Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le mardi 14 juillet, c’est ‘l’heure de vérité’ dans l’affaire DHKP-C. La Cour d’appel de Bruxelles rendra son arrêt. Dès 8h30, un rassemblement aura lieu sur les marches du Palais de Justice de Bruxelles. Le jour et l’heure étant difficiles pour une mobilisation (c’est en plein dans les heures de travail), la responsabilité des militants, des sympathisants, des amis et des proches disponibles à ce moment est d’autant plus importante. Soyons nombreux pour soutenir Bahar, Musa et leurs co-inculpés en assistant au prononcé du verdict du procès DHKP-C.

Ce mardi 2 au matin, la police française a arrêté un couple impliqué dans un accident de la circulation dans la Mayenne, à Château-Gontier. L’homme et la femme, dont l’un d’entre eux grièvement blessé dans l’accident, circulaient dans une voiture volée, équipée de fausses plaques d’immatriculation. Les deux individus, armés, auraient été trouvés en possession de documents les reliant à l’organisation armée ETA. Il s’agirait d’Ibai Mateo Esparza et d’Ohiana Mardaras.

Ibai Mateo Esparza, âgé de 22 ans, inscrit en Sciences Sociales à l’Université publique de Navarre, était un des membres de l’organisation les plus recherchés par les services de police. Il semble qu’il avait échappé aux opérations réalisée en 2008 en Navarre contre ‘Ekin’. Depuis cette arrestation, la police a perquisitionné deux logements dans le quartier de Santutxu à Bilbao, deux interventions qui seraient en lien avec Ohiana Mardaras.

Yann et Pierre ont comparu pendant 3 heures devant la Cour du Tribunal de Perpignan, ce lundi 29 juin après-midi. Deux cents personnes avaient répondu à l’appel de leur comité de soutien et se sont réparties entre une salle comble et le parvis du tribunal. Le procureur a requis 5 mois de prison avec sursis pour Yann et 3 pour Pierre, tout ça pour une affaire où il ne reste qu’une injure à un prof anti-bloqueur, une photo saisie d’un slogan peint sur la route lors de la lutte anti-CPE, et le refus du prélèvement d’ADN. Le verdict sera rendu le 12 août.

Jeudi Wahoub et Constant, vendredi Bertrand, et hier lundi Abdallah. Les quatre membres de notre Secours Rouge ont été convoqués et interrogés par des enquêteurs ‘anti-terroristes’ de la Police Fédérale. Les questions portaient sur des conversations téléphoniques (remontant parfois à 2004!), et plus particulièrement les communications concernant l’Italie. Les enquêteurs ne cherchaient qu’à conforter leur scénario initial (celui qui avait provoqué le blitz du 5 juin). Le fait que leur enquête (comme l’a révélé les interrogatoires) n’a rien apporté pour nourrir ce scénario ne les a pas amené à explorer un scénario alternatif (ne parlons même pas d’enquête à décharge…). Il s’agissait des derniers devoirs d’enquêtes diligentés par le juge d’instruction Bernardo-Mendez. Les camarades ont refusé de répondre aux enquêteurs.

L’enquête est donc terminée. La question de savoir si elle donnera lieu à un procès ou non sera tranchée par une Chambre du Conseil. Aucune date n’est encore fixée, mais ce sera certainement à la rentrée. Nous appellerons alors à une mobilisation autour du mot d’ordre: Pas de procès pour les 4 du Secours Rouge!

Les débats et analyses suscités par la loi Loppsi en France recèlent parfois d’agréables surprises. L’usage de spywares, exploits Zero Day, rootkits et autres outils d’eavesdroping par la police risque de voir se généraliser les contre-mesures les plus pointues. Les premières opérations de ‘dissuasion’ d’Hadopi pourront, par exemple, servir à établir des métriques instructives quant à la généralisation des pratiques de chiffrement systématique: stockage, communications mail, transmissions de fichiers. Et si un public d’adolescents se met à crypter en PGP, à chatter en VPN et à P2Piser en stégano, on peut aisément imaginer que les véritables réseaux illégaux en viendront à employer des techniques un peu plus efficaces. Les services de police seront-ils encore en mesure de développer un ‘ver Loppsi’ aussi discret qu’efficace? Et quand bien même cela serait possible, cette généralisation de l’usage des techniques de chiffrement aurait pour résultat l’occultation de quasiment toutes les communications, et pour conséquence une intensification des actions policières sur l’ensemble de la population internaute. Tant que les usagers du Net ne subissent pas la pression d’une suspicion ambiante, ils ne cherchent pas systématiquement à préserver leurs données avec des moyens disproportionnés. En stigmatisant la ‘petite délinquance’ du téléchargement avec des moyens disproportionnés, Hadopi pousse les téléchargeurs et surtout les non-téléchargeurs (qui sont, aux termes de cette loi, responsables techniques et pénaux de leurs installations) à renforcer leurs protections… et donc à noyer les services d’écoutes sous un déluge de bruit. Il y avait un ‘avant Hadopi’ où l’on pouvait distinguer les communications protégées des entreprises, des services d’Etat (aisément identifiables) et… les autres, suspects par nature. Il y aura un ‘après Hadopi’, où la confusion provoquée par la surprotection des informations interdira toute discrimination des flux à surveiller, et renforcera ainsi le camouflage des réseaux illégaux. De là à en tirer la conclusion paradoxale qui consiste à dire qu’Hadopi limite potentiellement l’efficacité de la Loppsi et favorise le développement des réseaux illégaux…

Rod A. Beckstrom vient d’être nommé Président de l’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), principal organisme de gestion et de régulation d’Internet et notamment des grands ‘top level domains’, ou suffixes des adresses Internet. Beckstrom était précédemment cyber-patron du Department for Homeland Security, le DHS américain, puis directeur du National Cyber Security Center. On est très loin des premiers gourous universitaires qui présidaient aux destinées de l’Icann dans les années 80.

Ce matin, les transferts des miltiants communistes arrêté le 12 février 2007 et condamnés récemment à Milan ont commencés. Andrea Scantamburlo et Alfredo Davanzo (photo) ont été transférés par avion à la prison de Siano, près de Salerne, à plus de mille kilomètres de leurs proches. Pour leur écrire:

-Andrea Scantamburlo – Alfredo Davanzo
-Casa Circondariale,
-Via Tre Fontane 28,
-88100 Siano (CZ),
-Italie

Alfredo Vicenzo

Alfredo Vicenzo

Le président du syndicat indépendantiste de Nouvelle-Calédonie USTKE, Gérard Jodar, a été condamné lundi à Nouméa à un an de prison ferme pour ‘entrave à la circulation d’un aéronef‘. La même peine a été prononcée à l’encontre d’un autre responsable du syndicat, Michel Safoka. En tout, vingt-huit militants étaient poursuivis; de 4 à 12 mois de prison ferme ont été prononcés pour six d’entre eux. Tous vont faire appel. En mai dernier, dans le cadre du conflit déclenché par le licenciement abusif d’une employée de la compagnie Aircal, plusieurs centaines de militants USTKE avaient marché sur l’aérodrome de Magenta. Le Haut commissaire de la République, Yves Dassonville, avait fait donner les gendarmes mobiles et le GIPN (Groupe d’intervention de la police nationale). Des échauffourées avaient éclaté avec la police et certains manifestants étaient montés à bord de deux appareils de la compagnie Aircal.

Après le conflit chez Carsud (Veolia) en janvier 2008, qui avait déjà mené ses dirigeants au tribunal, l’organisation, majoritaire en Nouvelle-Calédonie fait surtout les frais, une fois de plus, de la répression féroce qui sanctionne toute action syndicale sur l’île. Sur ce territoire, le code du travail français ne s’applique pas, les conseils de prud’hommes n’existent pas, et le Mouvement des entreprises de France (Medef) local appelle les entreprises à sanctionner les travailleurs qui se mettent en grève pour défendre le droit syndical. L’USTKE a encore aggravé son cas en étant à l’origine de la création du Parti travailliste, parti indépendantiste radical dont la naissance inquiète autant la droite que les indépendantistes institutionnels.

Les No Border, samedi à Calais, manifestaient contre l’Europe forteresse, et pour l’ouverture des frontières aux migrants. Le trajet avait été négocié entre les syndicalistes de Sud et la Préfecture sur le mode ‘c’est ça ou rien’ et la manif est passée par les rues, voire les routes les moins habitées de la ville. Tout le long, un mur de casques, bottes, boucliers, et même de camions-boucliers. La police dans tous les intersitices de la ville: aux entrées de rues, des cours d’immeubles, sur les quais, sous un panneau publicitaire, et même des policiers à cheval, dans un champ de colza. Enfin, un hélicoptère pour surveiller tout ça de haut. Les No Border étaient autour de 2000, les policiers plus nombreux. Installés dans un campement autogéré au Beau Marais, les No Border avaient été harcelés toute la semaine, plusieurs dizaines arrêtés. Le matin même, fouilles au corps avant le départ des jeunes vers le point de rendez vous. Les bâtons qui servaient à tenir les banderoles et les drapeaux, confisqués. Avant la manif, un arrêté préfectoral interdisait d’être plus de 4 dans les rues, des militants ont été arrêtés alors qu’ils tractaient dans Calais. Les flics qui ont empêché les No Borders de sortir du camp pendant une demi-journée, ont même lancé une attaque contre le camp à coup de lacrymo et de grenades.

‘No Border No Nation’