pas obligé de suivre cette décision d’extradition. Sachant qu’il lui a octroyé il y a quelques mois le statut de réfugié et qu’il a récemment déclaré être opposé au renvoi du militant vers l’Italie, il semblerait que Battisti puisse rester au Brésil. Mais cela reste à confirmer par une déclaration officielle du président Lula.

Brahim Dahane (photo), président de l’Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’homme (ASVDH), devait recevoir, lundi 16 novembre à Stockholm, un prix décerné par le gouvernement suédois. Mais sa chaise était vide. Le 8 octobre, il avait été arrêté en même temps que six autres militants sahraouis par les autorités marocaines, officiellement pour avoir visité le camp de réfugiés de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, et s’être affiché aux côtés de dirigeants du Front Polisario. Il a été incarcéré pour ‘haute trahison’ à son retour au Maroc. Déjà emprisonné de 1987 à 1991 et torturé, Brahim Dahane serait détenu à la prison Salé, dans la banlieue de Rabat, attendant d’être jugé par un tribunal militaire.

Dans le même temps, une autre militante sahraouie connue, Aminatou Haidar, est en grève de la faim depuis lundi à Lanzarote, aux Canaries (Espagne), pour protester contre son expulsion du Sahara occidental par les autorités marocaines qui, selon elle, refusent de la laisser revenir chez elle. Détentrice d’un passeport marocain, elle avait inscrit sur sa fiche d’entrée qu’elle était résidente du Sahara occidental. Au Maroc, le ministre des affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri, a déclaré que Mme Haidar avait de fait ‘rejeté sa nationalité marocaine‘ et que, à ce titre, elle avait été renvoyée vers les îles Canaries.

Brahim Dahane

Brahim Dahane