Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

A la fin du mois de juillet, le secrétaire général du FPLP, Ahmad Saadat, a été agressé dans sa cellule de la prison de Nafha par les forces spéciales israéliennes (cf notre article). Depuis, les manifestations de solidarité se sont multipliées pour soutenir Saadat, mais aussi tous les autres prisonniers palestiniens agressés ce jour-là ainsi que pour dénoncer leurs conditions de détention. En France, le collectif Coup pour Coup a publié un communiqué de soutien, tandis que des textes sont également provenus de Grèce et du Danemark. Ci-dessous, la déclaration de Coup pour Coup:

Lundi 27 juillet 2015 au soir, les Forces spéciales de l’administration pénitentiaire israélienne (Mitzada) ont fait irruption dans la prison de Nafha, située dans le désert du Néguev, en Palestine occupée. L’attaque fait suite à des actions menées par les prisonniers palestiniens pour protester contre leurs conditions de détention. Devant la résistance des prisonniers, les brigades Mitzada ont donc envahi les cellules, déplacé certains prisonniers et blessés une trentaine d’entre eux. Parmi les blessés se trouve Ahmad Saadat, secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), incarcéré depuis 2002 par l’Autorité Palestinienne puis, depuis 2006 par l’occupation. Des communiqués de soutien et des actions solidaires ont vu le jour, que ce soit dans les différentes prisons de l’occupation ou en dehors. Plus de 6000 palestiniens et palestiniennes sont aujourd’hui enfermés par les forces israéliennes. Leurs combats pour leur libération est le combat pour la libération de la Palestine !
Libérez Ahmad Saadat
Libérez tous les prisonniers palestiniens !
Palestine vivra, Palestine vaincra !

Coup pour Coup, France, 28 juillet 2015

Affiche du FPLP pour Ahmad Saadat

Affiche du FPLP pour Ahmad Saadat

Trois présumés maoïstes, dont deux femmes, ont été tués dans un combat avec la police dans une zone forestière retirée du district de Malkangiri, dans le Chhattisgarh, vendredi après-midi. Les autorités ont confirmé cette fusillade, laquelle s’est déroulée dans le cadre d’une opération anti-maoïste menée par des membres de la District Voluntary Force et du Special Operation Group. Selon les sources policières, l’échange de coups de feu a eu lieu entre 14 et 15 heures et les forces de sécurité ne dénombrent aucun dégât matériel ni aucun blessé. Par ailleurs, elles ont saisi sur place trois armes artisanales, un fusil INSAS, un SLR, des munitions, des grenades, du matériel de guérilla tels que des kitbags, et de la littérature naxalite. Il semblerait que cette brigade maoïste organisait une réunion dans le cadre de la semaine de commémoration des martyrs de la guérilla, et que les autorités en aient été informées. Outre l’assassinat des trois guérilleros, les soldats ont détruit le campement. Tous les autres guérilleros présents sont parvenus à battre en retraite, mais sont toujours actuellement activement recherchés. Parmi eux, et toujours selon les autorités, il y auraient quelques blessés.

Un guérillero recherché de longue date, et dont la tête était mise à prix, a été arrêté samedi dans le district de Bijapur, dans le Chhattisgarh. Le cadre, identifié comme étant Modiyam Bojja (26 ans), a été interpellé par une équipe conjointe de la Special Task Force et de la police locale. Des troupes avaient été mobilisées à proximité d’un village après que les autorités aient été informées de son arrivée et l’ont arrêté après une courte chasse à l’homme. Il est accusé d’être l’homme en charge du Dandakaranya Adivasi Kisan Mazdoor Sangathan et d’être impliqué dans plusieurs crimes, parmi lesquels des meurtres, des tentatives de meurtres et d’autres délits liés à la guérilla maoïste.

Opération de ratissage dans le Chhattisgarh

Opération de ratissage dans le Chhattisgarh

Quatres combattants étrangers des YPG avaient été arrêtés en Irak alors qu’ils rentraient vers leurs pays respectifs (Deux Etats-Uniens, un Russe, et un quatrième non confirmé). Ils ont fini par être libérés après 23 jours de détention. Robert Alleva et Michael Fonda (les deux américains) ont confirmé que les 4 avaient été enfermés dans la même cellule que des membres de l’Etat Islamique, malgré qu’ils aient répété à plusieurs reprises aux officiels du PDK (Parti Démocrate du Kurdistan, parti de droite au pouvoir au Kurdistan irakien) qu’ils étaient membres des YPG. Il n’y a pas besoin de préciser les risques qu’ont encouru les quatre en étant enfermé dans la même cellule que des islamistes. Cet emprisonnement est probablement un nouveau mouvement du PDK pour écarter les Kurdes progressistes syriens et turcs du Kurdistan irakien.

Robert Alleva et Michael Fonda

Robert Alleva et Michael Fonda

Rappel : Voir nos notes sur le Kurdistan pour mieux comprendre la géographie et les organisations dans la région.

Turquie et Irak
Alors que le PKK n’a pas communiqué le nombre de guérilleros tués lors des nombreuses frappes aériennes qui se sont poursuivies ces derniers jours au-dessus des régions turque et irakienne du Kurdistan, le gouvernement turc a annoncé que plus de 260 guérilleros avaient été tués. Ces chiffres doivent être relativisés puisque le gouvernement turc veut se montrer très efficace. Ce 1er aout matin, à Zergelê (village des monts Kandil, en Irak), 10 civils ont perdu la vie ainsi qu’au moins un militant du PKK. Suite à ce massacre, le KRG (Gouvernement Régional du Kurdistan irakien) a à nouveau demandé au PKK de quitter l’Irak, en prétendant que si les frappes turques font des morts parmi les civils, c’est à cause de la présence de la guérilla. Les relations froides entre le PKK et le PDK (Parti Démocrate, libéraux au pouvoir au Kurdistan irakien) se sont à nouveau tendue ce vendredi 31 juillet après qu’un groupe de la HPG (Force de Protection du Peuple) ait saboté -du coté turc- le pipeline amenant le pétrole du Kurdistan irakien en Turquie. En réponse aux nombreux bombardements (qui en plus de tuer et mutiler déclenchent des feux de forêt), la HPG a déclaré qu’au moins 14 soldats et deux policiers turcs avaient été abattus lors d’affrontements ces 3 derniers jours. En plus de cela, des véhicules blindés, hélicoptères et autres équipements militaires ont été cloués au sol par sabotages ou coups de mortier. Enfin, les nombreux vols de reconnaissance et de drones se poursuivent, les cortèges funéraires des combattants morts en luttant contre l’Etat Islamique sont bloqués aux frontières entre la Syrie, la Turquie et l’Irak, et la répression contre le HDP se poursuit. Un seul exemple parmi les dizaines de cas, une enquête a été ouverte contre le chef du HDP pour incitations à la violence et troubles à l’ordre public, lors de manifestations pro-kurdes qui ont eu lieu à l’automne dernier. Ces accusations pourraient lui valoir 24 années de prison. Dernier détail à mentionner sur les dernières nouvelles de l’agression turque contre le Kurdistan, l’ONU soutien l’attaque de la Turquie.

Syrie
Les YPG ont à nouveau demandé au dans un communiqué public que cessent les vols de reconnaissance turcs au-dessus du Rojava. Notons que la Turquie a ouvert sa frontière à des islamistes du Front Al-Nosra qui n’auront pas survécut longtemps au Rojava. Tandis qu’un groupe de ‘modérés’, probablement envoyé par la force d’intervention USA-Turquie s’est lui fait arrêté par les islamistes. La Turquie semble avoir du mal à mener ses actions en Syrie, jusqu’à maintenant.

Une bonne nouvelle avec ça : la ville d’Hassaké, a été déclarée libérée d’EI par les YPG après plusieurs semaines de combats. Avant que les islamistes n’attaquent Hassaké, la ville était partagée entre les YPG et l’armée syrienne arabe (environ moitié-moitié). La ville est à présent très majoritairement sous contrôle des YPG et du MFS (Conseil Militaire Syriaque, pro-YPG) et à l’armée syrienne arabe. Les trois groupes et leurs forces conjointes devraient rapidement se réunir pour re-discuter du contrôle de la huitième ville de Syrie.

Hassaké est débarassée des islamistes.

Hassaké est débarassée des islamistes.

Les 25 février et 15 avril dernier, le site Netzpolitik a publié deux articles révélant des informations concernant le renseignement intérieur allemand. Dans le premier, Netzpolitik a révélé l’existence d’un budget secret alloué en 2013 par l’Office fédéral de protection de la Constitution (Bundesamt für Verfassungsschutz ou BfV), le renseignement intérieur allemand, à la surveillance de vastes quantités de données numériques, et notamment à la construction de «graphes sociaux». Le second dévoile en détail l’organisation d’une unité du BfV dédiée à «améliorer et étendre ses capacités de surveillance sur Internet», y compris par des «méthodes non conventionnelles de surveillance des télécommunications». Dans les deux cas, le site a publié, en plus des articles, les documents originaux sur lesquels ils s’appuient. Début juillet, Hans-Georg Maassen, le président du BfV, avait déposé plainte, la presse révélant qu’une enquête avait été ouverte pour retrouver les sources des informations révélées sur le site Netzpolitik. Ce jeudi, le rédacteur en chef du site d’information apprenait que lui ainsi qu’un de ses journalistes faisaient l’objet d’une enquête du parquet fédéral pour ‘haute trahison’. Hier, le procureur en a néanmoins annoncé la suspension, dans l’attente de la réception d’une expertise qui doit déterminer si Netzpolitik a publié des documents relevant du secret d’Etat. Plane donc toujours, au-dessus des deux journalistes la menace d’une accusation de «haute trahison». La peine encourue peut aller d’un an de détention par article publié à 15 ans de réclusion – voire, dans les cas les plus graves, la prison à vie.

Andre Meister et Markus Beckedahl, deux auteurs du blog Netzpolitik

Roopesh (40 ans), président du comité zonal des Western Ghats (Tamil Nadu) du CPI(Maoist) a été arrêté début mai à Karumathampatti, sur la route entre Coimbatore et Avinashi en compagnie de quatre autres camarades. Refusant de collaborer avec les autorités, il a été placé en détention provisoire à la prison de Coimbatore (Tamil Nadu). Samedi, il a été emmené au commissariat de Kollam pour comparaître devant un tribunal. Il y a entamé une grève de la faim pour dénoncer le fait de ne pas être traité en tant que prisonnier politique et de se voir refuser les droits qu’il devrait avoir en tant que tel. Mercredi, les autorités l’ont transféré à la prison de Coimbatore (Tamil Nadu), la police ne souhaitant pas prolonger sa détention au poste. Il exige que les autorités considèrent les maoïstes comme des prisonniers politiques et non des terroristes. Lorsqu’elles lui ont demandé s’il voulait communiquer quoi que ce soit au juge, il a affirmé qu’il n’avait pas reçu la chance de déposer plainte devant le Coimbatore District Collector afin d’exiger que soit supprimé la plainte à son encontre en vertu du UAPA. Alors qu’il sortait du tribunal, il a scandé des slogans revendiquant l’annulation des lois draconiennes telles que le NSA et le UAPA. Il avait été envoyé en détention provisoire à Kollam avec l’accord des autorités pénitentiaires de la prison de Coimbatore afin que soient examinés d’éventuelles connexion entre lui et deux autres présumés maoïstes arrêtés plus tôt.

Deux prétendus maoïstes ont été abattus et quatre autres arrêtés dans deux différents combats avec la police dans la région du Bastar dans le Chhattisgarh ce mercredi. ‘Un guérillero a été tué et sept autres arrêtés, dont quatre femmes, suite à un combat avec des équipes de la police à proximité du village de Nihadi dans le district de Dantewada mercredi. Le face à face a eu lieu alors que les maoïstes célèbrent cette semaine quelques jours de commémoration à l’égard de leurs camarades martyrs morts au combat. Un autre guérillero a été abattu dans un autre combat entre des maoïstes et un équipe de la Special Task Force dans le district de Sukma’, a déclaré l’inspecteur général de police du Bastar. Toujours selon le même homme ‘Nous avons reçu un corps en uniforme maoïste et une arme en provenance du lieu de combat dans le Dantewada. Pour le second, lequel est toujours en cours, un fusil 3.3 a été retrouvé à côté d’un corps en uniforme également’.

Suite du feuilleton de l’été sur le site du Secours rouge, qui passe en revue quelques grands éléments de la culture politique anti-répression : causes célèbres, symboles connus, mobilisations historiques, événements fondateurs. En mai 1918, à l’issue de la guerre civile, les Blancs triomphent des Rouges en Finlande. Le pouvoir contre-révolutionnaire ouvre alors les premiers camps de concentration d’Europe. 80.000 hommes (6 % de la population adulte finlandaise) y étaient détenus. Au printemps 1919, 12.500 d’entre eux étaient morts du fait de leurs conditions de détention.

Lire cet épisode

Feuilleton de l’été 2015 (8): Les camps de concentration finlandais

Ce mardi 28 juillet, le verdict a été prononcé contre Özgür Aslan, Sonnur Demiray, Muzaffer Dogan et Yusuf Tas à Stuttgart, dans le cadre d’une procédure § 129b (« organisation terroriste étrangère »): 4 ans et 9 mois pour Ozgur Aslan, 5 ans 6 mois pour Sonnur Demiray et 6 ans pour Tas Yusuf et Muzaffer Dogan. Ils ont été condamnés pour un travail d’information, de collecte de fonds et l’organisation d’événements musicaux, notamment un grand concert du groupe « Yorum ».

Les quatre ont été arrêtés à la suite d’un raid de grande envergure le 23 iuin 2013 pour appartenance au DHKP-C. Tas Yusuf Aslan et Özgur ont été livrés par l’Autriche à l’Allemagne. Les poursuites, qui ont commencé en septembre 2014, et qui représentent un dossier de 60.000 pages, ont tenté d’établir une connexion directe entre le DHKP-C, le groupe Yorum et les accusés. Cela suit une logique déjà apparue dans d’autres procès ou toute activité est considérée comme venant du DHKP-C et servant le DHKP-C. La solidarité avec les accusés a débouché sur l’arrestation de 50 personnes, et sur plusieurs condamnations à des amendes administratives. Plus de 20 personnes ont été de la même manière condamnés pour avoir cotisé au DHKP-C.

Pour écrire aux prisonniers:
Ozgur Aslan, Muzaffer Dogan, Yusuf Tas : Asperger Str. 60 ; 70439 Stuttgart
Sonnur Demiray: Herlikofer Straße 19 ; 73527 Schwäbisch Gmünd
Il est probable que les prisonniers seront bientôt transférés dans l’autre prison. Pour suivre leur actualité (en allemand): http://political-prisoners.net, site allemand qui est part du Secours Rouge International.

Un rassemblement à Stuttgart

Un rassemblement à Stuttgart

La détention préventive a été décidée par un juge pénal ce mardi contre 13 membres présumés de l’ELN, pour leur implication possible dans des attaques à la bombe à Bogota cette année. David Camilo Rodriguez, Heider lamproie et Gerson Yocumal, sont accusés de « crimes de rébellion, de terrorisme et de violence contre fonctionnaire ». Ces trois personnes sont désignées comme les auteurs présumés d’attaques à la bombe à Bogota les 20 juin, 29 juillet et 14 octobre 2014, et accusés d’avoir participé à une émeute à l’Université Nationale, le 20 mai dernier.

Le juge a également ordonné une mesure de sécurité contre dix autres personnes pour « fabrication, trafic et possession d’armes et de munitions à l’usage exclusif de l’armée et délit de violence contre un fonctionnaire public» ainsi que pour leur implication présumée dans les émeutes à l’université. Tous avaient été arrêtés par les autorités le 8 juillet dans le cadre des enquêtes menées par deux attentats à la bombe survenus à Bogota le 2 juillet (voire notre article).

Un des attentats du 2 juillet à Bogota

Un des attentats du 2 juillet à Bogota