Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

En France, des manifestations se sont tenues dans l’ensemble du pays. Le 7 mars déjà, une marche était organisée à Paris. Elle avait été interdite par le préfet de Paris dû à la présence des collectifs Samidoun et Urgence Palestine. Cette interdiction sera levée dans la journée du 7 par le tribunal administratif estimant que les risques de troubles à l’ordre public n’étaient « pas suffisamment justifiés ». Le 8 mars, à Paris, le groupe d’extrême-droite Némésis et le collectif pro-Israël Nous Vivrons ont décidé d’intégrer la manifestation. Un cortège féministe et anti-raciste qui tentera de les empêcher sera fortement réprimé par la police. Des manifestant·es féministes et anti-racistes seront frappées au visage et gazées. Des arrestations ont également eu lieu. À Toulouse, la manifestation s’est déroulée calmement, mais s’est terminée avec l’arrestation de deux manifestant·es.

À Berlin, un bloc féministe pro-palestinien s’est fait attaquer par la police à coup de poing et de matraque.

À Zurich, une manifestation non autorisée, mais tolérée, a pu marcher dans la ville. Après le passage devant les bâtiments d’AXA, de Sanitas et du consulat italien, recouverts de peinture, la police a chargé, attaquant les manifestant·es avec des balles en caoutchouc, des matraques et du spray au poivre. Beaucoup de manifestant·es ont dû être pris en charge par des ambulanciers et une personne aurait subi des lésions auditives.

À Bruxelles, la manifestation a rassemblé près de 10.000 personnes. Des élus du parti du « Mouvement réformateur », membre de l’actuel gouvernement fédéral, se sont fait éjecter de la manifestation par des participant·es. Des contrôles par des policiers en civile ont eu lieu en fin de manifestation.

Grandes manifestations féministes ce samedi 8 mars dans les principales villes d’Amérique latine, pour protester contre la violence sexiste et la vague réactionnaire menée dans la région par le président argentin, Javier Milei. L’une des plus grandes manifestations a eu lieu sur la Place de Mai à Buenos Aires « contre le fascisme, le racisme, le patriarcat et le capitalisme ». Les marches du 8 mars dénonçaient les récent discours de Milei contre les politiques d’égalité en parlant de « l’idéologie désastreuse du genre » et de « féminisme radical », en liant homosexualité et pédophilie, et en annonçant qu’il demanderait au Congrès de mettre fin au concept de féminicide et aux lois sur la parité des sexes. Des heurts ont eu lieu avec la police là où les manifestantes ont tenté de franchir les barrages (photo). Les manifestations ont été particulièrement massives à Mexico, Santiago du Chili et à Bogota (où quelques incidents ont été signalés).

Samedi 8 mars, en soirée, malgré les interdictions de manifester ordonnées par les autorités, une marée féministe d’environ 200 000 personnes a déferlé sur Istanbul. La police avait monté des barrages pour empêcher la marche nocturne qui a lieu depuis 23 ans. Les participant.e.s se sont rassemblé.e.s derrière une banderole mentionnant : «Notre lutte féministe change nos vies et le monde». Tout au long du parcours, des slogans tels que « Jin, jiyan, azadî (slogan féministe kurde) », « Nous ne nous tairons pas, nous n’avons pas peur, nous n’obéirons pas » et « Vive notre lutte féministe » ont résonné dans les rues. Durant la marche, les participantes ont déployé un drapeau « Rébellion féministe » devant le Feminist Mekan, un lieu de rassemblement féministe bien connu des militantes. Après la marche, plus de 200 personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre.

Pour la sixième fois consécutive, le Conseil des délits mineurs de Lamia a rejeté la demande de libération conditionnelle de Nikos Maziotis, prisonnier de l’organisation « Lutte Révolutionnaire », parce qu’il n’a pas été « réhabilité » et qu’il n’a pas montré « d’amélioration morale ». À ces six rejets du Conseil des délits mineurs s’ajoute une confirmation de la Cour d’appel. Le dernier refus survient alors qu’il a déjà purgé plus des quatre cinquièmes de ma peine. Dans le contexte du durcissement de la législation pénale – qui comprend une augmentation des peines, des conditions plus strictes pour la libération conditionnelle et les permissions, ainsi que la création de prisons à sécurité maximale – Nikos pourrait bien devenir la première personne en Grèce condamnée à 20 ans de prison qui purge la totalité de sa peine. La durée d’une peine d’emprisonnement à perpétuité selon l’ancien code pénal était de 16 ans.

Nikos Maziotis a réagi en exposant qu’ « En effet, un combattant engagé, un révolutionnaire, un anarchiste comme moi ne pourra jamais être « réhabilité » ou « moralement amélioré » par la prison, peu importe combien d’années il reste incarcéré. Un combattant engagé, un révolutionnaire, un anarchiste peut consacrer sa vie à la lutte, comme l’a fait le compagnon Lambros Foundas de Lutte révolutionnaire ; il peut risquer sa vie pour la cause, faire face à la menace d’être tué par les prétoriens de l’État – comme j’ai failli l’être ; il peut passer de nombreuses années en prison – j’ai déjà purgé douze ans pour Lutte révolutionnaire et quatre autres auparavant – mais il/elle ne doit jamais faire un pas en arrière, exprimer son repentir ou sa dissociation, ou, en d’autres termes, faire preuve de « réhabilitation » et d’ »amélioration morale », comme le dit le conseil judiciaire. »

Nikos Maziotis

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Les forces de l’ordre ont arrêté Adam Lansky, 41 ans, suspecté d’avoir attaqué en janvier un concessionnaire Tesla à Salem, dans l’Oregon. Il est accusé d’avoir lancé des cocktails Molotov, incendiant endommageant sept voitures et en détruisant une. Les pertes totales s’élèvent à environ 500 000 dollars. L’attaque, qui apparait armé, a été filmé par une caméra. Un véhicule apparaissant sur les images filmées par une caméra de patrouille de la police a permis de remonter jusqu’à la résidence de Lansky. D’autres éléments de preuve le relierait à l’attaque, dont des empreintes digitales. Adam Lansky pourrait être impliqué dans une autre attaque survenue en février, au cours de laquelle des balles avaient été tirées sur le bâtiment du concessionnaire.

Un autre suspect de plusieurs attaques dans un  concessionnaire Tesla du Colorado avait été arrêté la semaine dernière (voir notre article). Des actions contre Tesla ont eu lieu dans plusieurs pays, notamment en Allemagne, où la forêt de Grünheide a été occupée, pour empêcher l’extension de la Gigafactory de Tesla et en France (voir ici).

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29 membres des forces de l’ordre ont été capturés par les guérilleros de l’État-Major Central (EMC) qui n’ont jamais accepté l’accord de paix signé en 2016 avec la majorité des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Une photo diffusée par une organisation représentant une communauté locale (PUPSOC) montre ces  policiers recevant de la nourriture après avoir été capturés dans le Cañón de Micay, dans le département du Cauca, vendredi 7 mars.

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Le groupe belge de technologie et de défense, John Cockerill, examine la possibilité de transformer le site d’Audi Brussels pour y implanter une chaîne de montage de blindés légers. La reconversion du site est dans le viseur des constructeurs d’armement. Le groupe examine la possibilité de transformer l’usine de Forest dans « le cadre des efforts du gouvernement belge et de l’Europe pour relancer l’industrie de la défense », a confirmé le CEO de l’entreprise liégeoise, François Michel. Le site d’Audi n’est pas la seule implantation possible qu’examine le groupe wallon. Theo Francken, Ministre de La Défense du gouvernement Arizona, s’est entretenu avec le géant allemand de la défense Rheinmetall ( conglomérat industriel allemand spécialisé dans l’armement et l’équipement automobile) mais, il n’y a pour le moment pas de plans pour la Belgique en l’absence de commandes de matériel militaire du gouvernement belge.

Huit militants écologistes de Just Stop Oil ont vu leurs peines de prison ferme confirmées ce vendredi 7 mars en appel par la justice britannique. La justice rejette l’appel des deux membres de Just Stop Oil qui avaient lancé de la soupe sur le tableau « Les Tournesols ». Phoebe Plummer et Anna Holland contestaient leur condamnation à 24 et 20 mois de prison ( voir article ici ). En tout, 16 militants du groupe anti-énergies fossiles faisaient appel de leurs condamnations allant jusqu’à cinq ans de prison, pour avoir participé à un blocage d’autoroute en 2022. Six peines ont été réduites, dont celle du fondateur de Just Stop Oil, Roger Hallam, qui passe de 5 ans à quatre ans d’emprisonnement. Ils avaient planifié, lors d’une réunion en ligne, une action de blocage de l’autoroute M25 autour de Londres ( voir article ici ). Au moment de l’annonce de la décision, une vingtaine de militants se sont levés dans la salle, en silence, vêtus de tee-shirt « Corruption au tribunal » et ont tourné le dos à la juge. Les militants déboutés envisagent de saisir la Cour suprême. Ces condamnations sont les plus lourdes jamais infligées dans le cadre de manifestations non violentes.

Inspirée du « carcere duro » ou régime d’isolement carcéral « 41bis » italien, une nouvelle manière d’emprisonner était annoncée depuis des semaines par Gérald Darmanin. Ce jeudi 6 mars, la décision a été prise, ce régime verra le jour dans les prisons de Vendin-le-Viel (Pas-de-Calais) où seront incarcérés 100 détenus dès le 31 juillet et Condé-sur-Sarthe (Orne) qui fera de même dès le 15 octobre, cela concerne pour le moment « les narcotrafiquants ». Ce régime est largement dénoncé comme une forme de torture en Italie et a touché progressivement plusieurs prisonniers révolutionnaires, comme les militants des BR-PCC ou Alfredo Cospito.

Parmi les travaux et aménagements en vue des placements à l’isolement de ces prisonniers : le démontage des téléphones fixes dans les cellules, le blindage des vitres au parloir, l’impossibilité de recevoir des visites familiales dans les pièces prévues à cet effet, ni même d’avoir le moindre contact avec des proches, la présence d’agents pénitentiaires lors de chacun de leurs déplacements dans l’enceinte de ces prisons, y compris en promenade, afin que les détenus ne puissent plus communiquer entre eux. D’autres établissements sécurisés pourraient voir le jour d’ici la fin 2027.